Amédée de Lausanne

Amédée de Clermont dit de Lausanne (O.Cist.), aussi connu sous les noms d'Hauterive, né vers 1110 au château de Chatte (Chaste) (Dauphiné) et mort le , est un saint et un ecclésiastique du XIIe siècle. Il est fêté par l'Église catholique le .

Amédée de Lausanne
Statue d'Amédée de Lausanne dans l'église néo-baroque de l'abbaye d'Eschenbach (de) à Eschenbach.
Fonctions
Évêque catholique
à partir du
Évêque diocésain
Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg
à partir de
Évêque de Lausanne
-
Abbé
Abbaye d'Hautecombe
-
Biographie
Naissance
Décès
Autres noms
Amédée de Clermont
Amédée d'Hauterive
Activités
Famille
Père
Amédée de Clermont le Vieux (d)
Autres informations
Religion
Ordre religieux
Étape de canonisation
Fête

Biographie

Amédée est le fils d'Amédée I de Clermont le Vieux[1], seigneur d'Hauterive(s)[2], et de Pétronille de Bourgogne[2]. Il est ainsi le petit-fils de Sibaud Ier de Clermont et d'Adélaïde d'Albon. Par sa grand-mère, Amédée est parent de Conrad III et de Frédéric Barberousse.

Il est né vers 1110 au château de Chatte (commune de Chatte (Chaste)), dans le Dauphiné[1],[2].

1119-1138

En 1119, Amédée d'Hauterives fit partie d'un groupe formé par son père et seize autres chevaliers qui se rendirent au monastère de Bonnevaux dans l'intention de devenir moines. L’abbé les accepta, à l’exception d’Amédée qu’il trouva trop jeune. En 1121, après sa profession de foi, Amédée I quitta Bonnevaux et emmena son fils à Cluny, où ils furent accueillis à bras ouverts. Peu de temps après, Amédée fut envoyé en Allemagne auprès de l’empereur Henri V qui le confia à d’habiles maîtres. Mais après la mort de l’empereur, en 1125, Amédée se retira à Clairvaux[1], sous la conduite de saint Bernard.

1139-1146

En 1139, saint Bernard l’envoya comme abbé à Hautecombe[1], alors en grande difficulté. À la remarque de son père sur l'infertilité de ces terres, Amédée répondit que malgré le peu d'hospitalité de la contrée et de ses gens, ils ne sauraient leur enlever les biens éternels que les peines de cette vie leur font mériter et qu’il n’y a point de gens qui nous soient plus utiles, ni de lieu qui nous puisse être plus commode. La réputation d’Amédée devint telle qu’elle se répandit jusqu’à l’évêché de Lausanne qui était alors vacant. Le clergé et le peuple de la ville décidèrent de l’élire à cette tâche. Amédée ne s’estimait pas digne d’une telle charge et la refusa plusieurs fois. C’est le pape, connaissant la prudence et la piété d’Amédée, qui confirma son élection, l’obligeant ainsi à se rendre à Lausanne. Amédée est appelé évêque de Lausanne dans un diplôme de Conrad III datant de 1145[1]. On suppose que la date de sa consécration est le de cette année. Une fois évêque, il s’adressa à Conrad III pour lui recommander son église et c’est ainsi que l’empereur prit sous sa protection l’évêché de Lausanne et confirma toutes ses possessions. De même, le pape Eugène III, qui avait été religieux à Clairvaux en même temps qu’Amédée, confirma les donations faites à l’église de Lausanne. En 1146, Amédée assista à l’assemblée que Conrad organise à Spire.

1147-1155

Vers 1147 saint Bernard prêcha la croisade. Amédée III de Savoie, comte de Maurienne et oncle du roi, Louis VII de France le jeune, voulait s’y rendre mais son fils était trop jeune. Il demanda à Amédée de Clermont, son ami, de veiller sur son comté et sur son fils, Humbert[1]. Amédée défendit Humbert et son comté qui était assailli par le frère du comte de Maurienne et par les d’Albon qui profitaient de l’absence d’Amédée de Maurienne. Pendant son épiscopat, Amédée eut affaire au comte de Genève et à ses tentatives d’assassinat. Ce dernier cherchait à se rendre maître de la ville de Lausanne. Ce n’est qu’à grand peine qu’Amédée réussit à expulser le comte de Genève rasant une de ses puissantes forteresses. En 1155, Frédéric Ier confirme, comme le fit Conrad III, les possessions et droits de l’église de Lausanne. Cette même année, il le nomma chancelier du royaume de Bourgogne.

1156-1159

Amédée est décrit dans les annales de l’Ordre de Cîteaux comme ayant un esprit de pénitence, de componction, et vivant dans la crainte du jugement de Dieu. Il examinait ses actions, veillait sur les âmes de ses fidèles. Protecteur des veuves et des orphelins, il était aussi le consolateur des prisonniers. Farouche partisan de la justice, il punissait avec sévérité les méchants. Il n’accepta que quatre divorces. Il fit de grands biens à toutes les églises qui dépendaient de son diocèse. Il avait une particulière dévotion pour sainte Agnès. C’est le jour de sa fête qu’Amédée était né, qu’il avait fait sa profession monastique, avait été fait abbé puis évêque ; mais c’est surtout à la vierge Marie qu’Amédée fut attaché. De ses nombreux écrits cités dans plusieurs ouvrages, il ne nous est parvenu que huit homélies mariales, qu’on avait coutume de lire dans l’église de Lausanne encore en 1858.

En 1159 Amédée tomba malade. Ses médecins lui conseillèrent un remède contraire aux vœux de chasteté, qu'il refusa, ne voulant pas acheter sa vie au prix d’un crime. Il mourut dans son palais épiscopal le [1]. Avant de mourir il donna l’absolution à tous ceux qu’il avait excommuniés, sauf à Humbert d’Aubonne qu’il cita pour le grand jour du jugement à cause des torts qu’il avait causé à l’église de Saint Livre. Amédée de Clermont fut enterré en l’église de Lausanne.

Honneurs

Jusqu’au XVIe siècle, on a cru que sa sépulture se trouvait à Hautecombe mais, en 1911, des fouilles archéologiques ont mis au jour le tombeau d’Amédée, dans lequel on trouva ses ossements, ses ornements, sa mitre, son anneau, et sa crosse. Les ossements furent recueillis dans un coffre et transférés en l’église de Fribourg. Amédée fut élevé aux nombres des saints à une époque inconnue, mais en 1701 la Congrégation des Rites permit aux religieux cisterciens de réciter l’office du saint. Cette permission fut confirmée par le pape Clément XI en 1710, par Benoît XIV en 1753, puis en 1903 et 1910.

Il est inscrit au au martyrologe romain. Il est célébré le [1] (depuis 1753), le en Savoie (archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise)[3], ainsi que dans le diocèse de Valence[4]. On trouve également le 1er septembre pour le diocèse d'Annecy.

Références

  1. Veronika Feller-Vest Traduction : André Naon, « Amédée (saint) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Prieur Vulliez, 1999, p. 62.
  3. Prieur Vulliez, 1999, p. 191 (lire en ligne).
  4. « Histoire et saints du diocèse », sur le site du diocèse de Valence - valence.cef.fr.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Prieur, Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 191 p. (ISBN 978-2-84206-465-5, lire en ligne), p. 85-86.
  • Père Anselme Dimier, moine de Tamié, Amédée de Lausanne, disciple de saint Bernard, éditions de Fontenelle, Abbaye de Saint-Wandrille, coll. « Figures monastiques », 1949, 490 pages (réédition en 1997).

Liens externes

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