Berat

Berat est une municipalité et une commune située au centre-sud de l'Albanie, au sud de Tirana Elle est le chef-lieu de l'ancien district de Berat et de la préfecture de Berat.

Pour les articles homonymes, voir Bérat.

Berat

Héraldique
Administration
Pays Albanie
District Berat
Région Berat
Maire Petrit Sinaj
Code postal 5001 — 5006
Démographie
Population 60 031 hab. (2011)
Densité 158 hab./km2
Géographie
Coordonnées 40° 42′ 24″ nord, 19° 57′ 08″ est
Altitude 58 m
Superficie 37 998 ha = 379,98 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Albanie
Berat

    Géographie

    La ville de Berat est situé à environ 50 km de la côte de la mer Adriatique et à une altitude de 58 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un environnement vallonné, sur les rives de la rivière Osum, longue de 161 kilomètres, qui la traverse. Gorica, le quartier chrétien, est situé sur sa rive gauche, tandis qu’on trouve sur la rive droite Mangalem, le quartier musulman, et la Kala, une forteresse sur les hauteurs de la colline Kalaja.

    Au centre de la ville se dresse une ancienne forteresse au sommet d'un pic pointu à une altitude de 187 mètres au-dessus du niveau de la mer.

    Le climat de la ville est méditerranéen et les précipitations annuelles atteignent 928 mm en moyenne alors que les températures minimales et maximales moyennes oscillent entre 7°C et 30°C.

    En 2006, la population de la ville se compose d'environ 65 500 habitants : des chrétiens orthodoxes et des musulmans. Au recensement de 2011, le nombre d'habitants s'élève à 32 606 pour l'ancienne municipalités et à 60 031 pour la nouvelle municipalité composée de la fusion des anciennes communautés de Berat, Otllak, Roshnik , Sinje et Velabisht[1].

    Histoire

    Berrat fondée, il y a plus de 2 500 ans, est connue sous le nom de la « ville aux mille fenêtres »[2]. Elle l'est également pour être une des plus vieilles d'Albanie[réf. nécessaire] qui existe depuis au moins le VIe siècle av. J.-C., comme forteresse des tribus dassarètes d'Illyrie entre les vieilles frontières d'Illyrie et Épire.

    Au cours de la période romaine et byzantine début, la ville était connue sous le nom Pulcheriopolis.

    Durant la période médiévale, la ville devient une partie de la frontière instable de l'Empire byzantin après la chute de l'Empire romain d' Occident et, avec une grande partie du reste de la péninsule balkanique, elle souffre d'invasions répétées de Slaves. Au IXe siècle, la ville prend donc le nom slave de Bel[i]grad (Ville blanche), Belegrada (Βελέγραδα) en grec.

    Au Xe siècle, la ville devient l'une des plus importantes de la Bulgarie d'alors. Commence une période où la ville passe de mains en mains, entre les Bulgares, les Byzantins, les Napolitains, les Albanais ou les Ottomans.

    Le siège de Berat par les troupes du roi de Sicile, Charles d'Anjou, en 1280-1281 a marqué la résistance de l'empire byzantin.

    Le château, localement appelé le Kala, est construit en majeure partie au XIIIe siècle, bien que ses origines remontent au IVe siècle av. J.-C. ; le quartier de la citadelle compte de nombreuses églises byzantines, dont plusieurs du XIIIe siècle[3].

    En 1335, les Albanais d'Épire envahissent la région de Berat alors que vers 1345, la ville passe à l'empire serbe[4].

    La ville est conquise en 1417 par l'Empire ottoman et la population se convertit à l'islam ; des mosquées sont édifiées. Belegrada voit également son nom changé en Berat sous la domination ottomane. Tout d' abord, la population de Berat diminue et son développement s'arrête ; cependant, à partir du XVIe siècle, la construction de renforcements des fortifications édifiées pendant les croisades et le développement de l'artisanat, particulièrement la sculpture sur bois, la ville se remet à prospérer[5].

    Durant la premise partie du XVIe siècle, Berat reste une ville chrétienne où l'on ne trouve encore aucune maison musulmane. Entre 1506 et 1583, l'ancienne et petite communauté juive de la ville s'accroît de dix-sept maisons[6] composées de juifs expulsés de la péninsule Ibérique et fuyant l'Inquisition. Entre 1519 et 1520, vingt-cinq familles vivent à Berat[7].

    Certaines sources affirment que le faux messie Sabbatai Zevi serait inhumé à Berat, ce qui explique l’implantation d’une communauté Dönme à Berat au XVIIe siècle. La ville est restée un lieu de pèlerinage des fidèles de Zevi jusqu’au XXe siècle. La tombe supposée du mystique se trouve dans la mosquée du Sultan de Berat[8],[9], alors que d'autres chercheurs la situent à Dulcigno, dans l'actuel Monténégro[10].

    Berat en 1830

    Au XVIIe siècle, Berat est la plus grande ville d'Albanie et un important centre économique. Elle abrite alors 500 maisons réparties dans trente quartiers, et cinq madrassas.

    En 1851, a lieu un tremblement de terre qui détruit la majorité des parties supérieures des anciennes maisons en bois construites au cours du XVIIe siècle. Elles sont reconstruites de façon traditionnelle.

    En 1903, la population de Berat se soulève et appelle à abaisser les impôts trop élevés et à pouvoir occuper des postes administratifs à la place des Ottomans qui en ont le monopole[11].

    Durant la Seconde Guerre mondiale et après le contrôle de l'Albanie par les Allemands, « presque tous les Juifs vivant dans les frontières albanaises pendant l'occupation allemande... ont été sauvés », protégés par leurs voisins qui figurent au mémorial des Justes parmi les nations de Yad Vashem en Israël[8]. Cet épisode porte le témoignage de la coexistence des différentes communautés religieuses et culturelles au fil des siècles[3].

    La ville actuelle notamment la vieille ville fortifiée remplie d'églises et de mosquées contenant des peintures murales et des fresques, dont une mosquée du XVIIIe siècle ainsi que deux églises de la même époque, un bazar et un musée ethnographique[3],[12].

    Se trouve également à Berat le seul musée juif d’Albanie : le Musée Solomoni est créé en 2018 par Simon Vrusho, un historien collectionneur qui y a exposé avant de mourir, des centaines de documents, photographies et artefacts retraçant 2 000 ans d’histoire juive en Albanie[8],[9].

    La vieille ville de Berat a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en [3].

    Jolie petite ruelle typique de Berat

    Architecture et lieux réputés

    Citadelle de Berat

    La juxtaposition des lieux de prières catholiques, orthodoxes et musulmans témoigne de la capacité à cohabiter des différentes communautés. En marchant dans les petites ruelles dont les pavés clairs serpentent entre de très vieux murs, on peut ainsi passer de l’église Saint-Théodore à la cathédrale de la Dormition, puis à la mosquée Rouge.

    Perchée sur les flancs de la montagne, la Citadelle attire le regard. Ses maisons blanches, ses murs épais, et le château qui le surplombe transportent le voyageur dans une autre époque. Toujours habitée, la place forte a été détruite et reconstruite plusieurs fois depuis le IIe siècle avant notre ère, mais on y voit encore de nombreux édifices médiévaux : des églises, des mosquées, les murailles crénelées, les réservoirs d’eau enterrés...

    La vieille ville a été inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en juillet 2008 et les maisons traditionnelles, les monuments et le château ont été réunis dans une aire nommée « Musée de la Ville ».

    Sport

    Le club de football représentant la ville de Berat est le Klubi Sportiv Tomori Berat.

    Activités Touristiques

    • Randonnée jusqu'au sommet de la Citadelle
    • Dégustation de vins locaux
    • Déjeuner traditionnel à l'Hotel Klea

    Galerie

    Personnalités liées à la ville

    Référence[13],[14]

    1. Confédération suisse, Institut of Statistics, Population and Housing Censés 2011, Recensement de la population, Albanie, publication 2013. Lire en ligne
    2. Laure Cambau, « Albanie : voyage sur le Mont Tomori, la « montagne magique » des Bektâchi », Le Courrier des Balkans,
    3. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Centres historiques de Berat et de Gjirokastra », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
    4. (en) Donald M. Nicol, The Despotate of Epiros 1267-1479 : A Contribution to the History of Greece in the Middle Ages, Cambridge University Press, , 297 p. (ISBN 978-0-521-26190-6, lire en ligne), p. 128
    5. Information de la ligue albanaise du site du Canada. Lire en ligne
    6. (en) Oliver Jens Schmitt, Religion und Kultur im albanischsprachigen Südosteuropa, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, , 260 p. (ISBN 978-3-631-60295-9, lire en ligne), p. 36
    7. A dictionary of Albanian religion, mythology and folk culture by Robert Elsie Edition illustrated Publisher C. Hurst & Co. Publishers, 2001 (ISBN 1-85065-570-7),page 141
    8. (en-US) Sally Mairs et Briseida Mema, « In Albania, a unique Jewish history museum on the brink », sur www.timesofisrael.com, (consulté le )
    9. « Berat - patrimoine juif, histoire juive, synagogues, musées, quartiers et sites juifs », sur JGuide Europe (consulté le )
    10. Paul B. Fenton, « La Tombe du Messie d’Ismaël », Pe'amim 25, 1985, p. 13-35.
    11. Miranda Vickers: Shqiptarët – Një histori moderne. Bota Shqiptare, 2008, (ISBN 978-99956-11-68-2), 2.6 Dobësimi i vazhdueshëm i pushtetit të Portës, S. 82 (anglais : The Albanians - A Modern History. Übersetzt von Xhevdet Shehu).
    12. (en) H. T. Norris et Harry Thirlwall Norris, Islam in the Balkans : Religion and Society Between Europe and the Arab World, Hurst, , 304 p. (ISBN 978-1-85065-167-3, lire en ligne), p. 56
    13. « Guide de Voyage de l' Albanie - Berat | Le Voyage Autrement », sur www.le-voyage-autrement.com
    14. « HOTEL KLEA BERAT », sur hotel-klea.berat.hotels-al.com

    Voir aussi

    • Portail du patrimoine mondial
    • Portail de l’Albanie
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