guigner
Français
Étymologie
Verbe
guigner \ɡi.ɲe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) Regarder sans faire semblant.
- Car enfin il ne m’emballe pas, moi, ce raplati de Karfeck et il est un peu dégoûtant, ce vieux qui guigne tout le temps les mollets de Clotte. — (Paul Margueritte, Jouir, 1918, T. 2, p. 78)
- Il guignait par le trou de la serrure dans la chambre de la famille. Il fit un geste silencieux de la main pour me faire tenir tranquille et de nouveau guigna par le trou de la serrure. Il riait. — (Knut Hamsun, La Faim, traduction de Georges Sautreau, 1961, p. 264)
- (Figuré) (Familier) Épier attentivement, convoiter avidement.
- Ils guignaient depuis longtemps, pour leur nouvelle installation, […], une petite boutique, en forme de hangar, avec une vitrine d’une seule glace et une unique pièce sur le derrière. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 47 de l’éd. de 1921)
- « Le bricolier n’est pas mauvais, il y a longtemps que je le guigne. Mais impossible de s’entendre avec ce niguedouille ! » — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
- Et s’il vous épouse jamais, ce ne sera pas par amour, mais parce qu’il criera famine et guignera votre argent. — (Anton Tchekhov, Polinka, 1887, traduction Anne Coldefy-Faucard, Librio 698, 2004, E.J.L.)
- – C’est sûr aussi que Zèphe Maloret guigne la mairie, dit Messelon en fixant sur Honoré un regard aigu. — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, collection Le Livre de Poche, page 73.)
- Car, chose curieuse, les puissants de ce monde ne guignent que les faibles. Plus un pays est galeux, aride, démuni, plus il excite les convoitises. — (San-Antonio, Béru-Béru, Éditions Fleuve noir, 1970, III, 9)
Dérivés
Prononciation
- (Région à préciser) : écouter « guigner [ɡi.ɲe] »
- France (Massy) : écouter « guigner »
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
guigner | guigners |
\ɡi.ɲe\ |
guigner \ɡi.ɲe\ masculin
- Variante de guignier.
- …ils plantèrent des vignes; les terrains défrichés de Mons, Thenisy, Chalautre et Gurcy se couvrirent de guigners, cerisiers et noyers, etc. — (François Antoine Delettre, Histoire de la province du Montois, vol. 1, p. 315, 1850)
Références
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (guigner)
Ancien français
Références
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage
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