grimaud
: Grimaud
Français
Étymologie
- (1480) « écolier des petites classes.»
Adjectif
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | grimaud \ɡʁi.mo\ |
grimauds \ɡʁi.mo\ |
Féminin | grimaude \ɡʁi.mod\ |
grimaudes \ɡʁi.mod\ |
grimaud \ɡʁi.mo\
- Gauche, emprunté, surtout avec les femmes.
- Trop timide pour inviter une danseuse, et craignant d’ailleurs de brouiller les figures, je devins naturellement très grimaud et ne sachant que faire de ma personne. — (Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836)
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
grimaud | grimauds |
\ɡʁi.mo\ |
grimaud \ɡʁi.mo\ masculin
- Écolier des petites classes, élève ignorant. Grimaud d’école.
- Il se montrait aussi attique et aussi cicéronien, peu s'en faut, qu’on peut l’être dans une troupe de petits grimauds régie par d’honnêtes barbacoles. — (Anatole France, Le Livre de mon ami, Œuvres, t. I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1984, p. 511)
- Pédant mal dégrossi, fier de faire état d’un savoir mal assimilé. Syn. cuistre.
- Votre majesté voit que je ne suis pas un grimaud, que j’ai étudié excellemment, et que j’ai beaucoup d’éloquence naturelle. — (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831)
- Le bourgeois est un grimaud
Qui prend sa pendule au mot
Chaque fois qu’elle retarde.
Il contresigne en bâtarde
Coups d’états, décrets, traités,
Et toutes les lâchetés. — (Victor Hugo, Chanson de Gavroche, 1861) - […] il peut même, un jour, rendre tout honteux le souverain du monde en lui apprenant que cette femme qu’il a choisie le trompe, lui Napoléon, avec un grimaud de comédie moins bien choisi. — (Stefan Zweig, Joseph Fouché, Grasset, 1969, page 156)
- On s’étonnera de rencontrer ces rêves de risque-tout chez un grimaud promis à la cléricature. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 100.)
- (Vieilli) Mauvais écrivain, imitateur servile, voire plagiaire sans vergogne; barbouilleur de papier.
- - De même que ma police secrète, j’ai ma littérature ordinaire, des grimauds affreux, sales comme des guenilles et affamés comme des belettes.
- Vous les nourrissez donc bien mal ?
- Je ne les nourris pas du tout. S’ils engraissaient, ils deviendraient bêtes comme M. de Soubise ; la graisse absorbe le fiel ; c’est connu, cela. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1853) - Il n’y a pas grand mal à faire bâtonner un histrion ou un grimaud de lettres dont on n’est pas content, dit le marquis d’un air de parfaite insouciance. — (Théophile Gautier, Le Capitaine Fracasse, 1863)
- Puisqu'il suffisait « d’avoir l'air » (avec le minimum de débours), le mieux était de recourir à une demi-douzaine de grimauds, qui ne comprissent rien à rien, qui parlassent de n'importe quoi (par exemple du docteur Gustave Le Bon) et qui fissent reproduire n'importe quelles « bonnes feuilles ». — (« Revue de la quinzaine », dans le Mercure de France, vol. 202, 1928, p. 676)
- […]: prononcer , par exemple, avec les monarchistes français, que l'idéal démocratique est lié nécessairement à une mauvaise littérature, c'est, dans un pays de dévotion littéraire comme la France, porter un coup réel à cet idéal, du moins auprès de ceux qui acceptent de prendre Victor Hugo et Michelet pour de grimauds. — (Julien Benda, La trahison des clercs, 1927, édition revue & augmentée, Grasset, 1946, p.154)
- - De même que ma police secrète, j’ai ma littérature ordinaire, des grimauds affreux, sales comme des guenilles et affamés comme des belettes.
Traductions
Prononciation
Voir aussi
- grimaud sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (grimaud), mais l’article a pu être modifié depuis.
- « grimaud », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- "100 mots à sauver", Bernard Pivot, chez Albin Michel
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