Haarlem

Haarlem, également connue sous le nom de Harlem en français (prononcé en néerlandais : /ˈɦaːr.lɛm/ , en français : /aʁ.ˈlɛm/), est une commune et ville néerlandaise, chef-lieu de la province de Hollande-Septentrionale. Principale ville de la région historique du Kennemerland, elle se situe entre Amsterdam et la mer du Nord. Lors du recensement de 2016, Haarlem compte 158 395 habitants.

Ne pas confondre avec Harlem, quartier de New York, nommé d'après Haarlem.

Haarlem
Harlem

Héraldique.

Drapeau.

Le musée Teyler sur les quais de la Spaarne.
Administration
Pays Pays-Bas
Province Hollande-Septentrionale
Bourgmestre
Mandat
Jos Wienen (CDA)
2016-2022
Code postal 2000-2037, 2063
Indicatif téléphonique +(31)
Démographie
Gentilé Haarlémois
Population 158 395 hab. (2016[1])
Densité 4 933 hab./km2
Géographie
Coordonnées 52° 22′ 49″ nord, 4° 38′ 26″ est
Superficie 3 211 ha = 32,11 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
Haarlem
Géolocalisation sur la carte : Pays-Bas
Haarlem
Géolocalisation sur la carte : Hollande-Septentrionale
Haarlem
Liens
Site web www.haarlem.nl

    Toponymie

    Le nom de ville, écrit Haralem au IXe siècle, Harlhem et Harlem au XIIe siècle, puis Herlehem au XIIIe siècle, serait probablement un composé des termes Harl signifiant « relief », « monticule » et hem désignant une « demeure », mais il n'y a aucune certitude sur l'étymologie[2].

    Une hypothèse romane d'origine gallo-romaine pourrait être les terres fiscales "harlées" et "araiées", c'est-à-dire desséchées ou asséchées par le soleil et/ou les artifices des premiers paysans dès la fin de l'époque mérovingienne, puis assez rapidement divisées et cultivées ou exploitées en parcelles. Ces nouvelles terres auraient été administrées par lots regroupés dans une manse ou domaine spécifique de gestion à l'époque carolingienne, c'est-à-dire un foyer fiscal collectif qui porte le nom germanique de heim ou hem en langue germanique commune. Le plus gros village, centre de ban le plus important, aurait repris le nom de ce terroir. Il existe probablement plusieurs autres dénominations oubliées, elles ont pu être qualifiées temporairement avec l'adjectif "are", "aride" (latin aridus) ou avec le mot arée, "terre labourée" (latin classique aratio ou vulgaire arata), ce qui expliquerait certaines graphies hasardeuses des clercs administrateurs[3].

    Géographie

    Haarlem se trouve à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Amsterdam et à km environ de la mer du Nord. Au cœur de la cité, la rivière Spaarne qui la traverse, est bordée de monuments historiques. Haarlem est d'ailleurs surnommée Spaarnestad.

    Haarlem est entourée d’eau et plusieurs ports de plaisance dans les environs accueillent voiliers, planches à voile et bateaux à moteur.

    Histoire

    Haarlem est fondée au IXe siècle sur les bords d'un cordon littoral d'un lac appelé Haarlemmermeer. Elle est dotée d'un riche passé et obtient les franchises communales depuis plus de sept cent cinquante ans. Les brasseries, la construction navale et l'industrie textile ont fait autrefois de cette ville, l'une des plus prospères des Pays-Bas.

    Quelques grandes dates de l'histoire haarlemoise :

    Toutes ces histoires font part de l'histoire mythique de Haarlem.

    En 1492, des événements violents liés à la Révolte du peuple du fromage et du pain ont pris part dans la ville. En conséquence et en représailles, Albert III de Saxe impose la présence d'une garnison dans la ville.

    L'église Saint-Bavon de Haarlem, avec à gauche la statue de Laurent Coster.

    Durant le terrible hiver 1572/1573, la ville souffre de disettes et de froid car elle est assiégée par les armées espagnoles du duc d'Albe. Elle parvient néanmoins à résister sept mois grâce au ravitaillement arrivant sur des traineaux à patins glissant facilement sur la glace des canaux gelées en hiver, que les Hollandais menant la guerre de libération contrôlent encore. Mais avec le printemps boueux survient la reddition inévitable. Après les persécutions du duc d'Albe et la déportation ou le massacre planifié d'une partie de la population passée au protestantisme, la ville rejoint en cachette l'alliance confédérée des Pays-Bas, puis ouvre ses portes. Elle se relève sur le plan démographique en accueillant les réfugiés protestants flamands ou anversois, français ou lorrains. Le XVIIe siècle est marqué par l'essor de l'activité textile, ainsi que le début prolifique et spéculatif de la culture de la tulipe. De nombreux Flamands s’établissent à Haarlem vers 1700.

    Le peintre Frans Hals (1581-1666) y fait toute sa carrière. Les ateliers de peintres sont nombreux. Les plus connus sont celui de Pieter Sanraedam et de Jacob van Ruisdael.

    L'asséchement du Haarlemmermeer au milieu du XIXe siècle offre des terres à la floriculture.

    À la Belle Époque, les fonderies et la construction navale, par exemple de dragues aux établissements Werf Conrad, acquièrent une réputation mondiale, alors que les brasseries et l'industrie textile demeurent importantes.

    Démographie

    Historique de la population

    Une rue de Haarlem au XVIIe siècle : Janstraat, avec l'église Saint-Bavon en arrière-plan.
    Evolution récente
    Commune Agglomération Aire urbaine
    1960 169 215 215 116 366 441
    1970 172 235 217 995 406 848
    1980 158 291 202 852 391 002
    1990 149 269 192 972 378 206
    2000 148 484 191 079 389 929
    2009 148 191 190 755 409 447

    Origines des habitants

    Nombre Pourcentage
    Autochtones 111 752 75,41
    Allochtones occidentaux 16 494 11,13
    Union européenne 9 357 6,31
    Autres 2 331 1,57
    Allochtones non occidentaux 11 688 7,88
    Turquie 6 334 4,27
    Indonésie 4 806 3,24
    Maroc 4 510 3,04
    Suriname 1 977 1,33
    Antilles néerlandaises et Aruba 911 0,61
    Autres 6 223 4,20

    Administration

    Haarlem est administrée par le Conseil municipal (39 membres élus au suffrage direct), le bourgmestre (nommé par le roi) et six échevins (choisis par et parmi les membres du Conseil municipal). Le collège des bourgmestre et échevins assure la gestion courante de la commune.

    Haarlem entretient des liens d’amitié avec :

    Monuments

    Centre-ville

    Moulin De Adriaan (reconstruit en 2002).
    La Spaarne avec le moulin De Adriaan.

    Le centre historique de Haarlem, très bien conservé, compte plus d’un millier de monuments protégés. Le cœur de la ville est constitué par le Grote Markt, autrefois lieu de joute des comtes de Hollande, avec l'hôtel de ville datant du Moyen Âge, la Grote Kerk ou Église Saint-Bavon et le Vleeshal (halle aux viandes). Haarlem compte un grand nombre de béguinages, dont le plus ancien remonte à 1395.

    Smedestraat 33 est une porte à Haarlem datant de la seconde moitié du XVIIe siècle et classée monument national.

    La gare de Haarlem est un bel exemple du style de l'architecte Dirk Margadant (1849-1915). Le bâtiment actuel est construit entre 1906 et 1908[4].

    Églises de Haarlem

    Art et culture

    Le musée Frans Hals expose les œuvres de peintres illustres alors que le musée Teyler (sciences), qui est le plus ancien musée des Pays-Bas, est consacré au XVIIIe siècle. Haarlem est aussi la ville d’écrivains tels que Beets Camera Obscura »), Bomans et Mulisch L’Attentat »). Citons encore le Festival d’orgue international, l'orchestre Holland Symfonia et le chœur de la Cathédrale Basilique St.Bavo, le théâtre Toneelschuur, le cinéma Filmhuis, des galeries et festivals culturels et musicaux.

    En 1954, la ville a accueilli le congrès mondial d’espéranto.

    Centre

    Haarlem possède un centre animé, où l’on trouve les boutiques, cafés et restaurants les plus divers. Toutes sortes d’événements y sont organisés toute l’année (Vaardagen, Stripdagen, festivals dans le bois Haarlemmerhout).

    Galerie

    Culture de fleurs

    Plan d'assèchement du lac de Haarlem à partir de 1840

    Haarlem est renommée pour la culture des fleurs. Les champs de tulipes, de jacinthes véritables et de narcisses, au sud de la commune, attirent les touristes. Chaque année en avril, les chars décorés du Corso fleuri traversent cette cité pendant deux jours. Haarlem doit son surnom de « ville des fleurs » à l’abondance de fleurs égayant partout la ville le reste de l’année et à son cadre de verdure formé par le Haarlemmerhout (bois municipal) et divers parcs du XIXe siècle.

    Activité économique

    Vestibule d'entrée du musée Teyler.
    Deux tableaux en la gare.

    Les secteurs importants sont le secteur (semi)-public, le secteur graphique (le plus grand éditeur des Pays-Bas est établi à Haarlem, de même que Joh. Enschedé & Zn., imprimeurs entre autres de billets de banque) et l’industrie pharmaceutique. Il n’y a pratiquement pas d’industrie lourde. Des nombreux Haarlemois travaillent hors de la commune.

    Environnement

    Haarlem est à 30 minutes en voiture de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol et à quelques kilomètres seulement de la mer et des plages (station balnéaire de Zandvoort). En train la durée du trajet depuis le centre d'Amsterdam (Gare d'Amsterdam-Central) est seulement 15 minutes. Le Parc national de Kennemerduinen et la région de loisirs Spaarnwoude offrent de grandes étendues pour la promenade.

    Quelques moulins accessibles en 15 minutes à vélo entourent la ville. Haarlem abrite aussi la petite portion restante du Haarlemmermeer, lac poldérisé en 1852.

    Harlem, Manhattan

    En 1658, le hollandais Pieter Stuyvesant a fondé le campement de Nieuw Haarlem (la Nouvelle-Haarlem) sur l'île de Manhattan en Amérique du Nord. Ce campement est devenu plus tard le quartier de Harlem dans la ville de New York[5].

    Personnalités liées à Haarlem

    Références

    1. http://statline.cbs.nl/Statweb/publication/?DM=SLNL&PA=37230NED&D1=17-18,20&D2=57-60,63-65,67-71,73,75-77,81-82,84-86,88-91,93-97,100-594&D3=l&LA=EN&HDR=T&STB=G1,G2&VW=T
    2. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X)
    3. Les formes verbales haler, hasler, harler sont similaires en ancien français. Elle proviendrait du francique hallôn "dessécher", selon Algirdas Julien Greimas. L'amenuisement du r est rapide en ancien français, le renforcement du son r peut provenir d'une confusion sémantique précoce chez les clercs latinistes, alors que les paysans et les habitants garderaient étonnamment le nom primitif, l'imposant plus tard avec une évolution de prononciation germanique limitée.
    4. http://stationsweb.nl/gebouw.asp?rec=463
    5. Frank Hercules, « To Live In Harlem », dans National Geographic, février 1977, p. 178

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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