Pensez-vous que votre père vous abuse physiquement, émotionnellement, par négligence ou sexuellement ? Les abus peuvent avoir des effets sur le long terme comme l’anxiété, la dépression, l’abus d’alcool, la honte, la culpabilité, une baisse de l’estime de soi, le trouble du stress post-traumatique et les comportements antisociaux (agressivité, méchanceté)[1] [2] . Cependant, il existe un espoir. Vous pouvez gérer un père abusif en vous faisant aider immédiatement si vous êtes en danger, en vous protégeant des abus et en guérissant si vous avez été abusé.

Méthode 1
Méthode 1 sur 3:
Se faire aider immédiatement

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    Sachez reconnaître les signaux d’alerte d’abus potentiels. Les pères qui boivent de l’alcool ou prennent des drogues et qui contrôlent mal leurs impulsions présentent plus de risques d’abuser sexuellement de leurs enfants[3] . La colère ou le stress, les problèmes de relation et la violence domestique sont tous des précurseurs aux abus contre les enfants[4] .
    • Si vous vous rendez compte que les choses empirent, assurez-vous d’avoir un plan de sécurité sous la main et d’être prêt à vous échapper de la situation si cela est nécessaire.
    • Vous pourriez être en danger immédiat si votre père : vous menace en ce moment de vous blesser ou d’abuser de vous, s'il porte une arme (y compris des objets lourds), s'il vous court après dans le but d’abuser de vous ou si vous êtes en ce moment blessé physiquement ou abusé sexuellement.
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    Allez-vous-en et mettez-vous à l’abri. Si vous êtes en danger ou victime d’abus (physiques ou sexuels), vous devez vous faire aider immédiatement. Si vous n’avez pas accès à un téléphone pour appeler à l’aide, éloignez-vous de la situation abusive et trouvez un lieu sûr.
    • Si vous êtes à la maison, réfléchissez à la meilleure façon de sortir. Cela pourrait être par la fenêtre, la porte ou par le jardin.
    • Voici quelques bons lieux à prendre en compte : la maison d’un voisin en qui vous avez confiance, la maison d’un ami ou un lieu public où vous avez accès à un téléphone.
    • Ne vous cachez pas dans votre chambre à coucher, vous allez vous y retrouver piégé et vous ne pourrez pas vous enfuir facilement si quelque chose venait à mal tourner.
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    Appelez de l’aide. Si vous êtes en danger imminent ou si vous êtes la victime d’abus physiques ou sexuels, vous devez demander de l’aide immédiatement. Vous pouvez appeler votre numéro local pour les urgences (par exemple le 112) ou la police.
    • Envisagez d’appeler un numéro spécialisé dans l’aide aux enfants victime d’abus. Préparez-vous à répondre à leurs questions à propos des moments et des façons dont votre père abuse de vous.
    • Vous pouvez aussi contacter un adulte en qui vous avez confiance, par exemple un professeur ou un thérapeute.
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    Aidez les autorités compétentes. Si vous avez appelé la police ou les services sociaux, ils pourraient venir vous interroger. La police, les assistants sociaux, les thérapeutes ou autres pourraient vouloir discuter avec vous de la situation. Ils vont aussi probablement discuter avec votre tuteur légal (un parent ou la personne en charge légalement de vous).
    • Soyez honnête lorsque vous répondez aux questions concernant les abus. Sachez que ces personnes essayent de mieux comprendre votre situation pour pouvoir vous mettre en sécurité.
    • Les services de protection de l’enfance vous poseront des questions et vous interrogeront. Les organismes gouvernementaux et les services sociaux qui gèrent votre cas pourraient vous demander à vous et à votre père de recevoir un traitement psychologique, par exemple une thérapie ou une formation. Dans les cas sérieux, les enfants pourraient être retirés du foyer familial ou séparés de leurs parents jusqu’à ce que la situation d’abus soit résolue.
    • La police pourrait mener une enquête et discuter avec vous ou avec vos parents ou tuteurs. Dans les cas graves, si vous choisissez de porter plainte, votre père pourrait être jugé au tribunal.
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    Suivez une thérapie. Si vous avez été la victime d’une situation d’abus, le traumatisme ne va pas se guérir de lui-même. Il est essentiel de demander de l’aide à un thérapeute ou un conseiller. Plus vous commencez la thérapie tôt, plus vous avez de chances de vous en remettre.
    • Un thérapeute peut vous aider si vous vous inquiétez de subir des abus régulièrement, si vous évitez certaines situations qui vous rappellent les abus ou si vous avez un sentiment excessif de culpabilité, de honte, de dépression ou de peur lié aux abus.
    • Si les pensées des abus vous empêchent d’effectuer vos tâches de la vie quotidienne ou si elles mettent à mal vos relations interpersonnelles, la thérapie peut vous aider. Vous pouvez travailler avec un thérapeute pour rester en sécurité et pour gérer sainement le traumatisme que vous avez subi.
    • Si vous avez moins de 18 ans, vous pouvez discuter avec un conseiller à l’école pour suivre une thérapie. À moins que votre tuteur vous ait spécifiquement interdit de consulter le conseiller, l’accord de celui-ci n'est pas nécessaire pour consulter un conseiller[5] . Le conseiller doit aussi signaler tout cas d’abus certain ou suspecté sur enfants[6] .
    • La thérapie familiale est aussi une option qui peut être utile[7] . Votre thérapeute ou un autre peut travailler avec votre famille pour créer plus de sécurité et faire diminuer les abus. Demandez à votre thérapeute si c’est une option envisageable et s'il peut vous conseiller un spécialiste.
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Méthode 2
Méthode 2 sur 3:
Rester en sécurité

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    Sachez quoi faire si les abus se produisent de nouveau. Si vous mettez en place un plan de sécurité, vous serez mieux préparé en cas d’abus. Renseignez-vous sur les meilleures façons de sortir de chez vous, les meilleurs endroits où vous réfugier pour être en sécurité et les personnes à appeler une fois que vous y êtes.
    • Gardez des numéros à contacter d’urgence sous la main. Gardez une liste de contacts avec vous en permanence[8] .
    • Il existe des plans de sécurité que vous pouvez télécharger sur Internet pour n’oublier aucun détail. Ils incluent les lieux où vous rendre, les personnes avec qui parler, les façons de rester en sécurité et d’autres ressources dont vous pourriez avoir besoin.
    • Si vous pensez que les abus vont recommencer, utilisez votre plan de sécurité.
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    Identifiez les différentes façons de vous échapper à l’avenir. En sachant comment sortir de la maison, vous pourrez vous enfuir lorsque cela devient nécessaire.
    • Identifiez les différentes façons de sortir de chez vous, par exemple certaines fenêtres, portes, sorties de secours, ascenseurs, escaliers, etc. Si vous habitez dans un immeuble, il devrait y avoir un escalier de secours et une carte à utiliser en cas d’urgence. Étudiez-la pour pouvoir mettre en place la façon la plus rapide et la plus sûre de sortir de là.
    • S'il y a des fenêtres ou des portes fermées à clé dans la maison, assurez-vous de vous en procurer les clés ou de savoir comment les ouvrir en avance.
    • Retirez les objets de votre chemin s'ils bloquent des fenêtres ou des portes utiles.
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    Sachez où aller. Identifiez des lieux sûrs où vous pouvez vous rendre dans le futur comme la maison d’un ami ou d’un membre de votre famille, une école, un hôpital, etc.
    • Trouvez le chemin le plus rapide pour vous rendre dans le lieu que vous avez choisi.
    • Réfléchissez à la manière d’y arriver le plus vite possible. Par exemple, vous pouvez courir, utiliser votre skateboard ou conduire (si vous avez le permis).
    • Assurez-vous de prévoir suffisamment de lieux où vous pouvez vous rendre et plusieurs plans B si ces personnes ne sont pas chez elles. Si cela est nécessaire, vous pouvez vous rendre dans un lieu public comme un centre commercial ou un magasin où vous aurez accès à un téléphone.
    • Dites aux personnes chez lesquelles vous voulez vous réfugier qu'elles font partie de votre plan de secours. Renseignez-vous sur les heures où elles se trouvent généralement à la maison.
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    Discutez avec un adulte. Si les abus sont fréquents, vous devez savoir à qui en parler. Ils pourraient s’aggraver et si c’est le cas, vous devez le faire savoir à quelqu’un[9] .
    • Voici des personnes à qui parler qui pourront vous aider : votre mère, vos grands-parents, un professeur, un conseiller de l’école, un thérapeute, les parents d’un ami ou un autre adulte en qui vous avez confiance.
    • Trouvez un tuteur ou un conseiller scolaire avec qui vous pouvez parler si vous vous sentez accablé par la douleur.
    • Assurez-vous que la personne à laquelle vous choisissez de parler est une personne en qui vous avez confiance et avec laquelle vous vous sentez en sécurité.
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    Évitez les situations dangereuses ou risquées. Parfois, les gens qui subissent des abus se retrouvent dans des situations risquées, dangereuses ou gênantes[10] .
    • Essayez de prévenir les abus futurs. Ce n’est pas de votre faute si les abus se produisent, mais vous pouvez essayer de réduire la probabilité qu'ils continuent dans le futur. Essayez de vous assurer la présence d’une autre personne lorsque vous êtes avec votre père. Évitez d’être seul dans la même pièce que votre père si cela est possible. Cela pourrait faire augmenter le risque d’abus. Essayez d’inviter un ami chez vous, de passer du temps avec vos frères et sœurs ou de demander à un autre membre de votre famille de venir à la maison. Si vous ne pouvez pas éviter de vous retrouver seul avec lui, assurez-vous d’avoir une sortie ou une façon de vous protéger si cela devenait nécessaire.
    • L’abus de drogues ou d’alcool pour soulager des abus peut avoir des conséquences graves et dévastatrices (activités illégales, estime de soi basse, overdose). Évitez d’utiliser ces substances pour vous sentir mieux. Essayez plutôt de faire de l’exercice, d’écrire dans votre journal ou de suivre une thérapie.
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Méthode 3
Méthode 3 sur 3:
Guérir des abus

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    Faites preuve de compassion envers vous-même. Les personnes qui ont souffert d’abus culpabilisent souvent ou se dégoûtent elles-mêmes[11] . Souvenez-vous, ce n’est jamais de votre faute et personne ne mérite d’être abusé.
    • Remplacez les discours autodestructeurs par des discours de compassion[12] . Si vous vous dites des choses méchantes comme : « c’est de ma faute, je n’aurais pas dû le mettre en colère », c’est une pensée fausse, car ce n’est pas de votre faute. Remplacez ce genre de pensées par des observations plus réalistes de la situation comme « les abus ne sont pas de ma faute, je n’ai jamais voulu qu'ils se produisent, je mérite de l’amour et du respect et je ne devrais pas subir d’abus ».
    • Prenez soin de vous. Il est important de prendre soin de soi après les abus[13] . Cela signifie que vous devez vous traiter avec compassion et respect. Mangez sainement, dormez suffisamment, rendez-vous aux séances de votre thérapie et participez à des activités saines, par exemple faites de l’exercice, apprenez de nouvelles choses, détendez-vous et amusez-vous.
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    Développez vos relations saines. Vous pouvez arriver à guérir de vos abus avec l’aide et le soutien des autres. Il est important d’avoir des relations mutuellement satisfaisantes[14] . Il y a de bonnes chances que vos proches puissent vous soutenir, par exemple les membres de votre famille (votre mère, vos grands-parents, vos frères et sœurs, vos cousins), vos amis et vos professeurs.
    • Si vous avez évité les activités sociales de peur d’être triste, essayez de vous reconnecter avec les personnes qui ne présentent pas de menaces. Invitez vos amis chez vous ou passez du temps avec les membres de votre famille comme vos frères et sœurs ou vos cousins. Il n'est pas nécessaire de discuter des abus si vous ne le voulez pas ou si vous n’êtes pas encore prêt. Trouvez le soutien des autres en passant du temps de qualité et en faisant des activités amusantes avec eux, par exemple en jouant à des jeux.
    • Vous pouvez obtenir un soutien social en rejoignant un groupe de soutien. Demandez au conseiller de votre école ou à votre thérapeute de vous en recommander un. Si cela n'est pas possible, faites des recherches en ligne pour trouver des associations qui proposent des groupes de soutien pour les survivants de traumatismes ou d’abus.
    • Ne tolérez pas vos amis ou d’autres personnes qui vous maltraitent ou vous insultent. Vous méritez d’être traité avec respect. N’utilisez cependant pas la force physique pour vous défendre, prenez plutôt vos distances de ces personnes et passez moins de temps avec elles.
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    Traitez vos sentiments. Il est important de faire le deuil du traumatisme et de votre perte pour guérir des abus[15] .
    • Vous pouvez écrire une lettre à votre père sans l’envoyer. Dites-lui ce que vous ressentez à propos des abus et la façon dont ils vous ont affecté. Laissez sortir votre colère.
    • Discutez avec les autres de vos sentiments pour mieux les traiter. Vous pouvez le faire avec un ami, un membre de votre famille, un conseiller ou un groupe de soutien.
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    Exprimez votre créativité. L’expression de la créativité est une des façons de gérer positivement des abus passés. La créativité peut vous aider à libérer vos émotions de manière créative au lieu de vous faire du mal ou de vous en prendre aux autres.
    • Essayez l’improvisation musicale pour vous aider[16] . Il a été démontré que cela aide les victimes d’abus sexuels et pourrait être bénéfique aux personnes qui ont souffert d’autres types d’abus. Essayez de jouer de l’harmonica (c’est un instrument facile à apprendre) ou téléchargez une application qui vous permet de créer de la musique.
    • Écrivez à propos de votre abus. Vous pourriez arriver à guérir en reconstruisant l’histoire de vos abus[17] . Cela peut vous aider à résoudre le traumatisme. Trouvez du soutien ou évitez-le s'il vous énerve pour l’instant.
    • Essayez l’art. Vous pouvez faire du coloriage, de la peinture, du dessin ou de la sculpture. Essayez d’exprimer avec votre art ce que vous ressentez à propos des abus et la façon dont ils vous ont affecté.
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    Évitez les méthodes de gestion négatives. Les individus qui ont survécu à des abus présentent un risque plus élevé de boire de l’alcool ou d’utiliser des drogues[18] . En plus, les personnes qui ont souffert de situations d’abus pourraient culpabiliser, minimiser la gravité des abus (en pensant qu'ils n’étaient pas aussi graves qu'ils paraissent) et les rationaliser (en pensant que les abus étaient normaux ou nécessaires).
    • Concentrez-vous sur un point de vue réaliste des abus par exemple en pensant ou en vous disant : « j’ai été la victime d’abus et ce n’est pas normal, je n’en suis pas coupable, je ne dois pas les tolérer et je dois trouver de l’aide ».
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    Donnez-vous du pouvoir. De nombreux individus qui ont souffert d’abus se sentent sans pouvoir ni contrôle. Reprenez le pouvoir[19]  !
    • Prenez une position de survivant plutôt que de victime des abus. Vous pouvez le faire en intégrant une mentalité de survivant à votre identité. Pensez : « j’ai subi des abus et j’y ai survécu. Je suis un survivant, pas une victime. Je suis suffisamment fort pour surmonter cet immense obstacle. Je vais continuer de me battre pour mettre fin aux abus ».
    • Trouvez une mission ou un objectif de survivant. Cela pourrait se présenter sous la forme de discours à propos de votre expérience ou d’aide que vous apportez aux autres survivants.
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Avertissements

  • Si vous êtes en ce moment en danger ou abusé sexuellement, appelez à l’aide immédiatement.
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À propos de ce wikiHow

Trudi Griffin, LPC, MS
Coécrit par:
Conseillère professionnelle
Cet article a été coécrit par Trudi Griffin, LPC, MS. Trudi Griffin est conseillère professionnelle agréée dans le Wisconsin, spécialisée dans les dépendances et la santé mentale. Elle propose des thérapies en matière de santé mentale aux personnes qui luttent contre les dépendances et les traumatismes dans les établissements de santé communautaires et les cabinets privés. Elle a obtenu son master de consultation clinique en santé mentale à l'université de Marquette en 2011. Cet article a été consulté 4 429 fois.
Catégories: Les parents
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