Guelma

Guelma (/gwɛl.ma/ (en arabe : ڨالمة, en berbère : ⴳⴰⵍⵎⴰ,), appelée Malaca dans la période de ses fondateurs, les Phéniciens, puis Calama à l'époque romaine, est une commune de la wilaya éponyme, dont elle est le chef-lieu, située à 60 km au sud-ouest d'Annaba, à 110 km à l'est de Constantine, à 60 km de la mer Méditerranée et à 150 km de la frontière tunisienne.

Pour les articles homonymes, voir Calama.

Guelma

Vue aérienne de la ville de Guelma.
Noms
Nom arabe algérien ڨالمة
Nom amazigh ⴳⴰⵍⵎⴰ (ǧalma)
Administration
Pays Algérie
Wilaya Guelma
(chef-lieu)
Daïra Guelma
(chef-lieu)
Président de l'APC
Mandat
Hamlaoui Hassan (FLN)
[2017/2022]
Code postal 24000
Code ONS 2401
Démographie
Population 120 847 hab. (2008[1])
Densité 2 701 hab./km2
Géographie
Coordonnées 36° 28′ 00″ nord, 7° 26′ 00″ est
Altitude 290 m
Min. 256 m
Max. 321 m
Superficie 44,74 km2
Localisation

Localisation de la commune dans la wilaya de Guelma
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Guelma
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Guelma
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
Guelma
Liens
Site de la commune http://www.guelma.org

    Géographie

    Situation

    Guelma se situe au cœur d'une grande région agricole à 290 m d'altitude, entourée de montagnes (Maouna, Dbegh, Houara) ce qui lui donne le nom de ville assiette, sa région bénéficie d'une grande fertilité grâce notamment à la Seybouse et d’un grand barrage qui assure un vaste périmètre d'irrigation.

    Elle est située à 60 km au sud-ouest d'Annaba, à 110 km à l'est de Constantine, à 60 km de la mer Méditerranée et à 150 km de la frontière tunisienne[2].

    Elle occupe aussi une position géographique stratégique, en sa qualité de carrefour dans la région nord-est de l’Algérie dont dépendent cinq chefs-lieux de wilaya[2] et reliant le littoral des wilayas de Annaba, El Tarf et Skikda, aux régions intérieures telles que les wilayas de Constantine, Oum El Bouagui et Souk Ahras.

    Localisation

    Climat

    Le Climat est sub-humide ; la pluviométrie est d'environ 450 à 600 mm/an.

    Relevés de la station météorologique d'El Bey dans la commune de Guelma (période : 1980-1990)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 5,9 5,3 6,7 9,3 12,5 16,3 19,6 20,2 17,6 14,4 10 7 12,1
    Température moyenne (°C) 10,1 10,8 12,2 15,1 18,9 23,9 27,3 27 24,4 20,4 15,2 11,4 18,1
    Température maximale moyenne (°C) 14,6 16,3 17,8 20,9 25,2 31,1 34,9 34 31,1 26,4 20,5 15,9 24
    Précipitations (mm) 72,9 63,7 62,4 37,3 45,4 14,7 3,9 9,8 22,9 44,6 60,5 98,3 533,6
    Source : Révision du PDAU intercommunal de: Guelma-Belkheir-El Fedjoudj-Ben Djerrah - DUC Guelma, URBACO - pages 2 à 6
    Diagramme climatique
    JFMAMJJASOND
     
     
     
    14,6
    5,9
    72,9
     
     
     
    16,3
    5,3
    63,7
     
     
     
    17,8
    6,7
    62,4
     
     
     
    20,9
    9,3
    37,3
     
     
     
    25,2
    12,5
    45,4
     
     
     
    31,1
    16,3
    14,7
     
     
     
    34,9
    19,6
    3,9
     
     
     
    34
    20,2
    9,8
     
     
     
    31,1
    17,6
    22,9
     
     
     
    26,4
    14,4
    44,6
     
     
     
    20,5
    10
    60,5
     
     
     
    15,9
    7
    98,3
    Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

    Histoire

    Préhistoire

    La région était habitée et possède une nécropole, les Vestiges de Roknia composée de plus de 3 000 dolmens[3].

    De l'époque romaine au XIXe siècle

    La ville numide s'appelait Malacca et fut importante sous le règne de Massinissa. Des inscriptions libyques trouvées à Guelma prouvent que la région a été civilisée bien avant l'arrivée des Carthaginois ou des Romains; des mentions latines attestent que Guelma portait déjà le nom de « Calama », bien que ce nom soit probablement d'origine phénicienne. L'histoire de Guelma est riche en évènements, et son territoire est parsemé de sites.

    Salluste rapporte les récits des batailles que Jugurtha y livra en 110 av. J.-C. aux troupes romaines; il aurait vaincu, non loin de la ville de Guelma, précisément dans la mystérieuse Suthul, le général romain Postinius Albinus. L'antique Calama devint un centre urbain important au cours du Ier siècle de notre ère. Calama est élevée au rang de municipe sous l'empereur Trajan et patronnée par Vibia Aurelia Sabina, dernière fille de Marc Aurèle, et sœur fictive de l'empereur Septime Sévère lorsque ce dernier se proclama fils adoptif de Marc Aurèle (fin du IIe siècle)[4],[5].

    Calama fut avec Sitifis (Sétif) et Hippo-Reggius (Annaba), un des greniers de Rome au cours des IIe et IIIe siècles apr. J.-C., attestant sa prospérité sous la période des Sévères.

    Au cours de l'époque chrétienne (IVe et Ve siècles), Calama a eu comme évêque Possidius qui était aussi biographe de saint Augustin et appartenait à la province ecclésiastique de Numidie. D’ailleurs Saint-Augustin et Donatus évoquent la prospérité de cette ville. Dès l'invasion des Vandales qui détruisit la ville, Possidius alla se réfugier à Hippo-Reggius et Calama tomba au pouvoir de Genséric. Après la reconquête de l'Afrique du Nord par les Byzantins, Solomon, général de Justinien, y fit construire une forteresse entre 539 et 544.

    Vint ensuite l'époque de la civilisation arabo-musulmane, Calama est appelée désormais « Guelma ». Selon Ibn Khaldoun, des tribus arabes, en particulier les Banu Hilal, s'étaient déjà installées au cours du IXe siècle dans cette région attractive.

    L'époque ottomane, quant à elle, n'a pas connu de changements radicaux dans le paysage socioculturel de la ville. Cependant, elle a laissé aussi des traces, ne serait-ce que par quelques noms de famille qu’on retrouve aujourd’hui.

    Période française de 1870 à 1962

    Place du .

    Guelma est conquise en 1834 par les Français. Le maréchal Bertrand Clauzel, frappé par l'importance stratégique du site, y établit un camp permanent en 1836. C'est l'origine de la ville actuelle qui, dès lors, accueillit plusieurs générations de colons et de pieds-noirs.

    La résistance guelmoise face à l'empire colonial français finit par payer le prix fort : le , le sous-préfet Achiary fait tirer sur la manifestation nationaliste fêtant la victoire contre le nazisme. Suit une répression menée par un bataillon d'infanterie amené de Sidi-Bel-Abbès et surtout par une milice armée par le sous-préfet André Achiary (proche de La Main Rouge) : massacres du 8 mai 1945 à Guelma, à Héliopolis et à Kherrata.

    Un colloque international sur cette tragédie se tient chaque année à l'Université du .

    Depuis l'Indépendance en 1962

    Guelma est une ville universitaire depuis 1986 avec l'université du .

    Démographie

    Évolution démographique
    1884 1897 1936 1948 1954 1966 1977 1987 1998
    6 0568 51415 70018 40021 60039 78656 10077 821108 682
    2008 2012 2015 - - - - - -
    120 847157 334187 000------

    Économie

    La ferme école.

    Industrie

    • CYCMA : Complexe de fabrication cycles et cyclomoteurs.
    • Société de raffinerie de sucre SPA SORASUCRE
    • Unité de céramique et vaisselle (ETER- ex ECVE) La plus grande capacité de production en Algérie'
    • Groupe Benamor : semoulerie et pâtes alimentaires, Conserverie Amor Benamor (CAB) pour la tomate et la harissa
    • laiterie Amor Mohamedatni
    • laiterie Belabidi
    • les moulins Belabidi farine
    • conserverie Belabidi tomate et harissa
    • grande unité de fabrication de sac en plastique Belabidi
    • SARL Boukabou : Production de boissons gazeuses et minérales non-alcoolisées.
    • SARL Fendjel : Production de boissons gazeuses et minérales non-alcoolisées.
    • plusieurs unités de fabrication automatique de parpaing
    • plusieurs unités de fabrication de carreaux (carrelage)
    • et beaucoup d'autre petites unités de fabrication
    • et plusieurs carrières pour la fabrication du gravier et sable

    Tourisme

    Vue générale sur la ville de Guelma, École fondamentale Mohamed Abdou au premier plan, Place 19-Mars.

    La région de Guelma dispose d’un parc hôtelier constitué d’hôtels et de complexes thermaux pour l’accueil de curistes.

    Sources thermales
    • Ain Chedakha
    • Ain Ben Nadji
    • Ain Echffa
    • Hammam debagh (appelé aussi Hammam Meskhoutine, Hammam Marhoumin ou encore Hammam Chellala) la deuxième eau la plus chaude au monde (92°)
    • Hammam Ouled Ali
    • Hammam N’bails
    • Hammam Belhachani, Aïn Larbi

    Patrimoine architectural et environnemental

    Façade du théâtre romain de Guelma.

    Des ruines romaines sont fréquemment découvertes:

    • En 2012, des morceaux de pierres tombales, avec des objets funéraires en argile et en bronze et des restes de lampes à huile,
    • En 2015, une nécropole près de Guelaât Bousbaâ[6]

    Vie quotidienne à Guelma

    Théâtre municipal.

    Théâtre

    Le théâtre municipal Mahmoud Triki fait partie du paysage architectural de la ville de Guelma.

    Sport

    Stade Souidani Boujemaa.

    La ville comporte de nombreux complexes sportifs et plusieurs clubs sportifs de football :

    • l'Espérance sportive de Guelma (fondé en 1924) [7]
    • le Football Olympique de Guelma (fondé 1947)
    • l'Ettardji Sarri Madinet Guelma (fondé le ).

    Personnalités liées à Guelma

    Culturelles

    • Bettina Heinen-Ayech (1937-2020), Guelaat bou Sba, 1989.
      Bettina Heinen-Ayech (1937- 2020), artiste peintre allemande, installée à Guelma depuis février 1963. Nombreuses expositions nationales et internationales. Nombreuses publications. La salle d´exposition du palais de la culture de Guelma porte son nom.
    • Erwin Bowien (1899-1972), artiste peintre allemand. Effectue entre 1963 et 1971 de nombreux séjours à Guelma. Créations de nombreuses toiles dans la région de Guelma.
    • Ahmed Achouri, poète algérien
    • Slimane Benaïssa (1943-), dramaturge, homme de théâtre
    • Abdelmadjide El-Chafai (1933-1973), pédagogue, homme de lettres et de théâtre. La Maison de culture de Guelma porte son nom
    • Marcel Fiorini (1922-2008), peintre et graveur
    • Salah Guemriche, écrivain
    • Charles-Michel Marle (1934-), mathématicien français, né à la « ferme Saint-Joseph »[8]
    • Possidius de Calama, disciple de saint Augustin (Ve siècle)

    Politiques

    • Nouaouria Abdallah (1929-1998), membre du mouvement national, officier de l’ALN, Directeur de l'École des cadets (de Annaba, puis Guelma), membre du CC du FLN, SG de l’Organisation nationale des anciens moudjahidines, député et vice-président de l’APN pendant trois mandats.
    • Boumaza Abdelghani, colonel de l’armée de l’air, ancien attaché de l’air à l’ambassade d’Algérie en Afrique du Sud
    • Merabet Ali, général d'aviation, pilote, ancien directeur de l'École supérieure de l'aviation
    • Abdallah Baali (1954-), diplomate
    • Mohamed Esseghir Babes, ancien ministre de la Santé, président du conseil national économique et social (CNES) depuis 2005
    • Amar Belani, ambassadeur d'Algérie auprès de l'Union Européenne, de l'OTAN, du royaume de Belgique et du Grand Duché du Luxembourg, ancien ambassadeur en Pologne et en Malaisie
    • Houari Boumédiène, militaire et homme d'état algérien, né le 23 août 1932 à Houari Boumédiène (Guelma) .
    • Saddek Boussena, ancien ministre de l'Énergie, ancien président de l'OPEP
    • Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach 2011-2014
    • Abdallah Fadel né en 1930 à Guelma et mort le à Djasr Kasentina, homme politique algérien, wali de administration publique.
    • Abdelaziz Lahiouel, ambassadeur d'Algérie en Tanzanie (1997-2001) et en Pologne (2005-2009), directeur des Affaires Politiques Internationales (2001-2005) au ministère des Affaires étrangères
    • Abdelaziz Rahabi, ambassadeur d'Algérie au Mexique et en Amérique Centrale (1991-1994), puis en Espagne(1994-1998), ministre de la Culture et de la Communication, porte-parole du gouvernement (1998-1999)
    • Yazid Sabeg (1950-), président du conseil d'administration de la SSII CS Communication et systèmes et membre de celui de l'Institut de relations internationales et stratégiques. Nommé par Nicolas Sarkozy Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances le 17 décembre 2008
    • Boudjemaa Souidani né le 22 janvier 1922 à Guelma et mort le 16 avril 1956 près de Koléa, responsable politique et résistant algérien durant la Guerre de libération nationale.
    Guelma, Boulevard Souidani Boujemaa.

    Administration et politique

    Liste des présidents d'APC successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2007 2012 Rachid Allami FLN P/APC

    Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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    • Portail de la Rome antique
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