42 (écoles)

Les écoles 42 sont des établissements supérieurs d'autoformation non reconnus par l'État, dont l'objectif est de former des développeurs à Paris, Lyon, Mulhouse, Nice, Angoulême, Le Havre, Perpignan (en projet), Fremont en Californie, Lausanne en Suisse (en 2021) et Lisbonne au Portugal. À l'issue d'une formation comprise entre 2 et 5 ans, l'établissement délivre des titres certifiés (mais pas de masters ni de titres d'ingénieur diplômé) par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle et labellisés Grande École du numérique[1].

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42 (écoles)
Logo de l'école.
Histoire
Fondation
2013
Dates-clés
- Novembre 2013 : première rentrée scolaire
- Mai 2016 : ouverture de 42 USA
Statut
Type
Forme juridique
Disciplines
Nom officiel
42
Régime linguistique
Fondateur
Xavier Niel, Nicolas Sadirac, Kwame Yamgnane et Florian Bucher
Président
Xavier Niel (depuis )
Directeur
Sophie Viger (depuis )
Devise
Born2code
Membre de
Sites web
Chiffres-clés
Étudiants
15 000 ()
Budget
5 000 000 d’euros ()
Localisation
Pays
Localisation

Historique

Ces établissements ont été créés et sont financés par Xavier Niel (fondateur d'Iliad-Free), avec plusieurs associés, dont Nicolas Sadirac (ancien directeur général d'Epitech)[2], Kwame Yamgnane et Florian Bucher (anciens cadres d'Epitech).

L'établissement de Paris a ouvert ses portes le pour la dernière phase des admissions[3]. Il a accueilli les étudiants retenus pour la première rentrée en .

L'école reçoit le la visite du président de la République François Hollande, puis le celle d'Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie et des Finances[4],[5].

Le , Xavier Niel annonce l’ouverture de 42 USA dans la Silicon Valley à Fremont en Californie[6].

En juin 2019, l'école 101 de Lyon intègre 42 et est rebaptisée 42 Lyon Auvergne-Rhône-Alpes[7].

À partir de 2019, une trentaine d'écoles sont ouvertes à l'international, dans 22 pays (en date de )[8].

Les établissements

Les établissements 42 font partie de l’association à but non lucratif, nommée 42, dont Xavier Niel est le président et Sophie Viger la directrice générale.

La formation n'étant pas agréée par le ministère de l'Enseignement supérieur, les étudiants ne peuvent prétendre à des bourses d’État. Cependant, l'école a rejoint le dispositif Grande École du Numérique[9] et permet donc aux étudiants de bénéficier d'une aide financière attribuée par le CROUS[10]. L'aide financière est attribuée sous condition de ressource pendant toute la durée de la formation (36 mois pour 42). Son montant est indexé sur le barème de la bourse sur critères sociaux de l’enseignement supérieur.

Les établissements tirent leur nom du roman Le Guide du voyageur galactique. Dans ce roman, la réponse que donne l'ordinateur à « la grande question sur la vie, l'univers et le reste » est 42[11],[12].

Le fonctionnement

Le mode de fonctionnement de 42 a été notamment inspiré de celui de l'Epitech : sélection à l'aide de sessions de « piscine » et enseignement selon le mode projet[13].

Admission et inscription

Le candidat doit avoir au minimum 18 ans ou être titulaire du baccalauréat (il est possible d'entamer une candidature pour les candidats dans l'année de leur bac). Aucun diplôme n'est requis pour les candidats de plus de 18 ans. En 2015, une expérimentation a lieu avec Pôle Emploi afin de former à la programmation, pendant dix mois, un groupe d'une trentaine de chômeurs seniors[14]. Cette formation a depuis été renouvelée chaque année.

La première sélection se fait à l'aide d'une série de tests de logique et de mémoire sur le site web de l’établissement destinés à évaluer les capacités des étudiants à apprendre l'informatique[15]. La seconde sélection s'appelle la « piscine ». C'est un processus de sélection intensive de quatre semaines pendant lesquelles le postulant doit réaliser des travaux pratiques en langage C ainsi que des travaux d'intérêt général, parfois considérés par les étudiants comme une punition dégradante[16]. Sous l’œil de l'équipe pédagogique qui scrute tous leurs faits et gestes depuis le bocal (bureau de l’équipe pédagogique) à l'aide des big data[17],[18].

L'inscription à la formation est gratuite et concerne chaque année environ 850 étudiants à Paris[17].

Particularités de la formation

Il n'y a pas de cours magistraux ni de travaux pratiques encadrés par des professeurs. Les étudiants sont libres d'organiser leurs journées à la réalisation des projets proposés par l'équipe pédagogique. L’établissement est ouvert 24h/24 et 7j/7.

La formation dispensée, de type qualifiante, se veut inspirée des changements apportés par Internet avec une pédagogie qualifiée de « pair à pair ». Elle délivre un certificat non reconnu par l’État français.

La formation dure entre 2 et 5 ans selon la rapidité de l'étudiant à finir les « projets », et couvre différents métiers de l'informatique.

Programme

Les premiers projets sont essentiellement axés sur le développement en langage C en environnement plateforme UNIX. En fonction de son niveau, l’étudiant peut s’inscrire à des « piscines » pédagogiques de deux semaines pour découvrir de nouveaux paradigmes de programmation : web en PHP, orientée objet en C++, fonctionnelle en OCaml et Unity. D’autres projets initient les étudiants à la sécurité informatique, au développement mobile ainsi qu’au réseau[réf. nécessaire].

Évolution de la pédagogie

La seconde année, de 2014 à 2015, a été mise en place une jauge indiquant le niveau de l’étudiant, ainsi qu’un système de point de correction, permettant de s’échanger un point contre une correction. La réalisation des projets n’est plus contrainte par le temps.

La gratuité, le fait qu'aucun diplôme ne soit requis à l'entrée et une pédagogie qui rejette toute notion de transmission de savoir ont fait de cet établissement une école de la deuxième chance avec, à la sortie, chez les futurs employeurs un soupçon de réticence fondée sur la crainte d'une inadaptation au monde des grandes entreprises[19],[20].

Modèle économique

L'investissement a été réalisé par Xavier Niel : 70 millions d'euros, dont 20 millions pour la création de l'établissement parisien et 50 millions pour couvrir les frais de fonctionnement de celui-ci pour 10 ans[21]. L'objectif lors de la création de 42 est de permettre la création chaque année de 150 entreprises, dont cinq géants d’Internet, dans l'espoir que ces jeunes pousses versent leur taxe d'apprentissage à l'établissement. Début 2015, Nicolas Sadirac déclare alors : « Si nous ne sommes pas capables de faire naître cinq gros succès par an, c'est que nous aurons échoué. Il n'y aura alors plus de raisons de nous financer »[17].

Critiques

La création de la formation 42 et de sa pédagogie ne sont pas exemptes de critiques de la part de certains formateurs et professionnels du secteur. Le président de l'association MUNCI, par exemple, dans un chat de [22] explique : « Nous sommes évidemment très favorables de façon générale aux écoles de la seconde chance (…) Néanmoins, nous sommes très partagés sur l'école 42 (…) nous sommes très mitigés sur cette « pédagogie de la débrouillardise » sans formations et sans formateurs. De plus, nous contestons l'idée d'une pénurie globale de développeurs en France, sur laquelle communique régulièrement cette école, qui nous fait un peu penser à une « usine à développeurs ». L'engouement médiatique autour de l'école 42 nous paraît totalement disproportionné. Certains vont un peu vite en besogne, et on a parfois l'impression que nos meilleurs ingénieurs n'ont qu'à bien se tenir face aux futurs « diplômés » de 42… Pour finir, on jugera l'arbre à ses fruits… ».

L'ambiance sexiste de l'école est aussi critiquée par des étudiantes. Dans un établissement comptant moins de 10 % de filles, des étudiants ont eu des comportements sexistes[23] : photos pornographiques en fond d'écran, prise de photos sous les jupes, avances déplacées, s'ajoutant au partage, trois ans durant, de « contenus pornographiques à teneur misogyne » sur la chaîne de discussion « NSFW »[24] de l'école sur le canal Slack public[25]. Cette ambiance est toutefois minorée par certains élèves, filles comprises[23]. Si le canal a été fermé par l'administration et des travaux d'intérêt général et un travail sur le sexisme ont été infligés aux coupables, aucune sanction d'exclusion n'a été prise[25],[26].

En , Nicolas Sadirac démissionne à la suite d'un audit de NJJ, en faisant don de son solde de tout compte à l'école[27].

Campus

Paris

Le bâtiment qui a été racheté à l'État français en 2011 pour 12,6 millions d'euros[28] est situé au 96 boulevard Bessières, jouxtant le passage Rose-Valland[29], dans le 17e arrondissement de Paris. Il s’étend sur une surface de 4 242 mètres carrés et comporte trois grandes salles de travail nommées « clusters » qui contiennent chacune 300 Macintosh. En plus de deux autres salles généralement réservées aux événements et d’un amphithéâtre réservé aux conférences.

Le , Art42, le premier musée de Paris d’art urbain, s’ouvre dans l’établissement. Visitable deux fois par semaine, il comporte plus de 150 œuvres d'artistes[30],[31],[32].

Fremont

42 USA est situé au 6600 Dumbarton Circle, à Fremont en Californie. Le bâtiment 42 Silicon Valley a été racheté à une université. Le campus fait à peu près 24 200 m2 et a un dortoir gratuit de 600 places. Le projet américain se monte à 100 millions de dollars[33]. En 2020, le nombre d'étudiants est très inférieur aux attentes initiales et Sophie Viger prend la décision de fermer le campus américain. Les étudiants poursuivent leur cursus à distance. L'échec est expliqué par un manque de confiance des Américains dans une formation gratuite[34]

42 Network

42 Network est un réseau d'établissements partenaires financés par des institutions, sociétés et investisseurs partout autour du monde. En 2020, Sophie Vigier annonce que 33 établissements sont ouverts sur 5 continents et dans 22 pays. Le cursus éducatif de ces établissements se base sur un tronc commun, mais les campus peuvent adapter leurs projets aux bassins d'emplois dans lesquels ils sont situés.[35]

Le , Xavier Niel annonce la création d'une école 42 à Alger, et ce lors de la visite d'Emmanuel Macron en Algérie[36]. Cette annonce n'a pour le moment pas été suivie d'ouverture.

En juin 2019, 42 annonce l'ouverture de onze nouveaux campus, d'ici 2020[37] : 42 Rio, 42 São Paulo, 42 Jakarta, 42 Yerevan, 42 Tokyo, 42 Bogota, 42 Angoulême[38], 42 Madrid, 42 Québec.

En janvier 2021, 42 fait le point sur ses campus et ambitionne d'ouvrir 50 campus d'ici 2025[34]. Outre l'international, Sophie Viger annonce également avoir pour projet de quadriller la France, en ouvrant notamment un campus en Bretagne et un campus dans le Grand Est, à Mulhouse[39].

Palmarès CodinGame

Début 2017, 42 arrive en tête des scores mondiaux du jeu en ligne CodinGame[40]. Ce n'est plus le cas en 2019, où l'école arrive deuxième, derrière l'ENSIMAG[41].

Début 2020, 42 Paris est de nouveau en tête du classement effectuée par la plateforme CodinGame, pour la performance de ses étudiants en 2019[42].

Filmographie

  • 42, born to code, documentaire de Emmanuel Réau, 55 min, 2015[43]

Anciens élèves

Références

  1. https://www.grandeecolenumerique.fr/wp-content/uploads/2018/06/Catalogue-2018-des-formations-labellise%CC%81es_VF-1.pdf
  2. Camille Gévaudan, « "42", v’là les geeks ! », sur http://www.ecrans.fr/, .
  3. Elsa Fachinetti, « La "piscine" de l'école 42 ouvre ses portes », sur http://www.digischool.fr/, .
  4. « François Hollande rend une visite (vraiment) surprise à l'école 42 de Xavier Niel », sur Huffington Post, (consulté le ).
  5. « François Hollande s'offre une visite surprise à l'École 42 de Xavier Niel », sur Le Figaro, (consulté le ).
  6. « Xavier Niel exporte l'école 42 aux États-Unis », sur MacGeneration, (consulté le )
  7. « L'Ecole de code 101 rebaptisée "42 Lyon Auvergne-Rhône-Alpes" - Le Journal des Entreprises - Auvergne Rhône-Alpes », sur Le Journal des Entreprises (consulté le )
  8. Kévin Deniau, « A Lausanne, l'école 42 continue son expansion internationale à vitesse grand V », sur L'Usine digitale, .
  9. « Le réseau de formations - La Grande École du Numérique », La Grande École du Numérique, consulté le 21 juillet 2018 (lire en ligne, consulté le )
  10. « Le dispositif d'aide financière - La Grande École du Numérique », La Grande École du Numérique, consulté le 21 juillet 2018 (lire en ligne, consulté le )
  11. « Xavier Niel lance l'école 42, une école 2.0 », Europe 1, (consulté le )
  12. « L'école "marche ou crève" de Xavuer Niel », Le Mouv, (consulté le )
  13. Kira Mitrofanoff, « Epitech déploie sa pédagogie en Europe », Challenges, (consulté le )
  14. Alexia Eychenne, « A l'Ecole 42, des seniors tentent un "bain de jouvence" pour retrouver du travail », L'Express, (consulté le )
  15. J'ai testé les casse-têtes de 42, l'école d'informatique de Xavier Niel. Francetvinfo.fr, septembre 2013
  16. Nicolas, « “Pourquoi j’ai dû faire le ménage à l’école 42" », Les Échos, (consulté le ).
  17. Céline Authemayou, « Pourquoi l'école 42 reste l'extraterrestre du sup' », L'Étudiant_(magazine),
  18. Quentin Descamps, « Alt garderie pour bébés Niel », Libération (journal), (consulté le )
  19. FLORIAN DEBES, « Qui va embaucher les 42 ? », Les Échos, (consulté le ).
  20. Léonor Lumineau, « Les premiers certifiés de l’école 42 décrochent des CDI dans des start-up », Le Monde, (consulté le ).
  21. Chloé Viatori, « J’ai passé les tests de sélection de l’école « 42 » de Xavier Niel », L'Obs, (consulté le )
  22. Régis Granarolo (Munci), « Les métiers du numérique », sur lesmetiers.net, .
  23. Claire Ané, « A l’école 42, des filles victimes de sexisme et de harcèlement », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  24. 6 Medias, « Des cas de harcèlement sexuel à l'école 42 de Xavier Niel ? », sur Le Point, (consulté le )
  25. L'Usine Nouvelle, « Porno, blagues et dragues lourdes... pas facile d'être une femme à l'école 42 - Informatique », usinenouvelle.com/, (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Des cas de harcèlement sexuel à l'école 42 de Xavier Niel ? », Le Point, (consulté le )
  27. Laurent Mauduit, « À l’«École 42» de Xavier Niel : sexe, harcèlement, arnaques et comptes offshore », sur Mediapart (consulté le ).
  28. « Les 10 immeubles les plus chers vendus par l'État en 2011 » [archive du ], sur https://www.challenges.fr/, (consulté le ), p. 7
  29. « L'école 42 », sur http://www.parisetudiant.com/, .
  30. « ART 42 - Urban Art Museum : Premier musée de street art en France », sur Artistik rezo, (consulté le )
  31. « Art 42, le premier musée de street art, ouvre ses portes pour la Nuit Blanche », sur LCI, (consulté le )
  32. « Art 42, premier musée parisien d'art urbain », sur Le Figaro, (consulté le ).
  33. Sarah Liénart, « Ecole 42 : l'école qui pourrait changer le monde », L'express, .
  34. « L'école 42 de Xavier Niel vise 50 campus d'ici 2025 », sur Maddyness - Le Magazine sur l’actualité des Startups Françaises, (consulté le )
  35. « 42 Network en pleine expansion : l'École 42 de Xavier Niel continue à faire des petits », sur www.lesnumeriques.com, (consulté le )
  36. « L’école 42 annonce l’ouverture de 11 nouveaux campus », sur start.lesechos.fr (consulté le )
  37. « L’Ecole 42 de Xavier Niel va s’implanter à Angoulême », sur SudOuest.fr (consulté le )
  38. « Deux nouvelles antennes de 42, l'école de Xavier Niel, sont prévues en France », sur Univers Freebox, (consulté le )
  39. « L’Ecole 42 de Xavier Niel classée meilleure école de code au monde », sur capital, (consulté le )
  40. (en) « Coding Games and Programming Challenges to Code Better », sur CodinGame (consulté le )
  41. « Classement 2020 des meilleures écoles d'informatique : 42 de Xavier Niel prend la 1ère place », sur Univers Freebox, (consulté le )
  42. « Ecole 42, Born to Code » [vidéo], sur Télérama.fr (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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