États latins d'Orient
Les États « latins » (ou « francs ») d’Orient sont les fiefs que plusieurs chefs croisés se découpèrent au Levant puis dans l'empire byzantin[1]. Selon Malcolm Barber et Georges Duby et conformément à la terminologie du temps, un État « latin » ou « franc » est un État gouverné par des seigneurs catholiques d'occident (qu'ils aient été initialement Croisés ou pas, et quelle que soit leur origine : française, anglaise, allemande, italienne, catalane), par opposition aux « États grecs » gouvernés par des seigneurs orthodoxes (pouvant être aussi bien byzantins que bulgares, serbes, valaques ou autres)[2],[3]. Comme l'affirme Benjamin Kedar, les États latins d'Orient forment « la première possession outre-mer des Européens, lesquels ne s'étaient jusque-là étendus que sur le continent »[4].
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Quatre États furent créés au proche-Orient dans la foulée de la première croisade[5] :
- le Comté d'Édesse, de 1098 à 1146 (liste des comtes)[6] ;
- la principauté d’Antioche, de 1098 à 1268 (liste des princes)[3] ;
- le comté de Tripoli, de 1102 à 1288 (liste des comtes)[7] ;
- le royaume de Jérusalem, de 1099 à 1291 (liste des rois)[8].
Près d’un siècle plus tard, Richard Cœur de Lion conquit l’île de Chypre sur un seigneur byzantin et donna l’île à Guy de Lusignan qui y fonda une monarchie :
- le royaume de Chypre de 1192 à 1489 (liste des rois)[3].
À la fin des guerres byzantino-normandes de 1050-1185 fut fondé dans les îles Ioniennes :
- le comté palatin de Céphalonie et Zante, de 1185 à 1479[9] ;
Lors de la prise de Constantinople, au cours de la quatrième croisade et par la suite, plusieurs États furent également fondés dans l’Empire byzantin[10] :
- l’Empire latin de Constantinople de 1204 à 1261 (liste des empereurs)[11] ;
- le marquisat de Bodonitza, de 1204 à 1414 (liste des marquis)[12] ;
- le duché de Philippopolis, de 1204 à 1230[13] ;
- la comté de Salone, de 1204 à 1394 (liste des comtes)[14] ;
- des États vassaux de la République de Venise :
- les seigneuries d’Eubée, de 1204 à 1470 (liste des seigneurs)[15] ;
- le duché de Candie, de 1204 à 1646.
- le royaume de Thessalonique, de 1205 à 1222 (liste des rois)[16] ;
- la principauté d’Achaïe, de 1205 à 1428 (liste des princes)[17] ;
- le duché d’Athènes, de 1205 à 1458 (liste des ducs)[18] ;
- le duché de Naxos, de 1210 à 1566 (liste des ducs)[19] ;
- le duché de Néopatrie, de 1319 à 1390[12].
De 1306 à 1310, les Hospitaliers, expulsés de la Terre sainte, s'installent dans le royaume de Chypre puis envahissent l'île de Rhodes alors détenue par l'Empire byzantin :
- Rhodes, de 1310 à 1522 (liste des grands maîtres)[20].
Évolution territoriale des États latins d'Orient en Terre sainte
- États latins en 1102.
- États latins en 1135.
- États latins en 1165.
- États latins en 1190 et 1192.
- États latins en 1196 et 1205.
- États latins en 1229 et 1240.
- États latins en 1271.
- États latins en 1300 (Ruad et Chypre)
Notes et références
- (en) Norman Housley The later crusades, 1274-1580 : from Lyons to Alcazar, Oxford University Press, Oxford. 1992. (ISBN 0-19-822136-3)
- Jean-Claude Cheynet (dir.), Le monde byzantin, Vol. II : L'Empire byzantin (641-1204), Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio — L'histoire et ses problèmes », 2006 (ISBN 978-2-13-052007-8)
- René Grousset, L'Empire du Levant : histoire de la Question d'Orient, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque historique », 1949 (réimpr. 1979), 648 p. (ISBN 2-228-12530-X).
- Julien Loiseau, « La croisade, une colonisation comme les autres? », Histoire, mai 2017, n°435, p. 33-42
- (en) Malcolm Barber, The Crusader States, Yale University Press 2012, (ISBN 978-0-300-11312-9).
- M. Amouroux-Mourad, Le Comté d'Édesse (1098-1150), Geuthner, Paris 1988.
- Claude Cahen, La Syrie du Nord à l'époque des Croisades et la principauté franque d'Antioche, thèse de doctorat ès-Lettres, Université de Paris, éditions P. Geuthner (1940), p. 437.
- René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem, Paris, Perrin, 1936 (réimpr. 1999), tome 1 L’anarchie musulmane – 1095-1130, 1934 (ISBN 2-262-02549-5) (notice BnF no FRBNF40943218) et tome 2 L’équilibre – 1131-1187, 1935 (ISBN 2-262-02568-1).
- (en) John Freely, The Ionian Islands : Corfu, Cephalonia, Ithaka and Beyond, I.B.Tauris 2008. (ISBN 1-84511-696-8).
- (en) George Finlay, The history of Greece: from its Conquest by the Crusaders to Its Conquest by the Turks, and of the Empire of Trebizond 1204-1461, William Blackwood and Sons, Edinburgh 1851.
- Jean Longnon, L'empire Latin de Constantinople et la Principauté de Morée, Paris, Payot, 1949.
- Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, préf. H. F. Wijnman, réédition Israël, 1966, Chapitre d : Principautés Franques du Levant.
- J. A. Buchon, Éclaircissements historiques, généalogiques et numismatiques sur la principauté française de Morée et ses douze pairies, pp. 23 et 62, éd. Auguste Desrez, Paris 1811.
- Jean Longnon, Les Autremencourt : seigneurs de Salona en Grèce, Bulletin de la Société de Haute Picardie, vol. 15, 1937, p. 15-48.
- R-J Loenertz, Les seigneurs tierciers de Négrepont, in « Byzantina et Franco-Graeca » : series altera.
- (en) James Emerson Tennent, The history of Modern Greece, from its Conquest by the Romans B.C. 146, to the Present time, Henry Colburn publ., Londres 1845
- Antoine Bon, La Morée franque : recherches historiques, topographiques et archéologiques sur la principauté d’Achaïe (1205-1430), Éd. E. de Boccard, Paris 1969
- Venance Grumel, Traité d'études byzantines, « La Chronologie I », Presses universitaires de France, Paris, 1958, Seigneurs et ducs d'Athènes p. 406-407.
- J. Slot, Archipelagus Turbatus : Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718, Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN 9062580513).
- Bertrand Galimard Flavigny, Histoire de l'ordre de Malte, Perrin, Paris, 2006
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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