Marie-Amélie de Bourbon-Siciles

Marie-Amélie de Bourbon, princesse de Naples et de Sicile, est une princesse sicilienne née à Caserte (Naples) le et morte à Claremont (Royaume-Uni) le .

Marie-Amélie de Bourbon-Siciles
Portrait de la reine Marie-Amélie de Bourbon par Louis Hersent.

Titre

Reine des Français


(17 ans, 6 mois et 15 jours)

Prédécesseur Marie-Antoinette d'Autriche (reine des Français)
Joséphine de Beauharnais (impératrice des Français)
Marie-Louise d'Autriche (impératrice des Français)
Successeur Eugénie de Montijo (impératrice des Français)
Biographie
Dynastie

Maison de Bourbon-Siciles

Maison de Bourbon-Deux Siciles
Nom de naissance Maria Amalia Teresa di Borbone
Naissance
Palais Royal, Caserte (Naples)
Décès
Claremont House (Royaume-Uni)
Sépulture Chapelle royale, Dreux
Père Ferdinand Ier des Deux-Siciles
Mère Marie-Caroline d'Autriche
Conjoint Louis-Philippe Ier
Enfants Ferdinand-Philippe d'Orléans
Louise d'Orléans
Marie d'Orléans
Louis d'Orléans
Françoise d'Orléans
Clémentine d'Orléans
François d'Orléans
Charles d'Orléans
Henri d'Orléans
Antoine d'Orléans
Religion Catholicisme romain

Signature

Issue de la branche des Bourbons de Sicile, la princesse Marie-Amélie est membre de la branche aînée des Bourbons. Elle devient, en se mariant en 1809 au premier prince du sang Louis-Philippe d'Orléans, membre de la branche cadette. D'abord duchesse d'Orléans, elle devient la seconde reine des Français quand son époux accède au trône des Français en 1830 sous le nom de Louis-Philippe Ier. Elle est la dernière reine qu'ait connue la France.

Biographie

Famille

Maria Amalia di Borbone est la sixième fille du roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles (1751-1825) et de la reine Marie-Caroline (1752-1814), elle-même sœur aînée de la reine de France Marie-Antoinette.

Marie-Amélie est donc la nièce par alliance de Louis XVI, la cousine de ses enfants Louis XVII et Madame Royale, mais aussi la tante de l'impératrice des Français Marie-Louise et de la duchesse de Berry.

Les jeunes filles de son époque et de son rang apprenaient à faire noble figure, parler le français, l'anglais, un peu d'espagnol et d'allemand, pour pouvoir tenir le cercle, échanger quelques paroles avec des courtisans, des ambassadeurs. Elles avaient de sérieuses notions d'histoire, elles apprenaient aussi la généalogie ainsi que d'excellentes leçons de maintien et s'exerçaient aux arts d'agrément. À leur éducation s'ajoutait l'exercice constant de la charité, une aménité parfaite, une grande dévotion et on leur inculquait une profonde aspiration au bien[1].

Mariage et descendance

Blason de la duchesse d'Orléans.

Le à Palerme, elle épouse Louis Philippe d'Orléans (1773-1850), duc de Chartres, fils aîné du défunt Philippe Égalité et de Marie-Adélaïde de Bourbon (fille du duc de Penthièvre, ce dernier fils du comte de Toulouse, bâtard du roi Louis XIV de France et de sa maîtresse Madame de Montespan). Pour un prince issu d'une branche cadette, fils d'un régicide, vivant en exil depuis près de vingt ans, c'est une union particulièrement brillante.

Ils ont dix enfants :

  1. Ferdinand-Philippe (1810-1842 accident de voiture), prince du sang, duc de Chartres, devient prince royal et duc d'Orléans, épouse en 1837 Hélène de Mecklembourg-Schwerin ;
  2. Louise-Marie (1812-1850), princesse du sang, devient princesse Louise d'Orléans, épouse en 1832 le roi des Belges Léopold Ier, (1790-1865) ;
  3. Marie (1813-1839), princesse du sang, devient princesse Marie d'Orléans épouse en 1837 le duc Alexandre de Wurtemberg (1804-1881);
  4. Louis (1814-1896), prince du sang, duc de Nemours ; épouse en 1840 Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary (1822-1857)
  5. Françoise (1816-1818), princesse du sang ;
  6. Clémentine (1817-1907), princesse du sang, devient princesse Clémentine d'Orléans ; épouse en 1843 Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary, prince de Saxe Cobourg Gotha et duc en Saxe ;
  7. François (1818-1900), prince du sang, prince de Joinville ; épouse en 1843 Françoise du Brésil, fille de l'empereur Pierre Ier du Brésil (plus tard roi Pierre IV du Portugal) et de sa première épouse, l'archiduchesse Marie-Léopoldine d'Autriche.
  8. Charles (1820-1828), prince du sang, duc de Penthièvre ;
  9. Henri (1822-1897), prince du sang, duc d'Aumale ; épouse en 1844 Marie-Caroline de Bourbon-Siciles
  10. Antoine (1824-1890), prince du sang, duc de Montpensier, devient infant d'Espagne, épouse en 1846 Louise-Fernande de Bourbon, sœur de la reine Isabelle II.

En 1814, Louis-Philippe d'Orléans reçoit le titre de duc d'Orléans, puis en 1830 devient roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier, jusqu'en 1848.

Le , la reine Marie-Amélie inaugure avec ses fils la première voie ferrée transportant des voyageurs en France, la ligne de Paris à Saint-Germain-en-Laye. Son époux est retenu par quelques ministres qui ne veulent pas l'exposer aux risques du voyage.

En 1840, Marie-Amélie donne son nom à la ville des Bains d'Arles, renommée Amélie-les-Bains, dans les Pyrénées-Orientales. La Reine Amélie découvre plus tard les Bains d'Arles en 1848, sans doute grâce à l'invitation du général Boniface de Castellane, gouverneur militaire du Roussillon. Elle en devient alors une propagandiste enthousiaste[2],[3].

Après la révolution

La reine Marie-Amélie à la fin de sa vie

Après la révolution de 1848, elle s'exile avec son époux au Royaume-Uni, à Claremont[4], dans le Surrey, sous le titre de courtoisie de « comtesse de Neuilly ».

Le peintre Ary Scheffer fit son portrait en deuil (1857) après la mort du roi Louis-Philippe (plusieurs versions : Musée Condé, Chantilly ; Musée de la vie romantique, Paris ; Musée Louis-Philippe du château d'Eu et de sa belle-fille la duchesse de Nemours. Le peintre Charles Jalabert a peint également un portrait qui est exposé au musée Condé.

Ary Scheffer, Le Christ couronnant d’épines la reine Marie-Amélie, 1857.

Elle survécut seize ans à son époux.

S'imposant par sa dignité mais aussi l'affection qu'elle leur portait, elle consacra sa vie à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, notamment les petits princes belges. C'est la reine Marie-Amélie qui demanda à son petit-fils, le futur Léopold II de Belgique, de prénommer sa fille aînée Louise en hommage à sa mère trop tôt disparue.

La reine pallia également l'absence prématurée de la princesse royale décédée en 1858 et duchesse de Nemours décédée en 1857.

Ses petits-enfants contractèrent des unions selon leur rang dont certaines furent particulièrement brillantes : Charlotte de Belgique épousa en 1857 Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur François-Joseph. Soutenu par Napoléon III, le couple se vit confier la couronne impériale du Mexique. Cette aventure tourna rapidement à la tragédie. Charlotte chercha en vain du soutien auprès des souverains européens et devint folle, Maximilien fut fusillé par les rebelles quelques mois après la mort de la reine Marie-Amélie.

Dans le même temps, le jeune duc d'Orléans, prétendant à la couronne française, et son frère cadet, pouvant difficilement s'allier dans les maisons européennes, épousèrent des cousines issues de leur Maison. Le fils cadet du duc de Nemours, Gaston, comte d'Eu épousa en 1864 Isabelle de Bragance, princesse royale de Brésil, Philippe de Wurtemberg épousa une archiduchesse d'Autriche.

La reine Marie-Amélie mourut le à l'âge de 83 ans, suivie de peu par son petit-fils, le prince de Condé, profondément affecté par la mort de sa grand-mère.

C'est le sculpteur Antonin Mercié qui réalisa le monument mortuaire de Louis-Philippe et de la reine Amélie pour leur sépulture dans la chapelle royale de Dreux.

Titulature et décorations

Titulature

  •  : Son Altesse Royale Marie-Amélie de Bourbon, princesse de Naples et de Sicile
  •  : Son Altesse Royale la duchesse d'Orléans
  •  : Sa Majesté la reine des Français
  •  : Sa Majesté la reine Marie-Amélie, comtesse de Neuilly

Décorations dynastiques étrangères

 Empire d'Autriche
Dame de l'ordre de la Croix étoilée
Royaume d'Espagne
Dame de l'ordre de la Reine Marie-Louise
 Empire mexicain
Dame-grand-croix de l'ordre impérial de Saint-Charles (1866)

Télévision

En 2018, un documentaire-fiction, intitulé Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal, lui est consacré dans le cadre de l'émission Secrets d'Histoire, présentée par Stéphane Bern[5].

Ascendance

Voir aussi

Bibliographie

  • [Margadant 1999] (en) Jo Burr Margadant, « Gender, Vice, and the Political Imaginary in Postrevolutionary France: Reinterpreting the Failure of the July Monarchy, 1830-1848 », The American Historical Review, vol. 104, no 5, , p. 1461-1496 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/2649346, JSTOR 2649346).
  • [Margadant 2008] Jo Burr Margadant, « Les représentations de la reine Marie-Amélie dans une monarchie "bourgeoise" », Revue d'histoire du XIXe siècle, Société d'histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, no 36, , p. 93–117 (ISSN 1265-1354, DOI 10.4000/rh19.2632, lire en ligne [sur journals.openedition.org]).
  • [Vidal 2010] Florence Vidal, Marie-Amélie de Bourbon-Sicile : Épouse de Louis-Philippe, Pygmalion, (ISBN 978-2756400761).

Articles connexes

  • Le château d'Eu en Normandie, résidence d'été du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie. Ce musée est consacré à la famille d'Orléans.

Liens externes

Notes et références

Références

  1. Robert Burnand, Marie-Amélie, Femme de Louis-Philippe, Paris, Editions de Paris, (réimpr. 1973, Madame Burnand et Cercle Historia (Librairie Jules Tallandier)), 447 p. (EAN 2000027902088, ASIN B005W3D4UI, présentation en ligne), p. 14.
  2. Yves Hoffmann, Vallespir, Pays des traditions catalanes, Font-Romeu, éd. I.S.O., , 94 p. (ISBN 2950388337 et 978-2950388339)
  3. Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, BNF 43886275) (lire en ligne)
  4. Daniel Stern (pseudonyme de Marie d'Agoult), Histoire de la Révolution de 1848, t. 2, Paris, Charpentier, , chap. 29, p. 296  (Wikisource) [lire en ligne].
  5. « Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal », sur tv5monde.com (consulté en ).
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