1148
Cette page concerne l'année 1148 du calendrier julien.
Chronologies
19 mars : Raymond de Poitiers reçoit Louis VII de France à Antioche. Passages d'outremer de Sébastien Mamerot, miniatures de Jean Colombe, vers 1472-1474.
Années : 1145 1146 1147 1148 1149 1150 1151 Décennies : 1110 1120 1130 1140 1150 1160 1170 Siècles : XIe siècle XIIe siècle XIIIe siècle Millénaires : Ier millénaire IIe millénaire IIIe millénaire |
Croisades • Santé et médecine • |
Romain · Chinois · Grégorien · Julien · Hébraïque · Hindou · Hégirien · Persan · Républicain |
Événements
- 1er janvier, deuxième croisade : l’armée franque défait une embuscade turque dans la vallée du Méandre, puis atteint Laodicée le 3 janvier ; le gouverneur byzantin lui refuse l’entrée de la ville[1].
- Vers le 8 janvier (Épiphanie) : défaite de l’armée franque face aux Turcs à la bataille du mont Cadmos en Anatoliques ; elle essuie une nouvelle embuscade, probablement en traversant le cours supérieur de la rivière Dalaman, mais parvient à atteindre la côte à Adalia le 20 janvier, où l’entrée de la ville lui est de nouveau refusé ; le manque d’embarcation oblige Louis VII à diviser ses forces ; les chevaliers et les troupes d’élite atteignent le port d’Antioche, le 19 mars. Le reste des troupes (infanterie) et les non-combattants tentent de joindre la Terre-Sainte par la côte sous la conduite du comte de Flandre et d’Archambaud VII de Bourbon[1].
- 7 mars : le reste de l’armée de l’empereur Conrad III, qui est retournée à Constantinople en janvier, rééquipée par Manuel Comnène, quitte la ville à bord d’une flotte byzantine, qui est dispersée par la tempête et aborde à différents ports[1].
- 19 mars : Louis VII le Jeune et Aliénor d’Aquitaine débarquent à Saint-Siméon, le port d’Antioche, où la reine rencontre son oncle Raymond, maître de la ville[1]. Louis VII refuse l’expédition contre Alep que lui propose Raymond de Poitiers[2], qui convainc alors Aliénor (et ses vassaux aquitains) de refuser de suivre son mari à Jérusalem. Louis l’entraîne de force. Aliénor rappelle la consanguinité existant entre eux, et invoque le divorce[3]. Le couple rejoint Conrad III à Palmarea, près d’Acre le 24 juin[4].
- 22 mars : ouverture du concile de Reims où le pape Eugène III continue la réforme de Grégoire VII. Eon de l'Étoile, condamné par le concile, est arrêté et soumis à la question. Quatre thèses de Gilbert de la Porrée sont condamnées[5].
- Mars : Manuel Ier Comnène accroît les privilèges commerciaux vénitiens[6]. Les privilèges commerciaux accordés par Basile II (992) et ses successeurs aux vénitiens ont ruiné la flotte et la monnaie byzantine. Devant le danger, Manuel Comnène tente en vain d’opposer à Venise d’autres cités italiennes, ce qui provoque une violente réaction.
- 4-17 avril : Conrad III est à Jérusalem[4].
- 16 avril : Alphonse Jourdain meurt empoisonné à Césarée ; son fils Raymond V devient comte de Toulouse, de Rouergue, d'Albi, de l'Agenais et du Quercy, marquis de Gothie, de Provence et duc de Narbonne[7].
- 21 juin, Afrique du Nord : prise de Mahdia, de Sousse (1er juillet) et de Sfax (12 juillet) par la flotte sicilienne conduite par Georges d’Antioche[8]. Les Normands de Sicile occupent la côte de Tripoli jusqu’au bord de l’actuelle Tunisie (fin en 1160).
- 23 juin : fondation de l’abbaye cistercienne de Sénanque sur le territoire de la commune de Gordes[9].
- 24 juin : concile d’Acre réuni pour coordonner la deuxième croisade. Le pèlerinage l’emporte sur les nécessités de la défense de l’Orient latin, dont les croisés méconnaissent la situation. Leur vœu accompli, certains repartent pour l’Europe, tandis que les deux souverains, repoussant les projets les plus modérés, se laissent entraîner par les barons de Jérusalem les plus belliqueux dans une expédition inutile contre Damas[10].
- 1er juillet : début du siège de Tortosa par les Catalans alliés aux Pisans et aux Génois[11].
- 15 juillet : Arnaud de Brescia est excommunié[12].
- 24-28 juillet : échec du siège de Damas. Les croisés arrivent devant Damas. Les Damascènes sortent de leur ville pour les affronter, en vain. Les Francs dressent leur camp dans la plaine de la Ghouta. Le 25, les combats durent toute la journée et la charge de Conrad III permet aux croisés d’établir leur camp à l’hippodrome, plus près des murailles[13]. Le 26, à l’appel de Moinuddin Ounar, gouverneur de la ville, des cavaliers turcs, kurdes ou arabes viennent par le nord. On annonce la venue de Nur ad-Din d’Alep et de son frère Saifeddin de Mossoul. Les Damascènes reprennent espoir. Ounar parvient à un accord avec les Francs de Syrie qui arrivent à convaincre Conrad III de s’éloigner de Damas avant l’arrivée des renforts. Harcelés par les Damascènes, les Francs refluent vers Jérusalem dès le lendemain[14]. Échec de la deuxième croisade.
- 30 août : Amédée III de Savoie meurt à Nicosie[15]. Humbert III devient comte de Savoie (fin en 1189) sous la tutelle de l’évêque Amédée de Lausanne[16].
- 8 septembre : Conrad III s’embarque pour la Grèce ; il rencontre l’empereur Manuel Comnène à Thessalonique et s’engage à combattre Roger II de Sicile[4].
- Novembre : le gouverneur almoravide Ibn Ghaniya remet Cordoue et Carmona au général almohade Barraz en échange d’un sauf-conduit et se retire à Grenade[17].
- 31 décembre : le comte de Barcelone Raimond-Bérenger IV prend Tortosa aux musulmans malgré l’intervention de l’émir de Valence[11].
Notes et références
- David Nicolle, The Second Crusade 1148 : Disaster Outside Damascus, Osprey Publishing, , 96 p. (ISBN 978-1-84603-354-4, présentation en ligne)
- Michel Ballard, Croisades et Orient latin : XIe – XIVe siècle, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-27124-4, présentation en ligne)
- Franck Ferrand, Au cœur de l'histoire, Éditions Flammarion, , 352 p. (ISBN 978-2-08-127886-8, présentation en ligne)
- Eduard von Muralt, Essai de chronographie byzantine 1057-1453, vol. 1, Eggers et Cie, (présentation en ligne)
- Jean Nicolas Jager, Histoire de l'Église catholique en France, vol. 8, Paris, A. Le Clere, (présentation en ligne)
- Ivan Duĭchev, La crise idéologique de 1203-1204 et ses répercussions sur la civilisation byzantine, Association des amis de la Ve section de l'École pratique des hautes études, diffusé par A. Maisonneuve, (présentation en ligne)
- Jean-Mamert Cayla, Histoire de la ville Toulouse depuis sa fondation jusqu'à nos jours, Bon et Privat, (présentation en ligne)
- Unité mixte de recherche 5648--Histoire et archéologie des mondes chrétiens et musulmans médiévaux, Pays d'Islam et monde latin, Xe – XIIIe siècle : textes et documents, Presses Universitaires Lyon, , 295 p. (ISBN 978-2-7297-0660-9, présentation en ligne)
- Marcel Aubert, Geneviève Aliette de Rohan-Chabot Maillé, L'architecture cistercienne en France, vol. 1, Vanoest, (présentation en ligne)
- Ralph V. Turner, Aliénor d'Aquitaine, Fayard, , 488 p. (ISBN 978-2-213-66542-9, présentation en ligne)
- Amédée Paquis, Histoire d'Espagne et de Portugal, vol. 1, Parent-Desbarres, (présentation en ligne)
- Tadeusz Manteuffel, Naissance d'une hérésie, Mouton & Company, (présentation en ligne)
- Jean Richard, Histoire des croisades, Fayard, , 550 p. (ISBN 978-2-213-64061-7, présentation en ligne)
- Amin Maalouf, Les croisades vues par les arabes, JC Lattès, , 302 p. (ISBN 978-2-7096-3465-6, présentation en ligne)
- Odile Bebin-Langrognet, De Savoie en Comté : Saint Pierre de Tarentaise, Éditions L'Harmattan, , 192 p. (ISBN 978-2-296-47898-5, présentation en ligne), p. 25
- Nicolas Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates..., vol. 5, Valade, (présentation en ligne)
- Pascal Buresi et Hicham El Aallaoui, Gouverner l'empire : La nomination des fonctionnaires provinciaux dans l'empire almohade (Maghreb, 1224-1269), Madrid, Casa de Velázquez, , 549 p. (ISBN 978-84-96820-89-0, présentation en ligne)
Liens externes
- L’année 1148 sur le site de la Bibliothèque nationale de France
- Portail du Moyen Âge central
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.