épier

Français

Étymologie

(Verbe 1) De l’ancien français espier dont dérivent espion en français et to spy en anglais ; d’origine francique *spehôn (« observer attentivement »), qui, via le haut allemand, donne spähen (« épier » → voir umherspähen en allemand moderne). De la même racine indo-europénne *spek- que le verbe latin specere ou le grec ancien σκοπεῖν, skopeîn.
(Verbe 2) Du latin impérial spicare  fournir un épi »).

Verbe 1

épier \e.pje\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’épier)

  1. Observer secrètement et avec attention les actions, les discours de quelqu’un, ou ce qui se passe quelque part.
    • L'homme, qui était un garde-côte, comme le faisait voir sa cape d'uniforme, épiait toutes les manœuvres du trois-mâts et semblait en prendre note mentalement.  (Victor Hugo, Les travailleurs de la mer, partie 1 : Sieur Clubin, livre 5 : Le révolver, chap. 8, édition de Librairie du Victor Hugo illustré, 1865, p. 169)
    • […], et il épiait les faits et gestes énigmatiques des foules dans la rue et des groupes de curieux juchés sur les toits ; […].  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 231 de l’éd. de 1921)
    • […], j’appris qu’il était d’autres joies que celles d’épier sous un arbre l’approche d’un ramier ou de placer le soir sur un passage dans les taillis d’invisibles lacets.  (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • Ainsi, l’une et l’autre nous nous épiions, sous un masque de sourires et malgré des paroles affectueuses.  (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
    • (Pronominal)[…], mais à Mervale les dix maisons, comme dix vieilles filles revêches, continueraient à s’épier, à s’envier, à s’enfoncer de plus en plus secrètes et solitaires, chaque mois davantage, […].  (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 16)
    • « Je dois te parler d’une conversation que j’ai pu épier.
      — Comment ça je pue des pieds ? Je les ai lavés ce matin. »
       (Sacré Robin des Bois, 1993)
  2. (Figuré) (Vieilli) Se tenir prêt à saisir l’occasion de faire quelque chose, à profiter du moment favorable.
    • Pendant toute la journée du lendemain elle épia les occasions de s'assurer de son triomphe sur sa folle passion.  (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
    • Épier l’occasion, d’agir.

Traductions

Traductions à trier

Verbe 2

épier intransitif

  1. (Agriculture) Monter en épi.
    • M. Jarrin nous écrit de Bourg (Ain) :
      Le blé a épié en avance de trois semaines sur l’an dernier; on a commencé la récolte du colza, qui est bonne. Les céréales sont plus belles qu'elles n’ont été depuis longtemps.
       (Journal d'agriculture pratique, vol.18, no 1, page 502, 1854)
    • Jamais le mois de mai ne quitte sans voir le blé épié.  (Charles Lecomte, Le parler dolois, étude et glossaire des patois comparés de l'arrondissement de Saint-Malo; suivi d'un relevé des locutions et dictions populaires, page 238, 1910, rééd. 1981)

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France  : écouter « épier [e.pje] »

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (épier), mais l’article a pu être modifié depuis.
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