laideronne

(1659)[1] Dérivé de laideron avec le suffixe -e. Ce mot est dénoncé par de nombreux dictionnaires anciens comme barbarisme, le mot laideron dont il est dérivé désignant déjà une personne de sexe féminin[2]

laideronne \lɛ.dʁɔn\ féminin

1. (Littéraire) (Péjoratif) Jeune fille ou jeune femme laide.
   • Cesse, dit-il, de te rendre semblable à lui. Une laideronne nommée Danaé, ayant un procés, & sollicitant ses Juges pour tâcher de les corrompre. — (Lucien de Samosate traduit par N. Perrot, Demonax, in Lucien, de la traduction de N. Perrot, tome 2, Compagnie des Libraires, 1707, page 230)
   • Cette escouade de laideronnes avait suffi pour mettre en fuite tous les prétendus, tous les prétendants, et même les prétendus prétendants, jeunes beaux de province qui ont toute espèce de motifs pour n’en pas avoir de bons. — (Alfred Sirven et Henri Le Verdier, Le démon de la chair, E. Dentu, 1880, page 34)
   • Je fus laideronne avec délices, la chevelure cordée et des mèches plates sur les joues. — (Colette, Le képi, Fayard, 1943 ; éd. Le Livre de Poche, 1968, p. 121-122.)
   • Moi qui attendais deux universitaires plutôt laideronnes, jargonnantes, pas fardées — surtout pas de concessions avec lui — et de grandes griffes sales, un élevage de comédons sur chaque narine... la langue saburrale ! — (Patrick Grainville, Images du désir : Nouvelles, Filipacci, 1978, Les belles et la bête, page 74)
   • — Je passe mes jours de vacances chez elle. Je viens de la voir. Elle me dit toujours : « Comment j’ai pu te fabriquer, une laideronne. C’est ton père, ton père est un monstre ! » — (Jacques Perry, Fringales, Éditions du Rocher, 2006, page 61)
   • Il devait boire un bol de bouillon chaud en se plaignant au vieil homme de la laideronne qui avait tenté de lui dérober sa bourse. — (George R. R. Martin traduit par Patrick Marcel, Une danse avec les dragons (Le Trône de Fer, volume 15), Flammarion, 2013)

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