bigre

(Interjection) De bougre, comme fichtre est pour foutre.

(Nom) De l’ancien bas vieux-francique *bikari[1] correspondant à bijker (« apiculteur ») en frison → voir bij, « abeille ».

bigre

1. (Familier) Atténuation de bougre.
   • – Bigre ! — s’écria-t-il, avec un sentiment d’infinie vexation. — Quel idiot je suis ! J’aurais dû leur faire rendre leurs épées… . — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 359 de l’éd. de 1921)
   • Mais, en moi-même, je ne pus m'empêcher de dire : « Bigre ! » et je saluai son réveil avec moins d’ironie que d’admiration : — (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre I)
   • On la voit arriver, annonciatrice des récessions. Elle est revenue, et les marchés ont pris peur : l’inversion de la courbe des taux est de retour à Wall Street. Bigre. De quoi s’agit-il ? — (Arnaud Leparmentier, « La courbe des taux s’inverse aux Etats-Unis, Wall Street panique », Le Monde. Mis en ligne le 5 décembre 2018)

bigre \biɡʁ\ masculin

1. Garde forestier affecté à la conservation des abeilles.
   • L'élevage des abeilles, fait quelquefois par les particuliers, était confié dans les forêts à une catégorie d'agents forestiers, les bigres, qui recherchaient les essaims, les cultivaient, et recueillaient, pour le compte d'un seigneur, le miel et la cire. — (Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 172)

• biger

• « bigre », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
• Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bigre), mais l’article a pu être modifié depuis.