Slaves

Les Slaves sont un groupe ethno-linguistique indo-européen, qui parle les différentes langues slaves du groupe linguistique balto-slave, plus large. Ils sont originaires d’Europe orientale et s’étendent de l’Europe centrale, orientale et méridionale, au nord et à l'est jusqu'au nord-est de l'Europe, en Asie du Nord (Sibérie) et en Asie centrale (notamment le Kazakhstan et le Turkménistan), ainsi qu’historiquement en Europe occidentale (particulièrement en Allemagne de l’Est) et en Asie occidentale (y compris l’Anatolie). À partir du début du VIe siècle, ils s’étendent pour habiter la plupart des pays d’Europe centrale, orientale et du sud-est. En raison de l'immigration, il existe aujourd'hui une importante diaspora slave en Amérique du Nord, notamment aux États-Unis et au Canada[1].

Pour les articles homonymes, voir Slave.

Les langues slaves en Europe aujourd'hui
Les pays à majorité slave (vert foncé) et à minorités slaves (plus de 10 % : vert clair).

Les Slaves sont le plus grand groupe ethnolinguistique en Europe[2],[3]. Les Slaves d'aujourd'hui sont classés en Slaves orientaux (principalement Biélorusses, Russes, Ruthènes et Ukrainiens), Slaves occidentaux (principalement Tchèques, Cachoubes, Moraves, Polonais, Silésiens, Slovaques et Sorabes) et Slaves du sud (principalement, Bosniaques, Bulgares, Croates, Gorans, Macédoniens, Monténégrins, Serbes et Slovènes)[4],[5].

Les Slaves peuvent être groupés par religion. La majorité d'entre eux pratique le christianisme orthodoxe. Les Slaves orthodoxes comprennent les Biélorusses, les Bulgares, les Macédoniens, les Monténégrins, les Russes, les Rusyns, les Serbes et les Ukrainiens, et sont définis par les coutumes orthodoxes et l'écriture cyrillique, ainsi que par leur lien culturel avec l'Empire byzantin (Monténégrins et Serbes utilisent également l'écriture latine, en termes égaux). La deuxième religion chrétienne la plus répandue est le catholicisme romain. Les Slaves catholiques comprennent les Croates, les Tchèques, les Cachoubes, les Moraves, les Polonais, les Silésiens, les Slovaques, les Slovènes et les Sorabes, et sont définis par leur influence et leur héritage latins et leur lien avec l'Europe occidentale. Il existe également d'importantes minorités protestantes et luthériennes, en particulier parmi les Slaves occidentaux, tels que les hussites historiques de Bohême (tchèque).

La deuxième religion en importance parmi les Slaves, après le christianisme, est l'islam. Les Slaves musulmans comprennent les Bosniaques, les Pomaks (musulmans bulgares), les Gorani, les Torbèches (musulmans macédoniens) et d'autres musulmans de l'ex-Yougoslavie. Les nations slaves modernes et les groupes ethniques sont très divers sur les plans génétique et culturel, et leurs relations – même au sein de groupes individuels – vont de la solidarité ethnique à l'hostilité mutuelle.

Langues balto-slaves à l'Âge du Bronze.

Groupes linguistiques

Les trois principaux groupes linguistiques slaves sont :

Distribution géographique des langues slaves.

Du point de vue linguistique, certaines langues slaves sont assez proches, mais cela ne veut pas dire que l'intercompréhension soit facile. On distingue[7],[8] :

La Slavie

Carte du monde slave

Slavie, en langues Slaves Slavija (pour l'orthographe bosniaque, croate, macédonienne, serbe, bulgare et slovène) ou Slavia (pour les Slaves orientaux, slovaques et tchèques), est un néologisme général pour désigner le « monde slave ».

Il a été utilisé dans le nom de la Yougoslavie (Jugoslavija dans les langues slaves, en cyrillique Југославија, signifiant « pays des Slaves du Sud », en serbo-croate).

Le néologisme Slavia peut aussi dénommer :

Il entre par ailleurs dans la dénomination de différents clubs de sport de plusieurs pays, slaves ou non-slaves.

  • SK Slavia Prague, deux clubs de football tchèques (masculin et féminin) ;
  • BC Slavia Prague, basket-ball ;
  • DHC Slavia Prague, handball féminin ;
  • HC Slavia Prague, hockey sur glace ;
  • RC Slavia Prague, rugby ;
  • FK Slavia Orlová-Lutyně, club de football tchèque ;
  • Slavia Louňovice, club de football tchèque ;
  • HK Slávia Partizánske, club de handball féminin slovaque ;
  • FC Slavia Mozyr, club de football biélorusse ;
  • Stade Slavia de Sofia, Bulgarie ;
  • PFC Slavia Sofia, football ;
  • BC Slavia Sofia, basket-ball ;
  • HC Slavia Sofia, hockey sur glace ;
  • Slavia Melbourne, club australien de football.

Génétique

Les Slaves possèdent sur le chromosome Y en majorité l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, sauf les Slaves du Sud, à savoir les Serbes portent 41,89% de haplogroupe I I2-P37[9], les Croates et les Bosniaques qui portent en majorité l'haplogroupe I I2-P37, avec une pointe de 70 % des habitants de l'Herzégovine (peuplée de Croates, Serbes et Bosniaques), tout en ayant entre 20 et 30 % de membres portant l'haplogroupe R1a (Y-ADN) R1a-M458, 25 % pour les Serbes[10] - si tant est, du moins, que l'on puisse généraliser et assimiler ainsi culture et biologie.

Étymologie

Trois hypothèses sont généralement retenues pour expliquer le mot « slave », bien qu'il en existe d'autres :

  • la plus évidente et la plus simple consiste à rattacher le nom au vieux-slave slava, avec le sens de « renommée », « gloire ». Autrement dit, les Slaves se seraient eux-mêmes qualifiés de « glorieux » (comme les Celtes, le mot kelt ayant le sens de « noble ») ;
  • une autre hypothèse part du vieux-slave slovo mot », « parole »), les Slaves se définissant entre eux comme ceux qui savent parler, dont le langage est compréhensible : cette hypothèse s’appuie notamment sur le fait que dans les langues slaves le terme désignant un Allemand est dérivé d’un adjectif signifiant « non-parlant » : en ukrainien, en polonais, en bosniaque, en bulgare, en croate, en serbe et en tchèque, les mots nijem, niemy, němý, nemtsi signifient « muet », et Nijemci, Niemiec, Němec signifient « Allemand ».
  • l’hypothèse protochroniste prétend que Slava serait le nom originel du fleuve Dniepr autour duquel les premières traces des Slaves en Europe sont accréditées.

Le nom de « Slaves » apparaît dans les chroniques au Ve siècle lorsque les Byzantins, et plus tard les Occidentaux, commencèrent à entrer en relation directe avec eux. Lorsque pour la première fois, au Ier siècle de notre ère, Pline l'Ancien et Tacite parlent des Veneti (→ Vénètes), « voisins orientaux des Germains », il est très probable qu'ils se réfèrent aux Slaves. On suppose que le nom de « Vénètes » est une forme latine du nom de « Wendes » que leur donnaient les Germains[11]. Au IIe siècle, Claude Ptolémée, énumérant les peuples d’Europe centrale et orientale, cite le nom de suovenoi proche du grec sklavenoi plus tardif ; il s'agit très probablement de la première mention de la racine du mot « slave ».

Selon l’historien byzantin Procope de Césarée, chaque année à partir du début du règne de l’empereur Justinien, les Slaves attaquèrent l’Empire romain d'Orient, prenant de nombreux captifs et transformant les plaines des Balkans en « désert scythe ». Les chroniqueurs grecs présentent les Slaves comme ceux « qui ne peuvent pas être réduits en esclavage ni subjugués dans leur propre pays ». Dans l'Empire byzantin, les Grecs du Moyen Âge désignaient les Slaves par le mot sklavènes (σϰλαϐένοι) et les esclaves par le terme ergastes (εργάστοι). Le mot grec médiéval skylevô (σκυλεύω) signifiait « piller » ou « prendre du butin »[12]. Ce n’est que trois siècles plus tard que le mot « slaves » sera, en Occident et non dans le monde byzantin, à l’origine du mot « esclaves », lorsque les armées franques en capturèrent beaucoup pour les vendre, entre autres, aux Arabes d'Espagne qui les appelèrent Saqāliba.

Toujours est-il que le mot « slave » est à l’origine de la Slavonie, de la Yougoslavie, de la Slovaquie et de la Slovénie. C’est également lui qui a donné le français « esclave » (latin médiéval slavus, sclavus), de nombreux Slaves des pays actuellement allemand, tchèque et polonais ayant été réduits en esclavage durant le haut Moyen Âge (et notamment dans l’Empire carolingien), tant qu'ils étaient encore polythéistes. Une fois qu'ils furent christianisés, le processus cessa.

Historique

Origines : les Protoslaves

Origine et expansion des Slaves (Ve – Xe siècles).

Les ancêtres indo-européens des Slaves, proches des Baltes sur le plan ethnolinguistique, sont connus depuis la fin du Ier millénaire av. J.-C. Ils sont situés le plus souvent au nord de l'Ukraine et au sud de la Biélorussie, dans une région située à la confluence du Dniepr et de la rivière Pripet. Mais, les auteurs anciens ne commencent réellement à les mentionner explicitement qu'à partir du VIe siècle de notre ère.

L'un des problèmes concernant l'origine et la migration préhistorique des Slaves est, selon Florin Curta, qu'il n'y a « aucune preuve, dans les vestiges matériels des cultures de Tsaroubintsy, de Kiev ou même de Prague, d'une direction sud et sud-ouest des migrations présumées des Slaves vers la frontière du Danube de l'Empire romain »[13]. En outre, toujours selon Curta, en raison des différences fondamentales existant dans les vestiges archéologiques, il n’existe aucune base sérieuse permettant d’attribuer aux Sklavinies (ou du moins à ceux que les premiers auteurs byzantins appelaient ainsi) l’un des nombreux sites mis au jour en Russie, en Biélorussie, en Pologne, en Moravie et en Bohême[13].

Culture de Milograd

Les Balto-Slaves sont probablement les porteurs de la culture de Milograd (VIIe siècle avant notre ère au Ier siècle de notre ère) dans une région allant du sud-est de la mer Baltique aux bassins de la rivière Pripet et du haut-Dniepr et comprenant les actuelles Lituanie, Pologne orientale, Biélorussie et nord-ouest de l'Ukraine.

Cultures de Tchernolès, Tzaroubinets et Przeworsk

On attribue aussi aux Balto-Slaves la culture de Tchernolèse (en) (750-200 avant notre ère) de Biélorussie et du nord de l'Ukraine, et plus tard aux Protoslaves, la culture de Tsaroubintsy, (IIIe siècle avant notre ère au Ier siècle de notre ère), dans la région appelée ultérieurement Polésie, correspondant globalement au bassin de la rivière Pripet, affluent du Dniepr[14] ainsi que celle de Przeworsk, (IIe siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère).

Hypothèse de la culture lusacienne

Les protochronistes anticipent la séparation des Balto-Slaves en Baltes et en Protoslaves à la fin du IIe millénaire av. J.-C., et attribuent à ces derniers la culture lusacienne (1 300–500 avant notre ère).

Hypothèse de la « patrie de l’Est »

Concernant leurs ancêtres, la plupart des historiens slaves s’accordent à penser, selon la théorie de la « patrie de l’Est », qu’avant d’être connus du monde gréco-romain, certaines tribus Protoslaves ont pu s’enrôler dans les confédérations de divers autres peuples en migration vers l’Ouest par la steppe pontique, située entre les forêts tempérées russes et la mer Noire : ainsi, il a pu y avoir des Protoslaves parmi les Huns turcophones, parmi les Alains iraniens (IVe – Ve siècle), parmi les Goths germanophones (Ve siècle) et on sait avec certitude (grâce aux chroniqueurs byzantins) qu’il y en eut parmi les Avars turcophones et parmi les Bulgares (aux VIe et VIIe siècles) et surtout parmi les Varègues (aux VIIe et VIIIe siècles).

Le berceau originel des Protoslaves à la fin de l’Antiquité, si l’on en croit les témoignages archéologiques, pourrait se situer dans le bassin du haut-Dniepr, dans les régions comprises entre, au nord, la Daugava (Dvina occidentale), à l’ouest le San, au sud le Boug méridional, et à l’est le Don. Ces régions de plaine boisée, aujourd’hui situées en Ukraine nord-occidentale et en Biélorussie, sont celles qui portent les témoignages les plus anciens d’une présence slave (culture de Tcherniakhov).

Migrations

Les Slaves apparaissent dans les chroniques aux Ve et VIe siècles lors des grandes migrations, lorsqu’ils pénètrent dans des territoires abandonnés par les tribus germaniques fuyant les Huns et leurs successeurs. Les Slaves sont alors signalés dans le pays entre l’Oder et la ligne ElbeSaale, en Bohême et Moravie, dans la moitié orientale de l’Autriche actuelle, dans l’actuelle Hongrie et l’ensemble des Balkans (Grèce incluse jusqu’au Péloponnèse), tandis qu’à partir de leur terroir d’origine, ils occupent tout le bassin supérieur du Dniepr et de là, vers le nord-est, celui de la Volga où ils rencontrent les peuples finno-ougriens. D’autres groupes passent le Bosphore et se sédentarisent en Asie Mineure.

À partir du VIe siècle, les Slaves se pressent en grand nombre et en armes aux frontières de l’Empire romain d’Orient, dont la partie européenne était alors peuplée de Grecs sur les côtes et dans les villes, et de Proto-Albanais et Thraces latinisés dans l’intérieur. Les chroniques byzantines (Jordanès, Procope de Césarée et Théophylacte Simocatta) affirment que « l’herbe ne repoussait pas dans les endroits où les Slaves avaient défilé, tant grand était leur nombre ».

Le caractère massif des migrations slaves explique que l’Empire romain d’Orient ait fini par perdre le contrôle des Balkans, sauf sur les côtes et dans les principales villes de la péninsule comme Andrinople ou Salonique.

Premières mentions

Dès le Ier siècle apr. J.-C., Pline l'Ancien et Tacite parlent de Veneti (→ Vénètes), voisins orientaux des Germains.

Au IIe siècle, Claude Ptolémée, tirant des informations des voisins méridionaux des Slaves, fait mention de Suovenoî, première apparition de la racine du mot « slave ».

Jordanès écrit que les trois ethnonymes, les Veneti, Sclavenes et Ante, étaient un seul et même peuple. Cela sera confirmé plus tard par entre autres Wawrzyniec Surowiecki (pl), Pavel Jozef Šafárik et d'autres historiens.

Les Slaves sous le nom d'Antes et de Sklavènes commencent à être mentionnés par les historiographes byzantins sous Justinien Ier (527–565). Au début des guerres gothiques, Procope de Césarée signale la présence de mercenaires antes parmi les troupes du général byzantin Bélisaire chargé de reconquérir l'Italie sur les Ostrogoths[15].

Au début des années 500, Procope décrit les «taudis pitoyables» dispersés des Sklavènes. Au tournant du siècle, tout a changé : les colonies des Sclavènes et des Antes s'étalaient maintenant en rangées le long des rivières, si près l'une de l'autre qu'il «n'y avait pratiquement pas d'espace entre elles». Tout comme les Tiv des temps plus récents, les Sklavenes ont violemment réagi contre toute tentative de leur imposer des dirigeants de l'extérieur. L'auteur du Strategikon savait que les Sklavènes et les Antes étaient «tous deux indépendants, refusant absolument d'être réduits en esclavage ou gouvernés, surtout sur leur propre terre». L'empereur Léon le Sage a été témoin de la même résistance obstinée[16].

Même s'ils avaient traversé le Danube et étaient contraints d'accepter la servitude, ils ne souhaitaient pas être heureusement persuadés par un étranger, mais à travers une méthode par leur propre peuple. Ils préféreraient être conduits à la destruction par un chef de leur propre tribu que d'être asservis et soumis aux lois romaines, et ils n'ont pas reçu le sacrement du baptême du Sauveur jusqu'à notre époque, dans ce cas, cédant dans une certaine mesure à la pratique de leur ancienne liberté.

Procope écrit en 545 que « Les Antes et les Sklavènes ont eu un seul nom dans un passé lointain, car ils étaient tous appelés Spori dans les temps anciens ». Il décrit leur structure sociale et leurs croyances : « ils ne sont pas dirigés par un homme, mais vivent depuis les temps anciens dans une démocratie où tout ce qui concerne leur vie, que ce soit en bien ou en mal, est décidé par le peuple assemblé. Ces deux peuples barbares conservent depuis les temps anciens les mêmes institutions et les mêmes coutumes, car ils estiment que seul Péroun, le créateur de la foudre, est maître de tout, et on lui sacrifie des bovins et toutes sortes d'autres victimes ».

Procope mentionne aussi qu'ils étaient grands et robustes : «Ils vivent dans de misérables hameaux qu'ils mettent en place de loin en loin, mais, généralement, ils sont nomades. Quand ils entrent dans la bataille, la majorité d'entre eux va à pied contre leurs ennemis, portant peu des boucliers et des javelots dans leurs mains, et jamais de cuirasse. Certains d'entre eux ne portent pas même une chemise ou un manteau, mais juste des braies. Les deux peuples ont la même langue, tout à fait barbare. En outre, ils ne diffèrent pas du tout les uns des autres en apparence : ce sont tous des gens exceptionnellement grands et vigoureux, aux cheveux clairs ou blonds, à la peau rose, mais assombrie de crasse. Pauvres, ils vivent une vie difficile, ne prêtent aucune attention au confort, ni même aux lésions corporelles… ».

Les études archéologiques et palynologiques confirment ces dires : une péjoration climatique de l'hémisphère nord semble en effet être à l'origine des grandes invasions aux IIIe et VIIe siècles depuis les confins de l’Asie (où sévit durant des dizaines de décennies, une terrible sécheresse avec des gels prolongés, attestés par les pollens fossiles) et depuis le nord de l’Europe (où l’absence d’été provoqua des famines détectables par l’état des personnes alors inhumées)[17].

Jordanès précise qu'au début, les Sklavènes s'installaient d'abord près des marécages et des forêts, qui leur rappelaient leur pays d'origine. Par la suite, leur nombre croissant, ils occupèrent progressivement toutes les plaines, tandis que les populations antérieures hellénophones, latinophones ou albanophones se repliaient sur les côtes ou les piémonts et devenaient minoritaires.

Hypothèse sur le lieu d'origine des Slaves

Les auteurs du Moyen Âge signalent le lieu d'origine des Slaves dans la Dalmatie et en Pannonie, l'auteur de la Chronique de Dalimil mentionne : « il nomme la plaine Sennar, où Noé et les siens s’étaient arrêtés. Néanmoins, il n'est pas capable de situer plus précisément ce lieu. Puis il évoque la construction de la tour et la dispersion des peuples qui s'ensuivit, abordant alors l'origine des Slaves - Les Serbes dans son récit - qui s'étaient établis : comme les Grecs,/ le long de la mer / et s'étendirent jusqu'à Rome., c'est-à-dire sur la péninsule Dalmate. »[18].

La Chronique des temps passés, mentionne que les Slaves seraient arrivés dans les Balkans dans l'Antiquité : « qui s'établirent sur le Danube entre la Hongrie et la Bulgarie dans les Balkans. C'est de là que les Slaves se sont répandus sur la terre. »[19].

Pour les scientifiques surtout pour Anatole Klyosov[20], dans son ouvrage DNA Genealogy[21], signale l'arrivée des ancêtres slaves dans les Balkans il y a 9 000 ans selon la migration et les recherches de l'autosomal et Y-DNA du Haplogroupe R1a.

D'autres auteurs ont fait la même remarque. Heinrich Kunstmann, un Slavistique allemand, aurait mentionné : « pour les écrivains russes, polonais et bohèmes plus connus, les Slaves venaient du sud, plus précisément du Danube des Balkans »[22].

Controverse sur l'installation des Slaves

La population slave s'est étendue en Europe au cours du VIe siècle, mais il y a des débats dans la communauté scientifique pour savoir si cela a eu lieu à partir des Ve et VIe siècles, ou si des Slaves étaient déjà présents en Europe centrale avant.

Paul Barford a suggéré que les groupes slaves pourraient avoir existé dans une large région de l'Europe centrale-orientale (dans les zones culturelles de Tchernyakov et Zarubintsy-Przeworsk) avant les migrations slaves documentées des VIe et XIe siècles. Servant d'auxiliaires dans les armées sarmates, gothiques et hunniques, un petit nombre de tribus slaves aurait pu atteindre les Balkans avant le VIe siècle. Ces groupes dispersés étaient des centres pour la création d'une identité culturelle slave dans des conditions favorables, assimiler ou transmettre leur culture et leur langue, avec les Slaves des premiers écrits byzantins les sklavenes[23].

Pour les slaves en Europe centrale un élément de preuve indirecte pourrait être le mot slave strava, Jordanès, décrivant les funérailles d’Attila, emploie pour désigner le banquet funéraire le terme de strava, qui n’est connu qu’en slave[24],[25] où il signifie « repas, plat » (même aujourd’hui, notamment en russe et en ukrainien) et signifie «repas» ou «repas funéraire» (en vieux russe)[26].

Priscus accompagne Maximin, ambassadeur de Theodosius II à la cour d'Attila à l’est de la Tisza. Il a noté qu'une des communautés a une langue et des coutumes différentes des Huns, des Goths ou des Latins, dans la Confédération hunnique. Ils buvaient des medos (boisson slaves)[27] et avaient des bateaux de style monoxyla, typique des Slaves[28],[29].

Relations avaro-slaves

Il est difficile d'affirmer leurs relations avec certitude, certaines sources se complètent et d'autres se contredisent. Des Slaves pouvaient être soumis aux Avars, alors que d'autres étaient alliées à eux.

Certains Slaves étaient traités en vassaux par les Avars et, à ce titre, devaient leur payer un tribut et leur fournir régulièrement des femmes. Lorsque les Avars combattaient, ils utilisaient l'infanterie slave comme piétaille, n'engageant l'élite de leur cavalerie que si la situation l'exigeait. Les Slaves finirent par ne plus supporter cette dure servitude et commencèrent à secouer le joug avar à partir de 623 (révolte des Wendes dirigés par Samo), contribuant ainsi au début du déclin des Avars[30].

L'empereur Maurice lors d'un voyage a rencontré trois voyageurs qui suivaient la même route en sens contraire. Ils ne portaient ni casque, ni épée, ni armes d’aucune sorte, mais une cithare suspendue à leur cou. Amenés à l’empereur, qui les interrogea sur leur nation, leur Etat, et ce qu’ils venaient faire dans l’Empire, ces hommes répondirent en langue slave qu’ils appartenaient à la nation sklavène, et aux dernières tribus de cette nation vers l’océan occidental. Le khagan des Avars avait, disaient-ils, envoyé à leurs rois des ambassadeurs avec des présents pour les engager à lui fournir des soldats ; les rois avaient reçu les présents, mais ils s’étaient excusés de fournir les troupes sur le trop grand éloignement de leur pays et sur la difficulté des chemins[30].

D’autre part, les « Miracles de Saint-Démétrius » montrent que des Slaves de Thessalonique vinrent de leur propre gré demander l’aide militaire et donc de protection du khagan avar. Il arrivait également que les Barbares nomades fassent des propositions d’alliance militaire à des Barbares sédentaires qui vivent dans des régions éloignées, inaccessible à la cavalerie steppique. Nous pensons aux Slaves de la Baltique invités par les Avars à faire la guerre contre Byzance[31].

Expansion slave

Aux VIe et VIIe siècles, une partie des Slaves migre vers l’ouest jusqu’à l’Elbe et, contournant les Carpates, arrive au sud au Danube, à la place des Germains (Goths, Vandales, Gépides, Lombards…) qui s’étaient déplacés vers l'Empire romain d'Occident. Après le règne de Justinien, entre 586 et 610, les Slaves du Danube, alliés aux Avars arrivés en 567, font irruption au sud du fleuve, envahissant l'Empire romain d'Orient. Ils pénètrent dans les Balkans et atteignent l’Adriatique. Vers 548, ils sont en Illyrie (en Carinthie, en Istrie et en Albanie), provoquant l’abandon du limes oriental. Dans les Balkans, certains Slaves s’installent jusqu’au cœur de la Grèce et de petits groupes sont arrivés jusqu’en Anatolie, dans certaines îles grecques et en Italie (ou ils ont laissé des patronymes comme Schiavenno ou Schiano).

L’expansion des Slaves vers le sud est assez bien documentée, puisqu’elle a fait vaciller l'autorité de l’Empire byzantin sur les Balkans, au profit des Avars et des Bulgares. Des chroniqueurs comme Jean d'Éphèse en ont fait le récit : « Trois ans après la mort de Justin, en 581, le maudit peuple des Sclavènes parcourut toute l'Hellade, les provinces de Thessalonique et de Thrace, ravagea quantité de villes, prit d’assaut de nombreuses forteresses, dévasta et brûla, réduisit la population en esclavage et se rendit maître du pays tout entier. »

La poussée des Slaves vers l’ouest, à partir du VIe siècle, leur permit de peupler des territoires qui avaient été auparavant peuplés par les Germains. La toponymie révèle l’emprise des Slaves sur l’Est de l’actuelle Allemagne orientale. Les Slaves habitant cette région ont été les Obodrites et les Sorabes. Beaucoup de noms de lieux ont ici des étymologies slaves, à commencer par le nom de la ville de Berlin, qui, selon les étymologues slavisants, ne viendrait pas de l'allemand Bär ours ») mais du slave berlo bâton, pieu »). Berlin était donc la « ville entourée de pieux ». Cette étymologie est d’autant plus probable que, pour les Slaves, les pieux constituaient non seulement les éléments de base des remparts, mais aussi les fondations des habitations en zone marécageuse (et Berlin en est une). Quant à Leipzig, c’était la « ville des tilleuls », Lipsk en slave.

Alaska Russe

L'expansion des Slaves jusqu'en Amérique eut lieu au XIXe siècle et qui à cette époque répartissait le territoire des Slaves sur trois continents (Europe, Asie, et Amérique du Nord).

L'Alaska est la version slavisée (Аляска) du mot aléoute Alakshak signifiant « terres » ou « grande péninsule », avant la vente de cette dernière aux États-Unis en 1867. Les Slaves, touchèrent également le nord de la Californie, entrant ainsi en compétition avec les Espagnols établis au sud[32].

Arrêt de l'expansion slave en Europe de l'Ouest

À partir du IXe siècle, les Germains empêchent l'expansion des Slaves à l'ouest.

L'expansion maximale des Slaves vers l'Ouest et la marche Sorabe au Haut Moyen Âge.
La marche Sorabe

Louis le germanique commença ce travail de renforcement des frontières  la marche Sorabe  qui au fil du temps contribua à stopper l'avancée des Slaves sur les territoires germaniques[33],[34].

Le commerce d'esclaves  nom dérivé de Slaves  en a amené certains loin de leurs terres d'origine, jusqu'en Espagne musulmane où des esclaves de cour ont fondé des dynasties : dans le monde arabe médiéval, Saqāliba désigne les Slaves, en particulier les esclaves et les mercenaires[35].

Le Saqālib avait la réputation d'être « le plus courageux et violent des guerriers ». À Cordoue en Espagne, quatre mille guerriers slaves formaient la garde personnelle du calife Abd al-Rahman III[36]. Dans le monde musulman, les Saqālib, très prisés notamment en raison de leur blondeur, ont servi ou ont été forcés de servir d'une multitude de façons : fonctionnaires, harem, eunuques, artisans, soldats, et même gardes personnelles du calife de Cordoue. Convertis à l'islam, certains Saqālib sont devenus dirigeants des taïfas (principautés) dans la péninsule Ibérique, après l'effondrement du califat.

Art de la guerre

Le Strategikon ou Strategicon (en grec Στρατηγικόν) est un traité de stratégie militaire qui aurait été rédigé pendant le VIe siècle et le plus souvent attribué à l'empereur byzantin Maurice Ier et qui est certainement la source la plus importante pour la stratégie militaire slave. Il est d'une telle importance parce qu'il a été écrit par des soldats, pour les soldats, comme un livre de référence pratique. C'est pourquoi nous pouvons le considérer comme fiable. Tout le chapitre de ce livre est dédié aux Slaves. Au tout début, l'auteur souligne que les Slaves sont très durs. Il dit aussi que l'une des stratégies militaires slaves consiste à se cacher sous l'eau, en utilisant la paille pour respirer. C'était une sorte de camouflage sous-marin, puisque l'observateur de la rive ne pouvait voir les pailles. Maurice a également décrit le comportement slave pendant la bataille : ils exécutaient leurs mouvements de manière désordonnée et cherchaient éviter les plaines et les terrains plats. Il confirme Procope et Simocatta. Maurice affirme clairement que les Slaves, lors de l'entrée dans la bataille, « avancent en faisant beaucoup de bruit ». S'ils réussissaient à effrayer l'ennemi, ils attaquaient, mais sinon, ils se repliaient immédiatement. Les tactiques d'intimidation de l'ennemi étaient donc connues des Slaves.

En l'an 586, Slaves et Avars ont attaqué Thessalonique. Cet événement est connu par le Miraculi Sancti Demetrii (miracles de Saint-Demetrius) qui apporte des informations très importantes sur l'utilisation par les Slaves d'engins de siège. Les dispositifs mentionnés sont hélépole, bélier, catapultes et prétendument tortues. Contrairement aux exemples précédents, nous voyons maintenant les Slaves et les Avars utilisaient des outils de combat avancé pour assiéger. Et ce n'est pas tout, nous avons également lu que les Slaves et Avars ont tenté de traverser l'eau en utilisant des échafaudages, afin d'envahir le port de la ville. Cependant, il semble que les Slaves n'étaient pas habiles dans la manipulation des engins de siège. Selon l'auteur des miracles, ils ont continué à jeter des pierres énormes de l'aube jusqu'au soir, mais pas une pierre a frappé le mur de la ville. Il est évident que cette technologie était encore nouvelle pour les Slaves, qui avaient été habitués à une manière différente de conquérir les villes.

Une autre façon dont les Slaves ont atteint les villes entourées d'eau a été l'utilisation de bateaux fabriqués à partir d'un tronc de bois monoxyle. Ils ont été utilisés lors de l'attaque de Constantinople en 626, et plus tôt, dans l'invasion de Thessalonique (614-616). Dans ce dernier cas, les Slaves ont même protégé leurs bateaux par le cuir cru, pour les rendre résistants aux flèches et aux pierres.

Les miracles de Saint-Demetrius mentionnent un certain artisanat slave habile à façonner des engins de combat en bois. Cette information se réfère à l'année 677. Ainsi, nous voyons qu'en moins d'un siècle les Slaves ont appris à produire des engins de siège de leur propre chef, et sans doute comment les utiliser d'une manière plus efficace. Cela ne veut certainement pas dire que cette nouvelle technologie a mis un terme à leur stratégie d'embuscade préférée, qui devait encore être utilisée pendant une longue période comme un système de guerre efficace.

D'après ce qui a été dit précédemment, nous pouvons conclure que la tactique militaire principale des Slaves était une attaque sournoise. Selon les sources, les Slaves étaient très habiles dans la clandestinité, au cours de laquelle ils pouvaient également utiliser différents types de camouflage. Il leur a permis de vaincre les ennemis mieux équipés et formés. Les Slaves ont également été en mesure d'utiliser des éléments psychologiques durant les batailles, en faisant des efforts pour effrayer l'ennemi. Cacher et camoufler a donné un avantage psychologique aux Slaves. L'ennemi ne pouvait pas savoir d'où l'attaque peut venir. Il a diminué ses chances de regrouper les forces efficacement, surtout en ayant à l'esprit que les attaques slaves ont été organisées comme des raids[37].

Structures politiques

Allégorie : combat des Slaves contre les Scythes (Viktor Vasnetsov, 1881).

Grossissant les rangs d’autres peuples d’origine iranienne (les Sarmates), turco-iranienne, ou encore germanique (les Goths), les anciens Slaves ne formaient pas encore, au départ, des « nations » (au sens actuel du terme).

À l’origine répartis en de nombreuses tribus, sans doute de taille modeste, les Slaves n'avaient pas encore d'organisation politique ou militaire à grande échelle. L’unité de base était probablement la famille, et au-delà de celle-ci, le regroupement en communautés villageoises agro-pastorales, les Sklavinies. Karol Modzelewski souligne la similitude entre les structures sociales des anciens Slaves et celles des anciens Germains et Baltes. La communauté familiale, fortement solidaire, est intégrée dans le cadre de l'assemblée villageoise et dans celui, plus vaste, de l'assemblée tribale autour d'un sanctuaire commun. Les décisions se prennent à l'unanimité par acclamations, en l'absence d'un appareil étatique permanent.

La tactique des Slaves, décrite par l'empereur byzantin Maurice, relève de la guérilla : ils s'abritaient dans les forêts et les marécages, et évitaient la bataille rangée. Un auteur carolingien les qualifie de « grenouilles ». En tout cas, la méthode s'avère efficace contre des États aux ressources limitées, qui ne peuvent maintenir leur armée en campagne pour de longues périodes.

Le monde slave aux VIIe et VIIIe siècles.

Formation des premiers « États » slaves (VIIe XIe siècle)

Elle est étroitement liée aux contacts avec les peuples voisins, notamment les Varègues, mais aussi les empires germanique, byzantin et khazar.

Au Xe siècle, à la suite des première et deuxième vagues d’invasions barbares, le « domaine slave » atteint son extension historique (et maximale vers l’ouest) : les langues slaves commencent alors à diverger, ayant acquis au cours des invasions des caractères différents permettant de distinguer parmi eux tribus occidentales, méridionales et orientales (sur le plan linguistique).

La pression des peuples germaniques au nord et à l’ouest (à l’époque carolingienne, les Francs les arrêtent sur l’Elbe ; à l’époque ottonienne, les Saxons commencent à s’étendre vers l’est), et celle des peuples des steppes à l’est et au sud semble avoir mis un terme à l’expansion des Slaves et les avoir fixés dans l’espace.

Le rôle de l’évangélisation des Slaves dans la formation de leur identité

L'évangélisation des Slaves (bas-relief en céramique, Berlin).

Initiée à la fois depuis Constantinople au sud, et depuis Rome à l’ouest, l’évangélisation des Slaves s’étend également du début du IXe siècle jusque vers la fin du XIe siècle pour l’essentiel d’entre eux, du moins.

L’action de Cyrille et Méthode – le premier ayant achevé d’apporter aux Slaves une écriture : l’alphabet glagolitique – fut celle qui eut le plus de conséquences. À cause de son caractère graphique assez difficile et compliqué, au cours du Xe siècle, l’alphabet glagolitique sera progressivement remplacé par l’alphabet cyrillique, dérivé de l'alphabet grec.

Dès lors, les Slaves de l’Ouest et une partie des Slaves du Sud (les Croates, les Slovènes et les Dalmates), qui avaient embrassé la religion chrétienne catholique définie par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l’Est ou du Sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit « orthodoxe », défini par les quatre autres patriarches (Jérusalem, Constantinople, Antioche et Alexandrie, bientôt rejoints par Moscou). La division religieuse se doublait d'une division politique, puisque les Slaves de rite latin se définissaient par rapport au Saint-Empire romain germanique, qui pouvait leur reconnaître ou non le titre royal, et ceux de l'Est par rapport à l'Empire byzantin : les Bulgares, puis les Serbes et enfin les Russes s'efforceront d'obtenir le titre de « tsar » (césar) par délégation ou succession de Byzance.

Identité slave hors du contexte religieux

En 1440, le souverain polonais Ladislas Warneńczyk (Ladislas III Jagellon) fut couronné roi de Hongrie et, à cette occasion, il reçut la délégation du roi bosniaque Tvrtko II à Buda. Ils ont discuté des possibilités de coopération contre les Turcs, mais ils ont également souligné l'origine ethnique commune des Bosniaques et des Polonais.

L'historien croate Vjekoslav Klaic (Poviest Bosne, 1882) a écrit ces lignes sur l'événement : « le roi Stephen Tvrtko II et le despote George Brankovic espère que les meilleurs moments viendront et ont été ravis que la Couronne hongroise a été prise par un souverain slave de sorte qu'ils ont envoyé leurs délégués à Buda pour saluer le nouveau roi et lui demander de l'aide. »

Le biographe du roi Vladislav a écrit ceci au sujet de la délégation bosniaque : « le roi bosniaque a également envoyé une délégation composée de grands hommes. » Avec des histoires sur les origines de leur tribu, ils ont souligné que les Bosniaques avaient les mêmes ancêtres que les Polonais et qu'ils ont la même langue parlée. Ils ont également déclaré que le roi bosniaque est satisfait du fait que le roi Ladislav a réussi dans ses campagnes militaires et ont mentionné le langage commun et origine commune.

Cet événement est également décrit le livre polonais appelé Dzieje Rzeczypospolitej Polskiej de Jędrzej Moraczewski[38].

Le roi Ladislas est mort pendant la bataille de Varna en 1444 où il a également commandé un groupe de chevaliers bosniaques envoyés par le roi bosniaque pour lutter contre les Turcs.

L'union de tous les Slaves du Sud
Les Slaves méridionaux ou « Yougo-Slaves » au sens large en 1869.
Grande Yougoslavie

Après la Seconde Guerre mondiale des tentatives de négociations ont vu le jour pour favoriser une union de tous les Slaves des Balkans dans une grande Yougoslavie, comprenant la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro, la Serbie, y compris le territoire contesté du Kosovo, de la Slovénie et de la Macédoine du Nord, y compris la Bulgarie, la Thrace occidentale et la Macédoine grecque, l'Albanie et dans certaines propositions d'autres territoires. Au moins une partie de la Carinthie autrichienne ou tout cela, et pour un temps débutant en novembre 1943 avait revendiqué toute la région italienne du Frioul-Vénétie Julienne. Le gouvernement yougoslave a demandé l'union de la Bulgarie avec la Yougoslavie.

Les établissements et les « États » slaves du haut Moyen Âge

Les structures politiques mises en place au haut Moyen Âge par les Slaves, ou par les peuples qui les encadraient ne durèrent pas longtemps et sont assez peu connues. Ces Sklavinies (grec : Σκλαβινίαι, latin : Sclaviniæ), intercalées entre les « valachies » du bassin du bas-Danube et dans l'Empire byzantin aux VIIe et IXe siècles, étaient le plus souvent de petites communautés appelées Kniazats (ou Canesats dans les chroniques en latin), mais parfois aussi Banats duchés autonomes » en hongrois) ou encore voïvodies provinces autonomes » au sein d’autres États, à ne pas confondre avec les Voévodats roumains, dont le nom est également d’origine slave, mais qui sont des principautés).

Comme pour la majorité des peuples qui participèrent aux invasions, le terme d’État parfois conféré à ces structures est contestable dans la mesure où les khanats, royaumes ou principautés de cette période, étaient bien éloignées de la res publica antique, confondant sous un même terme les territoires, la dépendance des hommes à l’égard d’un pouvoir personnel et les biens de ce pouvoir.

Carantanie 631–828

Carantanie a été probablement la plus ancienne formation d'Etat slave connu à avoir été créé, La capitale était située à Karnburg, près de Klagenfurt dans l'actuelle Autriche[39].

Du milieu du VIIe siècle à env. 820/828, État slave, puis en tant que comté franc, et plus tard en tant que duché au sein du Saint-Empire romain germanique progressivement transformé en Carinthie classique

Des Avars se tournèrent vers l'ouest et attaquèrent le territoire habité par les Slaves.

Les Slaves s'unirent alors sous leur chef Valuk[40] et s'associèrent à Samo (le chef d'une confédération slave de Tchèques, Moraves, Slovaques et Sorabes) pour se défendre contre les Avars. On ne sait pas si la lignée de Valuk s'est poursuivie dans celle des derniers ducs ou princes de Carantanie.

Le royaume des Antes sur le Don : un « État » protoslave

Selon Procope de Césarée, Jordanès et Maurice le Stratège, les premiers Slaves comptaient les Vénètes, les Wendes (deux formes du même mot), les Sklavènes et les Antes. Ces derniers, échappant à la domination des Goths aux IIIe et IVe siècles grâce à l’arrivée des Huns, auraient finalement constitué un premier État entre le Dniepr et le Don de 523 à 602. Celui-ci fut écrasé par les Avars, peuple turcophone des steppes, nouveau venu dans les invasions « barbares ».

Les Slaves de l'Ouest en Europe centrale

Les Slaves occidentaux atteignirent la région de Dresde avec les Sorabes sans doute au VIe siècle : ils disposent aujourd’hui encore d’une autonomie locale en Lusace, dans l’Allemagne orientale.

À leurs côtés se trouvaient alors :

Les Polanes (les futurs Polonais) suivaient vers l’est, eux-mêmes voisins des Drezvlianes (futurs Biélorusses) proches des Vyatiches, établis autour de Moscou) (futurs Russes).

Des agglomérations modestes, nommées gorods, grods ou grads, furent fondées en grand nombre partout où ils se trouvaient et sont connues pour la période kiévienne.

Le royaume de Samo (623–658)

Si l'origine de Samo reste incertaine, il fut le premier souverain des Slaves (623–658) dont le nom est connu ; il a fondé l'un des premiers États slaves, une union supra-tribale généralement appelée : empire, royaume ou l'union des tribus de Samo.

Les Slaves s'établissent sur des territoires qui correspondent aujourd'hui à la partie orientale de l'Allemagne, à la Tchéquie, à la Slovaquie et à l’Autriche. Ils souffrirent au VIIe siècle de la domination des Avars sur la région et de l’hostilité des Francs à l’ouest : en 623, ils se révoltèrent et élurent un commerçant franc nommé Samo comme chef.

Empire de Samo.

L’événement le plus célèbre de la carrière de Samo est sa victoire sur l'armée royale franque sous Dagobert Ier en 631 ou 632. Provoqué par une « violente dispute dans le Royaume de Pannonie des Avars ou Huns » lors de sa neuvième année, Dagobert a mené trois armées contre les Wendes, la plus importante étant composée de Austrasiens sous lui. Les Francs furent mis en déroute près de Wogastisburg (castrum latine Wogastisburc), un lieu non identifié qui signifie « forteresse / château de Vogast ». Au lendemain de la victoire des Wendes, le prince sorabe Dervan abandonne les Francs et se « place lui-même et son peuple en vertu de Samo » (Frédégaire). Samo aurait même envahi la Thuringe franque à plusieurs reprises et y aurait entrepris des pillages.

Il vivait avec douze femmes, avec qui il eut 32 garçons et 15 filles ou, selon d'autres versions, 22 fils et 15 filles. La légende raconte que le roi, sur son lit de mort, « appela trois de ses fils auxquels il ordonna d'amener chacun deux flèches. Il prit à chacun une première flèche et rompit les trois flèches une par une sous leurs yeux. Puis il leur prit la seconde flèche et essaya vainement de rompre les trois flèches ensemble. Vous voyez, conclut-il, si vous restez ensemble, unis pour lutter contre l'ennemi, vous ne serez pas brisés : dites-le à vos autres frères et sœurs ! »[41].

La Grande-Moravie (833–907)

Après que les Avars ont été écrasés par les Francs (à l’ouest), par les Bulgares (à l’est) et par les Moraves et les Slovaques (au nord), la principauté de Moravie (en Tchéquie orientale et Slovaquie occidentale actuelles) s’agrandit d’abord de la principauté de Nitra (qui comprenait la Slovaquie, la Hongrie du Nord, et l’Ukraine subcarpathique), plus tard de la Bohême (890–894) et du Sud de la Pologne actuelle. C’est ainsi que se forma la Grande-Moravie en 833. Cet État « hérissé de villes fortifiées et de châteaux forts » (Denise Eckaute) dut combattre les Saxons au nord et les Bavarois au sud : il dura moins d’un siècle sous cette forme. L’empire, dirigé par Mojmir I, Rastislav, Slavomir (en), Svatopluk (871–894) et Mojmir II, disparut en effet en 907, pour cause de querelles internes et sous les coups des tribus hongroises, les Magyars, récemment arrivés dans la région depuis la steppe ukrainienne (Etelköz) située à l’est des Carpates.

C’est notamment à l’initiative de Ratislav que les missionnaires Cyrille et Méthode furent dépêchés en 863 par l’empereur Michel III pour évangéliser les Slaves.

La principauté de Bohême (fin du IXe XIe siècle)

Le royaume de Bohême se constitua autour de Prague à la fin du IXe siècle. La région, qui avait été rattachée à la Grande-Moravie en 888/890–894 sous le règne de Svatopluk, devint un État tributaire de la Francie orientale en 895.

Au Xe siècle, la dynastie des Premyslides y affirma son pouvoir sous le règne de Venceslas Ier de Bohême (921–935). Venceslas, confronté à la puissante Saxe, devint le vassal d’Henri l’Oiseleur et se plaça sous la protection du pape afin de consolider son pouvoir. Se heurtant à l’opposition des nobles et de son frère en raison de cette politique qui renforçait l’autorité centrale, il fut tué par ce dernier en 935 et devint martyr à la fin du siècle.

Le fratricide Boleslav et ses successeurs, notamment Boleslav II (972–999), continuèrent avec moins de succès l’œuvre de Venceslas, limités par le Saint-Empire romain, auquel la principauté appartenait, et par la puissance polonaise. Prague devint un évêché en 973, la Moravie actuelle fut conquise en 1019 et c’est finalement sous le règne de Vratislav II (1061–1092) que la dynastie obtint en 1089 la couronne des mains de l’empereur Henri IV pour avoir pris son parti au moment de la querelle des investitures (1075–1122) avec le pape.

Le royaume de Gniezno (Xe siècle)

Peu après le milieu du Xe siècle se forma également le premier « État » polonais autour de Gniezno, sous le règne de Miesko Ier (ou Mieszko, 920–992) qui prit le titre de roi, reçut le baptême et épousa la sœur du duc de Bohême, Boleslas Ier, en 966. Ainsi, il choisit d’épouser le christianisme directement de Rome pour éviter de tomber sous la domination saxonne.

Miezko s’était entendu avec le margrave saxon Gero (mort en 965) pour soumettre les Slaves de la Baltique. Ayant unifié les Slaves de la Vistule, il sut profiter successivement de l’écrasement des Magyars par Otton Ier au Lechfeld (955), puis de la défaite italienne d’Otton II au cap Colonne (982), tout comme ses successeurs profiteraient de l’affaiblissement des Hohenstaufen au XIe siècle, pour faire reconnaître sa royauté par l’empereur et pour constituer un royaume polonais qui allait s’étendre de Gdańsk à Cracovie.

Les Slaves du Sud dans les Balkans

Au Ve siècle, Procope et Théophylacte Simocatta mentionnent qu'en 577, une horde de 100 000 Slaves envahit la Thrace et l'Illyrie : Sirmium (actuelle Sremska Mitrovica, la cité byzantine la plus importante sur le Danube), est perdue en 582. Les débuts de la présence slave dans l’empire d’Orient sont contemporains de l'arrivée des Antes aux bouches du Danube, et des Sklavènes dans l’Illyrie, la Dalmatie, la Mésie et la Thrace. Auparavant, les Slaves avaient déjà ravagé ces parties de l'Empire byzantin en 545–546 (Thrace), en 548 (Dyrrachium, Illyricum), en 550 (Thrace, Illyricum), 551 (Illyricum), ce qui leur avait donné une connaissance du terrain, et affaibli les défenses impériales. Entre la fin du VIe siècle et le début du VIIe siècle, l’irruption des Avars vient bouleverser cette relative stabilité, mais il semble que les Slaves avaient recommencé leurs mouvements auparavant : les chroniques syriennes, qui datent de 551, mentionnent une seconde vague d’invasion qui atteint la mer Égée. À la fin du VIe siècle, Jean d'Éphèse écrit que « toute la Grèce est occupée par les Slaves ». En tout cas, c’est sans doute à cause de l’invasion des Avars que le limes danubien est franchi à nouveau par les Slaves au début du VIIe siècle : en 609, 617 et 619. En 617, les faubourgs même de Constantinople sont menacés[42].

Une fois installés en « sklavinies », intercalées entre les « valachies » existantes[43], l'empire leur accorde finalement le statut de « fédérés » (fœderati), mais concrètement, ne contrôle plus que les côtes de la péninsule balkanique, où les Slaves deviendront progressivement majoritaires dans l'intérieur : ils y laissent une empreinte particulière qui persiste jusqu’à nos jours[17]. Une fois majoritaires sur le plan démographique (si l’on excepte l’Albanie, les côtes grecques et les terroirs montagneux valaques comme la Romania Planina ou le Stari Vlah près de Sarajevo), les Slaves du Sud, d'origines diverses, vont se différencier aux IXe et XIe siècles :

  • les plus occidentaux d’entre eux, les Carentanes (du slave Korǫtanъ désignant alors le pays où s’installèrent les ancêtres des Slovènes, dont l’actuelle Carinthie), furent confrontés aux Bavarois. Ces derniers ont arrêté l’expansion slave vers l’ouest. Les mêmes Slovènes tombèrent ensuite sous la domination des Avars au VIIe siècle. Leur aire de répartition initiale couvrait tout l’Ouest de l’actuelle Hongrie (principautés de Pribina et Kozel). L'indépendance des Slovènes fut de peu de durée, puisqu'ils ne tardèrent pas à passer sous la domination de l'aristocratie allemande dans les duchés de Carinthie et Carniole.
  • les Croates, qui apparaissent initialement en Pologne (« Croates blancs »), s’étaient établis au sud de la Save, et avaient transformé l’Illyrie et la Dalmatie antiques au VIe siècle en pays à majorité slave. Ils constituèrent un État portant leur nom au IXe siècle, mais qui très vite sera réuni à la Hongrie.
  • les Serbes, qui apparaissent initialement dans l’actuelle Allemagne orientale, en Serbie blanche, se sont ensuite établis au centre et à l’est des Balkans sous la conduite du prince de Serbie blanche, formant en outre des enclaves jusqu’en Grèce orientale. Par la suite ils établirent un État puissant sous la dynastie des Nemanjic (voir Empire serbe).
  • d’autres peuples slavophones, aujourd'hui disparus, se partagèrent le reste des anciennes provinces romaines puis byzantines de l'Adriatique : ainsi, les Doukliens et les Narentins remplacèrent petit-à-petit les Dalmatiens et les Morlaques en Dalmatie ; ils s'intégrèrent ultérieurement aux Serbes et Croates.
  • Les plus orientaux d’entre eux, les Slavons, apparaissent d'abord dans le bassin du bas-Danube, en connexion avec la confédération irano-turcophone des Bulgares, dont ils prennent le nom et à laquelle ils donnent leur langue. Les Slavons/Bulgares s'étendent ensuite progressivement vers la mer Égée, absorbent la plupart des Thraces latinisés (le restant donnera naissance aux minorités aroumaines) et se différencient tardivement (aux XIXe et XXe siècles) en Macédoniens et en Bulgares, aux langues encore très proches.

Les Slaves dans l'Adriatique

Comme la Baltique, l'Adriatique connaît la piraterie des Slaves qui commencent à améliorer leurs connaissances en construction navale au contact des Dalmates et au moment où les Arabes se mettent à attaquer les eaux de l'Empire romain d'Orient. Vers le milieu du VIIe siècle, en 642, les Slaves montent une expédition navale à partir de la côte dalmate vers l'Italie et envahissent Manfredonia (Siponto) dans le golfe du mont Gargan. Par la suite, leurs raids à travers l'Adriatique s'accentuent rapidement, ainsi que leur piraterie contre le commerce naval byzantin avec Venise.

En 827–828, les Slaves narentins sont de plus en plus présents dans la sphère d'influence de la future république de Venise. Un chef Narentin y est baptisé en 829, marquant un traité entre Méranie et Venise. Cependant, quand Venise s'affaiblit, les Narentins reprenaient leurs raids de pirates, comme en 834/835 lorsqu'ils pillent et massacrent plusieurs marchands vénitiens qui revenaient du duché de Bénévent dans le Sud de l'Italie, ou en 846, lorsqu'ils attaquent Venise elle-même, s'emparant de la ville voisine de la lagune de Caorle. Après de nombreuses réussites militaires, l'auto-détermination, la liberté et le tribalisme gagnent en force dans le bassin de la Neretva et chez les Méraniens.

Au IXe siècle les pirates slaves du Sud détruisent le village fortifié de Sipar (en Istrie).

Dès la seconde moitié du IXe siècle, les Narentins commencent à changer leur mode de vie de pirates, ce qui ne les empêche pas d'enlever contre rançon l'émissaire de l'évêque romain qui revenait du Conseil ecclésiastique de Constantinople dans le milieu de mars 870. Les païens slaves ont longtemps résisté à l'influence du christianisme, jusqu'à ce que l'empereur romain oriental Basile Ier de la dynastie macédonienne réussisse à les pacifier. Il réunifie ensuite l'ensemble de la Dalmatie sous la domination byzantine impériale. Ils sont baptisés en 870.

Dès que la marine impériale se retire des eaux de l'Adriatique, les païens reprennent leurs vieilles habitudes de pirates, menant une offensive militaire contre les Vénitiens en 886.

Le doge vénitien Pietro Ier Candiano va lui-même avec 12 galères dans les eaux de Neretva en 887, et y coule 5 navires narentins dans le port de Mokro ou Makarska. Après avoir débarqué ses troupes près de Mokro, il en chasse les Méraniens, en avançant à l'intérieur des terres. Le 18 septembre 887, les Narentins se précipitent contre lui et le vainquent de manière décisive. Dans la bataille, le doge Pietro Ier lui-même perd la vie.

Cela incite la république de Venise à renouveler son alliance anti-slave avec le roi Bérenger Ier d'Italie le 7 mai 888.

Le premier Empire bulgare (681–1018)

En 649, les Bulgares, confédération initialement iranophone et turcophone établie dans la boucle du Don, furent attaqués à l’est par les Khazars, peuple turcophone converti au judaïsme, établi le long de la Volga. Ils se scindèrent alors en deux groupes : l'un partit vers le nord et s'établit sur la moyenne-Volga (Bulgarie de la Volga), l'autre partit vers l’ouest et s'établit dans l'actuelle Ukraine (empire de Koubrat). De là, les Bulgares, déjà mélangés à des Slaves, affrontèrent l'empire d’Orient et, après avoir vaincu l’empereur Constantin IV Porphyrogénète, s’installèrent en Mésie orientale, sur la mer Noire (autour de Varna, en Bulgarie). Là, ils soumirent la population déjà majoritairement formée de Slavons, dont ils finiront par adopter la langue.

Sous le règne de leur khan, Asparoukh, les Bulgares, tengristes, constituèrent en 681 un premier empire, mi-slavon, mi-valaque par sa population, déjà chrétienne. Il s’étendit progressivement, regroupant un grand territoire recouvrant les États actuels de Bulgarie, Grèce septentrionale, Macédoine du Nord, Moldavie, Roumanie et Serbie orientale. Linguistiquement et culturellement, la fusion qui s’opéra entre Slavons des plaines, Valaques des montagnes, Bulgares de l’aristocratie du Khân et Grecs des côtes, se fit au profit de la langue des Slavons, même si des témoignages épigraphiques montrent que de nombreux éléments culturels bulgares, latins ou grecs survécurent au moins jusqu’au Xe siècle. Sur le plan religieux, les boyards bulgares tengristes finirent par adopter la religion chrétienne de leurs sujets en 865, sous le règne de Boris Ier.

Ce nouvel Empire devint l’un un redoutable rival de Byzance. Au IXe siècle, deux de ses souverains, Boris Ier qui reçut le baptême sous le nom de Michel, puis Siméon le Grand tentèrent même de prendre le titre de Basileus. Ils échouèrent à prendre Constantinople, mais possédaient la majeure partie de la péninsule balkanique. Bien plus tard, l’empereur byzantin Basile II réussit à abattre cet empire malgré les efforts de son dernier souverain, le tsar Samuel, et prit le titre de Bulgaroctone massacreur de Bulgares ») en 1018.

Les Slaves des Balkans et de l’Empire byzantin

Depuis le début du VIe siècle, les Slaves qui ont commencé à passer le Danube dévastent et pillent les riches villes byzantines, les forteresses et les villages thraco-romains de l'intérieur. En 517, sous le règne du basileus Anastase Ier (419–518), la Macédoine, l’Épire et la Thessalie sont dévastées par les Slaves qui, vers la fin du VIe siècle, commencent à s’établir dans région d’Ohrid où sont mentionnées les tribus des Berzites (en), Dragovites (en), Rhynchines (en), Sagudates (en) et Veleguisites (en) formant une alliance conduite par le chef Hatskon, selon le récit des Miracles de saint Demetrios.

Les « Sklavinies » se multiplient dans le périmètre compris entre les villes contemporaines de Vélès, Kavadarci, Prilep, Monastir et Debar, mais il y en eut jusque dans le sud du Péloponnèse, dans le massif du Taygète (Ézérites et Mélinges). La ville grecque dévastée de Lychnidos prit, au Xe siècle, à l’époque du tsar Samuel Ier de Bulgarie, le nom slave d’Ohrid peut-être dérivé du substantif Hrid, colline.

Face aux Sklavinies, l’Empire byzantin réagit selon les circonstances[44] : parfois il tenta d’en faire ses vassales, de les christianiser et de les helléniser à partir des évêchés grecs locaux, mais parfois il les combattit. Il réussit dans certains cas et notamment sur les côtes et autour des grandes villes, plus facilement accessibles à ses forces terrestres et navales ; il échoua dans d’autres cas et perdit progressivement le contrôle de l’intérieur des Balkans, surtout au nord de la péninsule. C’est pourquoi tant les cartes qui figurent l’Empire comme contrôlant encore toute la péninsule au VIIe siècle, que celles qui figurent son contrôle comme se limitant dès le VIe siècle aux seuls abords de Constantinople, de Thessalonique et d’Athènes, sont des simplifications erronées. En fait la péninsule des Balkans, comme en témoignent la toponymie et l’anthroponymie ainsi que la linguistique balkanique, était au Xe siècle une mosaïque de populations slaves (Σκλαβινίαι, Склавинии, « sklavinies »), romanes (Βλαχίες, Влахии, « valachies ») et grecques (κεφαλίες, кефалии, « céphalies ») : ces dernières, surtout urbaines, marchandes et maritimes, dominaient les grandes villes et les côtes[45],[46],[47],[48].

Sous Justinien II, puis sous ses successeurs de la dynastie isaurienne (717–775), les Byzantins regagnèrent politiquement le terrain perdu en soumettant les uns après les autres les Slaves des Balkans, mais ceux-ci formaient désormais la majorité de la population dans la péninsule. Les populations qui résistèrent furent chassées au nord du Danube (notamment des Valaques) et en Asie Mineure (notamment des Slaves). Ces mesures s’accompagnèrent de la mise en place de nouvelles structures administratives à caractère défensif : les « thèmes », circonscriptions à la fois militaires et civiles gouvernées par des « stratèges ». Mais les résultats des fouilles archéologiques nous indiquent que les Slaves installés dans les Balkans ont progressivement absorbé les cultures antérieures (hellénique, albanaise et romane) : à partir du VIIe siècle une culture slave médiévale aux caractéristiques spécifiques (langue slave, christianisme orthodoxe, et aux traditions balkaniques communes avec les Grecs, les Albanais et les Valaques) émerge à partir de la région d’Ohrid et dans d’autres parties de la Macédoine, puis se diffuse au IXe siècle de la Macédoine à l’ensemble du Premier Empire bulgare[49].

Ainsi, en partie sous l’action indirecte des Slaves et parce qu’il a fini par perdre la plupart de ses populations romanophones, l’Empire romain d'Orient évolua en « Empire byzantin » (comme l’a nommé Hieronymus Wolf en 1557[50]), c’est-à-dire de culture essentiellement grecque. À partir du milieu du VIIIe siècle les Slaves d’Épire, de Thessalie, du Péloponnèse, de Macédoine méridionale, des rives de l’Égée et des abords d’Andrinople et de Constantinople (en slave Tzarigrad, la « ville des Césars ») sont progressivement hellénisés et au Xe siècle l’Empire regagne ainsi, sur le plan culturel également, le terrain qu’il avait perdu depuis trois siècles. Cela lui permet, à la fin du Xe siècle, de mettre fin à l’existence de l'État macédonien médiéval et de reconquérir toute la péninsule des Balkans (reconquête achevée en 1020)[51].

Les Slaves de l'Est en Europe orientale

Reconstitution historique de postures slaves au 12e et 13e siècles. En partant de la droite : un citoyen de Novgorod, une mariée, un garçon équipé d'arc et flèches, une mariée du peuple Viatitches, une mariée de Novgorod, enfin tout à droite un cavalier d'une droujina. Cette reconstitution s'est déroulée dans l'oblast de Moscou en .

En mer Baltique, des groupes de pirates slaves ont sévi du VIIIe au XIVe siècle.

Les Slaves de la Baltique, dont l'agriculture n'est pas très développée au début de 800, ont un besoin urgent de ressources. Les îlots secs étaient les seuls capables de produire des cultures et le bétail était rare. Le lin a pu être cultivé. Il a été transformé en lin ou en toile pour les vêtements et utilisé comme une forme de monnaie. À cette époque, les Slaves baltes ont été également connus pour l'apiculture, échangeant leur miel et la cire avec les Allemands pour confectionner des cierges et pour créer l'étanchéité des documents. Une fois que le commerce a commencé, la monnaie allemande a circulé au sein du groupe. Il n'y a pas d'information sur cet échange entre Germains et Slaves au IXe siècle.

Pendant cette période, il est connu que les Slaves se sont croisés avec les Danois, conduisant à une série d'événements fatidiques. Les Slaves de la Baltique s'étaient engagés dans des activités de piraterie. Tandis que les Danois ont estimé que le commerce et le piratage allaient de pair. Ce qui rend intéressante la tentative de relations commerciales. Les Slaves de la Baltique s'intéressent très tôt dans le développement commercial. Ils tentent de prendre des rivières au Danemark en vue de contrôler le commerce. Les Danois ne l'entendaient pas ainsi; il y eut des guerres entre ces peuples.

En Europe orientale, c'est vers l'est que les Slaves s'étendent, rencontrant au nord-est des populations finnoises établies autour des lacs et dans la forêt boréale, et au sud-est des populations turcophones nomadisant dans la steppe eurasienne, entre les bouches du Danube et l'Altaï. Combats, avancées, reculs, assimilations, traités alternent. Le premier grand État attesté se constitue au IXe siècle : c'est la Rus' de Kiev, traduite dans les sources historiques par Ruthénie, Russynie ou Roussénie (puis plus tard par « Russie de Kiev » par anachronisme en français). Au XIe siècle, c'était le plus grand État d'Europe en superficie. Fondée à l'origine par les Varègues, la Rus' tire son nom du scandinave rodslagen le pays du gouvernail »)[52].

Initialement dirigée par une dynastie d'origine scandinave : les Riourikides, rapidement slavisés, la Rus' s'étend de la mer Baltique à la Volga. Au IXe siècle, sa capitale est Kiev, une cité slave qui, jusqu'au début du IXe siècle, rend hommage aux Khazars, mais qui est prise par les Varègues en 864. La population de la Rus' est alors culturellement et ethniquement diversifiée, comprenant des Slaves, des populations finnoises et des Baltes : cette population est christianisée au IXe siècle, et, lors du schisme de 1054, reste fidèle à la foi orthodoxe, alors que les Slaves occidentaux suivent l'obédience de Rome (quant aux Slaves méridionaux, les Slovènes et les Croates suivent l'obédience de Rome, les autres restent dans celle de Constantinople). Les règnes de Vladimir le Grand (980–1015) et de son fils Iaroslav le Sage (1019–1054) constituent l'âge d'or de la Rus', qui voit promulguer les premiers codes juridiques slaves, tel la Rousskaïa Pravda Vérité ruthène »). La Rus' est la plus ancienne entité politique commune à l'histoire des trois nations slaves orientales modernes : les Biélorusses, les Russes et les Ukrainiens, différenciés à partir du XIIe siècle[53].

À partir du XIIe siècle, la Rus' se divise en différentes principautés qui, après 1223, subissent le joug des Mongols : pour s'en dégager, certaines (la Galicie-Volhynie ukrainienne) intègrent le royaume de Pologne, d'autres (celles de l'actuelle Biélorussie) intégreront le grand-duché de Lituanie (qui, en 1412, s'étend de la Baltique à la mer Noire), et les plus orientales (celles de la haute-Volga) sont ultérieurement réunies autour de la Moscovie, pour former l'Empire russe dont le souverain porte, dès lors, le titre de tsar de toutes les Russies. La Moscovie vainquit les Mongols en 1380 puis ne cesse de s'étendre, dépassant vers l'ouest et le sud-ouest la limite des peuplements est-slaves pour atteindre les mers Baltique et Noire au XVIIIe siècle, dépassant vers le sud le Caucase pour s'implanter en Géorgie en 1801, et dépassant vers l'est l'Oural et progressant à travers l'Asie pour atteindre le Pacifique au XVIIe siècle. Devenu multinational, cet empire est transformé en république fédérative en février 1917, puis en champ d'expérimentations sociales et ethniques sous le gouvernement communiste (octobre 1917–décembre 1991), qui en fait une « Union soviétique » de 15 républiques, qui se fragmente à l'issue de cette période. Par conséquent, depuis 1991, les peuples slaves orientaux vivent principalement au sein de trois États : la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine, mais, à la suite de la colonisation de peuplement depuis le XIXe siècle, mais surtout durant la période soviétique, plusieurs millions sont dispersés à travers les autres anciennes républiques soviétiques, où, à la suite du processus de russification, le russe reste la principale langue de communication inter-ethnique (язык межнационального общения)[54].

Les États slaves, aujourd'hui

Voici la liste des États slaves classés par nombre d'habitants[55].

Hymnes et drapeaux slaves

Drapeau aux couleurs pan-slaves.

Hej Sloveni (Hé, les Slaves) est un hymne consacré aux Slaves. Ses paroles originales ont été écrites en 1834 sous le titre Hej, Slováci (Hé, les Slovaques) par Samo Tomášik. Il sert depuis comme hymne du panslavisme, du mouvement Sokol, ainsi que de la RFS Yougoslavie, de la République fédérale de Yougoslavie et de l'État fédéré de Serbie-et-Monténégro. La chanson est également considérée comme le second hymne officieux des Slovaques. Sa mélodie est basée sur le Mazurek Dąbrowskiego, l'hymne de la Pologne depuis 1926, mais elle est beaucoup plus lente et plus accentuée.

Il est appelé Hej, Slaveni en croate et bosniaque, Хеј Словени/Hej, Sloveni en serbe, Hej, Slováci en slovaque, Hej, Slované en tchèque, Еј, Словени en macédonien, Hej, Slovani en slovène, Hej Słowianie en polonais, Хей, Славяни en bulgare, Гей, Славяне en russe.

Il existe également, depuis cette même époque, un drapeau pan-slave aux couleurs russes, dans un ordre différent.

Galerie


Diaspora slave

Il existe une nombreuse diaspora slave dans le monde : États-Unis, Canada, Australie, France, Royaume-Uni, Allemagne, Portugal[57].

En outre, les colons slaves implantés aux XIXe et XXe siècles constituent une proportion importante de la population des pays issus de l'ancien Empire russe et de l'ancienne URSS tels le Turkménistan (7 %), le Kirghizistan (8 %), l'Ouzbékistan (9 %), la Lituanie (15 %), la Moldavie (16 %), le Kazakhstan (environ 26 %, numériquement la plus grosse communauté), l'Estonie (29 %), la Lettonie (environ 36 %) et davantage encore dans les républiques autoproclamées, non reconnues au niveau international, et qui de facto dépendent totalement de la logistique russe : l'Abkhazie (11 %), l'Ossétie du Sud (10 %) et la Transnistrie (environ 62 %).

Politique

Sciences

Arts et lettres

Sports

Notes et références

  1. (en) « Lecture 1: Geography and ethnic geography of the Balkans to 1500 », Lib.msu, (lire en ligne)
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  4. (en) « Slav », Encyclopædia Britannica, inc, (lire en ligne)
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  6. Communiqué du 12 juillet 2011 de Zavod za Statistiku (office statistique du Monténégro) concernant les résultats du recensement de 2011.
  7. Aménagement linguistique dans le monde - Les langues slaves.
  8. Ethnologue, Languages of the World - Slavic.
  9. http://poreklo.rs/srpski-dnk-projekat/.
  10. http://poreklo.rs/srpski-dnk-projekat/?lang=lat.
  11. Le grand Mourre : wendes.
  12. Alexeï Timofeïtchev, « Mythes de l’histoire russe : le mot “Slaves” vient-il d’“esclaves” ? », Russia Beyond, (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Florin Curta, Eastern Europe in the Middle Ages (500-1300), academia.edu, 2019
  14. « Mais où étaient donc les Slaves dans l'Antiquité », Patrice Lajoye, academia.edu, 2016.
  15. Procope de Césarée, Histoire de la guerre contre les Goths, Livre I, XXVII, 1.
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  18. Éloïse Adde-Vomáčka, « La Chronique de Dalimil, première chronique rédigée en tchèque : langue vernaculaire, identité et enjeux politiques dans la Bohême du XIVe siècle », Slavica bruxellensia. Revue polyphonique de littérature, culture et histoire slaves, no 10, (ISSN 2031-7654, DOI 10.4000/slavica.1645, lire en ligne, consulté le )
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  22. Z. J Kosztolnyik, « Heinrich Kunstmann. Die Slaven: Ihr Name, ihre Wanderung nach Europa und die Anfänge der russischen Geschichte in historisch-onomastischer Sicht. Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 1996. 347 pp. DM 148. », Canadian-American Slavic Studies, vol. 35, no 1, , p. 89–90 (ISSN 0090-8290 et 2210-2396, DOI 10.1163/221023901x00910, lire en ligne, consulté le )
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  24. Iaroslav LEBEDYNSKY, UKRAINEUne histoire en questions, L’Harmattan, page 44
  25. Lebedynsky Iaroslav, « voir page 44 UKRAINE Une histoire en questions »
  26. Patrick Périn et Michel Kazanski, « La tombe de Childéric, le Danube et la Méditerranée. page 33 »
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  28. Barford, Paul M, The Early Slavs : Culture and Society in Early Medieval Eastern Europe., Cornell University Press, , 416 p. (ISBN 978-0-8014-3977-3), p.43
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  30. Amédée Thierry, « Les Fils et Successeurs d’Attila », Revue des Deux Mondes, , p. 749–791 (lire en ligne, consulté le )
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  32. Colonisation russe de l'Amérique
  33. (en) Gerald Stone, Slav Outposts in Central European History : The Wends, Sorbs and Kashubs, London, UK, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4725-9212-5, lire en ligne).
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  37. (en-US) « Igor Stamenovic: “Military tactics of the Ancient Slavs”, Part II », sur meettheslavs.com (consulté le ).
  38. (pl) Jędrzej Moraczewski, Dzieje Rzeczypospolitej Polskiej, N. Kamieński, (lire en ligne).
  39. Pál Engel, The Realm of St. Stephen, A History of Medieval Hungary, St. Martin Press, , 452 p. (ISBN 978-1-85043-977-6)
  40. (en) Christopher Deliso, The History of Croatia and Slovenia, , 249 p. (ISBN 978-1-4408-7323-2, lire en ligne), p. 38.
  41.  ; dans Plutarque, cette même légende concerne le roi scythe Scilurus sur .
  42. Georges Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, Payot, Paris, 1956.
  43. Jordanès, dans son œuvre Getica note par exemple : « … Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus... » in : De rebus Geticis citant le manuscrit de Vienne ; même si et sclavino rumunense est une interpolation du XIe siècle comme cela a été supposé, elle n'en est pas moins significative.
  44. Georg Ostrogorsky, « Histoire de l'État byzantin », [compte rendu dans la Revue des études byzantines no 1, vol. XVIII, 1960, p. 225-227].
  45. Jordanès, Getica in Manuscrit de Vienne : “…Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus…“ sur : De rebus Geticis
  46. Éric Limousin, Le Monde byzantin du milieu du VIIIe siècle à 1204 : économie et société, Bréal 2007 (ISBN 9782749506326)
  47. Stelian Brezeanu, Toponymie et réalités ethniques sur le bas-Danube au Xe siècle
  48. Arnold Toynbee, Nevil Forbes et al., (en) The Balkans : a history of Bulgaria, Serbia, Greece, Rumania, Turkey, ed. Clarendon Press, Oxford 1916, 407 p.
  49. Vladislav Popović, “La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie“, in|Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 12, 1978, pp. 596-648 sur
  50. Hieronymus Wolf, Corpus historiæ byzantinæ ; ce n'est cependant qu'à partir de 1857 que l'appellation d'« Empire byzantin » est diffusée par l'historien George Finlay : John H. Rosser, (en) Historical Dictionary of Byzantium, 2012, p.2 : « "Byzantium" and "Byzantine Empire", became more widespread in England and elsewhere in Europe and America only in the second half of the 19th Century. George Finlay's History of the Byzantine Empire from 716 to 1057, published in 1857, was the first occasion of "Byzantine Empire" being used in a modern historical narrative in English ».
  51. Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin et Françoise Micheau, Le Moyen Âge en Orient, Paris 2014, (ISBN 9782011403230)
  52. Chronique de Nestor, naissance des mondes russes, éd. Anacharsis, 2008 ; Régis Boyer, Vikings et varègues : histoire, mythes, dictionnaire, éd. R. Laffont, 2008.
  53. François-Georges Dreyfus, Une histoire de la Russie : des origines à Vladimir Poutine, éditions de Fallois, 2005.
  54. Hélène Carrère d'Encausse, La Russie inachevée, Fayard, 2000.
  55. (ru) « inconnu », sur Google.
  56. La datation indiquée (1405) est incertaine, car le prince Lazar est mort en 1389. La fresque aurait donc été peinte postérieurement.
  57. « La ruée des Slaves », L'Express.
  58. (en) « Vladimir Putin: Leonardo DiCaprio is a 'real man' », Telegraph.co.uk, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Francis Conte, Les Slaves, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l’évolution de l’humanité », 1996.
  • (en) Florin Curta, The Making of the Slavs: History and Archaeology of the Lower Danube Region, c. 500–700. Cambridge: Cambridge University Press, 2001, (ISBN 9781139428880).
  • (en) Florin Curta, Southeastern Europe in the Middle Ages, 500–1250, Cambridge: Cambridge University Press, 2006 (ISBN 9780521815390).
  • Francis Dvornik, Les Slaves, histoire et civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'époque contemporaine The Slavs, their early history and civilisation »], trad. Danielle Palevski, Maroussia Chpolyansky, Seuil, coll. « l'Univers historique », imprimerie Firmin-Didot 7-86, 1970.
    • Ouvrage original : (en) Francis Dvornik, The Slavs, their early history and civilisation. Boston, American Academy of Arts and Sciences, 1956.
  • Karol Modzelewski, L'Europe des Barbares, Aubier, 2005.
  • Virginie Symaniec, La Construction idéologique slave orientale : Langues, races et nations dans la Russie du XIXe siècle, Éditions Petra, (ISBN 978-2-84743-045-5), 2012.
  • V. Zdenek, Le Monde slave ancien, Cercle d'art, 1983.
  • (en) Paul M. Barford, The Early Slavs : Culture and Society in Early Medieval Eastern Europe, Ithaca, New York, Cornell University Press, , 416 p. (ISBN 978-0-8014-3977-3, lire en ligne)

Articles connexes

Lien externe

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