Autisme infantile en psychanalyse
L'autisme infantile en psychanalyse désigne des élaborations conceptuelles et des pratiques variables suivant les écoles et les praticiens. Un débat, parfois très vif, s'est développé, qui questionne tant les présupposés théoriques que les applications pratiques.
Autisme "processus" ou "état(s)"
Pour les analystes freudiens comme les lacaniens, l'autisme infantile n'était pas assimilable aux habituels troubles psychiques de l'enfant. Ainsi, Jean Bergeret l'explique dans son abrégé, à propos de ce qu'il appelle les « états autistiques » il écrit : « Il m'est toujours apparu nécessaire d'exclure l'autisme du cadre strict des psychoses infantiles parce que leur apparition et leur extrême gravité ne semblent pas résulter d'un véritable processus. On ne peut les considérer que comme des "états" plus ou moins précoces, à l'étiologie très mystérieuse et sans doute multifactorielle »[1]. Le même auteur, et à propos de la mise en cause des parents dans l'étiologie des états autistiques, a critiqué quelques-uns de ses collègues : « (...) certains psychanalystes sont allés un peu trop loin sur le compte de la condamnation des familles »[2]. Cette « condamnation » était le fait de différents courants, qu'ils soient psychanalystes ou tenants des théories systémiques familiales, comme ceux de l'école de Palo Alto, ou des mouvements antipsychiatriques représentés par Ronald Laing ou David Cooper.[réf. nécessaire]
Autismes : origines organiques ou psychogènes
Les causes de l'autisme infantile font l'objet de controverses entre les tenants d'une étiologie organique et ceux d'une origine psychologique.
Les avancées scientifiques permettent aujourd'hui de relier ce syndrome à un trouble neurologique, donc d'origine organique. La piste génétique est de plus en plus probable : l’autisme résulterait de mutations génétiques et d’interactions spontanées entre plusieurs gènes[3].
Parallèlement à ces données génétiques, il faut ajouter des apports successifs en psychanalyse, de plusieurs analystes anglophones et francophones, notamment liés aux premières analyses pour enfants et à la notion de psychose infantile (Anna Freud, Mélanie Klein, Donald Winnicott). Ceci renvoie à l'histoire de la psychanalyse et de ses écoles. Il est donc impossible de décrire une position unique de la psychanalyse sur les états autistiques, chaque psychanalyste pouvant avoir divers modèles théoriques. Il est globalement admis par les psychanalystes spécialistes du sujet que l'autisme infantile ne se limite pas à ce qui peut en être théorisé en psychanalyse[4].[réf. nécessaire]
Concernant les causes de l'autisme, la plupart des psychanalystes évoquent l'interaction d'étiologies organiques et psychogénétiques[5].
De plus, pour certains[Qui ?] psychanalystes freudiens, l'autisme se différencie de la psychose infantile par le fait qu'il renvoie à une perturbation encore plus précoce que la psychose infantile ; la psychose étant une problématique de la symbiose (donc à la séparation d'avec l'objet) alors que l'autisme est un état antérieur à l'individualisation d'un self ayant constitué une séparation d'avec les objets, et une relation préalable à l'identification projective : l'identification adhésive[6].
Ce qui est en jeu dans l'autisme profond, c'est l'expression d'une vie psychique, dans la psychose même archaïque, elle s'exprime. Les psychanalystes ont par ailleurs utilisés la dénomination « psychose » dans un double sens, soit pour y inclure l'autisme infantile (ce qui est contesté actuellement) soit pour signifier que la « psychotisation » d'un enfant autiste ouvrait, en réponse à un état pathologique, la possibilité d'un processus thérapeutique avec son propre pronostic ou d'amélioration ou de guérison. Pour ces auteurs, d'un « état » proche du handicap cérébral constitutionnel plus ou moins chronique et figé, l'enfant passait à un « processus psycho-dynamique » tel qu'il est en œuvre dans toutes les psychoses[7][source insuffisante].
Ce qui oppose la vision des psychanalystes impliqués dans le traitement des enfants autistiques et les tenants de l'autisme vu comme un handicap, ça n'est pas l'étiologie mais la possibilité ou non pour certains d'eux d'évoluer dans une direction plus processuelle, c'est-à-dire plus mobile et plus porteuse d'espoir.[non neutre]
La question est de savoir si cette évolution est possible, envisageable, réaliste ou si elle est une illusion source de découragements, pour les parents et soignants qui s'y impliquent, notamment par le biais d'une approche psychothérapeutique[8].[source insuffisante]
Quelques théories psychanalytiques
Exemple de points de vue de différents psychanalystes
- Pour Jacques Lacan, le signifié de la mère n'aurait pas été intégré.
- Michael Fordham (psychologue analytique jungien) a émis l'hypothèse d'un clivage du soi dont une part serait gelée.
- Frances Tustin exprime un "encapsulement auto-généré" comme mécanisme de défense.
- Françoise Dolto parle de souffrance dans les pulsions passives[9].
Toutes ces expressions visent à représenter une défaillance dans la façon dont le psychisme de l'enfant se structure par le rapport à son environnement (environnement parfois appelé symboliquement la mère, le sein, ou l'objet primaire). L'autisme est lié par ces modèles aux toutes premières bases de cette organisation psychique (on parle parfois de forte carence en termes de symbolisation primaire).
« La psychanalyse bien comprise et les hypothèses qu’elle permet de faire sur la psychopathologie de l’autisme n’ont aucune prétention causale. Elles cherchent à élucider les mécanismes qu’utilise un enfant, privé, pour toutes sortes de raisons, en grande partie biologiques, d’une communication normale avec son environnement, afin d’organiser sa représentation du monde[10]. »
Premiers liens, polémiques sur les causes
Avant de trancher sur la fin de sa vie pour une étiologie génétique, le psychiatre Leo Kanner, un des précurseurs de la recherche sur l'autisme et créateur de la notion d'autisme infantile, a d'abord privilégié une origine psycho-affective en évoquant une froideur maternelle susceptible selon lui, d'entraîner des difficultés de contact avec le bébé.
Ce changement de perspective n'a pas un écho médiatique comparable à la popularisation des idées de Bruno Bettelheim, qui s'est davantage effectuée par les médias (émissions de télévision) que par ses livres, ce qui entretient certaines confusions[Lesquelles ?]. La direction de l’École orthogénique en 1947, sous la forme d'un internat où lui seul rencontrait les familles avec l'hypothèse d'une fonction psychotisante du milieu (les situations extrêmes) ; alimente l'idée selon laquelle les parents peuvent être directement responsables de l'apparition des troubles autistiques chez leur enfant. Dans son approche de l'autisme infantile, Bettelheim est beaucoup plus "éducateur" que psychanalyste et son cadre théorique fait intervenir des éléments extérieurs, ce qui n'est pas la piste privilégiée de la psychanalyse qui met en avant le monde fantasmatique, donc intrapsychique.
Le lien à la psychanalyse n'est donc pas évident, y compris pour les psychanalystes. Par exemple, on peut lire « Il importe de remarquer que la conception de B. Bettelheim n’est aucunement d’origine psychanalytique, mais provient de son observation que certains déportés en camp de concentration étaient en retrait autistique[11]. »
Le manque de manque
Cette théorie repose sur l'idée que les communications sociales, et en particulier par l'échange verbal, nécessitent de mettre de côté certains éléments pour être intelligible par l'autre. Pour cela il faut avoir appris à mettre de côté, à présenter de l'incomplet, ce qui est parfois traduit en psychanalyse par « l'apprentissage du manque ».
Le troisième temps pulsionnel oral
Le groupe de recherche et de prévention de l’autisme (P.R.E.A.U.T.) a proposé de relier plus précisément l'établissement du trouble autistique au « troisième temps pulsionnel oral » qui n'aurait pas pu se faire normalement[12].
Cette étape s'inscrit dans l'interprétation théorique selon laquelle dans un premier temps l'enfant cherche à obtenir une satisfaction qui provient de l'extérieur ou de l'autre ; dans un deuxième temps il déplace cette recherche sur son propre corps ; et un troisième temps il se fait « l’objet de satisfaction de l’Autre » (selon Freud[13]), autrement dit il « s’agit d’une apparente passivité dans laquelle quelqu’un se laisse regarder, se laisse manger…dans le jeu du faire semblant » (selon Lacan[14]).
Dans cette « épopée symbolique du nouveau né »[15], l'enfant autiste se distinguerait donc, selon ces conclusions, par le fait qu'il n'entrerait pas dans cet échange symbolique qui consisterait donc à faire semblant pour satisfaire l'autre.
Les traitements d'inspiration psychanalytique de l'autisme
Bruno Bettelheim : un pionnier critiqué puis dépassé
Bruno Bettelheim, un éducateur d'origine autrichienne, formé à la psychanalyse et émigré aux États-Unis, s'est rendu célèbre en proposant de créer, dans un établissement de Chicago, l'École orthogénique, un milieu structuré de manière spécifique pour rétablir le contact de l'enfant avec le monde.
Utilisant une métaphore inspirée par son expérience personnelle des camps de concentration, il a utilisé le concept de "situation extrême" pour décrire le monde tel que l'enfant autiste se le représente, c'est-à-dire comme un univers incompréhensible, sidérant, auquel on ne peut s'adapter qu'en s'enfermant dans les stéréotypies et les rituels. Cette comparaison a été entendue par les parents comme signifiant que les autistes étaient réellement victimes de parents tortionnaires ou de mères glaciales qui avaient désiré la mort de leur enfant. Cette comparaison, vécue comme une mise en cause directe, a été accentué par le régime d'internat préconisé afin que la vie quotidienne de l'enfant puisse être organisée dans un sens thérapeutique. Son école étant un centre de formation pour les éducateurs associé à l'Université, il disposait d'un personnel nombreux et qualifié, auquel il assurait une supervision pour décrypter les symptômes de l'enfant et l'effet de ces symptômes sur les émotions des éducateurs. En effet c'est en se basant sur ces interactions émotionnelles que Bruno Bettelheim ambitionnait de restituer un échange intersubjectif avec l'enfant autiste. Depuis, le régime de l'internat a été généralement abandonné au profit d'institutions plus souples à temps partiel par la plupart des praticiens des traitements institutionnels, qui en articulant des activités et des prises en charge diverses à visée éducative, pédagogique et thérapeutique essaient de restaurer les capacités de communication et de socialisation des enfants. De plus en plus souvent ces institutions s'ouvrent aux parents et établissent un véritable partenariat avec les familles même si, dans quelques lieux, sous prétexte de préserver un domaine spécifique pour l'enfant, les parents sont tenus à l'écart et doivent s'arrêter à l'entrée des hôpitaux de jour, une obligation mal vécue et source de malentendus.[réf. souhaitée]
Approche contemporaine
L'approche actuelle distingue plusieurs degrés d'autisme et avance différentes hypothèses concernant son développement.
Si les psychanalystes admettent aujourd'hui que certaines formes d'autisme peuvent être dues à des causes génétiques et neurologiques, ils restent néanmoins prudents en matière d'étiologie dans la mesure où ces troubles semblent avoir une causalité multifactorielle.
Selon la psychanalyse les troubles autistiques (retrait, stéréotypies…) constitueraient des formes de défenses particulières contre des vécus d'effondrement et des angoisses catastrophiques. Les défenses mises en jeu par les sujets autistes seraient proches de celles mises en jeu dans les psychoses.
La psychanalyse met également l'accent sur les troubles de la relation familiale qu'induisent les difficultés de l'enfant. Le handicap de l'enfant confronte en effet les parents à un deuil difficile, qui peut tendre, comme tout deuil, à leur faire éprouver des sentiments de culpabilité injustifiés et bouleverser profondément leur estime d'eux-mêmes. Contrairement à d'autres approches elle demande aux parents de ne pas laisser ininterrogées les différentes manières dont ils situent leur responsabilité dans les troubles de leur enfant, ceci afin de dépasser des positionnements clivés, précaires ou douloureux.
L'approche psychanalytique, utilisée notamment en institution, est centrée sur le soin de la souffrance psychique. Cette prise en charge n'est pas exclusive d'approches éducatives, dans le cadre d'un programme raisonné et adapté à la situation de chaque enfant.
Contenu d'une prise en charge d'approche psychanalytique
La prise en charge psychanalytique de l'autisme comprend divers ateliers individuels ou collectifs à destination de l'enfant. Ces ateliers sont fondés sur le jeu et la communication plutôt que sur l'éducation à des tâches particulières. L'approche psychanalytique s'avère ainsi partager nombre de points communs avec l'approche développementale[Quoi ?], parfois elle-même d'orientation psychanalytique (cf. Stanley Greenspan[Où ?]).
Les programmes d'orientation psychanalytique[Lesquels ?] mettent en œuvre :
- des temps de jeu interactif avec les enfants
- un atelier conte
- un atelier pataugeoire
- du psychodrame de groupe
- une prise en charge orthophonique avec la méthode PECS
- dans les cas les plus graves, des séances de packing. Il est à noter que cette pratique n'est pas recommandée par la Haute Autorité de Santé, à l'exception des essais thérapeutiques encadrés[16]. En avril 2016, la Secrétaire d'État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, prenant acte des recommandations de l'ONU (CRC), a même demandé son interdiction totale dans tous les établissements pour enfants handicapés.
Des séances de psychothérapie individuelle ou en groupe sont également proposées aux parents, en lien avec l'hypothèse d'un dysfonctionnement de la relation parent-enfant à la suite du retrait relationnel de l'enfant[réf. nécessaire]. Des supervisions d'équipes avec un psychanalyste permettent aux soignants de questionner et analyser leur travail auprès des enfants et des parents. L'approche psychanalytique de l'autisme concerne le soin de l'enfant et de sa famille. Elle ne prétend pas remplacer les approches éducatives avec lesquelles elle s'articule[réf. nécessaire].
En 2018, le psychanalyste lacanien Lucchelli affirme que les préconisations de l’approche psychanalytique lacanienne contemporaine, qui prend appui sur les objets autistiques et les intérêts spécifiques, recoupent celles de Laurent Mottron. Elles partagent en commun de prôner essentiellement un appui sur ce que les uns nomment « les points forts » et les autres « les passions ». Elles convergent encore pour faire de l’autisme une différence, et non une maladie ou un handicap, un variant de la condition humaine pour Mottron, une structure subjective, pour certains psychanalystes. Pour sa part, Laurent Mottron refuse toute association avec la psychanalyse dans la clinique de l'autisme, qu'il considère comme une croyance inutile et dommageable pour les personnes autistes[17].
En France
Un premier rapport officiel en 2012
En France, l'opposition concernant l'autisme entre psychanalystes et partisans d’une approche éducative fondée sur un handicap de nature neurologique existe depuis les années 1980. Dans un rapport datant du 08 mars 2012, la Haute Autorité de Santé estime que la pertinence des approches psychanalytiques n’est pas démontrée: « Nous n'avons pas été en mesure de recommander les approches inspirées de la psychanalyse car il n'y a pas des travaux scientifiques démontrés qui ont été publiés et qu'il n'y a pas de consensus des professionnels et des associations de parents à leur égard ». Elle condamne également la méthode du packing. La Fédération Française Sésame-Autisme se dit déçue par le flou du rapport, estimant que « la bonne méthode était de dire que la psychanalyse n'était pas vraiment utile dans le cas de l'autisme »[18]. Cependant[19], le sociologue Alain Caillé cite le Professeur Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Necker selon lequel « Dans l’autisme, rien n’est validé, tout marche si on y met le paquet. C’est l’intensité de la prise en charge qui compte. » et veut « inciter à réfléchir de manière plus fine que les experts de la Haute Autorité de Santé sur l’efficacité relative des diverses formes de psychothérapie »[20].
Le soin d'inspiration psychanalytique en France
En France les centres de consultation et institutions pour les enfants autistes et psychotiques sont relativement récents[Quand ?] mais surtout relèvent de courants différents de psychanalyse.
- Dans le courant freudien, ce sont des psychanalystes : Serge Lebovici, Philippe Paumelle, et René Diatkine qui ont créé en 1958 l'Association de Santé Mentale du XIIIe arrondissement de Paris, avec en 1961 le premier centre de consultation publique (le Centre Alfred Binet qui propose des thérapies psychanalytiques) puis la création du premier hôpital de jour en France.
- Dans les courants lacaniens (inspirés ou non par Jacques Lacan), en 1969, Maud Mannoni crée l'école de Bonneuil-sur-Marne en s'inspirant des travaux de Jacques Lacan mais aussi des concepteurs de la psychothérapie institutionnelle (Jean Oury, Félix Guattari et François Tosquelles) qui avaient travaillé, mais avec des adultes, à l'Hôpital Saint-Alban et/ou à la clinique de La Borde.
À noter aussi les observations de jeunes sujets autistes faites par Fernand Deligny à partir de 1967 à Graniers (commune de Monoblet), dans les Cévennes. En province, la création du premier hôpital de jour pour enfants (IRP de Bègles) date de 1970, sous l'égide du professeur Blanc, président du CREAI d'Aquitaine, et du Docteur Jacques Loisy. Progressivement d'autres structures sont créées pour les jeunes enfants sur le territoire, mais souvent en nombre insuffisant, au fur et à mesure que la sectorisation psychiatrique, commencée en 1968, se met en place.
Jusque vers le milieu des années 1970, des enfants autistes ont continué d'endurer des conditions de vie dramatiques dans les anciens asiles où certains étaient placés, et où ils mouraient très jeunes de désespoir et d'insuffisance de soins (hospitalisme), d'autres restant cachés au domicile des parents par suite d'une absence de structures adaptées et de l'immense désarroi familial face à des troubles aussi étranges.
Aujourd'hui[Quand ?], l'approche psychanalytique de l'autisme se fait principalement dans trois directions :
- avec l'enfant en institution spécialisée type hôpital de jour autour de la notion de "contenance" (cf. Wilfred Bion[Où ?]) avec de nombreuses techniques verbales et non verbales : ateliers thérapeutiques variés, thérapie individuelle ou groupale, pataugeoire, psychomotricité, orthophonie… pour l'aider à s'ouvrir à une relation subjective[réf. nécessaire], en complément des techniques éducatives et pédagogiques qui ont toute leur place à condition qu'elles soient souples et respectent l'évolution de l'enfant, ce qui nécessite un travail d'équipe coordonné et une "mise en récit du soin" (Jacques Hochmann[Où ?]).
- avec les soignants grâce aux réunions d'équipe et de supervision pour mieux comprendre les mouvements intérieurs très archaïques que peut éveiller en eux la prise en charge d'enfants autistes, et la dimension institutionnelle du soin.
- avec la famille grâce à divers entretiens avec les membres de l'équipe et/ou des intervenants extérieurs pour mieux accompagner leur enfant et pour retrouver un fonctionnement aussi satisfaisant que possible, la présence d'un enfant autiste en son sein étant une épreuve des plus déstabilisantes pour son équilibre.
Les limites psychanalytiques à l'autisme infantile
La psychanalyse n'a pas échappé aux apories[Lesquelles ?] des généralisations, des simplifications. L'objet interne (imago) en psychanalyse est vu faussement[réf. nécessaire] comme tout à fait équivalent à l'« objet réel », c'est-à-dire les parents notamment qui se sont sentis injustement mis en cause.
Mélanie Klein a été la première à traiter un enfant autiste par la psychanalyse: elle prend en charge de 1929 à 1946 un petit garçon nommé Dick. Elle a marqué cette différence entre « objet interne » et « objet réel ». Donald Meltzer et surtout Frances Tustin, en tant qu'élèves directs de Klein, ne se sont pas laissés aller[non neutre] à de tels jugements de valeurs[Lesquels ?].
Ces mises en cause venaient surtout de psychanalystes "hors champs"[style à revoir], Bruno Bettelheim ou Maud Mannoni qui, pour cette dernière, en étaient arrivées à aussi inclure les mères dans les causalités des handicaps mentaux. C'est ce type d'expériences qui a été mis en avant parce qu'elles correspondaient plus à des mouvements d'époque, remise en cause de l'autorité, séquelles de la deuxième guerre, etc[21].
Notes et références
- Jean Bergeret et coll., Abrégé de psychologie pathologique, Paris, Masson, collection Abrégés, 10e édition, 2008, (ISBN 2294701747)
- "Question à Jean Bergeret", in Journal des psychologues, avril 1990, n0 76.
- Autism Genome Project consortium « Functional impact of global rare copy number variation in autism spectrum disorders », Nature, 10 juin 2010, [lire en ligne], DOI:10.1038/nature09146
- Par exemple Jacques Hochmann, étend son Histoire de l'Autisme aux enfants sauvages et aux troubles envahissants du développement (Paris, Odile Jacob, 2009. (ISBN 9782738121530)) ; autre exemple, Marie-Christine Laznik souhaite l'avis de spécialistes d'autres disciplines (notamment les généticiens Interview de Marie-Christine Laznik au sujet de l'autisme, sur un portail web consacré à la psychanalyse)
- Tustin 1970 puis 1981, Mahler 1958
- spp.asso.fr
- Haag 1981
- Coll.: Autisme : états des lieux et horizons, Carnetspsy n° 72, 2002
- Documentaire vidéo Francoise Dotlo, volume 2, Parler vrai (37e minute environ)
- Jacques Hochmann Un phénomène social : l'autisme (lire en ligne)
- Le « non » de Genenviève Haag: Réponse aux mises en cause répétées des abords psychanalytiques des troubles autistiques
- source utilisée
- Freud, Pulsions et destins de pulsions, O.C. Vol XIII, PUF, 1988 (source identique)
- Lacan, Les quatre concept fondamentaux, Paris, Seuil, 1973 (source identique)
- selon les termes du titre du livre de G. Cullere‑Crespin (: L’épopée symbolique du nouveau‑né, Paris, Eres, 2007
- Entre inquiétudes et félicitations : réactions après le rapport sur l'autisme de la Haute autorité de santé Article de www.lemonde.fr, mis à jour le 9 mars 2012
- Laurent Mottron (ill. Pablo Galonnier), L'intervention précoce pour enfants autistes : Nouveaux principes pour soutenir une autre intelligence, Mardaga, , 256 p. (ISBN 978-2-8047-0368-4 et 2-8047-0368-1, lire en ligne), Rech. "Psychanalyse" dans l'ouvrage.
- Autisme : la psychanalyse mise sur la touche par un rapport de la Haute Autorité de santé RFI, publié le 08/03/2012
- et avant même la publication du rapport
- Revue du MAUSS, Autisme et psychanalyse, Alain Caillé, 13 février 2012
- Jacques Hochmann, Histoire de l'Autisme, Ed.: Odile Jacob, 2009. (ISBN 9782738121530)
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Lacan : Le Séminaire, Livre III, Les psychoses (1955-1956), Paris, Le Seuil.
- José Bleger : Symbiose et ambiguïté, PUF, 1967, (ISBN 2130366031).
- Bruno Bettelheim : La Forteresse vide Gallimard, Paris, 1969.
- Michael Fordham : The self and autism, Karnac Books, London, (1976), (ISBN 0433308826)
- Frances Tustin : Autisme et psychose de l'enfant, Le Seuil, Paris, 1977.
- Frances Tustin : Les états autistiques chez l'enfant, Le Seuil, Paris, 1981.
- Françoise Dolto, La Cause des enfants, éd. Robert Laffont, Paris, 1985 (chapitre 3 de la quatrième partie « Guérir les Autistes »), (ISBN 2-221-04285-9)
- Eugène Bleuler : L'invention de l'autisme, "Analytica", 1988, Ed Navarin, Paris.
- Frances Tustin : Le trou noir de la psyché, Le Seuil, Paris, 1989.
- Frances Tustin : Autisme et protection, Le Seuil, Paris, 1992, (ISBN 2020136619).
- Marie Christine Laznik : Vers la parole, Denoël, Paris, 1995.
- Denys Ribas, Roger Perron et coll : Autismes de l'enfance Ed.: PUF, 1997, Monographies de la Revue française de psychanalyse, (ISBN 2130456030).
- Pierre Delion : Séminaire sur l'autisme et la psychose infantile, Erès, 1997.
- Éliane Allouch: Au seuil du figurable, PUF, 1999.
- Margaret Mahler : Psychose infantile - Symbiose et individuation Ed : Payot-Rivages, Coll. : PBP no 30, 2001, (ISBN 2228894575).
- Denys Ribas : Controverses sur l'autisme et témoignages, Ed. : Presses Universitaires de France, 2004, (ISBN 2130543944).
- Donald Meltzer : Explorations dans le monde de l'autisme Ed: Payot, 2004, (ISBN 2228896462) ;
- Anne Alvarez, Susan Reid, Préf. Didier Houzel Mutisme et Personnalité (Les recherches de l'Atelier sur l'Autisme de la Tavistock Clinic), Hublot, 2001, (ISBN 2912186153).
- Robert et Rosine Lefort : La distinction de l'autisme, Le Seuil, Paris, 2003.
- Chantal Lheureux Davidse : L'autisme infantile ou le bruit de la rencontre, L'Harmattan, 2003.
- Bernard Golse, Pierre Delion : Autisme, état des lieux et horizons, 2005 Ed ERES, (ISBN 2749205077).
- Frances Tustin (avec de nombreux textes inédits en français, notamment Le stade autistique primaire de l'enfant, une erreur qui a fait long feu (1994), etc., in Journal de psychanalyse de l'enfant, 2006, n0 38, Ed.: Bayard, (ISBN 2227476087).
- Bernard Touati, Fabien Joly, Marie-Christine Laznik : Langage, voix et parole dans l'autisme, PUF, 2007, (ISBN 2130557120)
- Jean-Louis Bonnat : Autisme et psychose, PUR, 2008.
- Jacques Hochmann, Histoire de l'Autisme Paris, Odile Jacob, 2009. (ISBN 9782738121530)
- Jean-Claude Maleval : L'autiste et sa voix, Le Seuil, 2009
- Jean-Claude Maleval : L'autiste, son double et ses objets, PUR, 2009.
- Martin Joubert : L'enfant autiste et le psychanalyste, Essai sur le contre-transfert dans le traitement des enfants autistes, PUF, 2009.
- G. Berquez : L'autisme infantile - Introduction à une clinique relationnelle selon Kanner, PUF, Paris, 1983. (ISBN 2130379060)
- Henri Rey-Flaud : L´enfant qui s´est arrêté au seuil du langage - Comprendre l´autisme - AUBIER - La psychanalyse prise au mot, 2008.
- Marie-Claude Thomas, Genèses de l'autisme. Freud, Bleuler, Kanner suivi de Leo Kanner: une vie de Klaus-Jürgen Neumärker, Paris, Epel, 2014 (ISBN 978-2354270643)
- Extrait d'ouvrage
- Robert et Rosine Lefort : Marie-Françoise ou l'autisme, Naissance de l'Autre, Le Seuil, Paris, p. 263-382.
- Jacques Lacan : Allocution sur les psychoses de l'enfant, Autres écrits, Ed. du Seuil, Paris, 2001, p. 361-371.
Liens internes
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- Autisme en psychopathologie
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