Almaz (croiseur)

L’Almaz (en russe : Алмаз, ce qui signifie en français « diamant ») est un croiseur de 2e classe construit pour la flotte du vice-roi en Mandchourie, l'amiral Alexeïev[1]. Il est bâti au chantier naval de la Baltique à Saint-Pétersbourg[2]. Son lancement a lieu le 2 juin 1903 et sa mise en service en . Il prend part à la guerre russo-japonaise de 1904-1905 et figure parmi les bâtiments de guerre russes engagés dans la bataille de Tsushima, les 27 mai et 28 mai 1904.

Pour les articles homonymes, voir Almaz (homonymie) et Almaz (album).

Almaz
Алмаз
Type Croiseur
Histoire
A servi dans  Marine impériale russe, 2e escadre du Pacifique, flotte de la mer Noire,  Marine soviétique
Chantier naval Chantier de la Baltique Saint-Pétersbourg
Quille posée
Lancement
Armé
Statut rayé des effectifs en 1924 - démantelé en 1934
Équipage
Équipage 295 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 111,04 m
Maître-bau 13,03 m
Tirant d'eau m
Déplacement 3 338 tonnes
Propulsion 2 moteurs alternatifs à triple expansion verticale (TEV), 16 chaudière de type Belleville
Puissance 7 945 ch
Vitesse 19,05 nœuds (35 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ponts :

Tourelles :

Armement 1903 :
  • 4 × 75 mm
  • 8 × 47 mm

1905 :

  • 3 × 120 mm
  • 10 × 75 mm
  • 2 × 47 mm

1916 :

  • 7 × 120 mm
Rayon d'action 6 200 km à 10 nœuds (19 km/h)
Carrière
Port d'attache Vladivostok. 1911 : Sébastopol

Historique

Le MTK (Morskoï Tekhnitchestyi Komitet, Comité technique de la marine) envisageait de construire un croiseur de 2e classe (de la classe du Novik ou, selon le projet, de l’Amiral Makarov), mais il s'avéra que la documentation nécessaire faisait défaut.

Carrière dans la Marine impériale de Russie

Dès sa mise en service, l’Almaz est affecté à la flotte du Pacifique, où il intègre la 2e escadre. Au cours de la bataille de Tsushima, le croiseur subit peu de dommages et il peut regagner le port de Vladivostok.

L'Almaz était un des seuls navires de l'escadre de l'amiral Rostjvensky a pouvoir réellement dépasser la vitesse de vingt noeuds, c'est ce qui explique qu'il fut un des très rares navires russes à réchapper au massacre de Tsushima , la plupart des bâtiments russes, couverts de végétation marine après un demi tour du monde et à court de maintenance mécanique étaient des proies faciles pour les cuirassés japonais, fraîchement radoubés et bénéficiant d'un enviable avantage de vitesse.

Après le combat naval des et , on dénombra six tués et treize blessés[3] à bord du bâtiment de guerre.

Le 2 novembre 1905, l’Almaz est transféré en mer Baltique. De 1906 à 1908, le croiseur est utilisé comme yacht impérial.

À l'été 1909, il fait partie de l'escadre présente à Cherbourg lors de la visite d'État du tsar Nicolas II.

Première Guerre mondiale

En 1911, après des réparations effectuées au chantier naval franco-russe, l’Almaz est affecté à la flotte de la mer Noire. Au cours de la Première Guerre mondiale, sept canons de 152 mm sont installés à bord du croiseur.

le 5 novembre 1914, l’Almaz prend part à la bataille du cap Sarytch. Le 28 mars 1915, il participe au premier bombardement du Bosphore. Il est converti en porte-hydravions en 1916.

Guerre civile russe

La République soviétique d’Odessa prend en le contrôle de l’Almaz à quai à Odessa et, sur ordre de Vladimir Ioudovskiy (ru) du « Milrevkom » bolchévik, déchaîne la terreur rouge : quatre cents officiers sont exécutés à bord du navire[4], transformés en bloc de glace sur le pont à force de jets d'eau, ou jetés vivants dans la chaudière[5].

Selon les protocoles du traité de Brest-Litovsk entre la Russie bolchevique et l’Empire allemand, Odessa est occupée (avec les pays Baltes, la Biélorussie et l’Ukraine) par l’administration militaire austro-allemande. L’Almaz sert alors à évacuer le gouvernement de la République soviétique d’Odessa, présidé par Vladimir Ioudovskiy, sur Sébastopol, où le bâtiment est livré aux troupes d’occupation allemandes en novembre 1918, mais celles-ci doivent se retirer peu après en raison de l’armistice, et les forces britanniques prennent possession de l’Almaz. Pendant la Guerre civile russe (1918-1920), il participe à l’intervention des forces alliées en Ukraine. Il est intégré en 1920 dans la flotte de l'Armée blanche de Wrangel. Avec d’autres navires russes blancs, il procède à l’évacuation d’un détachement[6] de près de deux mille cosaques internés en Géorgie, du 22 septembre au 23 septembre 1920, dans de mauvaises conditions météorologiques. Il est alors placé sous le commandement du capitaine de 2e classe V.A. Grigorkov.

Le 14 novembre 1920, l’escadre russe blanche commandée par l’amiral Osteletsky jette l’ancre dans le port de Bizerte en Tunisie où les autorités françaises l’internent un mois plus tard.

Propriété de la Marine soviétique

Après l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Russie soviétique, le 19 octobre 1924, le gouvernement français reconnaît l’Almaz comme propriété de l’Union soviétique mais, vu l’état du navire, l’URSS, qui a besoin de devises, le vend à une société française pour son démantèlement en 1934.

Notes et références

  1. Бизнес-издание Клуб Директоров - Журнал Клуб Директоров, статьи которого публикуются руководителями компаний
  2. L'architecte naval était A. Moïsseïev
  3. (ru) flot.sevastopol.info
  4. (ru) S. Volkoff (ru), Трагедия русского офицерства: Офицерский корпус России в революции, Гражданской войне и на чужбине, p. 60, Centrepolygraphe (ru), Moscou, 2002 (ISBN 5-227-01562-7).
  5. (ru) М. А. Elizarov, Левый экстремизм на флоте в период революции 1917 года и гражданской войны: февраль 1917 — март 1921 гг. - thèse de doctorat, Faculté d’histoire de l'université d’État, Saint-Pétersbourg, 2007.
  6. Commandé par le général Mikhaïl Arkhypovych Fostikov (1886-1966)

Voir aussi

Sources et bibliographie

  • (ru) G.I. Zouïev : Le croiseur « Almaz », Gangut no 7.
  • (ru) A.P. Tchegodaïev-Sakonsky À « Almaz » (par le biais de Libava Tsusimu - Vladivostok). Saint-Pétersbourg, MA Leonov Editeur, 2004. — 128 с. - 128 pp. (ISBN 5-902236-15-0)
  • (ru) La Guerre civile en Russie : mer Noire, la flotte — М.: АСТ, 2002. - Moscou: AST, 2002. — 544 с. - 544 pp. — (Bibliothèque historique-militaire), (ISBN 5-17-012874-6)

Articles connexes

Liens externes


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