Avec le temps, les surfaces en béton, qu'elles soient en intérieur ou en extérieur, ont tendance à s'abimer. Parfois même, parce que le béton a été mal dosé ou coulé, des plaques entières s'en vont d'un coup ou en plusieurs fois. Si la structure générale de la dalle, de l'escalier ou du mur n'était pas atteinte, il est assez facile de procéder à une réparation avec ce que l'on appelle un mortier de… réparation. L'opération commence par un bon nettoyage de la zone dégradée, ce qui signifie qu'il faut enlever toute partie qui ne tient plus ou mal. Ensuite vient le temps du coulage du nouveau béton, lequel contiendra un agent de liaison. Enfin, après lissage, il faudra surveiller le séchage qui ne doit pas être trop rapide. C'est un travail facile, assez rapide, pas très couteux, un peu salissant peut-être et ce n'est qu'au bout d'une quinzaine de jours que vous aurez un résultat définitif.

Partie 1
Partie 1 sur 3:
Préparer la zone à réparer

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    Protégez-vous avant de commencer [1] . Le décapage du ciment est une opération salissante, la poussière de ciment vole partout et le ciment est agressif pour la peau. Mettez des lunettes de protection, des gants et un masque. Les lunettes de protection (avec rabats latéraux) sont là en cas de projections de petits fragments de béton lors des frappes avec la broche. [2] .
    • Si vous travaillez en intérieur et si le travail de préparation est long, veillez à ce que la pièce soit bien ventilée en faisant courant d'air. Installez éventuellement un ventilateur en présence d'une seule ouverture.
    • Ce travail préparatoire qui consiste à enlever le béton qui ne tient plus est assez salissant, pensez à protéger (par exemple, avec du plastique) les zones environnantes.
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    Dégagez le trou. Avec une massette et un burin plat, dégagez la zone à réparer. La massette est obligatoire, car le béton sec est dur. Commencez par piquer toute la zone (fond, parois, arêtes) sans taper trop fort. Passez la balayette pour voir l'état du trou. Si vous voyez des fissures, même fines à proximité du trou, il faut purger la zone en l'élargissant. Une réparation tient mieux quand elle est un peu profonde (au moins 2,5 cm) et si vous le pouvez, piquez (creusez) sur les côtés et à la base un peu en biais [3] .
    • Si l'atteinte est profonde, analysez la situation. Un béton qui présente une zone fortement atteinte est fragilisé : demandez son avis à un maçon.
    • Nous le disions précédemment, pour que le béton tienne bien, il est très utile d'avoir un fond qui a une surface légèrement plus large que la surface au sol du trou. Ainsi, vous allez couler un béton qui aura, en coupe, une forme trapézoïdale, la réparation n'en sera que plus solide.
    • Il est également possible d'utiliser une scie circulaire munie d'un disque spécial pour le béton [4]
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    Nettoyez la zone purgée. Purger signifie enlever tous les morceaux qui ne tiennent plus. Vous pouvez utiliser un balai, une balayette ou un aspirateur (de chantier). Après ce premier passage, frottez la zone avec une brosse métallique pour détacher les derniers éléments fins. Votre réparation ne tiendra que si le trou est parfaitement nettoyé [5] .
    • Cette phase de nettoyage est essentielle pour ne pas réduire à néant et à terme votre réparation. Les parois de la zone à réparer doivent être cohérentes, c'est-à-dire que le béton tient bien.
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    Décapez votre béton. Pour parfaire le nettoyage, vous pouvez éventuellement utiliser un produit nettoyant pour béton du commerce. Une fois versé sur la zone, faites-le bien pénétrer avec une brosse métallique, puis laissez agir. Vous l'utiliserez conformément aux indications du fabricant [6] .
    • Sans vouloir faire de publicité gratuite, disons qu'avec un nettoyant pour béton du commerce, à condition que ce soit de la marque, vous serez sûr de faire du bon travail, votre réparation tiendra dans le temps. Ces nettoyants par leur action érodent un peu le béton, ce qui facilite l'accroche du béton à venir.
    • Si le creux vous semble propre, ne s'effrite pas, lavez-le simplement à l'eau claire.
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    Rincez votre zone à l'eau claire, puis laissez bien sécher. Rincez au seau ou au tuyau d'arrosage. Insistez pour bien chasser les derniers débris. Épongez l'excédent d'eau avec une serpillère, puis avec du papier absorbant d'atelier. Le béton étant quand même humide, il conviendra de le laisser sécher d'une demi-heure à une heure [7] .
    • Il est important d'avoir une base humide, mais non détrempée, sinon votre béton ne va pas tenir. Si votre trou vous semble trop humide, laissez-le sécher à l'air libre quelques heures.
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    Nettoyez votre trou au jet d'eau sous pression. Parfois, le trou à réparer est profond et présente des surplombs, il est alors difficile de le nettoyer. Le remède est l'utilisation d'un tuyau d'arrosage avec un embout fin. La pression de l'eau et le débordement de l'eau du trou vont chasser tous les débris [8] .
    • Si vous pensez que des morceaux n'ont pas réussi à partir, mais sont prêts à le faire, n'hésitez pas à agrandir le trou à la broche : cela ne vous en coutera qu'un tout petit peu plus de béton, mais vous aurez un trou propre.
    • Voilà ! Le trou est propre, aucun petit morceau de béton ancien n'est susceptible de se détacher, l'eau a été épongée, vous pouvez passer à l'étape du rebouchage.
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Partie 2
Partie 2 sur 3:
Reboucher un trou dans le béton

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    Choisissez le bon mortier de réparation. Comme c'est une réparation, il faut un ciment spécial, le ciment habituel ne convenant pas : il vous faut un ciment de réparation. Ce ciment a été spécialement conçu pour faire prise avec un béton déjà en place, sans qu'il y ait rétraction. Ce ciment est vendu sous divers conditionnement : 5, 10, 25 kg, avec ou sans sable incorporé, à prise lente ou rapide (prompt). Lisez bien ce qui est écrit sur l'emballage et achetez celui qui correspond à vos besoins [9] .
    • Avant l'achat, évaluez le volume à réparer, puis muni(e) de cette information, calculez la quantité de ciment à acheter en fonction de la consommation
      (en kg/m3) indiquée par le fabricant.
    • Si le ciment est vendu brut, respectez scrupuleusement les consignes de préparation concernant le ciment, le sable (ou le gravier) et l'eau.
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    Appliquez un agent de liaison. Comme son nom l'indique, un agent de liaison est un produit (liquide) qui permet d'assurer la cohésion entre le vieux béton et le récent. Le produit étant corrosif, il convient de mettre des gants de travail, car le produit s'applique au pinceau. Couvrez toutes les zones de contact, fond comme parois en veillant à mettre une couche épaisse et régulière [10] .
    • Certains agents de liaison, et c'est plus pratique, sont à incorporer dans le béton préparé. Vous en saurez plus sur l'application dans les explications données sur le bidon.
    • Dans le cas où l'agent de liaison est incorporé au béton, vous utiliserez moins d'eau (entre 50 et 80 % de moins), car l'agent est lui-même liquide. Encore une fois, respectez les consignes d'utilisation.
    • Si l'agent de liaison est incorporé au béton, vous devrez humidifier les parois du trou avant d'y couler votre mortier de réparation, la liaison se fera mieux, mais l'eau ne doit pas stagner.
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    Préparez votre mortier. Dans votre gamate, versez la quantité d'eau que vous aurez calculée, puis versez la quantité de ciment appropriée. Ce qui compte ici est de bien respecter le dosage préconisé par le cimentier. Un béton terminé ne doit être ni trop liquide ni trop sec : dans les deux cas, il serait à terme trop fragile [11] .
    • Dans le métier, l'on dit que le béton doit être « bleu », couleur qui apparait quand on le mélange doucement. Si votre mortier est trop sec, ajoutez un peu d'eau, s'il est trop liquide, ajoutez du ciment.
    • Si vous incorporez l'agent de liaison dans le mortier, lisez les consignes données par le fabricant du premier. Assurément, il faudra moins d'eau.
    • La préparation n'est pas spécialement dangereuse, mais équipez-vous quand même : vieux vêtements, des lunettes pour les projections et les nuages de ciment, et des gants, car le ciment est agressif pour la peau [12] .
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    Mélangez le mortier jusqu'à obtenir une consistance homogène. Servez-vous d'une truelle pour retourner le ciment en prenant le fond et en le ramenant sur le dessus. Votre ciment sera prêt quand il sera ferme, mais élastique. Toute strie faite dans le mortier doit se refermer lentement. Pour une grande quantité, vous pouvez utiliser un mélangeur monté sur une perceuse réglée sur une petite vitesse [13] .
    • L'eau doit être ajoutée graduellement afin de bien enclencher la réaction chimique. Entre chaque ajout d'eau, remuez bien votre béton, remuez-le jusqu'à ce que toute l'eau ait été absorbée, puis rajoutez un peu d'eau. Vers la fin, ayez la main légère pour l'eau.
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    Bouchez le trou avec une truelle. S'il est petit, vous pouvez prendre une spatule ou une langue de chat. Au départ, déposez du mortier sur les côtés du trou afin de les combler, puis emplissez le centre. Avec la pointe de la truelle, enfoncez le béton dans les recoins. Quant aux trous profonds, deux écoles s'affrontent : celle qui préfère combler le trou en deux ou trois fois et celle qui estime que la coulée doit être faite en une seule fois. Il semblerait bien que les deux aient raison [14] .
    • Sur un trou vraiment profond, le comblement en plusieurs couches peut permettre de voir s'il y a une rétraction du mortier sur les côtés. Il va de soi que pour un petit trou, le comblement se fait en une passe.
    • Arrivé(e) à la surface, vous devez certes égaliser pour être au même niveau que le béton en place, mais une surélévation d'un ou deux millimètres est possible. Au bout d'une demi-heure, vous pourrez racler la surface pour avoir une surface homogène.
    • Boucher un trou sur un mur est un peu plus complexe. Nous ne saurions trop vous conseiller de faire un mortier légèrement plus sec si vous voulez qu'il tienne. Le remplissage d'un trou parfait doit ici se faire en plusieurs couches… à cause de la gravité.
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Partie 3
Partie 3 sur 3:
Fignoler le comblement des trous dans le béton

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    Tirez votre béton. La surface coulée doit être égalisée. Pour cela, il vous faut soit une règle en aluminium, soit un tasseau bien droit. Le principe du réglage est le suivant : posez votre règle à côté du trou et faites-le avancer en direction du béton frais en faisant des mouvements de cisaillement d'avant en arrière, la règle doit bien plaquer au sol [15] .
    • Si vous passez plusieurs fois votre règle, veillez, à chaque reprise, à nettoyer la règle pour enlever le béton qui y a adhéré, le fini sera alors plus lisse.
    • Pour un trou qui serait sur une paroi verticale, la règle se justifie moins, même si elle permet d'aplanir, en la passant de bas en haut, grossièrement la surface. Ensuite, il faut lisser avec une taloche ou une truelle propre.
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    Lissez avec la truelle et la taloche. La truelle permet de mieux répartir le béton et de faire ressortir l'eau en tapotant sur la surface. Une fois que la prise se fait, le béton est un peu plus sec, et il se prête alors très bien au talochage qui se fait généralement avec des mouvements circulaires. Ayez toujours deux appuis sur la surface existante pour avoir une surface parfaitement raccord. [16] .
    • Durant la finition, il arrive que des morceaux ressortent, il faut les enlever avec la pointe de la truelle et remettre un peu de béton dans le trou ainsi fait. Avec de la patience, vous pouvez obtenir une belle surface bien lisse avec la truelle.
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    Couvrez votre travail. Une fois le mortier mis, il convient de le curer, c'est-à-dire de veiller à ce qu'il ne sèche pas trop rapidement pour que les liaisons chimiques se fassent bien. Recouvrez vos trous d'une feuille plastique, laquelle sera maintenue en place par des poids. Sur un mur, la fixation se fera avec du ruban de masquage [17] .
    • Bien entendu, vous interdirez l'accès de la pièce à quiconque : il serait dommage que les pattes de Médor soient inscrites dans le béton frais !
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    Attendez au moins 4 heures. Le béton sèche plus ou moins rapidement en fonction des conditions climatiques. Une chose est cependant sure : il ne doit pas sécher trop vite, sinon il se fendillera. Quand votre béton sera dur au toucher, sachez qu'il n'est pas encore prêt, il faut l'humidifier pendant quelques jours pour parfaire sa solidité. Plus le temps sera chaud, plus souvent il faudra le mouiller. Il est un signe qui ne trompe pas : dès que votre béton devient bleu gris clair, mouillez-le [18] .
    • Les temps de prise et de séchage définitif dépendent du temps (pluie, soleil) et du ciment utilisé, le mieux étant de s'en référer au fabricant qui vous dit tout sur le sac.
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    Mouillez la réparation deux fois par jour pendant une semaine. Disons pour faire simple qu'il faut le mouiller le matin et le soir, éventuellement en milieu de journée s'il fait très chaud. Il n’est nul besoin que votre réparation soit couverte d'une pellicule permanente d'eau, mais sachez que de toute façon un béton une fois la prise faite, sèche quand même à cœur… même sous l'eau [19]  !
    • Certains mortiers de réparation sèchent sur des durées plus longues (28 jours), cela est de toute façon indiqué par le cimentier. Pour le dosage, les températures et les délais, respectez toujours les consignes du fabricant.
    • Si vous avez tout bien respecté, dosage, nivèlement, surveillance, vous devez avoir à nouveau une belle surface en béton intacte.
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Conseils

  • Si votre réparation dépasse un peu du niveau général, vous avez plusieurs solutions : vous tassez la surface avec une massette, vous poncez l'excédent avec du papier de verre (grossier, puis fin) ou vous utilisez un outil bien pratique, un « chemin de fer ».
  • Il est également possible de réparer ainsi une arête qui aurait été abimée. La seule différence est que vous allez devoir faire un petit coffrage sur un des côtés afin que le béton reste bien en place.
  • Le béton est poreux, mais il est facile à peindre : une couche de primaire d'accroche et deux couches de peinture définitive.
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Avertissements

  • Le ciment est une poudre qui s'élève rapidement dans l'air et il y a danger à la respirer, le ciment est agressif pour la peau et les yeux. Pour toutes ces raisons, équipez-vous : gants, masque, lunettes.
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Éléments nécessaires

  • Du mortier de réparation
  • Une gamate ou une brouette
  • Un mélangeur ou un bâton
  • Une truelle
  • Une règle en aluminium
  • Une massette
  • Un burin plat
  • Une brosse métallique et un aspirateur
  • De l'eau
  • Un tuyau d'arrosage
  • Du plastique un peu épais
  • Un vaporisateur
  • Un agent de liaison pour le ciment
  • Du papier de chantier
  • Un produit nettoyant pour le béton (facultatif)
  • Un masque de protection respiratoire
  • Des lunettes de protection
  • Des gants de travail

À propos de ce wikiHow

Gerber Ortiz-Vega
Coécrit par:
Spécialiste en maçonnerie et fondateur de GO Masonry LLC
Cet article a été coécrit par Gerber Ortiz-Vega. Gerber Ortiz-Vega est spécialiste en maçonnerie et fondateur de GO Masonry LLC, une entreprise de construction, située en Virginie du Nord. Gerber propose des services de pose de briques et de pierres, d'installations de béton et de réparations de maçonnerie. Il a plus de quatre ans d'expérience dans la gestion de GO Masonry et plus de dix ans d'expérience professionnelle générale en maçonnerie. Il a obtenu une licence en mercatique à l'université de Mary Washington en 2017. Cet article a été consulté 2 297 fois.
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