Anne Méaux

Anne Méaux, née le à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est une femme d'affaires française. Elle est présidente et fondatrice d'Image 7, société de conseil en communication créée en 1988[1].

Pour les articles homonymes, voir Meaux.

Anne Méaux
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Biographie

Famille et formation

Le père d’Anne Méaux est médecin, et sa mère professeur de lettres classiques. Le couple se sépare alors qu'Anne Méaux a 17 ans. Lauréate du concours général en version latine[2] en 1970[3], elle obtient le baccalauréat à 16 ans. Elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 1974, titulaire d'une maîtrise de droit de l'université Paris II Panthéon-Assas en 1976, mais échoue au concours d'entrée à l'ENA[4].

Premiers engagements

Marquée par le Printemps de Prague, elle vit une adolescence engagée contre le communisme et dans plusieurs groupes de l'extrême droite. À 14 ans, en mai 1968, elle monte un comité anti-grève au lycée Jules-Ferry ; elle milite également à Occident et Ordre nouveau, devient présidente du groupuscule d'extrême droite Groupe union défense-Assas et intègre en 1974 le comité central du Parti des forces nouvelles (elle y est la seule femme aux côtés de François Brigneau, Roland Gaucher ou encore Alain Robert)[5],[6],[7]. Elle milite également pour la fin de la censure qui frappe Alexandre Soljenitsyne et fait partie des comités de soutien à Andrei Sakharov alors en lutte avec le régime soviétique[réf. souhaitée].

Débuts professionnels dans l’univers politique

En 1974, Anne Méaux intègre l’équipe de campagne de Valéry Giscard d'Estaing dont elle soutient activement la candidature[2]. Recrutée par Bernard Rideau, conseiller en communication du président de la République, elle rejoint l’Élysée pour y créer une cellule évaluation chargée d’analyser la tonalité des médias dans son traitement des mesures gouvernementales[2]. Elle est ensuite promue attachée au service de presse de l’Élysée de 1976 à 1981[8]. Elle est alors marquée par le silence qui entoure le président sur les affaires (notamment les « diamants »), ses collaborateurs les plus proches renâclant à lui faire part de l’état de l’opinion sur ce sujet[9].

En 1977, elle fait ses premiers pas en politique au Touquet où elle est élue conseillère municipale sans étiquette dans l'équipe du député-maire Léonce Deprez[10].

De 1981 à 1986, elle est chargée de communication de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing et du groupe parlementaire UDF à l’Assemblée nationale. Elle est également membre du bureau politique du Parti républicain où elle fait partie des proches de François Léotard. Pendant la première cohabitation, de 1986 à 1988, elle est conseillère technique chargée de la communication auprès du ministre de l'Industrie, Alain Madelin[8]. A ce poste, elle « tisse son réseau dans le monde des affaires, se lie à des banquiers, à des capitaines d’industrie, devient l’amie intime de François Pinault »[7]. Pour l'élection présidentielle de 1988, elle vote, à contrecœur, pour Jacques Chirac, qu’elle juge trop « étatiste »[7].

Image 7

En 1988, Anne Méaux crée son entreprise de conseil en stratégie de communication, Image 7. Elle y travaille en collaboration avec une autre femme politique, Marie-Hélène Descamps[11]. Image 7 intervient principalement auprès des entreprises du CAC 40 en « remettant les choses en ordre » comme le dit sa présidente[11]. Anne Méaux est présentée par la presse comme la « grande prêtresse de la communication en France »[2] ou encore la « patronne des patrons »[4].

Image 7 aide ses clients à mettre en place des stratégies de communication. Elle va ainsi louer dans les médias la force de caractère de François Pinault quand il décide de passer le témoin d'Artémis à son fils[12], l'appelant encore aujourd'hui « mon petit client chéri ». Elle le rencontre initialement sous le gouvernement Chirac (1986-1988), au ministère de l'Industrie qu'occupe alors Alain Madelin. Pinault négocie alors le rachat d'une papeterie près de Rouen. En 1989, il quitte le conseiller Michel Calzaroni après un différend et lui préfère Anne Méaux.

En 1990, Bernard Arnault (LVMH) approche Anne Méaux. Lors de la bataille qui oppose Arnault et Pinault en 1999 pour la prise de contrôle de Gucci, c'est ce dernier qui l'emporte, et c'est avec lui aussi qu'Anne Méaux décide de continuer de travailler, laissant de côté Bernard Arnault… qui finit par choisir Michel Calzaroni de l'agence DGM.

Anne Méaux conseille personnellement Lakshmi Mittal lorsque ce dernier reprend Arcelor en [13]. C'est également elle qui conseille l'ex-PDG de la Société Générale Daniel Bouton au moment où l'affaire Kerviel éclate[14]. Image 7 travaille par ailleurs pour Eurazeo, le Crédit agricole ou encore le groupe Casino, mais aussi pour des personnalités comme Anne Lauvergeon, Gilles Pélisson, Louis Gallois ou encore Jean-Charles Naouri[1].

Au total l'entreprise compte plus d’une centaine de clients parmi lesquels Airbus SAS, Biomérieux, Eiffage, Europacorp, Eutelsat, le groupe SEB, la Monnaie de Paris, le Centre Pompidou, Champagne Louis Roederer, Go Sport, Pirelli, l'Opéra de Paris, la RATP, la Chaîne de l'Espoir, la Fédération française de rugby, Hermès International[15], etc. Image 7 détenait également un contrat avec l'Agence tunisienne de communication extérieure pour valoriser les atouts du pays[16]. Cette collaboration a été mise en avant par Le Canard enchaîné en 2011, comme étant un « “discret réseau d’influence” en faveur de la dictature de Ben Ali, composé notamment de patrons de presse “tout acquis à sa cause” »[17].

Image 7 réalise un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros en 2011[2], de plus de 19 millions d'euros en 2015[7]. Le cabinet est la première agence indépendante française de communication. L'entreprise emploie une soixantaine de personnes. Sur un plan managérial, Anne Méaux recrute toujours personnellement l’ensemble de ses collaborateurs, parmi lesquels une large majorité de femmes[9].

Représentée à Paris, Image 7 est également présente à Londres et à Bruxelles. Anne Méaux annonce en un partenariat avec l'agence indépendante Ruder Finn afin d’accélérer le développement et l’offre d’Image 7 à l’international[18].

Elle conseille François Fillon pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[19]. Qualifiée ironiquement de « communicante de choc de Fillon » par le Canard enchaîné, elle est, selon le journal, controversée et discréditée[20].

Elle revient sur le devant de la scène en prenant en charge la communication[21] de Carlos Ghosn, ancien président de l'alliance Renault-Nissan[22]. Elle organise notamment une conférence de presse à Beyrouth le . En parallèle, son agence gère également la communication du groupe Lagardère dans l'affrontement qui l'oppose à son actionnaire Amber Capital[23].

Le Monde la qualifie d'« impératrice de la com » dans un article publié en [24].

Distinctions

Engagements associatifs

Anne Méaux s'engage pour la place des femmes dans le capitalisme français[27] et l'arrivée des femmes dans les conseils d'administration, un mouvement amorcé dont elle estime qu’il « va créer un appel d’air dans les clubs un peu rassis de ces messieurs. » Qualifiée de « libérale convaincue » par Martine Orange[6], elle participe à la naissance de plusieurs associations, événements ou sites Internet chargés de promouvoir les femmes[27].

  • Elle est cofondatrice et vice-présidente de Force Femmes[28], association créée en 2005 aux côtés de Véronique Morali. L'association aide les femmes de plus de 45 ans à s'insérer ou à se réinsérer dans la vie professionnelle[29]. Créée en 2005, Force Femmes a accompagné 13 500 femmes parmi lesquelles 2 500 ont retrouvé un emploi stable et 350 ont créé leur propre entreprise. L'association compte 10 antennes régionales.
  • Elle s'associe également à Véronique Morali en 2008 pour créer Terrafemina.com[30], un site média à destination des femmes qui traite des thématiques emploi, solidarité et culture, en mettant l’accent sur la création d'entreprises.
  • Elle cofonde avec Aude de Thuin le Women's Forum for the Economy and Society[31], avec la volonté affichée de créer un « Davos féminin » et de rassembler les femmes qui font bouger la planète. Ce rendez-vous réunit aujourd’hui 1 400 délégués. 80 pays y sont représentés pour travailler à une plus grande parité et complémentarité hommes-femmes dans tous les organes de pouvoir de la société.
  • Elle apporte son aide à la création de Rose Magazine, le premier support média papier gratuit destiné aux femmes atteintes d’un cancer. Elle s'occupe particulièrement de la recherche de donateurs[32].

Autres activités

Anne Méaux est à l'initiative du prix de la biographie politique[33] qui récompense chaque année une biographie politique ou un ouvrage passé ou présent écrit en langue française ou ayant été traduit dans cette langue.

Elle est membre du jury du Boldness in Business Awards du Financial Times[34], prix qui récompense les sociétés et dirigeants acteurs du changement et de l'innovation.

Distinctions

Notes et références
  1. Bernard Poulet, « Anne Méaux : "Notre société de défiance ne croit plus ce qu'on lui dit" », L'Expansion, 1er juillet 2010.
  2. Karine Tuil, « Le pouvoir d'Anne Méaux, c'est l'inversion des rapports de force : aucun de ses clients, grands patrons du CAC 40, ne peut espérer la dominer », Les Échos, 1er octobre 2012.
  3. « Rencontres du Concours général », sur Association des Lauréats du Concours Général, (consulté le ).
  4. Caroline Bonacossa, Michaël Moreau et Fabrice Tassel, « Les 30 Français les + influents », GQ n° 99, juin 2016, pages 94-105.
  5. Hervé Hamon, Ceux d'en haut. Une saison chez les décideurs, Seuil, avril 2013, p. 180.
  6. Martine Orange, « EDF : un nouveau président sous influence », Mediapart, 2 décembre 2014.
  7. Rosa Moussaoui, « Portrait. Anne Méaux, du GUD à la com de Fillon », sur humanite.fr, (consulté le ).
  8. Hedwige Chevrillon, « Anne Méaux, présidente d'Image 7 », Les Echos, 31 juillet 2007.
  9. David Abiker, « Anne Méaux : “Je n'aime pas les faux-culs” », sur Le Figaro, .
  10. J-H Mabille de P., « Valery Giscard d'Estaing sera au Touquet », La Voix du Nord, 17 avril 2004.
  11. « Anne Méaux, présidente d'Image 7 », sur Les Echos, .
  12. « La vie après la vie de François Pinault », sur Challenges, .
  13. « Skyrock et Mittal, deux cas d'école », sur Journal du net, .
  14. « Les seigneurs de la com' », Le Monde, 24 mars 2010.
  15. Voir sur image7.fr, « Nos clients ».
  16. « Une France très protectrice », sur Le Monde, .
  17. « Le Canard épingle des journalistes hôtes de Ben Ali », Nolwenn Le Blevennec sur rue89.nouvelobs.com, le 28 juin 2011.
  18. Enguérand Renault, « Image 7 s'allie avec Ruder Finn pour s'internationaliser », sur Le Figaro, .
  19. Dominique de Montvalon, « Présidentielle 2017 : Bayrou soutiendra Fillon s'il remporte les primaires », lejdd.fr, 17 avril 2016.
  20. « Fillon, Baroin et Meaux sont dans un bateau... », Le Canard enchaîné, n°5043, 21 juin 2017, p.8
  21. « Conférence de Ghosn: cinq choses à savoir sur le cabinet français qui pilote sa communication de crise », sur La Tribune (consulté le )
  22. Par Nicolas BerrodLe 3 janvier 2020 à 16h28, « Affaire Carlos Ghosn : les faits d’armes d’Anne Méaux, «papesse» de la communication », sur leparisien.fr, (consulté le )
  23. Marc Baudriller et Gilles Fontaine, « Jours décisifs dans la bataille pour Lagardère », Challenges, no 652,‎ , p. 12 à 15 (ISSN 0751-4417)
  24. « Anne Méaux, l’impératrice de la com », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. JO n° 1 du 2 janvier 2007.
  26. JO n° 1 du 1er janvier 2016.
  27. Voir sur liberation.fr.
  28. Site officiel de Force Femmes.
  29. Voir sur lefigaro.fr.
  30. Site officiel de Terra Femina.
  31. Site officiel du Women's Forum.
  32. Voir sur rosemagazine.fr.
  33. Voir sur Livre Hebdo.
  34. Voir sur forcefemmes.com.

Voir aussi

Bibliographie

Lien externe
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