Alexandre Duval (restaurateur)
Alexandre Duval (né le et mort le ), est un entrepreneur et un restaurateur français, héritier et dirigeant des restaurants dits Bouillons Duval.
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(à 75 ans) |
Pour les articles homonymes, voir Duval et Alexandre Duval (homonymie).
Biographie
Alexandre Duval est le fils du boucher des Halles Pierre-Louis Duval (1811-1870), fournisseur de la table impériale aux Tuileries[réf. nécessaire], qui créa sous le Second Empire le concept des restaurants « bouillons » à Paris à partir des années 1860[1]'[2] À proximité de sa boucherie établie no 15 de la rue Coquillière au cœur des Halles de Paris, Pierre-Louis Duval ouvrit une première brasserie, où les serveurs et serveuses avec le tablier blanc de la boucherie servaient des bouillons de bœuf, puis, toujours aux Halles, rue de la Monnaie, un restaurant plus vaste, de type table populaire, qui propose pour quelques sous un plat unique aux ouvriers des Halles et aux bâtisseurs du colossal chantier Haussmann[réf. nécessaire].
Vers 1875, Auguste Renoir peint le portrait Une serveuse au restaurant Duval[3].
Alexandre Duval développa le concept de son père et ouvrit plusieurs restaurants dont les fameux Bouillons Duval (ce qui lui valut le surnom ironique de « Godefroi des Bouillons »[4], par référence à Godefroy de Bouillon) ainsi que le Restaurant du Palais-Bourbon[5].
« On sait combien Alexandre Duval, ce parfait Parisien, avec son chapeau cronstadt, sa lavallière à pois, ses guêtres blanches, était populaire dans tous les milieux où l'on s'amusait. Les revenus de ses restaurants lui permettaient une oisiveté bien pourvue[6]».
Chaque jour, il se rendait rue Saint-Fiacre, à son siège social, où venaient au rapport tous les grands chefs de ses maisons.
À partir de 1896, les frères Frédéric et Camille Chartier, en s'inspirant du concept des bouillons Duval viennent concurrencer ses établissements.
Il est inhumé au cimetière de Passy, (15e division).
Vie privée
En 1872 la rupture théâtrale de la liaison passionnelle qu'entretenait le jeune Alexandre Duval avec la demi-mondaine Cora Pearl — pour laquelle il avait créé la recette de la « truite Cora Pearl[7] » — fit la une des journaux.
« M. Alexandre Duval, le fils du fondateur des établissements de bouillon que tout Paris connaît, s'est tué parce que Mlle Cora Pearl, lui ayant pris jusqu'à son dernier billet de mille francs, l'a jeté à la porte d'un hôtel qu'il avait acheté pour elle… M. Alexandre Duval lui avait donné un magnifique hôtel rue de Chaillot, une maison de campagne à Maisons-Laffitte, des chevaux, un train de maison splendide[8] ».
L'affaire fit d'autant plus scandale que certains gazetiers avides de sensationnel avaient exagéré la gravité des faits en insinuant que Duval s'était tué alors qu'en réalité sa blessure était superficielle.
Liste des restaurants bouillons de la Compagnie anonyme des établissements Duval
- Bouillon Duval, rue de la Monnaie no 21 (quartier du Palais-Royal)
- Bouillon Montesquieu (1854), rue Montesquieu no 6 (quartier du Palais-Royal)[9]
- Bouillon Duval (avant 1878), rue du Quatre-Septembre no 1 (quartier Vivienne), près de la Bourse, au coin de la rue des Filles-Saint-Thomas[10]
- Bouillon Duval (avant 1878), rue des Filles-Saint-Thomas no 7 (quartier Vivienne), près de la Bourse[10]
- Bouillon Duval (avant 1878), rue Montmartre no 143[11] (quartier Vivienne), près de la Bourse[10]
- Bouillon Duval (avant 1878), boulevard de Sébastopol no 141 (quartier Bonne Nouvelle), Grands Boulevards[10], à l'angle du boulevard Saint-Denis, côté sud
- Bouillon Duval (avant 1878), boulevard Poissonnière no 11 (quartier Vivienne), Grands Boulevards[10] côté sud[12]
- Bouillon Duval (avant 1878), boulevard Montmartre no 21 (quartier Vivienne), Grands Boulevards[10]
- Bouillon Duval (avant 1878), boulevard de la Madeleine no 27 (quartier de la Madeleine), Grands Boulevards[10], qui a aussi pour adresse, en 1903, le no 10, place de la Madeleine, côté est[13]
- Bouillon Duval (avant 1878), rue de Turbigo no 45 (quartier des Arts-et-Métiers)[10] (près de la rue Saint-Martin)[13]
- Bouillon Duval (avant 1900), boulevard Saint-Germain no 170[14] près de la place Saint-Germain et à côté du Café de Flore (vers 1887) qui est au no 172 avec un restaurant au 1er étage[12]
- Bouillon Duval (avant 1900), avenue de l'Opéra no 31, même numéro que la Brasserie Universelle
- Bouillon Duval (avant 1900), boulevard des Capucines no 39, côté sud[12] ;
- Bouillon Duval (avant 1900), au coin du boulevard Magenta et de la rue Lafayette[12]
- Bouillon Duval (avant 1900), place du Havre no 12 et no 14 (près de la gare Saint-Lazare)[12]
- Bouillon Duval (avant 1900), rue de Strasbourg no 6 (près de la gare de l'Est)[12]
- Bouillon Duval (avant 1900), au coin des rues de Rome et de la Pépinière
- Établissement Duval (1901), rue de Clichy no 84, racheté et transformé en académie de billard en 1947, puis en Club Montmartre[15]
- Bouillon Duval (avant 1903), rue de Turbigo no 3 (près des Halles Centrales)[13]
- Bouillon Duval (avant 1903), place de la République no 17[13]
- Restaurant du Palais-Bourbon (1921), rue de Bourgogne (quartier des Invalides), dans l'ancien bureau de poste. Il a une capacité de 148 places. La presse signale parmi les nombreuses personnalités politiques présentes à l'inauguration Paul Causeret, Adéodat Compère-Morel, Arthur Levasseur, Émile Wetterlé ou encore Jules Duclaux-Monteil[5].
- Bouillon Gandon-Duval (?)
Annexes
Bibliographie
- Julien Turgan: Les établissements Duval, Paris, Calman-Lévy, 1882
Articles connexes
Notes et références
- Kilien Stengel, Histoire divertissante et curieuse de la gastronomie, Grancher, 2013, p. 216.
- Le même Pierre-Louis Duval est aussi cité, sans preuve formelle, comme maître d'œuvre et premier propriétaire de la maison La belle Bouille à Bourron-Marlotte. Cette résidence de villégiature, ultérieurement nommée La Chansonnière aurait même abrité — selon une rumeur de village non fondée — un bouillon Duval, ce qui est improbable.
- Auguste Renoir, Une serveuse au restaurant Duval, ca. 1875, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art, New York, inv. 61.101.14 (Voir la notice A Waitress at Duval's Restaurant en ligne (en)).
- Eric Mension-Rigau, L'Ami du prince : Journal inédit d'Alfred de Gramont (1892-1915), Fayard, 2011
- Le palais Bourbon se modernise : Le restaurant des députés a été inauguré hier dans Le Matin : derniers télégrammes de la nuit du 20 mai 1921, p. 1 (voir en ligne sur le site gallica.bnf.fr de la BnF)
- André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens. Vol. 1, Paris, Pierre Horay, 1953, p. 117
- André Castelot, L'histoire à table : si la cuisine m'était contée, Plon-Perrin, 1979
- Thomas Grimm, Les amours malsaines, article publié dans Le Petit Journal du 21 décembre 1872 (en ligne).
- L'Illustration, journal universel du 27 janvier 1855, p. 51 (en ligne).
- Adolphe Joanne, Paris illustré en 1878, Paris, Hachette, 1878, p. XLII (en ligne).
- Immeuble disparu
- Karl Baedeker, Paris et ses environs : manuel du voyageur, Baedeker, 1900 pp. 15-18.
- Karl Baedeker, Paris et ses environs : manuel du voyageur, Baedeker, 1903 pp. 15-19.
- Dans un immeuble d'angle (1880) qui a aussi comme adresse le 17, rue Saint-Benoît. En 2017, le rez-de-chaussée est occupé par un magasin de mode (en ligne).
- « This century was one year old », photographies anciennes et historique du lieu sur le site du Club Montmartre www.leclubmontmartre.com.
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