L'une des facettes des plus importantes, probablement la plus déroutante, dans l'élevage de bétail est l'alimentation. En effet, il existe tellement de choix et de méthodes différentes (par exemple : comment répartir les rations ou choisir des aliments de remplacement) qu'il peut être très difficile de s'y retrouver. Vous pouvez choisir, entre autres, un parc d'engraissement, un régime à base de produits laitiers ou ne contenant que de l'herbe. Cependant, vous pouvez aussi mélanger plusieurs de ces options selon le genre de bétail que vous élevez.

De plus, différentes formules sont disponibles selon le type de bétail, son âge, son sexe et son objet (viande, produits laitiers et/ou élevage de reproduction), comment il est élevé, l'environnement climatique, etc. Les formules alimentaires changent même selon les saisons. Si les animaux ne mangent pas ce qu'il faut (comme des cornichons ou des aliments vinaigrés), leurs excréments sentiront mauvais.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Évaluer son bétail

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    Élaborez une formule alimentaire appropriée à votre bétail. Des logiciels sont disponibles à cet effet, mais une formule manuscrite peut être tout aussi efficace. Des tableaux alimentaires disponibles auprès des universités et lycées agricoles et de programmes agricoles subventionnés par l'État (qui sont souvent aussi sur Internet) vous permettront de déterminer le régime alimentaire adapté.
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    Enregistrez et basez la formule alimentaire du bétail. Basez-vous sur les facteurs suivants qui détermineront les besoins en nutriments.
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    Évaluez la note d'état corporel de votre bétail et pesez-le. Vous pouvez peser les animaux en utilisant un mètre à peser ou avec du matériel de pesée installé dans le bâtiment de manutention.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Évaluer le fourrage et les aliments

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    Alimentez vos animaux correctement. Le genre d'alimentation dont vous disposez ou que vous pouvez donner à votre bétail déterminera le type de ration à dispenser. Les aliments principaux pour le bétail incluent les suivants.
    • Le foin (herbe, légumineuse ou bien un mélange herbe-légumineuse).
    • Les céréales (maïs, avoine, orge, blé, seigle et triticale).
    • L'ensilage (ensilage de maïs, orge, blé d'hiver, seigle, seigle d'hiver, triticale, avoine, pâturage).
    • La ration complète des vaches laitières (« Total Mixed Ration (TMR) », en anglais) contient principalement un mélange de foin, de luzerne, de céréales (orge, maïs, avoine) et de l'ensilage de maïs.
    • L'herbe est l'aliment le plus économique et le plus efficace qui existe pour nourrir le bétail. Tout ce que vous avez à faire est de construire une clôture en plantant des piquets et de définir le nombre de têtes de bétail que vous voulez faire paitre !
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    Analysez l'alimentation. Faire analyser l'alimentation du bétail est très important, surtout pendant les mois d'hiver. L'alimentation pourrait paraitre nutritive et cependant ne servir qu'à « remplir » l'estomac du bétail au point qu'il pourrait en mourir de faim. L'alimentation du bétail doit fournir l'énergie dont il a besoin en termes d'énergie nette (EN) et de matières digestibles totales (MDT), de protéines (protéines brutes ou PB), de fibres (teneur en NDF – Fibres au détergent neutre et en ADF – Fibres au détergent acide) et de taux d'humidité (matières sèches ou MS).
    • Plus l'apport en énergie et en protéine est élevé plus l'alimentation sera adaptée aux bovins ayant des besoins élevés en énergie comme les veaux en pleine croissance ou en période de sevrage, les génisses de remplacement, les vaches maigres et les vaches laitières.
      • Plus la teneur en fibres est élevée (on parle ici de la teneur en pourcentage d'ADF), moins il y aura d'apport en énergie ce qui diminuera la qualité de l'alimentation du bétail. Exception faite si vous nourrissez du bétail qui est trop gras et qui nécessite de perdre du poids.
    • Le taux d'humidité de l'alimentation déterminera la quantité de nourriture absorbée par le bovin durant la journée. Plus la teneur en humidité est élevée, plus le bovin mangera.
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    Observez la couleur de l'alimentation. La couleur verte du foin indique qu'il est « bon », mais parfois un foin de meilleure qualité aura une couleur brunâtre.
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    Sentez la nourriture pour savoir si elle est moisie ou poussiéreuse. Le bétail ne mangera pas une telle nourriture. La nourriture moisie peut engendrer des avortements chez les vaches d'élevage et les génisses.
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    Regardez la quantité de tiges dans le foin. Trop de tiges est une indication que sa teneur en fibres est trop élevée et que son apport en énergie est trop bas. Cela indique que le foin a été coupé trop tard et que sa valeur nutritive a diminué.
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    Déterminez la valeur nutritive. Chaque type de foin, de céréales et d'ensilage possède une valeur nutritive différente. Les céréales ont habituellement la teneur la plus élevée en MDT et PB, suivies par l'ensilage puis le foin. Il existe plus de différences dans chaque famille d'alimentation qu'entre les différents types d'alimentation.
    • L'orge et le blé possèdent des MDT et des PB plus élevées que le maïs. Le maïs possède normalement plus d'ADF que l'orge.
    • L'ensilage d'orge contient plus de TDN et de PB que l'ensilage de maïs.
    • Lorsqu'il est coupé et récolté au bon moment, le foin de légumineuse contient plus de PB et de TDN que le foin d'herbe. Mais ces chiffres peuvent s'inverser si le foin d'herbe a été coupé au bon moment et que le foin de légumineuse a été récolté trop tard dans la saison.
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Partie 3
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Concevoir une ration quotidienne

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    Sachez comment calculer les besoins journaliers totaux de votre bétail. Habituellement, un bovin mange entre 1,5 % et 3 % de son poids en ration DM par jour ce qui nous donne une moyenne de 2,5 % de son poids en ration DM par jour.
    • Pour estimer les besoins journaliers nécessaires d'un bovin, utilisez la formule suivante :
      • poids de l'animal en kg x 0 025 = ration journalière totale
    • Il est à noter que les vaches laitières consomment habituellement 50 % de plus de nourriture que les autres.
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    Triez votre bétail selon sa condition physique. Prenez également en compte ses besoins nutritifs, sa hiérarchie et son âge. Les vaches maigres devraient être séparées et mises avec les génisses de remplacement, car ces deux groupes de bovins nécessitent le même type de ration. Les vaches grasses ou les vaches dont le poids est de normal à trop élevé peuvent être mises ensemble pour suivre un régime alimentaire maintenant leur poids ou leur faisant perdre du poids. Les taureaux et les bœufs peuvent aussi être mis ensemble.
    • Les bovins se situant au bas de la hiérarchie ont souvent plus de mal à s'alimenter en bons aliments que ceux qui sont en haut de l'échelle. Ces bovins sont souvent ceux dont le poids augmente le moins et ils devraient être séparés du troupeau pour recevoir les mêmes nutriments que les bovins dominants.
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    Déterminez à l'avance le gain ou la perte de poids du bétail. Basez-vous sur les facteurs mentionnés dans la sous-section ci-dessus. La teneur en énergie de la ration déterminera si l'animal prendra ou perdra du poids. Une alimentation à haute teneur en TDN (au moins 50 %) fera prendre du poids à votre bétail. Une alimentation à haute teneur en fibres digestibles et en ADF sera plus appropriée aux vaches qui doivent maintenir ou perdre du poids.
    • Concentrez-vous sur le gain de poids si vous nourrissez : des veaux en pleine croissance, des génisses de remplacement, des vaches ou des bœufs maigres.
    • Les vaches enceintes qui ne fournissent pas de lait et dont le poids est normal ou trop élevé devraient être nourries de façon à maintenir leur poids ou à leur en faire perdre un peu durant leur période de tarissement.
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    Déterminez et évaluez la teneur en protéines dans l'alimentation. Plus l'animal est jeune et maigre, plus il aura besoin de protéines. De même, plus le gain de poids journalier est élevé, plus les besoins en protéines seront élevés. Les vaches laitières nécessitent également plus de protéines que les vaches en période sèche. Voici le guide d'alimentation du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales du Canada.
    • Un bouvillon de carrure moyenne de 225 kg prenant 1 kg par jour nécessite 11,4 % de PB. Si son gain de poids est de seulement 230 g par jour, il aura seulement besoin de 8,5 % de PB. De même, un bouvillon de 136 kg avec un gain de poids de 1,5 kg par jour nécessite 20 % de PB.
    • Une vache de 500 kg qui produit 4,5 l de lait par jour nécessite 9,5 % de PB, mais si cette même vache produit 9 l de lait par jour, elle aura besoin d'environ 12 % de PB.
    • En comparaison, une vache en période de tarissement de 500 kg qui en est à son second trimestre n'a besoin que de 8 % de PB.
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    Alimentez votre bétail en fonction de vos calculs. Une fois que vous avez déterminé le genre de bétail que vous élevez, sa ration quotidienne, ses besoins nutritifs et son gain de poids journalier (si vous nourrissez du bétail en période de croissance), vous pouvez concevoir un régime alimentaire adapté à votre région selon les aliments disponibles et ce dont vous voulez les alimenter.
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    Priorisez le fourrage. Le fourrage devrait toujours avoir la priorité sur les autres aliments à l'exception du bétail destiné à la boucherie qui est élevé aux céréales dans un parc d'engraissement les 3 à 4 derniers mois de sa vie. Cependant, si vous abattez vous-même un bovin qui vous appartient, il est inutile de l'alimenter avec un régime riche en céréales. Un régime à base de fourrage ou d'herbe de bonne qualité enrichi de céréales pour faire augmenter le poids du bovin avant de l'abattre suffira.
    • L'herbe et le fourrage sont les meilleurs fournisseurs de fibres pour le bétail du moment que la valeur nutritive de l'alimentation lui permet d'être en bonne santé.
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    Équilibrez la ration. Donnez au bétail des compléments alimentaires lorsque c'est nécessaire. Si le fourrage est de qualité médiocre, complétez-le avec des aliments cubés, des céréales, des bacs protéinés ou des tourteaux de molasse. Ces compléments combleront le besoin d'énergie et de protéines du bétail. Si le fourrage ou l'herbe est de bonne qualité, il n'est pas nécessaire de donner des compléments alimentaires aux animaux.
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    Gardez une trace des gains de poids. Gardez les notes d'états corporels et de la réaction du bétail à chaque type d'alimentation que vous lui donnez. Notez également les besoins nutritifs de vos vaches en fonction de leur cycle de reproduction.
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    Assurez-vous que le bétail dispose toujours d'eau et de minéraux libres. L'eau et les minéraux ont une part très importante dans le régime alimentaire d'un bovin.
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    Consultez un professionnel. Demandez conseil au sujet de l'alimentation de votre bétail et de vos méthodes d'administration alimentaire. Un nutritionniste spécialisé en vaches laitières ou bovins à viande vous confirmera si vous faites tout ce qu'il faut ou s'il faut apporter quelques améliorations à votre mode opératoire.
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Conseils

  • Les minéraux sont essentiels et devraient inclure tant les microminéraux dont le bétail a besoin (sélénium, cuivre, fer, cobalt, molybdène, manganèse, etc.) que les macrominéraux absents ou présents en trop faible quantité de son alimentation générale (les macrominéraux incluent le calcium, le phosphore, le magnésium, le sel, etc.).
  • Alimentez les taureaux avec des aliments de très bonne qualité juste avant la saison du rut pour qu'ils maintiennent leur poids. Ne leur donnez pas de rations trop énergétiques, car cela pourrait gêner leur fertilité. D'un autre côté, ils auront besoin de réserve d'énergie, car ils passeront moins de temps à manger étant occupés à courir après ces dames.
  • Le bétail devrait toujours avoir à sa disposition de l'eau fraiche et propre.
  • Un régime alimentaire à base de céréales ou énergétique devrait être introduit progressivement (entre 500 g et 1 kg par jour) pour éviter les ballonnements, le surpoids ou l'acidose.
  • Vérifiez régulièrement la note d'état corporel de vos vaches et génisses, idéalement 3 fois par an.
    • À l'automne, au moment de la vérification des gestations ou au début de l'hiver.
    • Au moment du ou juste avant le vêlage.
    • 30 jours avant le début de la saison des amours.
  • Faites analyser l'alimentation du bétail avant l'hiver. Ainsi, vous saurez d'avance si vos vaches auront besoin de compléments alimentaires pendant l'hiver ou pas.
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Avertissements

  • Ne changez pas subitement l'alimentation du bétail surtout lorsqu'il s'agit de remplacer le fourrage par des céréales.
    • L'acidose est une maladie commune qui se développe lorsque le changement d'alimentation est si rapide que la panse de l'animal n'a pas le temps de développer une microflore adaptée à la nouvelle alimentation. Cela engendre une baisse subite du niveau de pH dans la panse et le développement de bactéries produisant de l'acide lactique (abaissant encore plus le niveau du pH dans la panse). L'animal n'aura plus faim, aura une diarrhée grise mousseuse qui sentira très mauvais et pourra finalement en mourir.
    • La production de ballonnements est une autre maladie engendrée par un changement subit du régime alimentaire. Les ballonnements se forment lorsque la panse est incapable de relâcher les gaz produits lors de la fermentation causant une sensation pénible à l'animal. Les gaz peuvent même comprimer les poumons et le diaphragme causant la mort de l'animal par asphyxie. Cette maladie doit être soignée immédiatement pour éviter ce genre de conséquences.
  • Ne laissez pas vos animaux maigrir avant la période de l'hiver. Vos dépenses alimentaires augmenteront de façon faramineuse et vous dépenserez encore plus lorsque vous devrez remplacer les animaux morts soit du stress dû au froid soit d'une alimentation médiocre.
  • N'emmenez pas faire paitre vos animaux sur des pâturages riches (de luzerne ou trèfle) quand ils ont faim sinon ils souffriront de ballonnements.
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