Argentomagus

Argentomagus est un oppidum du peuple gaulois des Bituriges qui a été occupé par les Romains. Il est situé sur le territoire de la commune de Saint-Marcel (près d'Argenton-sur-Creuse), dans le département de l'Indre, en région Centre-Val de Loire.

Argentomagus

Le musée Argentomagus, en 2009.
Localisation
Pays Empire romain
Province romaine Gaule aquitaine puis
Aquitaine première
Région Centre-Val de Loire
Département Indre
Commune Saint-Marcel
Type Vicus
Protection  Inscrit MH (1990)
Coordonnées 46° 36′ 01″ nord, 1° 30′ 54″ est
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
Argentomagus
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)
Internet
Site internet argentomagus.fr

Site

Le site se trouve dans le sud de la commune de Saint-Marcel, à environ km au nord du centre d'Argenton-sur-Creuse, en rive droite (côté nord) de la Creuse (affluent de la Vienne) et km en amont de la confluence de la Bouzanne[1].

L'oppidum, situé sur le plateau des Mersans[1], occupe une position privilégiée entre la Creuse et plusieurs axes routiers.

Toponymie

De nombreux sites gaulois et gallo-romains, tels que ceux d'Argenton-les-Vallées (département des Deux-Sèvres), d'Argenton-l'Église, Argentonnay, Argenton-Notre-Dame (dans la Mayenne), Argenton (département de Lot-et-Garonne), ou encore Argentan (dans l'Orne), possèdent la même racine toponymique. Le site protohistorique, puis gallo-romain d'Argentomagus (civitas des Bituriges Cubi), procède de ce type et dérive du gaulois Argantomagos, littéralement « marché de l'argent »[2]. Jean-Marie Pailler établit ainsi, en particulier pour le site de l'Orne et celui du Cher, un lien direct entre ces noms de lieux et la quantité de monnaies gauloises et romaines que les fouilles y ont mise en évidence[2]. Selon la thèse de Pailler :

« Tout se passe comme si ce deuxième point, où l’on a retrouvé quelques fortifications d'époque romaine, avait servi de lieu de contrôle du passage de la « route de l'étain » (ajoutons : « et de l’or ») dans la « plaine-marché » d'Argantomagos/Argentan. En quelque sorte symétrique d'Argentan du côté sud, sur le territoire d'Allonnes (Sarthe, près du Mans, chez les Aulerques Cénomans), se trouve un lieu-dit Argenton. Le site est à 1 km à l'ouest du gué de Chaoué sur la Sarthe et à proximité immédiate du sanctuaire de Mars Mullo, dans une zone d’occupation assez dense de La Tène B2 et C2, où ont été observés et étudiés notamment des puits et des fosses. Il peut s'être agit d’une « plaine-marché de l’or », d'où les produits métalliques, sans doute en provenance de l'exploitation de Rouez, étaient facilement acheminés jusqu’à la Loire ou, par le gué, vers le nord-est, plus au cœur de la région cénomane. »

 Jean-Marie Pailler, , p. 219[2].

Histoire

La fontaine, en 2009.

Au début de l'occupation romaine, le site d'Argentomagus appartenait au peuple des Bituriges Cubes. Les Romains ont conquis la région vers 50 avant notre ère. La ville a atteint son apogée au cours de la période gallo-romaine des IIe et IIIe siècles.

Les premières recherches sur l'agglomération antique datent de 1566[3] avec une description de la partie encore visible des lieux par Jean Chaumeau. Mais les premières fouilles ne sont réalisées qu'en 1820[3] à la demande du préfet de l'Indre.

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le [4].

Vestiges

Théâtre romain
Fontaine monumentale

On trouve comme vestiges[5] :

  • l'oppidum ;
  • les thermes ;
  • le pont romain ;
  • l'amphithéâtre (non fouillé);
  • le théâtre, qui pouvait accueillir 6 à 7 000 spectateurs ;
  • les remparts ;
  • les temples ;
  • la fontaine monumentale de forme carrée, à laquelle on accède par deux escaliers ;
  • la nécropole ;
  • la maison de Quintus.

Musée

Le musée archéologique de Saint-Marcel fut ouvert en 1990[6] et expose les objets mis au jour sur le site[7]. Parmi ces objets on peut voir des statuettes, des pièces, des jouets, des décors muraux et des poteries. L'une d'elles, une olla de terre noire porte l'inscription gallo-latine : « ERGOBRETOS READDAS[8] ». Cela signifie : « le vergobret a fait le sacrifice[9] ».

Expositions

  • Dieux merci ! Dévots et offrandes en Gaule romaine.

Notes et références

  1. « Argentomagus, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  2. Jean-Marie Pailler, « Quand l’argent était d’or. Paroles de Gaulois », Gallia, t. 63, , p. 211-241 (DOI 10.3406/galia.2006.3296, lire en ligne [sur persee], consulté en ).
  3. « Site d'Argentomagus : La préhistoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur argentomagus.fr (page accessible par Archive.is).
  4. « Vestiges archéologiques d'Argentomagus », notice no PA00097492, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 31 janvier 2015.
  5. « Site d'Argentomagus : Le site », sur argentomagus.fr (consulté en ).
  6. « Site d'Argentomagus : Le musée », sur argentomagus.fr (consulté en ).
  7. Pierre Brunaud, Argenton de A à Z en 44 rubriques historiques : Musée d'Argentomagus, Argenton-sur-Creuse, imprimerie Bonnamour, , 175 p. (ISBN 978-2-9546955-0-1, OCLC 887474081, BNF 43750277).
  8. Yves de Kisch, « Circonscription du Centre », Gallia, t. 38, no 2, , p. 326-327 (lire en ligne).
  9. Barry Cunliffe (trad. de l'anglais par Patrick Galliou), Les Celtes, Paris, Editions Errance, , 336 p. (ISBN 978-2-87772-203-2), p. 204.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Coulon 1996] Gérard Coulon, Argentomagus, du site gaulois à la ville gallo-romaine, Paris, Éd. Errance, coll. « Hauts lieux de l'histoire », , 164 p. (ISBN 978-2-87772-131-8, BNF 35856993).
  • [Dumasy, Tardi et al. 1994] Françoise Dumasy, Dominique Tardi et al., Argentomagus : oppidum gaulois, agglomération gallo-romaine et musée, Paris, Imprimerie nationale / Ministère de la Culture, coll. « Guides archéologiques de la France » (no 31), , 117 p. (ISBN 2-7433-0006-X, ISSN 0758-962X, BNF 35807939).
  • [Dumasy, Bouchain & Rodet-Belarbi 1997] Françoise Dumasy, Isabelle Bouchain et Isabelle Rodet-Belarbi, « L'évolution urbaine d'Argentomagus-Saint-Marcel (Indre). Rapport préliminaire de la fouille programmée 1989-1994 : rues et habitats / The urban development of Argentomagus-Saint-Marcel (Indre). A preliminary report on the research excavations of 1989- 1994: roads and settlements », Revue archéologique du Centre de la France, t. 36, , p. 39-77 (DOI 10.3406/racf.1997.2760, lire en ligne [sur persee], consulté en ).
  • [Fauduet 2014] Isabelle Fauduet, Catalogue de l'exposition « Argentomagus », Saint-Marcel, Musée d'Argentomagus, .
  • [Fauduet et al. 2014] Isabelle Fauduet et al. (préf. Philippe Riffaud-Longuespé), Dieux merci ! Sanctuaires, dévots et offrandes en Gaule romaine, éd. Argentomagus, , 107 p. (ISBN 978-2-909184-32-6, EAN 9782909184326), p. 56-63.

Articles connexes

Lien externe

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