André Viard
André Viard, né le à Mirande (Gers), est un ancien matador français devenu journaliste taurin, militant activement pour défendre la tauromachie sous toutes ses formes.
Pour les articles homonymes, voir Viard.
Il a créé le magazine Terres taurines publié en espagnol sous le titre Tierras taurinas[1], et il rédige également des articles pour El Mundo. Il a aussi créé une association, l'Observatoire national des cultures taurines, dont le but est de défendre la tauromachie[2]. Il est également peintre, écrivain, diplômé en droit, considéré comme « l'intellectuel matador[3]. »
Présentation
André Viard découvre la tauromachie vers l’âge de quatre ans, emmené dans toutes les arènes d’Aquitaine par son grand-père. Il découvre alors Antonio Ordóñez, Luis Miguel Dominguín, Julio Aparicio, « Litri », Jaime Ostos.
Quelques années plus tard, il décide de descendre lui aussi dans l’arène. Faute de structures d'accueil dans le sud-ouest, il se fait maletilla et court les plazas avec une petite valise[4] et fréquente les tientas et les capeas organisées dans la région de Salamanque[5] se faisant à l'occasion espontáneo. Il mène de pair des études universitaires. Il est titulaire d'une maîtrise de droit[6].
Parallèlement à sa carrière de matador, il mène une carrière d’organisateur de corridas, soit seul, soit comme consultant ou en association : à partir de 1973 à Vieux-Boucau-les-Bains, puis en 1977 à Saint-Sever (Landes), les premières novilladas sans picador du Sud-ouest ; à partir de 1983 à Alès (Gard), Orthez (Pyrénées-Atlantiques)[6], Istres (Bouches-du-Rhône), Pomarez (Landes), Samadet (Landes), Magescq (Landes), Soustons (Landes), Lit-et-Mixe (Landes), Parentis-en-Born (Landes), Millas (Pyrénées-Orientales), Bourg-Madame (Pyrénées-Orientales), Rion-des-Landes (Landes), Carcassonne (Aude).
Après sa confirmation d'alternative à Las Ventas le 10 de avec pour parrain « El Bayas » et pour témoin Jorge Manrique[6], il participe à une dernière corrida le à Ronda (Espagne, province de Malaga), en étant le sobresaliente de « Manzanares » lors d'une corrida-concours que celui-ci affronte en solitaire.
Au titre de sa première activité de journaliste, il collabore, à partir de 1989 à diverses revues taurines et est correspondant en France du quotidien espagnol El Mundo[6]. En 2002, il participe au lancement du magazine « Planète Corrida » qu’il quitte en . En , il crée une société d'édition de presse et lance le trimestriel « Terres Taurines », puis en , le site www.terrestaurines.com. En 2012, il reçoit le prix Baltasar Ibán de la Fundación Wellington en récompense de son travail de défense de la corrida[6]
Il est également l’auteur de plusieurs livres, notamment « Corrida Française ? », plaidoyer pour un statut juridique de la tauromachie en France, paru en 1982 ; « Comprendre la corrida », traité de technique du toreo, paru en 1988 puis actualisé et amplifié en 2001 ; « Le grand livre de la corrida », paru en 2003.
Au titre de sa seconde activité, il participe à diverses actions pour la défense de la tauromachie, notamment l’ « Appel de Samadet » en 2007 et la création, le de l’« Observatoire national des cultures taurines » dont il est élu président.
Par les démarches de l'observatoire dont il est président la corrida est inscrite au patrimoine immatériel français en 2011[7]. Cette inscription fut cependant invalidée par la cour administrative d'appel de Paris en 2015, décision confirmée en 2016 par le Conseil d'État[8].
Il est depuis 2016 chargé de mission au sein de l'UVTF[9]. Il a créé pour l'UVTF et l'ONCT le film et l'exposition "Tauromachies universelles" pour expliquer les origines des différentes tauromachies existantes. Cette exposition est itinérante et a déjà été présentée dans plus de 40 villes françaises et espagnoles[10].
André Viard est aussi à l'origine de la création du mouvement "Esprit du Sud", un mouvement citoyen pour revendiquer le patrimoine culturel et rural de la France méridionale (agriculture, chasses, gastronomie, tauromachies...)[11].
En juin 2021 il publie aux édition du Diable Vauvert La chair et le sens : une religion du taureau dans lequel il revendique l'hérédité de la corrida aux pratiques taurines multiséculaires[12].
Controverses
Il a comparé à plusieurs reprises les pratiques militantes des anti-corridas à celles des nazis d'avant-Guerre[13] : « n'oubliez pas que les premières lois de protection animale ont été approuvées par les nazis »[14], ce qui lui a valu un procès en diffamation de la part de l'Alliance anticorrida en 2015. Toutefois, le TGI de Paris a conclu à une fin de non recevoir tout en ayant reconnu des « imputations diffamatoires », car l'Alliance anticorrida n'était pas assez identifiable dans ces propos[15]. Le propos d'André Viard a été condamné par un certain nombre de personnalités[16]. En , à l'occasion du Toro de la Peña, il réitère cette comparaison avec le nazisme en déclarant sur la chaîne espagnole Antena 3 « Rappelez-vous que les nazis ont commencé par brûler les livres, et ensuite on sait où ils en sont venus. Ici, nous pouvons confirmer que dans le monde entier il y a une idéologie sectaire végane qui tente d'imposer son point de vue, et ce point de vue peut nous faire arriver à une guerre de civilisation, n'en doutez pas ! »[17].
Dans la nuit du 25 au une tentative d'incendie de sa maison a lieu alors qu'il se trouve avec sa famille à son domicile, qui est aussi le siège de la rédaction du magazine Terres taurines. Il attribue cette tentative d'incendie aux anti-corridas[18]. Viard va jusqu'à dénoncer ensuite ce qu'il considère être du « terrorisme anti-taurin » à la suite de la publication par un blog anti-corrida espagnol du mème Disaster Girl, photo représentant une petite fille souriant devant une maison en flammes[19], accompagné pour l'occasion de la légende : « Mes voisins étaient taurins, à présent, ils ne le sont plus. »[20]. Les enquêteurs ont privilégié la piste d'anti-corridas isolés[18]. Cette attaque a été condamnée par les principales associations anti-corridas : le CRAC Europe, la Fédération des luttes pour l'abolition des corridas[21],[22] et l'Alliance anti-corrida[18]. Le lendemain de ce début d'incendie volontaire, il dit craindre un Oslo devant les arènes, faisant référence aux attentats ayant eu lieu en Norvège quelques jours auparavant[23].
Dans un éditorial de sa revue en , consacré à Simone Veil qui s'est exprimé pour l'interdiction des corridas aux personnes de moins de seize ans, il a également exprimé ses positions anti-avortement : « Depuis, au rythme de 220 000 interruptions volontaires de grossesse pratiquées chaque année en France, soit un avortement pour trois naissances, en 35 ans, ce sont donc environ 7 millions et demi d'êtres humains en puissance qui ont été privés du droit d'exister »[24].
Après l'attentat contre Charlie-Hebdo, il poste un tweet dans lequel il affirme « Charlie Hebdo est le journal le plus violent en France, pour preuve, son travail antitaurin. Je ne suis pas Charlie »[25]. Des aficionados ont réagi défavorablement à sa déclaration et l'Observatoire des cultures taurines a diffusé un communiqué sans ambiguïté afin de préciser que l'association se considérait « Charlie »[26].
Carrière
- Débuts en public : Vieux-Boucau-les-Bains (France, département des Landes) le .
- Débuts en novillada avec picadors : Arles (France, département des Bouches-du-Rhône) le . Novillos de la ganadería de Fernay.
- Présentation à Madrid : . Novillos de la ganadería de Peñajara.
- Alternative : Dax (France, département des Landes) le . Parrain, « Manzanares » ; témoin, « Espartaco ». Taureaux de la ganadería de Carlos Nuñez.
- Présentation en Amérique latine : Lima (Pérou) le . Taureaux de la ganadería de Santiago Apostol.
- Confirmation d’alternative à Madrid : . Parrain, « El Bayas » ; témoin, Jorge Manrique. Taureaux de la ganadería du Marquis de Domecq.
Ouvrages publiés
- Comprendre la corrida (2001) avec Bernard Hiribarren, éditions Atlantica
- Le Grand livre de la corrida (2003), éditions Michel Lafon
- Javier Conde, la passion selon J. C., 2001, éditions Atlantica
- La Chair et le Sens : Une religion du taureau (2021) , éditions Au Diable Vauvert
Notes et références
- Tierras taurinas
- annonce de la fondation de l'association
- portrait
- Bérard 2003, p. 621
- Bérard 2003, p. 905
- biographie sur Portal taurino
- Patrimoine immatériel 22 avril 2011 L'Express et AFP
- https://www.20minutes.fr/societe/1902055-20160729-corrida-radiee-patrimoine-immateriel-france-fait-ca-change
- « Union des Villes Taurines de France », sur Union des Villes Taurines de France (consulté le )
- « Le documentaire », sur Union des Villes Taurines de France (consulté le )
- « La Charte pour les libertés et la diversité des cultures », sur Union des Villes Taurines de France (consulté le )
- « La Chair et le sens » (consulté le )
- « Corrida : André Viard compare les anti-taurins aux nazis », sur sudouest.fr,
- (es) « ‘Elegido’ para morir », sur sociedad.elpais.com,
- « TGI de Paris : pas de sanctions suite aux propos du directeur de "Terres taurines" », sur midilibre.fr,
- « Amalgame nazis-anticorridas : le critique taurin André Viard réagit », sur midilibre.fr (consulté le )
- (es) « Viard, al 'Rincón de pensar' por comparar a los animalistas con nazis: "Nos pueden llevar a una guerra de civilización" », sur lasexta.com,
- « Vieux-Boucau (40): la maison d’André Viard a été incendiée », sur SudOuest.fr, (consulté le )
- « Quelle est l’origine du mème de la petite fille qui sourit devant une maison en flammes ? », sur Libération.fr, (consulté le )
- (es) « Los argumentos de los 'antis' », sur elmundo.es, (consulté le )
- Sud-Ouest du 30 juillet 2011
- Courrier international no 1349, semaine du 8 au 14 septembre 2016
- « André Viard craint un "Oslo" devant une arène après un incendie chez lui », sur midilibre.fr (consulté le )
- André Viard, « Obsolescence », sur tierrastaurinas.com, (consulté le )
- « "Je ne suis pas Charlie" : le monde taurin condamne le Landais André Viard », sur France Bleu, (consulté le )
- « Nous sommes tous Charlie ! », sur Observatoire national des cultures taurines (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
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