Parti indépendantiste (2008)

Le Parti indépendantiste est un parti politique québécois fondé en 2008 et disparu en 2018. Son principal engagement est de réaliser l'indépendance du Québec dès son élection au gouvernement. Le parti est identifié comme un groupe politique d'extrême droite en raison de ses liens avec des individus néonazis et des groupes xénophobes.

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Parti indépendantiste (2008)

Logotype officiel.
Présentation
Chef Michel Lepage
Fondation
Disparition 2018
Siège Montréal ( Québec)
Positionnement Extrême-droite
Idéologie Nationalisme québécois, Indépendantisme québécois, Nationalisme ethnique
Site web www.parti-independantiste.org

Le parti a fait sa meilleure performance électorale lors des élections générales du 8 décembre 2008, récoltant 0,13 % des voix.

Historique

Autorisé comme parti politique par le DGEQ le , le Parti indépendantiste est officiellement fondé le à Montréal lors d'un congrès de fondation regroupant une quarantaine de personnes[1]. Éric Tremblay, avocat de formation et fils de militants du Rassemblement pour l'indépendance nationale, est alors nommé porte-parole et chef du parti. À ce moment, le parti compte 600 à 700 membres[2],[1]. Le premier congrès des jeunes du Parti indépendantiste est tenu le suivant[2].

L'humoriste et écrivain Ghislain Taschereau donne son appui au parti en 2008.

La formation fait son entrée aux élections partielles de mai 2008, présentant des candidats dans trois circonscriptions ; Bourget, Pointe-aux-Trembles et Hull[3],[4]. Le parti reçoit alors l'appui de l'humoriste et écrivain Ghislain Taschereau[5].

À l'automne 2008, l'exécutif du parti claque la porte devant le refus du chef de démissionner à la suite de la découverte de transactions bancaires douteuses[6].

Aux élections générales de décembre 2008, le parti présente 19 candidats. Des candidatures-vedettes sont annoncées dès le mois d'avril, alors que l'écrivain Victor-Lévy Beaulieu, déçu du Parti québécois et de l'Action démocratique du Québec, annonce qu'il briguera le scrutin dans Rivière-du-Loup contre le chef de l'ADQ, Mario Dumont[7]. Le parti recrute aussi Ghislain Lebel, un ancien député du Bloc québécois et ancien candidat à la direction du PQ, reniant son ancienne formation politique ; Lebel se réclame du nationalisme ethnique et déplore le nationalisme civique alors prôné par le PQ[3]. C'est lors de ces élections que le Parti indépendantiste recueille le plus de voix de son histoire[8].

En 2011, Jean-Martin Aussant est courtisé par le parti, mais préfère fonder sa propre formation, Option nationale.

En 2011, le parti désire élargir son membrariat, cherchant à profiter des dissensions au sein du mouvement souverainiste québécois. Éric Tremblay invite Jean-Martin Aussant, Louise Beaudoin et Pierre Curzi, des députés de l'Assemblée nationale ayant quitté le PQ à la suite de l'adoption du controversé projet de loi privé 204[9], à rejoindre sa formation politique. Tremblay offre même à Aussant son poste de chef, convaincu que la présence de la formation à l'Assemblée nationale « donnerait des idées à d'autres souverainistes pressés qui pourraient se joindre [au parti] »[10]. Aussant refuse et opte plutôt pour la fondation d'un nouveau parti, Option nationale[11]. Découragé par le refus d'Aussant, Éric Tremblay quitte la direction du parti, remplacé par Michel Lepage[12]. Entretemps, des personnalités comme Jocelyn Desjardins appellent à une union des partis souverainistes[13].

Alexandre Cormier-Denis est candidat pour le Parti indépendantiste dans Gouin en 2017.

En 2012, le parti fait les manchettes après qu'il a été révélé que son responsable des communications entretient des liens avec des groupes xénophobes et suprémacistes blancs[14]. Même si les liens avec l'extrême droite sont dénoncés par Michel Lepage en 2012[14], le chef soutient en 2017 la campagne de son candidat lors d'une élection partielle dans Gouin, qualifiée de xénophobe[15],[16]. Les pancartes controversées d'Alexandre Cormier-Denis, copiées d'une campagne du Front national, arborent le slogan « Choisissez votre Québec » et opposent deux images de la militante du FN Kelly Betesh, l'une la montrant vêtue d'une tuque bleue exhibant une épinglette du fleurdelisé et l'autre vêtue d'un niqab noir[15],[17]. Les affiches sont retirées par la police à la suite de plaintes, puis réinstallées. Cormier-Denis, leader du groupe Horizon Québec Actuel, associé aux mouvements xénophobes et islamophobes[18],[19], récolte 81 votes (0,57 % des voix exprimées) lors des élections partielles du [20].

Denis Monière est un partisan de la fusion entre Option nationale et le Parti indépendantiste.

À la suite de la fusion d'Option nationale et de Québec solidaire, une soixantaine de membres dissidents d'ON, Denis Monière en tête, négocient leur transfert vers le Parti indépendantiste, malgré des « désaccords substantiels » entre les plateformes des partis, notamment sur le système scolaire anglophone et les quotas d'immigration. Il est alors question de fusion des programmes politiques et de changement de nom[21].

Le dernier rapport financier transmis par le parti au Directeur général des élections du Québec, couvrant du au , fait état de deux donateurs et d'un montant de 145 $ récolté par adhésion au parti[22].

Idéologie

Le Parti indépendantiste est né à la suite de l'insatisfaction d'ex-membres du Parti québécois envers leur ancienne formation politique. L'élection en tant que chefs de Lucien Bouchard et Pauline Marois, moins fermes sur la question de l'accession à l'indépendance du Québec, et la remise au calendes grecques par le PQ du projet de référendum sur la souveraineté motivent l'établissement d'une nouvelle formation politique plus radicale sur le calendrier d'accession du Québec à l'indépendance[2],[23],[7]. Ainsi, une Assemblée nationale constituée d'une majorité de députés du Parti indépendantiste « décréterait à la première occasion l'indépendance du Québec »[21].

Le Parti indépendantiste considère impératif la défense de la langue française au Québec; sa conception de l'identité québécoise exclut les locuteurs de l'anglais[2] de par ses propositions d'abolir les institutions anglophones comme les commissions scolaires[21].

Considérant qu'il y a trop d'immigrants au Québec, la formation prône la baisse de l'immigration dans la province et l'imposition de quotas, faisant passer de 50 000 à 20 000 le nombre d'immigrants admis chaque année[14],[21].

Se réclamant du nationalisme ethnique, certains candidats font campagne contre le multiculturalisme canadien[3],[15].

Liens avec l'extrême-droite

Le parti est identifié comme un groupe politique d'extrême droite par le Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation en raison de ses liens avec des individus néonazis et des groupes xénophobes[19].

Dès 2009, peu après sa fondation, le parti recrute des membres de groupes d'extrême droite, comme le Sainte-Foy Krew et la Fédération des Québécois de souche, qui insufflent une idéologie anti-immigration à la formation politique. Maxime Fiset, membre de ces groupes, recrute des dizaines de nouveaux membres pour le parti, ce qui lui vaut un siège sur l'exécutif national. Sébastien Moreau, s'affichant ouvertement comme néonazi, devient président du comité exécutif dans Louis-Hébert et responsable des communications internes du parti[24].

Le chef du parti soutient sans réserve la campagne de son candidat dans Gouin en 2017[21], associé aux mouvements d'extrême droite[18],[19].

Résultats électoraux

Résultats électoraux du Parti indépendantiste
Élection Sièges Voix
Candidats /
Circonscriptions
en élection
Sièges
obtenus
Nombre Pourcentage
Mai 2008 3 / 3 0 640 1,38 %[25]
Décembre 2008 19 / 125 0 4 227 0,13 %[8]
Septembre 2012 10 / 125 0 1 244 0,03 %[26]
Avril 2014 1 / 125 0 126 0,00 %[27]
Octobre 2014 1 / 1 0 27 0,12 %[28]
Juin 2015 1 / 2 0 27 0,06 %[29]
Décembre 2016 3 / 4 0 176 0,24 %[30]
Mai 2017 1 / 1 0 81 0,57 %[20]

Chefs

Liste des chefs du Parti indépendantiste
Chef Mandat
Éric Tremblay 2008 - 2011
Michel Lepage 2011 -

Notes et références

  1. La Presse Canadienne, « Fondation d'un nouveau Parti indépendantiste », Le Devoir, , p. A3
  2. Daphné Dion-Viens, « La nouvelle génération de "purs et durs" », Le Soleil, , p. 8
  3. Antoine Robitaille, « Ghislain Lebel sera candidat du Parti indépendantiste », Le Devoir, , p. A4
  4. Radio-Canada, « Les défis du Parti indépendantiste », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
  5. Le Devoir, « Un Bleu Poudre au Parti indépendantiste », Le Devoir, , p. A2
  6. Le Devoir, « Bisbille au sein du Parti indépendantiste », sur ledevoir.com, (consulté le )
  7. Helen Moka, « VLB fera la lutte à Mario Dumont », Le Devoir, , p. A4
  8. « Élections générales : 8 décembre 2008 », sur Élections Québec (consulté le )
  9. Radio-Canada, « Après une quatrième démission, Marois admet avoir commis une erreur », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
  10. Ian Bussières, « Jean-Martin Aussant courtisé : Le chef du Parti indépendantiste prêt à céder sa place au député de Nicolet-Yamaska », Le Soleil, , p. 11
  11. Radio-Canada, « L'ex-péquiste Jean-Martin Aussant songe à créer un nouveau parti », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  12. Ian Bussières, « Découragé, le fondateur du Parti indépendantiste quitte le navire », Le Soleil, , p. 27
  13. Tommy Chouinard, « Le PQ rejette l'appel à l'unité : Pas question "d'ententes stratégiques" avec les autres partis, dit le député Gaudreau », La Presse, , p. A12
  14. Ian Bussières, « Ex-administrateur lié au néonazisme : Le Parti indépendantiste inconfortable », Le Soleil, , p. 9 (lire en ligne )
  15. (en-CA) La Presse Canadienne, « Quebec byelection poster denouncing Canadian multiculturalism upsets some people », Toronto Sun, (lire en ligne)
  16. Jean Bédard, « Choisir notre Québec », Relations, , p. 44 (lire en ligne [PDF])
  17. Radio-Canada, « Le Parti indépendantiste va réinstaller sa pancarte controversée dans Gouin », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le )
  18. Luc Chartrand, « Le Québec face à l’islamophobie », sur ici.Radio-Canada.ca, Radio-Canada, (consulté le )
  19. Frédérick Nadeau, Martin Geoffroy et Hiba Qchiqach, L'extrême-droite au Québec : Une chronologie des événements et de la violence (2010-2020), Longueuil, Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation, Cégep Édouard-Montpetit, , 42 p. (ISBN 978-2-920411-50-0, lire en ligne), p. 17-18; 27
  20. « Élections partielles : 29 mai 2017 (Gouin) », sur Élections Québec (consulté le )
  21. Marco Bélair-Cirino, « Les dissidents d'ON cherchent refuge au Parti indépendantiste », Le Devoir, , p. A4 (lire en ligne )
  22. François Gauthier, Rapport financier d'un parti, , 9 p. (lire en ligne)
  23. La Presse, « Michel Lepage quitte le PQ », La Presse, , p. A10
  24. Ian Bussières, « Les tentatives d'infiltration politique de l'extrême droite », Le Droit, , p. 15 (lire en ligne )
  25. « Élections partielles : 12 mai 2008 (Bourget, Hull, Pointe-aux-Trembles) », sur Élections Québec (consulté le )
  26. « Élections générales : 4 septembre 2012 », sur Élections Québec (consulté le )
  27. « Élections générales : 7 avril 2014 », sur Élections Québec (consulté le )
  28. « Élections partielles : 20 octobre 2014 (Lévis) », sur Élections Québec (consulté le )
  29. « Élections partielles : 8 juin 2015 (Chauveau, Jean-Talon) », sur Élections Québec (consulté le )
  30. « Élections partielles : 5 décembre 2016 (Arthabaska, Marie-Victorin, Saint-Jérôme, Verdun) », sur Élections Québec (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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