Case créole
La case (Kaz ou Kay selon les créoles) est la maison traditionnelle des Antilles, de la Guyane, de La Réunion, de Louisiane, des Seychelles, de Mayotte, d'Haïti et de l'Île Maurice (elle existe sous d'autres formes à Pondichéry, Suez ou encore Saïgon et Hanoï). Elle symbolise l'art de vivre des Créoles et fait partie intégrante de leur univers. Présentant de nombreuses spécificités, une histoire et une évolution intimement liées à celles des populations créoles, elle prend des formes différentes selon la région.
Caractéristiques environnementales de la case traditionnelle créole
Conception
Pour la conception, des bois de 4 mètres sont coupés en morceaux de 1, 2 ou de 3 mètres afin qu’il n’y ait pas de chutes. Ensuite il faut choisir l'orientation de la case créole qui est située généralement vers l’est, dans la direction du soleil levant. Cela permet de garder la maison ensoleillée. Des auvents vont protéger contre le soleil et la pluie. La forme des maisons varie en fonction de l'environnement. Les cases qui sont situées en altitude ont un plafond bas car cela réchauffe l’habitat, tandis que les maisons qui sont en basse altitude ont un plafond d'environ 6 mètres de haut pour permettre d’aérer la maison et de garder l’air chaud. Les toits sont disposés en quatre versants, permettant à l'air de mieux circuler et évitant d’éventuelles secousses lorsque le vent frappe la maison.
Il n'y a pas de fenêtre vitrée dans les baies, uniquement des volets en bois, des jalousies, qui protègent des intempéries et du soleil. Ainsi, l'air circule librement et crée un rafraîchissement naturel de l'intérieur de l'habitat.
Matériaux
Décoration
Un lambrequin, zinc découpé de motifs traditionnels, est utilisé pour les anciennes maisons créoles. Il sert à réduire le débit de l’eau qui provient de la toiture en cas de forte pluie et cela évite que la pression de l’eau fasse raviner la terre. Des plantes, à proximité de la case, sont arrosées par les lambrequins. L'intérêt est de protéger les habitants contre les maladies et les piqûres de moustiques, mais elles servent aussi de diffuseur de parfum naturel à l'intérieur de la maison. Les plantes utilisées sont l'ylang-ylang, le géranium, la citronnelle, le jasmin.
La case créole à la Réunion
L'histoire des premiers habitants de La Réunion démarre vers 1640, il y a moins de quatre siècles. En un peu plus de 300 ans, l'architecture créole va évoluer au fil des siècles et des courants politiques. L'architecture créole de La Réunion s'inspirera aussi de celle de Pondichéry, ancien comptoir Français des Indes. Dans différentes communes de La Réunion, il existe encore de nombreuses cases créoles qui témoignent de cette époque (la rue de Paris à Saint-Denis par exemple).
à Saint-Denis
- Maison Carrère
- Maison Déramond-Barre, 15 rue de Paris
- Maison Barbier Isautier
- Maison Fock-Yee, 41 rue La Bourdonnais
- Maison Kichenin
- Maison Ponama
- Maison Repiquet
- Maison Timol
- Pavillon Badat, 17 rue de Paris
- Palais Rontaunay, 5 rue Rontaunay
à Saint-Pierre
La case créole en Haïti
La case créole a particulièrement été étudiée pour la ville de Jacmel, au sud d'Haïti, dans le cadre d'une collaboration entre l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ministère de la Culture haïtien) et l’Inventaire général du patrimoine culturel (ministère de la Culture français). La synthèse du travail d'inventaire a été publiée dans la revue électronique en ligne In Situ, revue des patrimoines[1].
Notes et références
- Jean Davoigneau et Isabelle Duhau, « Jacmel, entre rêve et réalité », In Situ. Revue des patrimoines, no 30, (ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.13721, lire en ligne, consulté le ).
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