Bataille de Vicence

La bataille de Vicence, parfois aussi appelée bataille de Schio, bataille de La Motta ou bataille de Creazzo, qui opposa le la République de Venise et l'Espagne, est un épisode décisif de la guerre de la Ligue de Cambrai.

Bataille de Vicence
Informations générales
Date
Lieu Schio, au nord-ouest de Vicence (Italie)
Casus belli Ligue de Cambrai décrétée par le pape
Issue victoire décisive de l'Espagne
Changements territoriaux Florence
Belligérants
 Monarchie espagnole République de Venise
Commandants
Prospero Colonna[1]
Raimond de Cardona
Bartolomeo d'Alviano
Forces en présence
env. 1 000 cavaliers[2],
7 000 fantassins
env. 3 000 cavaliers[3],
10 000 fantassins,
24 canons
Pertes
2 400 cavaliers, 4 000 fantassins morts, blessés
ou prisonniers

Quatrième guerre d'Italie

Batailles

Coordonnées 45° 43′ nord, 11° 22′ est

L'armée vénitienne menée par Bartolomeo d'Alviano, qui tentait de s'opposer au repli des troupes espagnoles de Raimond de Cardona hors de Vénétie, fut défaite et anéantie.

Contexte

Le général vénitien, Bartolomeo d'Alviano, se trouvant privé de l'appui des Français, se repliait en Vénétie, poursuivi de près par l'armée espagnole de Raimond de Cardona[4] ; mais les Espagnols piétinant devant Padoue, ils poursuivirent leur invasion du territoire vénitien jusqu’à se trouver en septembre face à Venise elle-même[4]. Le vice-roi de Naples, Ramón de Cardona, tenta de bombarder la cité, sans succès ; dépourvu d'embarcations pour franchir la lagune, il se retourna vers la Lombardie[4]. D'Alviano, ayant entre-temps reçu le renfort de centaines de soldats et de volontaires de l'aristocratie vénitienne, ainsi que de l'artillerie et des munitions, prit alors l'initiative et attaqua l'armée espagnole avec la ferme intention de lui couper toute retraite hors de Vénétie[5].

Fernand d'Ávalos, marquis de Pescaire, commandait l’infanterie espagnole.

Le combat

Portrait présumé de Bartolomeo d'Alviano par Giovanni Bellini.

L'armée vénitienne commandée par Bartolomeo d'Alviano, rattrapa finalement l'armée de Cardona à Vicence, ville du Nord-Est de l'Italie, le . L'infanterie espagnole et allemande, comptant environ 7 000 hommes, commandée par Fernando de Ávalos et Georg von Frundsberg, était fortement retranchée et prête au combat : elle chargea l'armée vénitienne, faisant plus de 4 500 morts ou blessés dans les rangs ennemis[5],[6] et provoquant leur déroute[4].

Pour autant, les forces des deux camps continuèrent leurs escarmouches aux confins nord-est de l'Italie (l'actuelle Frioul-Vénétie Julienne) pendant l'hiver 1513-1514[5].

Conséquences

Malgré les défaites décisives qu'elle venait d'infliger aux Vénitiens, la Sainte Ligue fut incapable d'exploiter ces victoires[5]. La mort du roi de France, Louis XII, le , porta François Ier au trône. Ce jeune monarque, ayant pris le titre de duc de Milan lors de son couronnement, réclama d'emblée ses possessions d'Italie. Alors un corps expéditionnaire de Suisses et de gardes pontificaux marcha depuis Milan vers le nord pour lui fermer le passage des cols alpins ; mais les Français empruntèrent le col de Larche[7] et leur avant-garde surprit ainsi la cavalerie milanaise à Villefranche, faisant prisonnier Prospero Colonna[6], tandis que le gros de l'armée française infligeait aux Suisses une défaite mémorable à Marignan le [8].

Le condottiere au service de la République de Venise, Scipione Ugoni, perd la vit lors de la bataille.

Notes et références

  1. Cf. ce site, sur la "Bataille de Creazzo"
  2. dont 150 chevaliers allemands, sans compter la cavalerie légère.
  3. dont 1 000 estradiots et 500 cavaliers légers
  4. Norwich p. 428–429
  5. Norwich p. 429
  6. D'après Frederick L. Taylor, The Art of War in Italy 1494–1529, Cambridge University Press, (réimpr. Westport: Greenwood Press, 1973) (ISBN 0-8371-5025-6).
  7. Norwich p. 430
  8. Norwich p. 431

Bibliographie

  • (en) John Julius Norwich, A history of Venice, New York, Knopf Distributed by Random House, , 673 p. (ISBN 978-0-679-72197-0).
  • (en) Henry Arthur Francis Kamen, Spain's road to empire: the making of a world power, 1492-1763, Londres, Angleterre, Penguin, , 608 p. (ISBN 978-0-140-28528-4 et 978-0-060-19476-5).
  • (en) F. L. Taylor, The art of war in Italy, 1494-1529, Westport, Conn, Greenwood Press, coll. « Prince consort prize essay » (no 1920), , 228 p. (ISBN 978-0-837-15025-3).
  • (en) Viscount Montgomery of Alamein, A history of warfare, New York, Morrow, , 584 p. (ISBN 978-0-688-01645-6).
  • (en) Francesco Guicciardini, The history of Italy, Princeton, N.J, Princeton University Press, (ISBN 978-0-691-05417-9 et 978-0-691-00800-4, lire en ligne).
  • (en) Michael Mallett et Christine Shaw, The Italian Wars, 1494-1559: war, state and society in early modern Europe, Londres, Routledge, coll. « Modern wars in perspective », , 368 p. (ISBN 978-1-138-13244-3).
  • Reinhard Baumann, Georg von Frundsberg. Munich, Süddeutscher Verlag (1984) (ISBN 3-7991-6236-4).

Voir aussi

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