Antoinette Sachs
Antoinette Sasse (Sasse pour Sachs de son nom de femme mariée), née Antoinette Esther Kohn le à Paris et morte le à Villejuif[1], est une artiste peintre et résistante française.
Naissance | |
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Décès |
(à 89 ans) Villejuif |
Nom de naissance |
Antoinette Esther Kohn |
Nationalité | |
Activités | |
Fratrie | |
Parentèle |
Georges Groussard (beau-frère) |
Arme | |
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Biographie
Années d'avant-guerre
Elle est la seconde enfant d’Alexandre Kohn (1864-1940), juif d'origine hongroise, fondateur de la sucrerie d'Épernay et de Marguerite Lévy. Il y a d'abord Renée, puis Antoinette, un garçon, Aymery, et enfin, Suzanne.
Antoinette prend des cours de dessin et de peinture avec notamment Othon Friesz et fréquente des peintres tels que Chaïm Soutine ou Kees van Dongen dont elle devient l'amie. Elle expose aux salons de la Société des artistes français et au Salon d'automne et acquiert une certaine notoriété. Elle réalise des portraits mondains.
Elle épouse le Raymond Sachs (1892-1948), fils du compositeur Léo Sachs (, Francfort-sur-le-Main - , Paris 16e). Ils divorcent en 1933.
Elle devient ensuite la compagne du poète Paul Géraldy[2].
Femme du monde bénéficiant d'une fortune importante, elle fréquente de nombreux hommes politiques, dirigeants d’entreprise, comme le constructeur d’avions Félix Amiot grâce à sa sœur Suzanne, elle-même ayant passé son brevet de pilote.
En 1936, elle fait la connaissance, lors d’un dîner organisé par Marie-Rose Wibault, femme de Michel Wibault, dont elle a réalisé le portrait, de Jean Moulin, avec lequel elle se lie d’amitié, devient sa confidente et pour certains, sa maîtresse[3]. Jean Moulin l'aurait demandée en mariage, ce qu'elle aurait refusé.
Résistante
En , elle aide Jean Moulin à mettre à l’abri ses papiers et ceux de Pierre Cot puis elle rejoint Bordeaux et s’embarque avec sa sœur Suzanne et des hommes politiques français sur le Massilia mais revient en France sur le voyage retour du paquebot et s’installe à Beauvallon (Sainte-Maxime) dans la villa de Géraldy.
Elle joue alors un rôle important auprès de Jean Moulin jusqu’à son départ à Londres en . En , elle se fait délivrer ainsi que les autres membres de la famille un certificat de non-appartenance à la race juive par le Commissariat général aux questions juives. Aymery Kohn, réfugié au Martinez, à Cannes, travaillera avec Henri Frenay[4]. Cependant, cela ne ralentit pas l'action de la Police qui s'intéresse à eux. Leurs biens sont saisis. Aymery est déporté en Allemagne mais survivra.
Au retour de Jean Moulin en France, Antoinette devient sa secrétaire et, du fait de son métier, achète les toiles qu'il expose dans la galerie d’art qu’il ouvre à Nice. Daniel Cordier assure à partir de la fin 1942 le secrétariat de Jean Moulin.
La situation d’Antoinette devient précaire et elle rejoint, en , sa sœur Suzanne en Suisse, secrétaire et compagne du colonel Groussard, résistant ancien vichyste qui anime un réseau de renseignements, le réseau Gilbert, à la solde des britanniques. En 1971, Groussard épousera Suzanne.
De retour en France en , elle enquête avec Laure[5], la sœur de Jean Moulin, pour éclaircir la trahison dont il a été victime et qui a abouti à son arrestation. Elles seront à l’origine des procès de René Hardy.
En 1983, elle lègue sa fortune et ses collections à la Ville de Paris pour réaliser un musée dénommé « Musée Jean Moulin ». Elle meurt le [6]. Le musée est inauguré le , en tant que Musée du Général-Leclerc-de-Hauteclocque-et-de-la-Libération-de-Paris – musée Jean-Moulin
Décorations
- Médaille de la Résistance avec rosette ()[7]
- Chevalier (), puis grand officier () de la Légion d’honneur[7]
Exposition
- « Exposition Antoinette Sasse. Rebelle, résistante et mécène (1897-1986) », du au , par Christine Levisse-Touzé, Musée du Général-Leclerc-de-Hauteclocque-et-de-la-Libération-de-Paris – musée Jean-Moulin[8].
Notes et références
- Relevé généalogique sur Filae
- Paul Géraldy la décrira : « tête bouclée de petit pâtre grec, au corps insexué d'Artémis amazone et à la voix au timbre chaud comme dorée » (Jacques Baynac opus cité)
- Pierre Péan, « Les femmes de sa vie », sur lexpress.fr, (consulté le )
- Pierre Péan et Laurent Ducastel 2015.
- Laure Moulin lui dédicacera son livre sur la vie de son frère : « À celle qui ne craignit pas de partager ses risques, qui l’éclaira dans sa solitude et l’aida dans son action avec ma profonde gratitude et mon affectueuse amitié » (Jacques Baynac opus cité)
- « Sasse, Antoinette (1897-1986) », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
- « Antoinette Sasse. Rebelle, résistante et mécène (1897-1986) », dossier de presse de l'exposition organisée au Musée du Général-Leclerc-de-Hauteclocque-et-de-la-Libération-de-Paris – musée Jean-Moulin du 12 avril 2016 au 29 janvier 2017, sur museesleclercmoulin.paris.fr (consulté le 9 janvier 2017) [PDF]
- « Exposition Antoinette Sasse. Rebelle, résistante et mécène (1897-1986) », sur museesleclercmoulin.paris.fr (consulté le 9 janvier 2017)
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Gelin, L'affaire Jean Moulin : trahison ou complot, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-07-013943-9, OCLC 937038640, BNF 43603063, lire en ligne).
- Pierre Péan et Laurent Ducastel, Jean Moulin, l'ultime mystère, Paris, A. Michel, , 469 p. (ISBN 978-2-226-31916-6, OCLC 928870982, BNF 44427332).
- Jacques Baynac, L'amie inconnue de Jean Moulin : Jeanne Boullen, Paris, Bernard Grasset, , 141 p. (ISBN 978-2-246-75741-2, OCLC 758830290, BNF 42388834).
Liens externes
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