Bénigne Gagneraux

Bénigne Gagneraux, né à Dijon le et mort à Florence le [1], est un peintre et dessinateur néo-classique français.

Bénigne Gagneraux
Portrait de Gagneraux par lui-même, 1793-1795 (copie du XIXe siècle d'après un original de la Galerie des Offices), musée des Beaux-Arts de Dijon
Naissance
Décès
(à 38 ans)
Florence
Nationalités
Activités
Maître
Lieux de travail
Fratrie
Baptiste Gagneraux (d)
Distinction
Prix de Rome ()

Biographie

Élève de François Devosge à l'école de dessin de Dijon, Bénigne Gagneraux est lauréat du premier prix de Rome de peinture institué par les états de Bourgogne en 1776 avec Marcus Curtus refusant les présents des Samnites[2]. Lors de son séjour à Rome il fait plusieurs copies pour les décors du palais des états de Bourgogne. En 1784, il est remarqué par le roi de Suède Gustave III qui lui achète plusieurs tableaux[2]. Pendant la Révolution française, Gagneraux est toujours à Rome lorsque se déclenchent les émeutes antifrançaises de 1793. Il est blessé et doit se réfugier à Florence, là-même où il se met au service du grand duc de Toscane Ferdinand III[3]. En 1794, il est nommé peintre d'histoire de la Cour de Suède. Il meurt à Florence l'année suivante, défenestré de son domicile, accidentellement ou plus probablement par suicide[3].

Redécouvert dans les années 1970, l'œuvre de Bénigne Gagneraux a été réévalué à partir des travaux de Robert Rosenblum et de l'exposition de David à Delacroix, qui aboutissent à une exposition rétrospective en 1983 à Dijon et Rome. Son Recueil de planches gravées exécutées à Rome d'après l'Antique de 1792, précède les gravures au trait de John Flaxman, et a une influence sur Jean-Auguste Dominique Ingres[4] et sur la secte des Barbus, le mouvement radical néo-classique[5].

Œuvres dans les collections publiques

France

  • Dijon :
    • musée des beaux-arts :
      • Le Triomphe de l'Amour (copie d'après Salimbeni), 1779, huile sur toile, 126 x 92,5 cm ;
      • Vénus priant Neptune d'être favorable à Énée, 1779, huile sur toile, 71 × 93 cm ;
      • L'École d'Athènes (copie d'après Raphaël), 1780, huile sur toile, 202 × 295 cm ;
      • Œdipe aveugle recommandant sa famille aux dieux, vers 1783, dessin peint à l'huile sur papier anciennement marouflée sur toile, 73 × 94,5 cm ;
      • Jeune homme lisant Homère, 1786, huile sur toile, 46 × 38 cm ;
      • La Bataille de Sénef, 1788, huile sur toile, 296 × 357 cm ;
      • Le Génie des arts, 1789, huile sur toile, 109,5 × 83,5 cm ;
      • Le Passage du Rhin par l'armée française sous le commandement du Grand Condé, 1790, huile sur toile, 286 x 359 cm ;
      • L'Amour domptant la Force, 1793, huile sur toile, 38,7 × 50 cm et Turin galerie Sabauda;
      • Soranus et Servilie, 1793, huile sur toile, 84 × 116 cm ;
      • Les Vestales recevant le Palladium des mains de Metellus, 1794, huile sur toile, 88,5 × 119,5 cm ;
      • Bacchanale, 1795, huile sur toile, 74,8 x 98,8 cm ;
      • Chasse au lion, vers 1795, huile sur toile, 89,6 × 112 cm ;
      • Le Festin des dieux champêtres, huile sur toile, 83 x 115,5 cm cm.
    • musée Magnin : Le Cheval et le serpent, 1787, huile sur toile, 61,6 × 73 cm[6].
  • Mâcon, musée des Ursulines : Phaéton effrayé par le signe du lion, 1795, huile sur bois, 40 × 57,5 cm.
  • Montpellier, musée Fabre :
    • Le Nid d’amours, 1793, huile sur toile, 39,3 x 51,2 cm ;
    • La Diseuse de bonne aventure, 1794, huile sur toile, 22 × 20 cm ;
    • Combat de cavaliers, 1795, huile sur toile, 39,7 × 49,2 cm ;
    • Moine lisant, 1795, huile sur toile, 42,5 × 35 cm.
  • Paris, musée du Louvre : Le Baptême de Clorinde par Tancrède, 1789, huile sur toile, 78 × 98 cm.
  • Vizille, Musée de la Révolution française Le Génie des arts, 1789, huile sur toile, 109,5 × 83,5 cm.

Suède

  • Stockholm, Nationalmuseum :
    • Œdipe aveugle recommandant sa famille aux dieux, 1784 ;
    • Le Pape Pie VI visitant avec Gustave III de Suède, la Galerie des Antiques du Vatican, 1785.

Suisse


Dessins

  • Dieu maudissant Caïn après le meurtre d'Abel, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche sur esquisse à la pierre noire sur papier lavé d'ocre, H. 0,557 ; L. 0,442 m[7]. Paris, Beaux-Arts de Paris[8]. L'assemblage abondant en références, Sebastiano del Piombo, Marcantonio Raimondi d'après Raphaël et Michel-Ange, dévoile la familiarité de Gagneraux avec le répertoire de la Renaissance romaine et l'interprétation qu'il en donne. L'expressivité des gestes et des visages accentuent la dramatisation et contrastent avec l'immensité désertique du paysage.

Exposition

Notes et références

  1. Journal des savants, Paris, Imprimerie royale, (présentation en ligne)
  2. De David à Delacroix 1974, p. 419
  3. De David à Delacroix 1974, p. 420
  4. (en) Robert Rosenblum, Transformations in Late Eighteenth Century Art, p. 179.
  5. (it) Sylvain Laveissière, Bénigne Gagneraux (1756-1795), un pittore francese nella Roma di Pio VI, p. 53.
  6. « Le Cheval et le serpent », notice no 50110000717, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. « Dieu maudissant Caïn après le meurtre d'Abel, Bénigne Gagneraux, sur Cat'zArts »
  8. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.90-91, Cat. 27

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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