Orano Démantèlement

Orano Démantèlement, anciennement Cogema[alpha 1], Areva NC, puis Orano Cycle[alpha 2], est une entreprise française créée en 1976, filiale d'Orano, spécialisée dans le démantèlement d'installations nucléaires depuis 2020.

Orano Démantèlement

Création 1976, sous le nom de Cogema
Dates clés 2006 : rebaptisée « Areva NC »
2018 : devient Orano Cycle
2020 : Orano Cycle est divisée en 3 sociétés distinctes et devient Orano Démantèlement
Disparition
Personnages clés André Giraud
Forme juridique Société anonyme
Siège social Paris
Direction Alain Vandercruyssen (directeur)
Actionnaires État français[1]
Activité Depuis 2020 : démantèlement des installations nucléaires
Avant 2020 : enrichissement et retraitement de matières nucléaires
Société mère Orano
Sociétés sœurs Orano Mining, Orano Recyclage, Orano Chimie-Enrichissement
Filiales Orano DS, Comurhex, Eurodif Production, SICN, Melox, etc.
Effectif 7 567 en 2018 (Orano Cycle)
2 000 en 2022 (Orano Démantèlement uniquement)
SIREN 305 207 169
TVA européenne FR10305207169
Site web orano.group/fr

Chiffre d'affaires 2 237 392 000 € en 2018
Résultat net -526 653 000 € en 2018 (perte)[2]

En 2020, Orano Cycle est scindée en 3 sociétés distinctes, toutes filiales d'Orano[3]:

  • les activités de chimie et d'enrichissement d'uranium sont transférées à la filiale Orano Chimie-Enrichissement ;
  • les activités de recyclage sont transférées à la filiale Orano Recyclage ;
  • et Orano Cycle est renommée Orano Démantèlement et conserve les activités de démantèlement et de services aux installations nucléaires. Alain Vandercruyssen, directeur d'Orano DS, devient directeur général d'Orano Démantèlement[4].

De 1976 à 2020, Orano Cycle était spécialisée dans les activités liées au cycle de l'uranium en tant que combustible nucléaire : exploitation de mines, production et enrichissement du combustible, traitement et recyclage des combustibles usés, assainissement et démantèlement d'installations.

Histoire

De 1976 à 2006

Carte de France de l'industrie nucléaire en 1976.

En 1976, est créée la Compagnie générale des mines, avec un capital de 4,7 milliards de francs. Elle succède à la « direction de la production » du CEA (la « DP »)[5]. Elle englobe toutes les activités de production d'uranium du commissariat à l'Énergie atomique, à savoir l'exploitation de l'uranium en France et en Afrique francophone (Niger, Madagascar, Mali, Sénégal et Gabon). La direction générale en est confiée à Georges Besse et la présidence à André Giraud. Georges Besse en devient président-directeur général en 1978. Michel Pecqueur lui succède en 1982, jusqu'en 1984.

En 1977, la Cogema rachète "Saint-Gobain Nucléaire" (SGN), filiale de Saint-Gobain, avec pour objectif la construction des futures usines de la Hague, et dont la nouvelle raison sociale devient la Société Générale pour les techniques Nouvelles. En 1979, la Cogema devient le seul actionnaire de la SGN, puis cède peu de temps après 34 % du capital à Technip.

Fin , le successeur de Michel Pecqueur, François de Wissocq, annonce que la Cogema a perdu 259 millions de francs sur le marché à terme international de France (le Matif)[6].

Jean Syrota succède à François de Wissocq à la tête de la Cogema, en 1988. En , la Cour des comptes conclut un rapport concernant les pertes sur le Matif selon lequel : « Tous les niveaux hiérarchiques sont responsables : une direction générale lointaine, une direction financière négligente et une tutelle défaillante »[6]. En , la Cogema est condamnée aux dépens et doit verser 20 000 francs de dommages-intérêts à la société Buisson[6], mais le jugement est modifié en en faveur de la Cogema[7]. En 1994, Olivier Brion, le directeur général de Total, est entendu comme « témoin assisté » sur cette affaire[8].

Jean Syrota est remplacé en 1999 par Anne Lauvergeon. En , une plainte avec constitution de partie civile est déposée contre Cogema par l'association « Sources et rivières du Limousin », pour pollution, mise en danger de la vie d'autrui, abandon et dépôt de déchets concernant tous les sites miniers du Limousin. Le , la Cogema est mise en examen pour « pollution, abandon et dépôt de déchets »[9]. En , le tribunal correctionnel de Limoges prononce la relaxe de Cogema estimant qu'aucun des délits dont elle est accusée ne peut être relevé à son encontre[10].

En , la Cogema est intégrée dans le groupe Topco qui est renommé Areva en .

Présidents de la Cogema

Période Nom
1976-1978 André Giraud
1978-1982 Georges Besse
1982-1984 Michel Pecqueur
1984-1988 François de Wissocq
1988-1999 Jean Syrota
1999-2006 Anne Lauvergeon

De 2006 à 2018

En 2006, la Cogema devient Areva NC (Nuclear Cycle) et commence la construction sur le site nucléaire du Tricastin d'une nouvelle usine d'enrichissement de l'uranium : l'usine Georges Besse II.

En 2007, Areva rachète pour 1,8 milliard d'euros l'entreprise minière canadienne Uramin, dont toutes les mines se révèlent inexploitables. La même année, l’activité d'exploration minière est intégrée dans une nouvelle filiale Areva Mines.

En 2008, Areva NC lance le chantier Comurhex II de nouvelles usines de conversion de l'uranium sur les sites nucléaires de Malvési et Tricastin.

Présidents d'Areva NC

Période Nom
2006-2011 Anne Lauvergeon
2011-2014 Luc Oursel
Depuis 2014 Philippe Varin

Orano Cycle

A la création d'Orano, en , Areva NC devient Orano Cycle. Jusqu'en 2020, Orano Cycle était présente en France et à l'international : dans plus de 30 pays répartis sur les cinq continents. En France, elle exploite notamment l'usine de retraitement de la Hague, le site nucléaire de Marcoule, celui de Pierrelatte (site nucléaire du Tricastin) et le centre de Cadarache. Elle employait environ 19 000 salariés.

Principales filiales d'Orano Cycle

Orano Démantèlement

En 2020, les activités d'Orano Cycle sont divisées en trois sociétés distinctes : les activités de chimie et d'enrichissement d'uranium sont transférées à la filiale Orano Chimie-Enrichissement, les activités de recyclage sont transférées à la filiale Orano Recyclage. Orano Cycle est renommée Orano Démantèlement et conserve les activités de démantèlement des installations nucléaires[3].

Critiques

L'entreprise est critiquée par le mouvement antinucléaire[12]. Ainsi en 2003, Tryo chante Co j'ai marre (jeu de mot avec l'ancien nom de l'entreprise) qui attaque directement cette dernière. En , la chanson paraît dans l'album live De bouches à oreilles…[13].

Adolf Nucléaire existe, il est français
Ça finit par un A, ça commence par un C
Ces enfoirés là exportent à l’étranger
Des tonnes de déchets plus ou moins irradiés

 Tryo, « Co J'ai marre » dans De bouches à oreilles... (2004)

Notes et références

Notes

  1. Pour « Compagnie générale des matières nucléaires », ce jusqu'au .
  2. Les filiales du groupe ont le plus souvent Orano dans leur nom. Ici, le complément « Cycle » fait référence au cycle nucléaire.

Références

  1. « https://www.orano.group/docs/default-source/orano-doc/finance/publications-financieres-et-reglementees/2019/orano_annual-activity-report_2019_vdef.pdf »
  2. https://www.societe.com/societe/orano-cycle-305207169.html
  3. Orano, « Rapport Annuel d’Activité 2020 : 2.1.2 Évolution de l’organisation juridique d’Orano Cycle » [PDF], sur orano.group, (consulté le )
  4. « Philippe Knoche met sa dernière touche au plan Pearl pour Orano DEM - 01/07/2021 », sur La Lettre A, (consulté le )
  5. Manuel Bengoechea, Abus et détournements du secret-défense, Paris, Éditions L'Harmattan, , 250 p. (ISBN 978-2-296-17126-8 et 2-296-17126-5, lire en ligne).
  6. « La revanche des Buisson sur la Cogema », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  7. « La Cogema remporte une demi-victoire en appel », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  8. « Rebondissement dans l'affaire Cogema », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  9. « Un scandale nommé COGEMA », sur dissident-media.org (consulté le ).
  10. « Relaxe de la COGEMA dans une affaire de pollution dans le Limousin », sur actu-environnement.com, (consulté le ).
  11. « Areva Temis présente ses perspectives 2014 aux acteurs locaux du Nord-Cotentin », sur Areva.com, (consulté le )
  12. « Areva : vers le carnage », sur npa200.org (consulté le ).
  13. « De bouches à oreilles », sur Le Stand (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

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