Audenarde

Audenarde (Oudenaarde en néerlandais) est une ville néerlandophone de Belgique, située en province de Flandre-Orientale.

Audenarde
(nl) Oudenaarde

Vue aérienne de la ville

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région  Région flamande
Communauté  Communauté flamande
Province  Province de Flandre-Orientale
Arrondissement Audenarde
Bourgmestre Marnic De Meulemeester (OpenVLD) (2001-24)
Majorité OpenVLD, CD&V (2013-24)
Sièges
OpenVLD
CD&V
Groen
N-VA
Sp.a
Vlaams Belang
31 (2019-24)
13
6
6
3
2
1
Section Code postal
Audenarde
Bevere
Edelare
Eine
Ename
Heurne
Leupegem
Mater
Melden
Mullem
Nederename
Volkegem
Welden
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
9700
Code INS 45035
Zone téléphonique 055
Démographie
Gentilé Audenardais(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
31 132 ()
49,39 %
50,61 %
457 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
18,94 %
61,71 %
19,35 %
Étrangers 1,97 % ()
Taux de chômage 5,22 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 14 816 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 50′ nord, 3° 36′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
68,06 km2 (2005)
67,73 %
2,98 %
25,91 %
3,37 %
Localisation

Situation de la ville dans son arrondissement et la province de Flandre-Orientale
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Audenarde
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Audenarde
Géolocalisation sur la carte : Région flamande
Audenarde
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Orientale
Audenarde
Liens
Site officiel www.oudenaarde.be

    La ville est située au sud de Gand, sur les rives de l’Escaut. D’une population d’environ 28 000 habitants, c’est depuis des siècles une petite cité industrielle (textile, brasseries), célèbre autrefois pour ses tapisseries, et appelée la perle des Ardennes flamandes. La sainte patronne d’Audenarde est sainte Walburge. Parmi ses nombreux monuments, Audenarde possède notamment un bel hôtel de ville du début du XVIe siècle, de style gothique flamboyant, construit par l’architecte bruxellois Hendrik van Pede. La ville est mondialement connue pour ses Verdures, les tapisseries d’Audenarde. Le site web de la ville offre une présentation des techniques de restauration. Cette activité joua un grand rôle dans l’histoire de la ville.

    En 2004, Audenarde a reçu le prix de l’Europe du Conseil de l’Europe.

    Géographie

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Avec les communes environnantes
    1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
    Communes limitrophes de Audernade
    Kruisem
    Wortegem-Petegem Zwalm
    Kluisbergen Markedal Horebeke

    Histoire

    Le fleuve l'Escaut

    D’Eenaeme à Audenarde

    Dans les années 1920 on mit au jour à Eenaeme, un faubourg d’Audenarde, les vestiges archéologiques de fortifications érigées sur la rive droite de l’Escaut par l’empereur germanique Otton Ier, et qui, de même qu’à Anvers, faisaient un rempart contre la France. Eenaeme fut rasée en 1054 et annexée à la Flandre : ce fut une chance pour le village voisin d’Audenarde, qui profita exclusivement du développement économique par la suite. À l’emplacement d’Eenaeme, afin de pacifier la région, du temps de Baudouin V, on érigea un cloître (abbaye d'Eename) jouxtant le portus d'Audenarde. Les ruines des fortifications, de la ville et du cloître s’avèrent du plus haut intérêt d’après les découvertes faites depuis. D’étonnantes découvertes ont aussi été faites à l’occasion de travaux de restauration de l’église voisine, notamment la loge princière d’où l’empereur assistait à la messe.

    En 1030 le comte Baudouin IV de Flandre, proclama en cette ville la trêve de Dieu et fit forger une clef. La ville vit ses fortifications démantelées après la défaite de Bouvines en 1214, fut prise par les Gantois en 1383 puis conquise par Alexandre Farnèse en 1582.

    Un enjeu entre la France et l’Autriche

    Audenarde reçut la visite de l’empereur Charles Quint, qui y fit un enfant à une fille de tisserand, Johanna van der Gheynst, donnant naissance à la future Marguerite de Parme, princesse des Pays-Bas espagnols, demi-sœur de Philippe II. Les Français convoitaient Audenarde et s’en emparèrent en 1658 (Vauban[1]), 1667 et 1745. La ville est défendue victorieusement par Vauban en 1674[2].

    La fontaine devant l’Hôtel de ville est un vestige de l’occupation française (1667-1708) ; celle-ci avait été construite en hommage à Louis XIV, et pour permettre aux soldats d’abreuver les chevaux. Cette fontaine fonctionne toujours.

    Au cours de la guerre de Succession d'Espagne, le 11 juillet 1708, les armées françaises du duc de Vendôme y furent battues par les armées impériales et anglaises du Prince Eugène, du maréchal Henri de Nassau et du duc de Marlborough.

    Sous gouvernement de l’Autriche à la fin du XVIIIe siècle, Audenarde fut bombardée depuis les hauteurs de l’Edelareberg. Le peuple était convaincu qu’on pouvait fuir depuis la place du Grand Marché par le fort Edelare, qui se ramifie en boyaux sous l’Edelareberg, avec plusieurs sorties autour du parc Liedts ; c’était certainement faux, et les nombreux boyaux situés aussi bien sous le parc municipal que sous l’Edelareberg, qu’on avait creusées comme des muches en temps de guerre, ne sont plus habitées aujourd’hui que par des nids de chauves-souris.

    Sections de la ville

    NomSuperficie
    (km²)
    Population
    2001
    Densité de population
    (hab./km²)
    Oudenaarde2,225.3382405
    Eine8,904.489504
    Ename2,093.0371453
    Bevere6,542.950451
    Nederename2,752.415878
    Mater13,182.077158
    Edelare1,912.0541075
    Leupegem2,152.001931
    Welden6,641.186179
    Volkegem2,891.001346
    Heurne3,67955260
    Melden10,2687585
    Mullem3,23555172

    Héraldique

    La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 28 septembre 1819, confirmées le 29 mai 1838 et octroyées à nouveau le 6 octobre 1992 avec un nouveau modèle de couronne et des ongles rouges pour le lion.

    Les armoires d'Audenarde apparaissent pour la première fois sur le sceau de la ville datant de 1339. Ces armoiries sont une combinaison des armoiries les plus anciennes de la famille Looz et du lion de Flandre. Gérard, seigneur d'Audenarde au début du XIVe siècle, est issu de la famille Looz. La ville était l'une des principales villes de Flandre et avait reçu le droit de cité en 1190. D'où l'utilisation du lion de Flandre dans les armoiries.

    Les couleurs sont connues à partir de 1500 environ, avec le lion complètement noir. Au cours des siècles, les armoiries ont été barrées de rouge et d'or, ou d'or et de rouge, et le lion a été entièrement noir, ou armé de rouge ou d'argent. En 1819, elles ont été octroyées sur la base de la plus ancienne image colorée, mais avec une langue rouge. En 1992, le lion a également obtenu des ongles rouges.

    La conception de base des armoiries n'a jamais changé au cours des siècles mais elles ont été montrées avec une variété de couronnes et de supports. Sur les vieux sceaux, les armoiries sont suspendues à un arbre ou sont accompagnées de deux dragons. Les sauvages actuels sont apparus à la fin du XVIIIe siècle, à la même époque, mais pas sur le même sceau, que les verres au-dessus de l'écu.

    La signification des lunettes au-dessus des bras n’est pas connue. On a supposé qu’elles avaient été accordées par l’empereur Charles Quint au début du XVIe siècle. Une autre explication est que les lunettes étaient à l’origine une lettre A sur le sceau d’Audenarde. Les deux théories n'ont pas été prouvées et l'origine, ou le sens, restent donc inconnus.

    La couronne actuelle, une couronne murale, a été ajoutée en 1992 pour indiquer que la ville était dotée de fortifications. Cette couronne ne figure toutefois jamais sur des sceaux ou des images historiques.
    Blasonnement : Fascé de gueules et d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules. L'écu timbré d'une couronne murale à cinq tours d'or, sommée de lunettes du même. Tenants: deux hommes sauvages de chair, habillés et couronnés de feuilles de sinoples et s'appuyant sur une massue au naturel. Le tout soutenu d'une terrasse de sinople.
    Source du blasonnement : Heraldy of the World[3].



    Évolution démographique de la commune fusionnée

    Elle comptait, au , 31 616 habitants (15 676 hommes et 15 940 femmes), soit une densité de 464,53 habitants/km²[4] pour une superficie de 68,06 km².

    Graphe de l'évolution de la population de la commune. Les données ci-après intègrent les anciennes communes dans les données avant la fusion en 1977.

    • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[5]

    Monuments et curiosités

    L’hôtel de ville de style gothique brabançon (1525-1536).
    La collégiale Sainte-Walburge surgissant derrière les pignons flamands de la Grande place.
    La collégiale Sainte-Walburge, de style gothique scaldien (chœur) et brabançon (nef et tour).
    L’église Notre-Dame de Pamele, très représentative du gothique scaldien.

    La ville, édifiée autour de l’Escaut, est réunie par quatre ponts, dont un pont-levis près du centre-ville, une passerelle pour piétons et cyclistes, et le pont de l’Ohio, construit aux frais de l’État de l’Ohio en remplacement d’un ancien pont détruit au cours de la Première Guerre mondiale. De chaque côté de ce pont se trouve la statue d’un bison. Parmi les autres souvenirs de guerres se trouve un mémorial des soldats d’infanterie américains qui franchirent l’Escaut à hauteur d’Audenarde au cours de la Première Guerre mondiale, ainsi que le monument de Tacámbaro sur la place de même nom, qui commémore la dizaine d’Audenardais qui, pendant la guerre d’indépendance du Mexique, forcèrent un barrage pour aider une infirme à rejoindre Mexico.

    Récemment, une fontaine du temps de Napoléon a été à nouveau déplacée, après presque trente ans, sur la place Gentiel Antheunis, près du centre culturel.

    Les plus grosses attractions d’Audenarde sont l’hôtel de ville et la collégiale Sainte-Walburge, qui sont tous les deux sur la place du marché. Tout près du grand marché s'est tenu de tout temps un petit marché, derrière la Maison de Parme (l’hôtel de Marguerite de Parme resté intact), et le passage béant entre les deux places apparut longtemps comme une aberration aux yeux des habitants. Par dérision ils l’appellent la trouée des marchés, bien qu’elle ait été depuis rétrécie par la construction du musée du cyclisme.

    En face de la collégiale Sainte-Walburge se trouve également la bibliothèque municipale, appelée par les habitants la halle aux viandes parce que les bouchers s’y rassemblaient naguère. C’est un bâtiment de style classique qui date du XVIIIe siècle.

    Le plus vieux bâtiment d’Audenarde est la halle aux vins qui date du IXe siècle ; il est attenant à l’Hôtel de Parme. Il y a également le château Liedts, l'abbaye de Maagdendale et l’ancienne gare d’Audenarde, qui se trouve en fait sur la commune de Bevere, et qui date de la Belle Époque.

    Un plan-relief de la ville d'Audenarde et environs a été établi en 1747 sous la direction de l'ingénieur Nicolas de Nézot. Ce plan-relief est conservé et exposé au sous-sol du Musée des Beaux-Arts de la ville de Lille. Il est composé de 12 tables en bois pour un total de 5,4 × 4,1 m à une échelle de 1/600°.

    Le béguinage

    Béguinage d'Audenarde.

    À l'origine, les béguines d’Audenarde s'étaient établies à l'arrière de la collégiale Sainte-Walburge. Le béguinage actuel a accueilli ses premières occupantes en 1449. Le porche d'accès est surmonté d'une statue de saint Roch, patron des pestiférés.

    Quelques petites maisons blanchies à la chaux du XVIIe, ont été conservées, mais la plupart ont été reconstruites au XIXe siècle.

    Les béguines n'étaient pas des religieuses et ne prononçaient pas de vœux définitifs, mais elles devaient être célibataires et faire vœu de chasteté. Elles pouvaient cependant disposer d'un patrimoine personnel.

    Patrimoine

    • L’hôtel de ville héberge le MOU, musée d’Audenarde et des Ardennes flamandes[6], qui présente des tapisseries et une collection d’œuvres audenardaises et européennes appartenant à la ville. Au XVe siècle, la tapisserie de haute lisse vint remplacer à Audenarde l’industrie du drap en déclin. La ville devait en devenir, au XVIe siècle et au XVIIe siècle, un centre important. Elle était spécialisée dans l’exécution de « verdures », pièces dans lesquelles la végétation représentait l’élément essentiel de la composition.
    • Musée consacré au Tour des Flandres et au cyclisme en général.
    • L’ancienne gare sert de hall d’exposition pour les jeunes artistes ou le folklore.
    • Les archives municipales se trouvent dans l’abbaye de Maagdendale.
    • Musée provincial d’Eenaeme, près de l’église Saint-Laurent.

    Événements

    • La fête de la bière Adriaan Brouwer (dernier weekend de juin)
    • Les Fêtes du Parc, un festival annuel de musique pop qui a lieu chaque été (depuis 1996 - la dernière édition date de 2016[7])
    • La foire agricole (le dernier jeudi de février)
    • Tous les dix ans se tient un grand festival d’horticulture au cours duquel le marché, qui compte parmi les plus grands de Flandre, est totalement recouvert de fleurs. La dernière session s’est tenue en 2010.

    Gastronomie et sport

    Audenarde est réputée pour sa bière et pour le Tour des Flandres.

    Les bières brassées localement sont l'Ename bier, la Felix, la Liefmans et la Roman. Bien que les brasseries aient été rachetées par des groupes industriels, on continue à brasser la bière à Audenarde.

    Depuis 2011, le Tour des Flandres arrive à Audenarde ; les spectateurs peuvent y assister sur les monts (Koppenberg, Eikenberg, Edelareberg...) qui jalonnent le parcours.

    L’hiver on installe souvent une piste de patinage sur la place du petit marché.

    Leur club de foot a été promu le 3 juin 2012 en Division 2 grâce à leur victoire aux tirs au but à La Louvière-Centre (5-4) au tour final de D3

    Juridiction et police

    Sur le plan judiciaire et carcéral, Audenarde forme une entité autonome ; la ville possède un tribunal et une prison, et le Parquet d’Audenarde est une des juridictions officielles.

    Jumelages

    La ville d'Audenarde est jumelée avec[8] :

    Dialecte

    Le parler d’Audenarde est un flamand du Sud-Ouest typique, mâtiné de nombreux mots français et de quelques mots ouest-flamands.

    Les fréquents diminutifs au pluriel en -ies sont caractéristiques d’Audenarde, comme bientsjies (au lieu de beentjes), kiekskies (au lieu de kippetjes), potsies (potjes), etc.

    Politique

    Les anciens bourgmestres furent Edouard Liefmans-Bonné (libéral), Henri Liefmans (libéral) (1844-1850), Victor Liefmans (libéral), Paul Raepsaet (1890-), Robert Doutreligne (parti catholique) (1918-1921), Léon Thienpont, Lieven Santens (CVP) (-2000), Marnic De Meulemeester (VLD) (2001-).

    Personnalités liées à la ville

    Notes et références

    1. Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf. Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 p. (ISBN 2-35039-028-4), p. 166
    2. Barros et alii, p. 167
    3. (en) « Oudenaarde - Wapen - Armoiries - coat of arms - crest of Oudenaarde », sur heraldry-wiki.com (consulté le ).
    4. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
    5. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    6. Site officiel du MOU
    7. (nl-BE) « Doek valt over Feest in het Park », sur Het Nieuwsblad (consulté le )
    8. Oudenaarde en Zustersteden

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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