Catherine Denguiadé
Catherine Denguiadé, née le à Fort-Archambault (Afrique-Équatoriale française), est la sixième épouse de Jean-Bedel Bokassa, président de la République centrafricaine devenu empereur de Centrafrique sous le nom de Bokassa Ier. À ce titre, elle est Première dame de la République centrafricaine du au puis impératrice consort de Centrafrique du au .
Titres
Impératrice consort de Centrafrique
–
(2 ans, 9 mois et 16 jours)
Prédécesseur |
Création du titre Elle-même (Première dame) |
---|---|
Successeur |
Disparition du titre Florence Dacko (Première dame) |
Première dame de la République centrafricaine
–
(10 ans, 11 mois et 3 jours)
Prédécesseur | Florence Dacko |
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Successeur |
Elle-même (impératrice consort) Florence Dacko (indirectement) |
Dynastie | Maison Bokassa |
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Distinctions | Ordre impérial de Bokassa Ier |
Nom de naissance | Catherine Martine Denguiadé |
Naissance |
Fort-Archambault (Afrique-Équatoriale française) |
Conjoint | Jean-Bedel Bokassa |
Enfants |
Rena Bokassa Saint-Sylvestre Bokassa Dew Beni Bokassa Marguerite Bokassa Lucien Bokassa Jean-Bedel Bokassa Jr. Saint-Jean Bokassa |
Religion | Catholicisme |
Biographie
Catherine Martine Denguiadé naît le à Fort-Archambault d'un père centrafricain, issu d'une famille aisée, et d'une mère tchadienne. Elle est la troisième d'une famille de quinze enfants[1]. Elle suit sa scolarité primaire à N'Djaména. Ses bons résultats scolaires lui permettent d'obtenir une bourse pour poursuivre ses études secondaires à Bangui, au lycée Pie-XII. En 1963, à l'âge de 14 ans, elle rencontre par hasard le colonel Jean-Bedel Bokassa, chef d'état-major des armées, alors âgé de 42 ans, qui est immédiatement attiré par son physique[2].
Leur mariage est célébré le . Convertie au catholicisme peu avant ses noces, Catherine est la sixième épouse de Bokassa, qui pratique activement la polygamie. Il la préfère néanmoins à ses nombreuses autres épouses. Sept enfants sont nés de leur union, dont le futur prince héritier Jean-Bedel Jr. (né en 1973). Après le renversement de son cousin David Dacko, Bokassa devient président de la République centrafricaine en 1966. Catherine prend une part active à la vie publique du pays et le couple entame une relation d'amitié-protection très critiquée avec le chef d'État français Valéry Giscard d'Estaing[3].
Le , Bokassa instaure la monarchie afin, selon lui, d'accroître le prestige de l'Afrique centrale dans le monde et s'autoproclame empereur de Centrafrique sous le nom de Bokassa Ier. Favorite parmi ses épouses, Catherine reçoit le titre d'impératrice[alpha 1]. Elle emménage au palais de Berengo, près de Bangui, où elle installe une cour somptueuse[4].
Le couronnement du couple impérial se déroule le à la cathédrale Notre-Dame de Bangui. Bokassa Ier place sur la tête de l'impératrice une couronne sertie de 5 000 diamants dont la Centrafrique est riche. Catherine porte une robe brodée d'or et un manteau d'hermine, et est coiffée d'un diadème fabriqué en France (semblable à celui de Joséphine de Beauharnais). L'empereur est assis sur un immense trône doré en forme d'aigle (symbole de la dynastie), l'impératrice sur un petit trône à sa droite, le prince héritier âgé de 4 ans à sa gauche[5].
L'impératrice accompagne son mari dans tous ses voyages officiels. En 1979, alors que Bokassa Ier se trouve en Libye, l'ancien président David Dacko organise un coup d'État avec l'aide de la France, qui conduit à la chute du régime impérial. L'empereur et sa famille s'exilent en Côte d'Ivoire jusqu'en 1985, puis au château français d'Hardricourt, près de Meulan.
Leur relation se détériore progressivement, et Catherine passe les années suivantes à Lausanne. En 1986, Bokassa retourne dans son pays natal, où il est emprisonné puis libéré et gracié. Il meurt d'une crise cardiaque le . L'ancienne impératrice assiste aux funérailles et à l'enterrement près du palais de Berengo, laissé à l'abandon[6].
Catherine — titrée princesse mais toujours appelée impératrice par courtoisie — fait alors le choix de revenir vivre en Centrafrique. Elle acquiert une grande ferme et une plantation de manioc, et se consacre par la suite à la floriculture. Soutenue par le président gabonais Ali Bongo, elle crée la « fondation Catherine-Bokassa » et reçoit la médaille d'honneur de l'État, des mains du président François Bozizé, en [7].
Honneurs
- Dame Grand-Croix de l'ordre impérial de Bokassa Ier ()[8].
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Barthélémy Bokassa, Saga Bokassa, Paris, Les Portes du Soleil, , 268 p. (ISBN 9782358080019).
- Marie-France Bokassa, Au château de l'ogre, Paris, Flammaion, , 208 p. (ISBN 9782081428553).
- Pierre Péan, Bokassa Ier, Paris, Éditions Alain Moreau, , 201 p. (ASIN B003V09MBE).
- (it) Corradino Ruffo, Papaia : Un'avventura nell'impero di Bokassa, Milan, Longanesi, , 311 p. (ASIN B00IA0I5KO).
- Géraldine Faes et Stephen Smith, Bokassa Ier, un empereur français, Paris, Calmann-Lévy, , 385 p. (ISBN 9782702130285).
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Catherine est alors l'une des rares impératrices consorts, avec Farah d'Iran et Nagako du Japon.
Références
- Ruffo 1980, p. 15.
- Bokassa 2009, p. 28.
- Péan 1977, p. 38.
- Bokassa 2019, p. 19.
- Bokassa 2019, p. 45.
- Faes et Smith 2000, p. 180.
- Bokassa 2019, p. 180.
- « Catherine Bokassa », sur akg-images.de (consulté le ).
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