22e bataillon de marche nord-africain

Le 22e bataillon de marche nord-africain (22e BMNA) est une unité créée pendant la Seconde Guerre mondiale et intégrée au sein des Forces françaises libres du général de Gaulle.

22e bataillon de marche nord-africain

Insigne du 22e BMNA

Création 1941
Dissolution 1946
Allégeance  France libre
Branche armée de terre
Type Bataillon de marche
Rôle Infanterie
Ancienne dénomination 22e compagnie de marche nord-africaine
Guerres Seconde Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre 1939-1945
Commandant historique Pierre Lequesne

En activité de 1941 à 1946, l'unité s'est notamment illustré en 1942 lors de la bataille de Bir Hakeim, au sein de la 1re brigade française libre du général Kœnig, puis lors des campagnes d'Italie et de France au sein de la 1re division française libre.

Le 22e BMNA compte douze compagnons de la Libération.

Création et différentes dénominations

  •  : 22e Compagnie Nord-Africaine (22e CNA), créée en Syrie par le capitaine Pierre Lequesne avec des tirailleurs nord-africains ralliés à la France libre
  •  : 22e Bataillon de Mitrailleuses Nord Africain
  •  : 22e Bataillon de Marche Nord Africain (22e BMNA)
  •  : dissolution en Algérie

Chefs de corps

  • 1941- : Capitaine puis commandant Pierre Lequesne
  • -1945 : Commandant Bertrand

Composition et effectifs

Le lieutenant Demolins du 22e BMNA en 1945.

Composé majoritairement (60 %) de tirailleurs maghrébins de l'armée du Levant mais aussi de Français d'Afrique du Nord, de métropole et de Corse, de toutes classes sociales et de toutes religions. La 22e CNA compte 180 hommes lors de la bataille de Bir Hakeim en mai-. Le 22e BMNA compte 870 hommes en avril 1944 lors de la campagne d'Italie.

En , le 22e BMNA est composé de[1] :

  • 1 État-Major
  • 1 compagnie de commandement : Capitaine Prabis
  • 3 Compagnies de voltigeurs : Lieutenant Tassin, Lieutenant Piobetta, Capitaine Naudet
  • 1 Compagnie lourde : Capitaine Mezan, avec :
    • 1 section de mitrailleuses de 12.7 (Adjudant Rangade),
    • 1 section mortiers (Sous-Lieutenant Demolins)
    • 1 section anti-chars 75 mm plus 5 jeeps (Lieutenant Ancel)

Campagnes de la Seconde guerre mondiale

Bir Hakeim (mai-juin 1942)

La 22e Compagnie de Nord Africains subit de lourdes pertes lors de la Bataille de Bir Hakeim, qui se déroule du au durant la guerre du désert, soit 74 hommes hors de combat (10 tués, 47 disparus, 7 blessés) sur un effectif d'environ 180 officiers, sous officiers et tirailleurs[1]. Le capitaine Lequesne est décoré le de la croix de la Libération par le général de Gaulle pour sa conduite exceptionnelle lors de cette bataille[1].

Campagne d'Italie (1944)

Le , le 22e BMNA débarque avec la 1re Division française libre (1re DFL) en Italie[1]. Le bataillon paye un lourd tribut, à l'occasion de la Bataille du Garigliano, perdant 214 hommes dont 55 tués[1].

Campagne de France et d'Allemagne (1944-1945)

Le 22e BMNA débarque en Provence le , et prend part aux combats de libération de la Provence et de la vallée du Rhône, puis des campagnes des Vosges, d'Alsace et du front des Alpes  :

Pertes

Le journal de marche du 22e BMNA mentionne 355 tués, soit plus du tiers de son effectif, dont 156 officiers et parmi eux tous les officiers maghrébins. Il dénombre également 900 blessés.

Le 22e BMNA a tué plus d'un millier d'Allemands et fait près de 2 000 prisonniers.

Traditions

Insigne

  • Croix de Lorraine enlacée dans un croissant et qui rappelle sa double origine: France libre et Afrique du Nord[1].

Devise

  • « Vae Victis »[1]

Décorations

En outre, le 22e BMNA a compté douze Compagnons de la Libération, dont le Sous-lieutenant algérien Mohamed Bel Hadj, tué le en Alsace, l'un des très rares soldats maghrébins, Compagnon de la Libération (la plupart des Maghrébins ayant surtout servi dans les unités de l'Armée d'Afrique et beaucoup moins dans les unités de la France libre).

Citations militaires

« Magnifique bataillon créé de toutes pièces par le commandant LEQUESNE dans des circonstances particulièrement difficiles en . S'est distingué au cours des campagnes de Libye et de Tunisie. Vient à nouveau, sous les ordres du chef de bataillon LEQUESNE, de manifester ses remarquables qualités combatives et son admirable esprit de sacrifice en réalisant la percée décisive de la ligne Gustav, dans le secteur ouest du Garigliano, du 10 au . »

 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 22e BMNA pour sa conduite lors la Bataille du Garigliano en mai 1944, Décision n° 688 en date du 5 mai 1945, Charles de Gaulle

« Bataillon de marche d'élite et d'un moral à toute épreuve, composé de cadres européens et de tirailleurs nord-africains, a déjà pris part brillamment aux campagnes de Tunisie, d'Italie, de France, de la Provence à l'Alsace. Engagée dans l'attaque de la 1re division française libre au sud de Sélestat, a combattu, du 23 au , contre un ennemi fanatisé, tenant à l'est de l'Ill des positions organisées dans les bois et qui ont dû être réduites blockhaus par blockhaus, en particulier les 23 et entre l'Ill et Bennwasser et le dans le bois d'Ohnenheim. S'est heurté dans ces opérations à quatre cours d'eau successifs profonds et sans passages que les hommes ont franchi en se jetant à l'eau par une température de 10 degrés sous zéro. Animé par l'énergie indomptable de son chef, le commandant Albert BERTRAND, a mené tous ces combats dans un terrain couvert de 40 cm de neige, sous des chutes de neige presque constantes et est resté sur la ligne de feu pendant neuf jours, au mépris des pertes très sévères dues autant au froid qu'à l'ennemi. A finalement mené sa dernière attaque avec des effectifs exténués et n'a été relevé que lorsque l'ennemi eût été contraint d'abandonner ses positions.. »

 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 22e BMNA pour sa conduite lors des combats pour la réduction de la poche de Colmar en Alsace en janvier 1945, Décision n° 704 en date du 14 mai 1945, Charles de Gaulle

Hommages

« Puissent les générations qui prendront la relève pour la survie de la France ne jamais oublier ce qu'elles doivent aux « Africains qui venaient de loin ». »

 Journal de marche (JMO) du 22e BMNA bataillon, cité par François Broche, Dictionnaire de la France libre, 2010

Stèle commémorative

A Éboulet, un hameau du village de Champagney (Haute-Saône), l'unique stèle en mémoire du 22e BNMA porte le nom des 58 soldats tués lors de combats avec des SS allemands entre le et le [2]. 36 étaient des tirailleurs ou des sous-officiers maghrébins et 22 des Français d'Afrique du Nord, de Corse ou de métropole[3],[4].

Personnalités ayant au servi au 22e bataillon de marche nord-africain

Les 12 Compagnons de la Libération

Bibliographie

  • Yves Gras, La Première D.F.L. : les Français libres au combat, Presses de la Cité, 1983
  • François Broche, Dictionnaire de la France libre, .
  • Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne).

Notes et références

  1. « Bataillon de Marche n°22 (Nord-Africain) - Unité - 1DFL », sur 1dfl.fr (consulté le )
  2. « La 1re Division française libre en pèlerinage », sur estrepublicain.fr, (consulté le )
  3. « Stèle commémorative du hameau d'Eboulet, place du 22e B.M.N.A. », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  4. Serge Robert et Amandine Manzoli, « 4 Octobre 2014 - Eboulet se souvient des 58 soldats du 22e B.M.N.A. tombés pour sa Libération », sur divisionfrancaiselibre.eklablog.com, (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

Liens internes

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