André Zeller

André Zeller, né le à Besançon et mort le à Paris, est l'un des quatre généraux organisateurs du putsch des généraux à Alger (Algérie française) en 1961.

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Marie-André Zeller
Naissance
Besançon ( France)
Décès
Paris 15e ( France)
Origine France
Allégeance France
Algérie française
Grade Général d'armée
Années de service 19151959
Conflits Première Guerre mondiale
Campagne de Cilicie
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Faits d'armes Putsch des généraux
Famille fils de Léon Zeller
frère de Henri Zeller
père de Marie-Madeleine Vallette d'Osia, d'Alain-Michel, Marie-Odile Zeller, Marie-Christine Lagarde, Béatrice Zeller, Marie-Geneviève Lallemand et Bernard Zeller
grand-père de Guillaume Zeller, Gilles Zeller, de Jean-Philippe et de François-Xavier Nicot. Arrière-grand-père de Pierre, Henri, Marie, Jeanne et Joseph Nicot.

Il est condamné à quinze ans de détention criminelle, mais bénéficie d'une amnistie en 1968.

Biographie

Né le à Besançon, André Zeller entre en classe préparatoire au collège Stanislas, à Paris, pour préparer le concours de l’École polytechnique quand la Première Guerre mondiale est déclarée.

Première Guerre mondiale

Il s'engage pour la durée du conflit en , à seulement 17 ans, ayant fini par obtenir de guerre lasse l'autorisation de son père. Il fait ses classes de canonnier à Maisons-Alfort au dépôt du 59e régiment d’artillerie. Il est reçu au concours d'élève officier et rentre à l'école de l'artillerie de Fontainebleau le .

A la fin octobre il est affecté au 8e régiment d’artillerie. Il participe aux combats de Verdun[1]. Ainsi son groupe s'installe du 1er au au calvaire d'Esnes à 1 500 m des Allemands en vue du Mort-Homme et y subit un incessant bombardement allemand. Il y gagne une citation à l'ordre du régiment. Il prend part au front de la Somme au coté du 20e corps d'armée avant d'être renvoyé six semaines en cours à Fontainebleau.

Promu sous-lieutenant, André Zeller est affecté au 27e régiment d’artillerie qui fait partie du 1er corps d'armée. Il est désigné comme officier de liaison avec l'infanterie. De à , il séjourne dans le secteur de Champagne. Transporté dans l'Aisne il assiste le au début désastreux de la bataille du chemin des dames (anéantissement de deux des trois bataillons du 208e régiment d’infanterie, destruction en quelques minutes d'un groupe du 13e régiment d’artillerie ayant avancé fidèlement à l'ordre d'opération, incendie des chars du commandant Bossut à Berry-au-Bac).

Il participe à quatre batailles de l'offensive des Flandres entre le et le . Le 1er décembre il est de nouveau envoyé à Fontainebleau pour y suivre durant trois mois un cours de "commandants de batterie de la victoire".

De retour le au 27e régiment d’artillerie dans l'Aisne il est dépité d'être désigné à l'état-major du régiment comme officier de transmissions du régiment. Entre les 5 et son régiment est mis à la disposition de la 151e division d’infanterie du général des Vallières engagée au nord de l'Ailette pour protéger son repli au sud de la rivière. Dans les derniers jours d'avril André Zeller est nommé lieutenant.

Cantonné dans la région de Beauvais, il participe à des manœuvres de division. A la fin de celles-ci le , le général Mignot commandant la 2e division d’infanterie explique que les Allemands s'essoufflent, qu'ils ne pourront renouveler leurs efforts de mars et d'avril, que la grippe met leurs unités sur le flanc, que le point critique est dépassé. Le , les Allemands rompent le front français dans le secteur du chemin des dames tenu par la 6e armée. Le général des Vallières est tué. Le général Duchêne est limogé. C'est le début de la Seconde bataille de la Marne.

Du au , André Zeller découvre la guerre de mouvements et la pagaille des ordres successifs son unité ayant pour mission de barrer la route de Paris aux allemands. Il doit vite économiser le fil téléphonique, celui-ci étant abandonné à chaque mouvement du régiment. Installé avec le PC du régiment au château de Bourneville à Marolles pour faire face aux allemands maintenant sur l'Ourcq, André Zeller attrape la grippe espagnole. A moitié inconscient pendant trois jours, il mettra plusieurs semaines avant de s'en remettre complétement.

Après l'échec de l'ultime offensive allemande du 15 juillet en Champagne et sur la Marne, il participe du 18 au à la contre-offensive alliée victorieuse. Entretemps le , il quitte ses vingt téléphonistes pour être nommé commandant de batterie. Son unité passe ensuite à la 10e armée et erre au gré des ordres pendant une quinzaine de jours. Elle est engagée à partir du dans les violents combats de la bataille de l'Aisne à l'Ailette.

Le son régiment est embarqué pour un secteur calme dans le Territoire de Belfort où il retrouve les paysages de sa jeunesse. Il obtient une permission de 8 jours pour assister aux obsèques de la plus jeune de ses sœurs emportée par la grippe espagnole. André Zeller retrouve son régiment en route pour le front de Lorraine et a la mauvaise surprise d'apprendre qu'il doit céder sa place de commandant de la 3e batterie à un lieutenant plus âgé. Le jour de l'armistice son régiment traverse Nancy devant une population en apparence indifférente.

Le , il s'échappe en carriole avec deux lieutenants pour assister à l'entrée officielle à Metz et voir en début d'après-midi des troupes de la 10e armée, acclamées par une foule en liesse, défiler devant le général Pétain, nommé maréchal à midi, impassible sur son cheval blanc suivi du général Buat et de vingt-cinq officiers du GQG.

André Zeller entre avec son régiment en Allemagne par la Sarre et défile le devant le général Mangin à Mayence puis passe sur la rive droite du Rhin et séjourne deux mois dans de petits villages du Taunus.

Campagne de Cilicie

Le il rejoint, à contre-cœur, le centre de préparation à Polytechnique mis en place à Strasbourg. A l'été, il échoue à l'examen d'entrée, mais reste dans l'armée et rejoint son régiment en garnison à Saint-Omer puis à Bailleul. Il est ensuite affecté au 60e régiment d’artillerie à Strasbourg.

En , il est désigné pour un théâtre d'opération extérieur. Il choisit le Levant de préférence au Maroc. Avant de partir, il assiste en Basse-Alsace aux cérémonies du cinquantenaire des combats de 1870.

André Zeller s'embarque le sur le cargo Jérusalem manœuvré par un équipage russe blanc. Huit jours plus tard il débarque à Beyrouth siège du quartier général de l'Armée du Levant. Il reçoit sans plaisir son ordre d'affectation à la 2e section mixte de munitions. Après une semaine de conférences au cercle militaire, il prend le train et rejoint le le quartier général de la deuxième division du Levant à Alep, puis le la station de chemin de fer de l'oued Sadjour.

Au sein du convoi-navette qui approvisionne les troupes du colonel Andréa engagées dans le siège d'Aïntab, il a sous son commandement pour le transport des munitions : 250 hommes, 100 voitures araba et 350 chevaux et mulets.

Après le départ du général Goubeau et des éléments de la quatrième division du Levant qui ont pendant trois semaines renforcé le siège d'Aïntab, André Zeller est nommé au commandement d'une batterie de 75, la 3e batterie du 273e régiment d'artillerie.

Il participe au début de l'année 1921 au siège et à la prise aux Turcs d'Aïntab. Dans la suite de l'année 1921, il mène diverses opérations le long de l'Euphrate.

Entre-deux-guerres

Promu au grade de capitaine en 1928, il est admis à l'École supérieure de Guerre en 1931. Il sert à l'état-major du 19e corps à Alger en 1935. Commandant en 1938, il est chef de la mission française des transports en Belgique auprès du roi des Belges.

Seconde Guerre mondiale

Il est à Bruges le , au moment de la reddition de l’armée belge. Échappant à l'encerclement à Dunkerque, il embarque le sur un chasseur de sous-marins français à La Panne, entre Dunkerque et Nieuport. Après un bref séjour à Londres et revenu en France, il est nommé « régulateur général » de la VIIe armée (général Frère) au début de juin.

Muté sur sa demande en Afrique du Nord, il arrive à Alger le comme « Directeur militaire des transports ». Promu Lieutenant-colonel en , il devient chef d’état-major du général Mast, commandant la division d’Alger, quelques jours avant le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Chef de l’état-major de la Division de marche d’Alger, il participe à la campagne de Tunisie de à .

De à , il est sous-chef d’état-major du Corps expéditionnaire français en Italie commandé par le général Juin. Le , à l’état-major du général de Lattre, commandant de l’armée B, il débarque sur les côtes de Provence et prend peu après le commandement de l’artillerie de la 3e D.I.A. puis de la 1re D.B. avec laquelle il mène les combats des Vosges, participe à la « course au Rhin » et à la réduction, au début de 1945, de la poche de Colmar.

Guerre d'Algérie

Directeur de l’Artillerie et commandant en second l’École de guerre, il est promu général de brigade en 1946, puis nommé inspecteur de l’artillerie. Général de division en 1950, commandant la 3e région militaire à Rennes de 1951 à 1955, il est appelé au poste de chef d’état-major de l’armée par le général Koenig, ministre de la Défense et des Forces armées, en 1955, et prend rang de général de corps d’armée. Il démissionne de son poste en pour protester contre une diminution d’effectifs en Algérie décidée par le gouvernement. Le , il est nommé général d’armée dans la 2e section des officiers généraux de l’armée de terre. Réintégré dans la 1re section le , après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il reprend ses fonctions de chef d’état-major de l’armée qu’il conserve jusqu’au , date à laquelle il passe définitivement en deuxième section.

Putsch des généraux

Il participe au Coup d'État d'Alger du 21 au avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt rejoints par le général Salan[2]. Chargé des affaires économiques et financières, il n'a tout au plus qu'un mois de ressources pour payer les soldes des putschistes[3]. Caché un moment à Alger après son échec, destitué, il se rend le au général de Belenet, à Alger, est incarcéré à la prison de la Santé. Comme le général Challe, il est condamné à quinze ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le Haut Tribunal militaire après que le procureur de la République, Antonin Besson, eut refusé de requérir la peine de mort exigée par Edmond Michelet, ministre de la Justice. Interné à la maison de détention de Clairvaux puis à celle de Tulle[4], il est libéré en et amnistié en 1968.

Il meurt à Paris le . Sa tombe se trouve au cimetière de Menetou-Salon[5]. Son épouse née Élisabeth Siméon est morte centenaire en 2009.

Publications

André Zeller est l’auteur de plusieurs ouvrages :

  • Les Hommes de la Commune, Éditions Perrin, 1969
  • Dialogues avec un lieutenant, Plon, 1971
  • Dialogues avec un colonel, Plon, 1972
  • Dialogues avec un général, Presses de la Cité, 1974
  • Soldats perdus, des armées de Napoléon aux garnisons de Louis XVIII, Éditions Perrin, 1977
  • Journal d'un prisonnier, Tallandier, 2014[6]

Décorations

Livres

  • Le procès des Généraux Challe et Zeller - Texte intégral des débats, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1961

Notes et références

  1. «L'enfer de Verdun, un témoin raconte», revue Histoire du 26 février 1964.
  2. 1961 : pourquoi le putsch d'Alger de militaires français contre la politique du général de Gaulle a échoué, atlantico.fr, 5 avril 2014.
  3. Pierre Abramovici, Le Putsch des Généraux. De Gaulle contre l’Armée 1958-1961, éd. Fayard, mars 2011.
  4. Putsch d'Alger: dans la tête des généraux, Emmanuel Hecht et Grégoire Kauffmann, lexpress.fr, 29 mars 2014.
  5. Vue de la tombe
  6. Journal d’un prisonnier (1961-1966), valeursactuelles.com, 23 avril 2014.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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