Ahuillé

Ahuillé est une commune française située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire et peuplée de 1 831 habitants[Note 1].

Ahuillé

L'entrée sud du bourg.
Administration
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Arrondissement Laval
Intercommunalité Laval Agglomération
Maire
Mandat
Sébastien Destais
2020-2026
Code postal 53940
Code commune 53001
Démographie
Gentilé Ahuilléen
Population
municipale
1 831 hab. (2019 )
Densité 63 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 01′ 11″ nord, 0° 52′ 14″ ouest
Altitude Min. 63 m
Max. 130 m
Superficie 28,97 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Laval
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de L'Huisserie
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Ahuillé
Géolocalisation sur la carte : France
Ahuillé
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
Ahuillé
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Ahuillé
Liens
Site web www.ahuille.mairie53.fr

    La commune fait partie de la province historique du Maine[1], et se situe dans le Bas-Maine.

    Géographie

    Commune de 1 831 habitants, 2 897 hectares dont 250 boisés et 35 urbanisés, membre de la communauté d'agglomération de Laval. Aux portes de la ville, Ahuillé est un village situé à 10 km de Laval, d'accès facile par les routes de Saint-Nazaire, La Guerche-de-Bretagne ou par la départementale 500 qui sillonne des prairies et borde la forêt de Concise. Ahuillé est une localité qui s'est édifiée entre les deux branches du ruisseau de Montigné-le-Brillant (également appelé ruisseau de la Paillardière), affluent du Vicoin, à une altitude qui varie de 80 à 90 m. Son territoire est ombragé, dans sa partie nord, par la forêt de Concise qui recouvre un renflement qui culmine à 119 m. Arrosé par un autre modeste affluent du Vicoin, ce territoire est limité, à l'ouest, par un ruisseau qui sort de l'étang de Montjean et qui amène les eaux de cette région à l'Oudon.

    Communes limitrophes

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[4]

    • Moyenne annuelle de température : 11,1 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,2 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 3 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 13,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 779 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,1 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cosse-le-Vivien », sur la commune de Cossé-le-Vivien, mise en service en 1939[10] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[11],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,8 °C et la hauteur de précipitations de 761,4 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Rennes-Saint-Jacques », sur la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans le département d'Ille-et-Vilaine, mise en service en 1945 et à 63 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 11,7 °C pour la période 1971-2000[14], à 12,1 °C pour 1981-2010[15], puis à 12,4 °C pour 1991-2020[16].

    Urbanisme

    Typologie

    Ahuillé est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[17],[18],[19].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Laval, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 66 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[20],[21].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (48,1 %), prairies (27,7 %), zones agricoles hétérogènes (13,8 %), forêts (8 %), zones urbanisées (2,5 %)[22].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].

    Toponymie

    Attestations anciennes

    Selon le Dictionnaire topographique du département de la Mayenne (Léon Maître) :

    • Hiliaco en 615 (Test. Bertramni)
    • de Hulliaco en 1067.

    Albert Dauzat, dans son Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, indique, sans référence, la forme Auliaco en 643.

    Le Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne de l'abbé Angot donne les formes suivantes :

    • Hilliacus (616)
    • de Ahuillé (XIe siècle)
    • Ahullé (1312)
    • de Ahuilleyo (1405)
    • Hauilleium (XVe siècle)
    • Ahuillé (1488 et au XVie siècle)
    • Ahullie (1512)
    • Ayhuillé (1658)
    • Eschullé (1658)
    • Houillé (1677)

    Étymologie

    Nom de domaine gallo-romain en -i-acum, dérivé d'un nom de personne. Si l'on ne tient pas compte de la forme de 616 qui semble être une cacographie, on peut y voir soit Apuleius, nom d'origine latine [24] soit Avilius ou Avelius, d'origine gauloise[25].

    Dans ses Notes de toponymie mayennaise[26], Lucien Beszard signale que le nom se prononce « aouyé ».

    Microtoponymie

    Liste des toponymes de la commune[27]
    • Aubrière (L’), f.
    • Barderie (La), f.
    • Barbes (La Grande), f.
    • Barbes (La Petite), f.
    • Basse-Cour, f.
    • Beau-Soleil, éc.
    • Bectrie (Betterie), f.
    • Bergerie, f.
    • Besnerie, f.
    • Beuréries (Les), f.
    • Bignon (Le Grand et le Petit), f.
    • Bignonière (La), f.
    • Biottière,
    • Blinière,
    • Bois-de-Brifilouse (fief de);disparue, vassal de la châtellenie de Courbeveille
    • Bois-Rond, f.
    • Bonicière, f.
    • Bottellerie, f.
    • Boudeloup, f.
    • Bourdineau, f.
    • Bourdinière (La), f.
    • Bruyère (La), f.
    • Cartrais (Le), f.; fief vassal de la châtellenie de Courbeveille
    • Chapelle-des-Piau (La), f.
    • Chapronnière, h.
    • Chatterie (La), f.
    • Chaumière (La), f.
    • Chaussée (La), f.; donne son nom à un ruisseau affluent de celui de Gouillas
    • Chêne (Le Gros), f.
    • Chenillière (La), f.
    • Chevallerie, f.
    • Clairet, f.
    • Clairet (Petit), éc.; Le lieu du Claray, 1443 (arch. nat. P. 343)
    • Clémencerie (La), f.; On dit aussi la Clémencière
    • Cogonière (La Grande et la Petite), f.
    • Compagnière, f.; Fief vassal du Comté de Laval
    • Cordrais, f.
    • Cormerie (La), f.
    • Cosnuère, f.
    • Couaillerie, f.; On écrit aussi la Coillerie
    • Coudoie, f.; Moulin de Couldoye, 1443 (arch. nat. P. 343, cote 1033)
    • Creusière,
    • Croix Blanche,
    • Crossardière, f.
    • Cruche (la), f.
    • Daguenière (La), f.
    • Damoissière (La), f.; La Damoicière (Cassini)
    • Écabot,
    • Effourneau (l’),
    • Énaudais (L’)
    • Érable (Les Haute et Basse), f.
    • Étrogné, f.
    • Foucherie, h.
    • Fougerolles, f. et vill.; Fief vassal du Comté de Laval
    • Four-Ferbé, f.
    • Four-Percé, f.
    • Fouteau Hubert, f.
    • Friche (le), f.
    • Frilouzière (La) ou Filouzière, f.
    • Gascaigne, f.
    • Gaste (la), f.
    • Gaulerie, f.
    • Gautherie ou Gautrie (la), f.
    • Geolière (la), f.; La Jolière, 1866 (rôles de dénombrement)
    • Girandière (les Grande et Petite), f.
    • Girardière, f.
    • Gouérie, f.
    • Gouillas (le Bas et Haut), f., étang et min; Le moulin, chaussée et étang de Goulias , 1443 (arch. nat. P 343, cote 1033). Le ruiss. de Gouillas et de la Paillardière est un affluent du Vicoin.
    • Graverie, f.
    • Gué de l’Aulne, éc.
    • Guerche (la), f.
    • Guésière, f.
    • Guinodière, f.; Lieu de la Quenaudière, 1440 (arch. nat. P 401). — On dit aussi la Guinaudière. Fief vassal de la châtell. de Courbeveille.
    • Guitraudière, f.
    • Haguenière (étang de la)
    • Haie (la), f.
    • Hardonière, f.
    • Hasonnaillier, f.
    • Harirais, h.
    • Hermitage (l’), f.; Le prieuré de Saint-Laurent-de-l'Hermitage, sis en la forêt de Concise, dépend. de l'abb. de la Trinité de Vendôme et relevait féodalement du prieuré de Saint-Clément de Craon.
    • Herpinière, f.
    • Houche (la),
    • Houx (le), f.; détruite en 1833
    • Hunaudais, f.
    • Hutinière, f.; donne son nom à un ruisseau affluent de celui des Rochettes
    • Jacottière (la), h.
    • Jollière,
    • Jousse, Chât. et f.
    • Jurézière, h.
    • Kerbrune,
    • Lande (Petite), f.
    • Landes (les), f.
    • Landes-Guibert (les), h.; étang aujourd'hui desséché
    • Lice (la), f.
    • Loge (La Grande), h.
    • Maison-Blanche,
    • Maison-du-Houx, f.
    • Maison-de-l’Allée,
    • Maison-Neuve,
    • Martinières (les), h.
    • Melleray (Petite),
    • Melleray, f.
    • Ménardrie ou Ménardière, f.
    • Mezollerie, f.
    • Montanée ou Motannée, f.
    • Morière, f.
    • Motte-Marcou, f.; fief du comté de Laval
    • Oberdière,
    • Paillardière, étang et min; Le ruisseau de la Paillardière ou de Gouillas est un affluent du Vicoin.
    • Patereau, étang et min
    • Pavillon,
    • Pérette,
    • Pillière ou Pelinière, f.
    • Pinson, f.
    • Pissoizon ou Pisse-Oison, f.
    • Plessis (le), f.; Ce nom indique le plus souvent l'emplacement d'un ancien manoir féodal et le siège d'une seigneurie.
    • Poulinière, f.
    • Poupelière, f.
    • Préhardier ou Pré-Hardier, f.
    • Provôterie, château et fief; donne son nom à un ruisseau affluent de celui de Gouillas. Fief vassal de la châtellenie de Laval
    • Puits-Neuf, f.
    • Quatre-Chemins (les), éc.
    • Ragotterie ou Ragottière, f.
    • Reuzerais (les), f.
    • Ribaudière, f.
    • Ricordière, f.
    • Rivières, f.
    • Roche (la), h.
    • Rochette (la), f.
    • Roguinière (Grande), f.; fief vassal de la châtellenie de Courbeveille
    • Roguinière (Petite), f.
    • Roserais ou Rosière, f.
    • Roue (la), éc.
    • Rougerie, f.
    • Rue-du-Pont,
    • Tarquin, min
    • Théanerie, f.; donne son nom à un ruisseau affluent de celui de Gouillas
    • Tremblée, f.
    • Trois Piquets,
    • Valette, f.
    • Vannerie, f.
    • Vieille-Loge, éc.
    • Vieux-Cour, Chât., étang et f.; Le Plessis de la Vielcourt, XIVe siècle (Arch. nat. P 345)

    Histoire

    L'histoire de la commune est connue à travers l'ouvrage de l'abbé Angot[28].

    Origine et nom

    Ahuillé est citée dès 616, sous le nom de Hiliacus, dans le testament de saint Bertrand. À cette époque, ce n'était qu'un village qui appartenait à un homme noble, Babison. Celui-ci le vendit à l'évêque qui le donna à la basilique des apôtres Saint-Pierre et Saint-Paul. Ensuite, on trouve Auliaco en 643.

    Une charte de l'abbaye de Saint Vincent datant de la fin du XIe siècle, mentionne le nom de Halen de Ahuillé qui fut l'un de ses témoins. À cette époque, le nom ne désignait souvent que l'origine du personnage et non un titre seigneurial.

    Seigneurs

    En 1222, Sylvestre de Scépeaux donnait quelques dîmes d'Ahuillé à l'abbaye de Clermont mais là encore, Sylvestre pouvait très bien posséder ces dîmes sans être le seigneur de la paroisse. Ce qui est sûr, c'est qu'Ahuillé eut les barons puis les comtes de Laval comme seigneurs. Veuve d'André de Laval, Eustache de Beauçay, dame d'Olivet, s'y fit rendre compte des amendes de Courbeveille et d'Ahuillé. En 1333, sa petite-fille, Jeanne de Laval, devait reporter ses terres à la branche aînée de la maison de Laval et, depuis cette date, les sires de Laval furent seigneurs fondateurs d'Ahuillé. Leur écusson figurait au grand autel de l'église. Vers 1760, Jean-Bretagne-Charles-Geodefroy de La Trémoille cédait la seigneurie paroissiale, en échange des droits qu'il possédait dans la forêt de Concise, à François Leclerc de la Provôterie. Le duc de La Trémoille  qui se réservait uniquement le droit de prééminence dans l'église lorsqu'il se trouvait à Ahuillé  déclara que la seigneurie de paroisse relèverait de Laval sous la même foi que la Provôterie.

    Moyen Âge

    Au commencement du XVe siècle, le patronage de la Cure connut un sérieux litige, qui opposa l'évêque du Mans, Adam Chatelain, et les moines de l'abbaye de Marmoutier. Les religieux prétendirent qu'Hamelin, évêque du Mans (1190-1214), leur avait donné ou confirmé le droit de présentation sur l'église d'Ahuillé. L'évêque du Mans affirma au contraire que cette paroisse figurait dans les registres authentiques de son évêché ; elle comptait au nombre de celles dont il disposait de plein droit. Il ajoutait que la disposition des bénéfices ecclésiastiques lui appartenait de plein droit. L'évêque contestait également l'authenticité et la valeur de la charte d'Hamelin, une charte qui n'existait nulle part ailleurs que dans les archives particulières des religieux, une charte qui contenait plusieurs affirmations inexactes, sans porter d'indication de date et de lieu. Le « métropolitain » se prononça en faveur de l'évêque du Mans, mais il laisse aux moines la possibilité de se pourvoir en appel devant le pape. Ce qu'ils firent mais sans succès, puisque cette cure resta au nombre de celles dont l'ordinaire disposait de plein droit…jusqu'en 1668.

    Au cours de son histoire, cette localité fut particulièrement marquée par les guerres de Religion. Dès 1562, elle subit le contrecoup des troubles qui éclataient à Craon et ses habitants durent aller monter la garde aux portes de Laval. Pillés et rançonnés par les gendarmes de divers partis qui passaient et repassaient dans le bourg, ses habitants se contentèrent d'abord de s'enquérir de leur marche ou de porter des présents à Laval, à Montjean ou à Vitré pour les écarter de leur région. Ils finirent par fortifier leur église de fossés et de murs solides ; ils en firent un « fort de guerre » qui fut commandé, de 1589 à 1593, par Chape (ou Chapetembourgt). Lorsque la guerre cessa, Ahuillé dut lutter contre les assauts de la contagion et on invoqua la Vierge, saint Sébastien et saint Roch « par des marques d'une dévotion aussi originale que touchante », celles de prénommer des enfants Marie, Roch ou Sébastien.

    En 1668, l'évêque du Mans décida sous l'influence de Pierre Bureau de réunir en une seule, les deux portions de l'église de la Trinité de Laval. Il abandonna la présentation de l'église d'Ahuillé au chapitre de Laval en échange de la portion de la Trinité qui était à sa disposition.

    Révolution française

    Dans leurs cahiers de doléances de 1789, les habitants demandaient la suppression totale de la gabelle, « source de désordre, de brigandages et de meurtres », et le dégrèvement de l'élection de Laval, accablée d'impôts disproportionnés; ils voulaient également que leur municipalité obtienne le droit de surveiller et de fermer les cabarets clandestins, les « musse-pots où l'on vend à boire encore plus la nuit que le jour, où la jeunesse des deux sexes se corrompt ». Ils souhaitaient aussi la suppression des « assemblées », « occasions de débauche et de querelle entre les habitants des diverses paroisses qui s'y réunissaient, etc. ».

    Sous la Révolution, ces habitants furent réfractaires aux idées nouvelles. Ils essuyèrent les attaques des gardes nationales de Cossé, Courbeveille et Cosmes. Celles-ci se signalaient déjà, dans la localité, par le pillage et la dévastation, le et les administrations du département durent admonester elles-mêmes toutes ces milices peu dociles. Dès l'arrivée de « Jambe-d'Argent » dans cette région, en avril 1794, la commune forma un bataillon dont elle confia le commandement à Noël Jamois dit "Placenette", capitaine de bataillon nommé par Jean-Louis Tréton dit "Jambe d'Argent". Le poste républicain d'Ahuillé, attaqué par les Chouans le dut se retrancher dans l'église. Poussé par ses hommes, encore indisciplinés, Jambe-d'Argent tenta de le déloger de ce sanctuaire mais il y fut lui-même surpris au cours de ce même mois. À la suite d'un combat où plusieurs Chouans perdirent la vie, les officiers municipaux de ce « repaire de Chouans » furent accusés de complicité « sinon directement au moins par insouciance contre révolutionnaire ». En août 1794, Ahuillé compta au nombre des 14 cantonnements désarmés, dans la même journée par Jambe d'Argent. Le , la commune subit le pillage, dans des circonstances atroces, des troupes de Laval. À cette époque, tous les chemins de la région étaient obstrués par les arbres que les Chouans avaient abattus. En 1799, 300 insurgés occupaient le bourg.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             
     ? - Sébastien Guichard - -
             
    1959 1988 Hubert Quéruau-Lamerie - -
    1989 1995 Eugène Le Gendre - -
    1995[29] 2001 Pierre-Marie Ledauphin - Comptable, directeur administratif
    2001[30] 2007 Marcel Rousseau UDF Conseiller général, conseiller juridique
    2007 mars 2014 Pierre-Marie Ledauphin[31] - Directeur administratif
    mars 2014[32] mai 2020 Christelle Reillon   Responsable d'un organisme de gestion de fonds de formation
    mai 2020[33] En cours Sébastien Destais SE Agriculteur

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].

    En 2019, la commune comptait 1 831 habitants[Note 8], en diminution de 0,92 % par rapport à 2013 (Mayenne : −0,14 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 4021 0011 3501 5791 4081 4391 4791 5461 543
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4911 4081 3721 3551 3821 3921 3101 3141 250
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1401 1421 1501 0221 042972964971942
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    9028418851 4541 3991 3791 6621 7171 839
    2015 2019 - - - - - - -
    1 8061 831-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[36] puis Insee à partir de 2006[37].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    École Suzanne-Sens et école Sainte-Marie.

    Sports

    Clubs de football, badminton, tennis, yoga, randonnée, cyclisme, gymnastique[38].

    Santé

    Professions médicales.

    Écologie et recyclage

    • Collecte sélective (3 points d'apport volontaire dont deux en zone artisanale) :
      • conteneur jaune pour plastique, métal, tétrabrique
      • conteneur vert pour verre
      • conteneur bleu pour papier, cartons, journaux
    • Déchèterie acceptant : encombrants (meubles, canapés, literie, moquettes, mobiliers de jardin...), déchets verts (branchages, pelouses...), ferraille (pièces de voitures, armatures métalliques...), verre, carton, journaux, magazines, bouteilles et flaconnages plastiques.

    Économie

    XVIIe siècle

    Partagé entre 44 métairies vers la fin du XVIIe siècle, il se composait alors d'un tiers de bois, d'un huitième de landes, d'un vingtième en étangs, le reste, en terres cultivées ou en prés, produisait de l'avoine, du seigle, du sarrasin. Vers la fin du XVIIIe siècle, on abandonna peu à peu la culture du froment, une culture qui devint si rare que le curé dé la paroisse, M. de Vauguyon, se vit dans l'obligation d'acheter cette céréale pour nourrir car la dîme prélevée sur le froment ne suffisait plus.

    XVIIIe siècle

    Malgré l'étendue des bois qui couvraient Ahuillé, les habitants demandèrent en 1789, « qu'on oblige les blanchisseurs et ceux qui utilisent des fourneaux, à user de charbon de terre, afin de faire diminuer le prix du bois, qu'on paye en campagne 11 et 12 livres la charretée ». Au cours du XVIIe siècle, 20 ans après la construction de la route de Laval à Cossé, M. Duchemin, sieur de la Blachenotière, supprima le chemin qui reliait son moulin à la nouvelle route. Ce chemin qui se prolongeait vers Montigné appartenait au roi et au public. Il fut l'objet d'une plainte que le meunier de Terequin déposa devant l'intendant de Tours. Il écrivait : « C'est un grand chemin à tout usage, ayant jusqu'à 40 pieds de large, servant de communication entre Ahuillé, Courbeveille et Laval, Montigné, Nuillé et Cossé… et Loiron où il y a des foires ».

    XXe siècle

    Au début du XXe siècle, la commune comptait 155 métairies, closeries et habitations ; de nos jours elle possède des bois, des pâturages et des étangs ; ses agriculteurs s'adonnent à la pratique de la polyculture et à l'élevage des bovins et des porcins.

    De nos jours, il existe deux zones artisanales : la zone artisanale de la Friche et celle de la Girardière.

    Jumelages

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2019, légale en 2022.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Claude-Marin Saugrain, Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France, vol. 1, , p. 27
    2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    4. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    5. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    6. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    7. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    8. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    9. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Pays de la Loire », sur pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    10. « Station Météo-France Cosse-le-Vivien - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    11. « Orthodromie entre Ahuillé et Cossé-le-Vivien », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station Météo-France Cosse-le-Vivien - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    13. « Orthodromie entre Ahuillé et Saint-Jacques-de-la-Lande », sur fr.distance.to (consulté le ).
    14. « Station météorologique de Rennes-Saint-Jacques - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Station météorologique de Rennes-Saint-Jacques - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    16. « Station météorologique de Rennes-Saint-Jacques - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    17. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    19. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    20. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    21. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    22. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    23. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    24. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, 1979. p. 4.
    25. X. Delamarre, Noms de personnes celtiques dans l'épigraphie classique, éd. Errance (2007).
    26. Lucien Beszard, « Notes de toponymie mayennaise », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, deuxième série, tome vingt-neuvième, Imprimerie-Librairie Ve A. Goupil, Laval, 1913, p. 168
    27. Base des toponymes aux archives en ligne de la Mayenne et Dictionnaire topographique du département de la Mayenne de Léon Auguste Maître
    28. « Ahuillé », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne).
    29. « Pierre-Marie Ledauphin a reçu la médaille de vermeil », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    30. « Une médaille de vermeil aussi pour Marcel Rousseau », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    31. Liste des maires de la Mayenne actualisée au 25 juin 2009, site de la préfecture de la Mayenne, consulté le 6 août 2009
    32. « Christelle Reillon a été élue maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    33. « Municipales. À Ahuillé, Sébastien Destais succède à Christelle Reillon », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
    34. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    35. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    36. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    37. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    38. « Site officiel d'Ahuillé - Vie associative » (consulté le ).
    39. [PDF] « Horizon 53, mai 2007, p.2 » (consulté le ).
    • Portail de la Mayenne
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.