Bassemberg
Bassemberg est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Bassemberg | |
Une partie de Bassemberg vue depuis les hauteurs. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Sélestat-Erstein |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de Villé (siège) |
Maire Mandat |
Bassem Braiki 2020-2026 |
Code postal | 67220 |
Code commune | 67022 |
Démographie | |
Gentilé | Bassembergeois [1] |
Population municipale |
233 hab. (2019 ) |
Densité | 131 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 20′ 07″ nord, 7° 17′ 03″ est |
Altitude | Min. 275 m Max. 616 m |
Superficie | 1,78 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Villé (banlieue) |
Aire d'attraction | Sélestat (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Mutzig |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Bassemberg se trouve à moins de deux kilomètres au sud-ouest de Villé et forme la première commune en remontant la vallée du Giessen d'Urbeis. La superficie s'étend sur 178 ha et se décompose en deux secteurs bien distincts séparés par la vallée du Giessen.
- Au nord, le versant méridional de la Honel dont l'altitude, de 475 m au Scheibenberg croît vers l'ouest jusqu'à 615 mètres. Ses pentes escarpées sont couverts de forêts autrefois cultivées.
- Au sud-ouest, le ban communal empiète légèrement sur la rive droite du Giessen en direction des autres villages du Comte-Ban (secteur ferme Eichmatt). Les pentes régulières et peu abruptes s'élèvent entre 280 et 330 mètres d'altitude et sont propices à l'agriculture.
Le village se trouve à 280 mètres d'altitude, au pied du coteau de la Honel. Sa situation proche du Giessen ne la protège pas des crues de la rivière.
Géologie
Le territoire communal repose sur le bassin houiller de la vallée de Villé[2].
Cours d'eau
- Giessen.
Toponymie
Bassenberg en 1361, Bassemberg au XVIIIe siècle. Le nom du village provient peut-être d'un vieux nom germanique, « Badubald » (le courageux). D'autres interprétations peuvent s'appliquer : « der basse », le sanglier, en l'occurrence la montagne des sangliers.
Urbanisme
Typologie
Bassemberg est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Villé, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[6] et 2 898 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[7],[8].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sélestat dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 37 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (52,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,8 %), zones agricoles hétérogènes (36,3 %), zones urbanisées (10,8 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Histoire
Un village appartenant à Frédéric de Cuntzmann de Hattstatt
Le village a sans doute été construit au Moyen Âge sur l'antique route reliant Villé à Saint-Dié. La localité est citée la première fois en 1361 alors qu'elle est aux mains de Frédéric de Cuntzmann de Hattstatt une puissante famille noble alsacienne. Le village s'est sans doute formé autour d'un moulin et d'un pont sur la Scheer d'Urbeis. Un relevé de 1453 y mentionne une forêt, sans faire état de vastes prairies aux alentours qui serviront de prétextes au fil des siècles et de nombreux procès avec les villages voisins de Lalaye, Charbes, Fouchy et Villé.
Un règlement
Bassemberg après la fin des conflits qui dévastent la région (Armagnacs, guerre des Rustauds, guerre des Suédois) se dote d'un règlement comportant pas moins que 29 articles. Il s'agit ici en l'occurrence d'un véritable règlement de police rurale qui précise les droits afférents à la forêt, les vignes, le pâtre, les chevaux, les bêtes à corne, porcs, les poules, oies, et même les chiens. Il y est précisé que "tout particulier, marié ou non, qui voudra tenir ménage, devra, comme bon bourgeois, se soumettre à des obligations légales, sinon il devra quitter le village".
Une communauté israélite
Bassemberg abrite dès le XIXe siècle une petite communauté d'israélites, encore inexistante lors du dénombrement de 1784, mais forte de 21 personnes vers 1850. Une synagogue est créée en 1832. Par la suite la petite communauté juive s'établit à Villé.
La guerre 1914-1918
La guerre de 1914-1918 transforme la vie du village qui se trouve sur le tracé de la Londonbahn[13] qui fonctionne de juin 1917 jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918. il existe alors à Bassemberg une gare et un bâtiment qui sert de dépôt pour recevoir les armes et le matériel pour être acheminés sur la ligne du front. Le 24 novembre 1918, un enfant de Bassemberg, Emile Waechter, 9 ans est victime d'un accident mortel sur la voie en s'amusant sur un wagonnet avec des camarades de jeu. Au cours de la Première Guerre mondiale le village a perdu 13 habitants.
Seconde Guerre mondiale
Le village perd au cours de la Seconde Guerre mondiale 12 de ses habitants.
Héraldique
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Les armes de Bassemberg se blasonnent ainsi :
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Agriculture
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[18].
En 2019, la commune comptait 233 habitants[Note 3], en diminution de 10,04 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
Église Saint-Quirin
L'église a sans doute été construite autour d'une ancienne chapelle édifiée au XVIe ou au XVIIe siècle. Reconstruite en 1751, elle est agrandie en 1867 lorsque le village connaît une expansion démographique. Bassemberg avait jadis un pèlerinage local comme il en existait un peu partout en Alsace. Les malades atteints de rhumatismes venaient implorer le secours auprès de saint Quirin. Les pèlerins qui venaient essentiellement du Val de Villé, n'avaient pas les moyens de se rendre au village de Saint-Quirin en Moselle où la tête du saint reposait dans un reliquaire. À l'image de la taille du village, Bassemberg ne possède qu'une modeste église dédiée à saint Quirin, martyr romain. Un tableau de 2 m x 3 m placé à droite dans la nef, rappelle le baptême de ce tribun romain converti avec sa fille Balbina par le pape Alexandre Ier (105-117). Tout d'abord martyrisé sur un gril, on lui coupa successivement main, pied et langue pour finalement le décapiter. L'église est éclairée par des vitraux sortis des ateliers Ott Frères de Strasbourg. Dans leurs médaillons centraux, on relève dans le chœur l'Immaculée Conception et saint Joseph, dans la nef sainte Anne, sainte Odile, sainte Madeleine à gauche, saint Antoine, saint Arbogast et saint Florent à droite. Deux piliers en bois soutiennent une tribune où un premier orgue est installé en 1897. Qualifié en 1928 de « vieil instrument sans valeur », il est enlevé en 1958 par Schwenkedel et remplacé par un harmonium, puis par un orgue électronique.
Ancienne synagogue
Située 6 rue Principale, cette ancienne synagogue a abrité le premier lieu de culte de la petite communauté juive du val de Villé. D’abord situé à Bassemberg, la synagogue est transférée à Villé au XIXe siècle pour des raisons essentiellement commerciales. Vendue à des particuliers depuis de nombreuses années, elle est détruite par un incendie en octobre 2011[21].
Petits monuments
Calvaires
Bassemberg possède neuf croix encore en parfait état dont cinq remontent au XVIIIe siècle. La croix de l'ancien cimetière est la mieux conservée. Déplacée par la commune pour être mise en valeur, elle est bien protégée par le mur gouttereau est de l'église. Une jolie niche finement taillée décore le fût où figure l'inscription: Meint Testament Soll Sein Am/End Jesus Maria und Joseph Amen (Mon testament à ma fin devra être Jésus, Marie et Joseph. Amen). En bas, sur le piédestal est gravé le millésime 1737. Le calvaire est entouré des noms des victimes des deux guerres mondiales.
Une autre croix de 1737 se dresse sur la limite communale entre Bassemberg et Breitenau, située près d'un réservoir d'eau. Elle souffre malheureusement de salissures dues à deux sapins. C'est une croix-bornes, les lettres B.B. (Bassemberg/Breitenau) sont gravées dans le fût de part et d'autre d'un motif floral. Au pied se trouve une borne dont les armoiries ont été endommagées par le temps et peut-être par des Révolutionnaires. Le blason des Rathsamhausen Zum Stein, un moment propriétaire de la seigneurie de Villé et celui du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg, propriétaire du Comte-Ban, donc de Breitenau s'y dessine. Une autre borne du même type se profile un peu plus loin sur le chemin.
Pierre-Bornes
La partie méridionale de l'ancienne forêt de l'abbaye de Honcourt bordée par des bornes de 1757 sert de frontière aux communes de Bassemberg et de Saint-Martin. C'est en parcourant la limite entre Villé et Bassemberg que l'on rencontre quatre bornes de 1769 avec l'emblème de Villé.
Banc du Second Empire
À la sortie de Bassemberg, en direction de Fouchy, on remarque sur le côté gauche de la CD 39 un banc en bon état du Second Empire. Il fait partie des cinq bancs de 1854 conservés dans le Val de Villé. Ils ont été érigés en l'honneur de l'impératrice Eugénie de Montijo.
Architecture
Bassemberg s'est développée le long de la route reliant Villé à Lalaye. L'agglomération épouse la forme d'un village-rue en S étiré. L'habitat a tenu compte de la présence de la rivière. Les bâtiments situés dans la zone inondable ont placé leur cave de plain-pied avec le niveau du sol. Le logis se trouve donc au premier étage. Les maisons ont adopté la disposition de fermes de type vosgien. Les constructions généralement parallèles à la rue, présentent successivement, en partant du mur-pignon avant, l'entrée cintrée du cellier, la porte d'accès au logis, la porte cintrée de la grange, la porte de l'étable. Quelques bâtiments remontent au XVIIIe siècle, ce sont en majorité des édifices de taille modeste. Souvent à cause du manque de place, ils ont été accolés par groupe de deux ou de trois.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Société d'histoire et Communauté de Communes du canton de Villé : Le val de Villé, un pays, des hommes, une histoire, 1995, 482 pages.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
- Auguste Daubrée, Description géologique et minéralogique du département du Bas-Rhin, (lire en ligne), p. 60-79.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Villé », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Sélestat », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Chemin de fer militaire allemand qui reliait la gare de Villé au front alors fixé sur la crête des Vosges (Chaume de Lusse).
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- [PDF] « Liste des maires du Bas-Rhin au 1er avril 2008 », sur http://www.bas-rhin.pref.gouv.fr, (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- L’ancienne synagogue devenue une habitation détruite par un incendie, sur le site dna.fr
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