Centrale nucléaire de Gravelines

La centrale nucléaire de Gravelines est une centrale nucléaire se situant dans la commune de Gravelines (Nord) à environ 20 km à l'ouest de Dunkerque, 25 km à l'est de Calais et 85 km au nord-ouest de Lille, principale ville de la conurbation transfrontalière Lille-Roubaix-Tourcoing-Mouscron qui constitue l'une des zones urbaines les plus peuplées de France et de Belgique (un million d'habitants).

Centrale nucléaire de Gravelines
La centrale nucléaire vue depuis la clôture qui délimite l'accès au public
Administration
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
51° 00′ 52″ N, 2° 08′ 06″ E
Opérateur
Construction
Mise en service
Statut
en fonction
Direction
Emmanuel Villard (succède à François Goulain)
Réacteurs
Fournisseurs
Type
Réacteurs actifs
6 × 910 MW
Puissance nominale
5 460 MW
Production d’électricité
Production annuelle
32,28 TWh (2019)[1],[2],[3],[4],[5],[6]
Facteur de charge
67,5 % (en 2019)
Production moyenne
33,55 TWh (2015 à 2019)
Production totale
1 321,25 TWh (fin 2019)

Source froide
Site web

La superficie du site nucléaire est de 150 hectares. Les réacteurs de la centrale sont refroidis par l'eau de la mer du Nord. Avec un total de 5 460 MWe net de puissance installée, elle fait partie, en 2022, des dix premières centrales nucléaires de production d’électricité au niveau mondial. C'est la plus importante centrale nucléaire de France et d'Europe de l'Ouest.

Historique

Après la Seconde Guerre mondiale, l'agglomération dunkerquoise est détruite à 70 %, le port à 100 %, les habitants habitent dans des « chalets » préfabriqués et le village de Grande-Synthe, anéanti. Les Anglais ont bombardé en 1944 l'ex-centrale électrique au charbon de l'usine Lesieur qui servait entièrement à la consommation des particuliers depuis quelques mois, pour pallier les coupures de courant. Théodore Leveau et Jean Niermans lancent la reconstruction. En 1957, le port est reconstruit en ZIP (zone industrialoportuaire), avec de grands travaux pour le creusement de bassins à flot, comme dans celui de Rotterdam. Dès 1959, il accueille l'usine Usinor, ouverte en 1962, l'agglomération passe de 70 000 à 200 000 habitants en cinq ans.

S'installent aussi la raffinerie BP, une centrale électrique de 500 MW qui va utiliser le gaz des hauts fourneaux d'Usinor, mais dont l'entrée en service n'est finalement prévue qu'en 1962[7], Air Liquide, Vallourec, la Compagnie Métallurgique de Provence[8], avec des synergies industrielles locales qui déboucheront au XXIe siècle sur DK6, centrale électrique thermique à cycle combiné unique en France.

Le , le conseil des ministres français autorise le programme de douze tranches de neuf cent dix mégawatts de la filière réacteur à eau pressurisée (REP), dont quatre à Gravelines, les travaux commencent en mai 1974.

Les réacteurs 5 et 6 sont autorisés ultérieurement, ces deux réacteurs intègrent les composants initialement prévus pour la centrale iranienne de Darkhovin. En effet, en avril 1979, le contrat de construction de cette centrale iranienne (pour un montant de 2 milliards de dollars[9]) avait été annulé par le gouvernement provisoire de l'Iran[10], on conserva en France les pièces d'ingénierie de la centrale et les travaux commencèrent en octobre 1979[11].

Le couplage de la première tranche est effectué en mars 1980 et en août 1985 la sixième tranche est raccordée au réseau. Gravelines devient alors la centrale nucléaire la plus importante d'Europe de l'Ouest.

Le , le cap des 1 000 milliards de kWh fournis au réseau électrique national par les six unités de la centrale nucléaire de Gravelines est franchi. Pour la première fois au monde une centrale nucléaire atteint ce niveau de production cumulée[12].

Dans le cadre du grand carénage entamé en 2016, EDF investit 1 milliard d'euros dans la centrale pour remplacer la totalité des composants principaux de la centrale afin de pouvoir poursuivre son exploitation jusqu'à 60 ans[13]. EDF annonce qu'un tiers de l'opération devrait profiter aux entreprises locales[13].

À proximité, l'usine d'aluminium de Liberty Aluminium Dunkerque, située à Loon-Plage (Nord) depuis les années 1980, est le plus gros producteur d'aluminium de l'Union européenne[14]. Son chiffre d'affaires annuel avoisine les 500 millions d'euros[14] et il consomme 620 000 tonnes de matières premières par an pour produire 258 000 tonnes d'aluminium [14]et faire face aux besoins de ses clients (Constellium, PSA Peugeot Citroën, Novelis…)[14]. Avec une puissance installée de 450 MW, pour les deux tiers de la production hexagonale d'aluminium[14], il pèse à lui seul 0,6 % de la consommation d'électricité française.

Puissance et production

La centrale dispose de six réacteurs de 910 MW (puissance électrique unitaire), dont deux sont entrés en service en 1980, deux en 1981 et deux en 1985. En 2006 ces réacteurs ont produit un total de 38,4 TWh d'électricité[15].

Disposant d'une puissance nette totale de 5 460 MW[16], la centrale de Gravelines est la seconde plus puissante d'Europe, après la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine.

En 2005, avec 8,6 % de la puissance électronucléaire nationale, elle assurait, avec 38,14 TWh (térawatts-heures) 8,1 % de la production nationale, grâce à 1 700 salariés et 300 entreprises sous-traitantes (près de 1 300 personnes). En appui, cette même année, l'ancienne centrale thermique EDF de Dunkerque a été remplacée par une nouvelle centrale au gaz dite « DK6 » de 800 MW (mégawatts) par GDF. DK6 fournit de l'électricité à Arcelor, mais aussi (pour 23 de sa production) au marché européen, en produisant moins de CO2, grâce à une technologie modernisée[17].

En 2011, 5 des 6 réacteurs fonctionnent avec un combustible au plutonium : le combustible MOX.

Production d'eaux chaudes

  • Une partie de la chaleur produite par la centrale est aussi utilisée dans un réseau de chaleur à distance pour alimenter une ferme aquacole, la société Aquanord.
  • Un tunnel sous-marin de 5 km a été creusé entre la centrale nucléaire de Gravelines et le terminal méthanier de Dunkerque. Ce tunnel permet d'acheminer une partie des eaux tièdes rejetées par la centrale dans le but de réchauffer le gaz naturel liquéfié (GNL) pour lui rendre sa forme gazeuse, en le faisant passer d'une température de -163° à 3°.
  • Enfin, les eaux chaudes sont également utilisées pour le fonctionnement interne de la centrale, en particulier pour éviter les chocs thermiques dans les circuits.

Caractéristiques des réacteurs

Les caractéristiques des réacteurs en service sont les suivantes :

Nom du réacteurModèleCapacité [MW]ExploitantConstructeurDébut constr.Raccord. au réseauMise en service comm.
Thermique (MWt)brute (MWe)Nette (MWe)
Gravelines-1[1] CP12785951910EDFFramatome
Gravelines-2[2] CP12785951910EDFFramatomemars 1975août 1980décembre 1980
Gravelines-3[3] CP12785951910EDFFramatomejuin 1981
Gravelines-4[4] CP12785951910EDFFramatomeavril 1976juin 1981oct 1981
Gravelines-5[5] CP12785951910EDFFramatomeoct 1979août 1984janvier 1985
Gravelines-6[6] CP12785951910EDFFramatomeoct 1979août 1985oct 1985

Choix du site

Centrale nucléaire de Gravelines vue de la mer

Le site a été choisi selon plusieurs critères :

  • Proximité de la mer avec de forts courants (refroidissement facilité)
  • Proximité de l'Angleterre et de l'Allemagne (exportation d'électricité)
  • Proximité de grandes entreprises (Arcelor Mittal, Alcan)
  • Besoins en électricité d'une région industrielle et très peuplée
  • Faible risque sismique

Risque inondation

La centrale nucléaire de Gravelines est construite sur un polder dans une zone sensible aux inondations[18],[19] dont le niveau atteint jusqu'à 5 mètres en dessous du niveau de la mer. La centrale est en effet construite à 6 mètres au-dessus du niveau de la mer (à la cote NGF 5m54) alors que la zone inondable était évaluée, lors de la construction de la centrale, à 5 m au-dessus du niveau de la mer[20],[21], donc sans tenir compte de l'effet prévu du réchauffement climatique (plus d'un mètre entre 2020 et 2100)[22].

La hauteur de la centrale parait assez faible en comparaison par exemple des 22 m de hauteur de la barrière Maeslantkering située aux Pays-Bas, destinée à se protéger d'une onde de tempête, en référence[23] au raz-de-marée en mer du Nord en 1953 qui est monté jusqu'à la cote NGF 05m06 à Gravelines. En 2013, lors de la tempête Xaver, le niveau de l'eau était monté à la cote NGF 05m04 à Gravelines[24],[25].

Les modifications faites en 2014 par EDF à la demande de l'ASN [26] l'ont été au minimum jusqu'à la cote NGF 6m34 et au maximum jusqu'à la cote NGF 6m92 « pour prendre en compte les situations les plus pessimistes, une marge de sécurité est ajoutée aux estimations qui sont faites par Météo-France et par les différents modèles statistiques utilisés »[27],[28]. Cependant, à Fukushima la vague a atteint 15 m au niveau de la centrale, alors que la digue construite en fonction des prévisions erronées prises en compte par les concepteurs, n'avait été conçue que pour protéger d'une hauteur de vague de 5,7 m au maximum[29],[30].

À la suite du retour d'expérience de l'accident de Fukushima, du 4e réexamen de sûreté et de la prévision de montée du niveau des mers dû au réchauffement climatique, et sur demande du gouvernement, EDF a commencé en janvier 2020, la construction d'une nouvelle protection périphérique contre le risque inondation autour de la centrale, d'une longueur de 3 km, d'une hauteur de 3 à 4 m [31],[32],[33] soit jusqu’à la cote 7,48 m et qui devrait se terminer à l’automne 2022[34].

Emploi

Le CNPE de Gravelines s'appuie sur 1 706 salariés EDF et environ 400 salariés d'entreprises extérieures qui travaillent en permanence sur le site.

Lors de la période des arrêts  soit durant 10 mois de l'année , environ 2 000 intervenants d'entreprises extérieures sous-traitantes viennent renforcer les équipes EDF dont la moyenne d'âge est de 41 ans).

Plus de 10 % des salariés de Gravelines sont des femmes. La majorité d'entre elles travaillent dans des métiers techniques (conduite des installations, ingénierie, chimie de process, automatismes, etc.)[35].

Impacts sur l'environnement

Cette centrale n'a jamais déclaré d'« accident » ou d'« incident grave » liés à d'importants rejets radioactifs ou d'autres substances toxiques.

Des impacts environnementaux chroniques existent cependant[36], liés à :

  • des rejets faibles mais chroniques dans l'air et dans l'eau, inhérents au fonctionnement de la centrale. Ces rejets sont soumis à des prescriptions périodiquement réévaluées, et supposés contrôlés par des capteurs sur les cheminées et systèmes de rejets en mer. Cependant, en avril 2016, l'Autorité de sûreté nucléaire découvrait l'existence de 11 canalisations non signalées in situ de rejets (canalisations non prévues par l’arrêté du 7 novembre 2003 autorisant EDF à poursuivre les rejets d’effluents liquides et gazeux pour l’exploitation du site[37] débouchant dans le canal d'amenée et provenant notamment d'aires de dépotage d'acide chlorhydrique ou d'hydrocarbure…). Non déclarées, ces canalisations n'avaient pas fait l'objet d'évaluations environnementales par l'ASN lors des précédentes inspections ; EDF est donc sommée de régulariser ce système d'évacuation. Fin 2017 la situation n'est toujours pas corrigée ; ces rejets étaient détournés vers des canalisations légales non-opérationnelles [dont l'une n'était d'ailleurs pas étanche et dont aucune ne disposait d'un système de contrôle de la radioactivité des effluents) ; et des pompes étaient par ailleurs hors d'état de fonctionner. Le 25 janvier 2018, un groupe d'ONG[38] déposent une plainte contre EDF et contre le directeur de la centrale pour infractions au Code de l'environnement (délit de pollution des eaux) et à la réglementation relative aux installations nucléaires de base[39]. La plainte est d'abord classée sans suite (début 2019) puis le tribunal de Dunkerque est saisi de l'affaire et les associations locales se portent parties civiles. En juin 2019, l'ASN confirme l'état dégradé de plusieurs installations de gestion des eaux usées[40] et un an plus tard (juin 2020) détecte un manque de traçabilité des rejets et confirme à nouveau des défauts d'entretien et de surveillance tels que la prévention ou limitation conforme des rejets dans l'environnement ne peut être garantie[41]. Début 2021, les inspecteurs notent la présence d'effluents radioactifs dans un caniveau (à la suite de plusieurs fuites sur une tuyauterie)[42]. Le , à la suite de la plainte déposée par plusieurs associations, le tribunal judiciaire de Dunkerque sanctionne finalement EDF pour l'illégalité de ces tuyauteries de rejets. EDF est condamnée pour toutes les infractions à la réglementation nucléaire citées[43].
  • l'augmentation de la température de l'eau en aval du canal de rejet, mais on estime qu'au-delà d'une zone d'environ km2, l'eau chaude est rapidement diluée dans le milieu et ses effets thermiques ne sont plus perceptibles. En période de canicule et au moment de la renverse des courants, l'effet peut cependant être localement plus important.
  • les impacts du biocide chloré utilisé pour tuer les organismes vivants (moules, huîtres, patelles, algues fixées, etc.) qui seraient susceptibles (surtout quand la température de l'eau dépasse 10 °C) de se fixer sur les installations et dans les circuits, en particulier sur les pales de pompes. Le débit d'eau ainsi traitée est de 240 m3/s, à raison de 0,8 mg de chlore actif par litre (le gestionnaire doit veiller à ce que le taux de chlore ne dépasse pas mg/l), soit l'équivalent de 50 tonnes par jour d'eau de Javel. Pour éviter de devoir transporter et stocker de grandes quantités de ce produit dangereux, le chlore est produit sur place par électrolyse de l'eau de mer (via le chlorure de sodium, de calcium ou de magnésium) et injecté dans l'eau, dans le circuit de chaque tranche, sous forme d'hypochlorite de sodium, avec une surveillance par l'Institut Pasteur. Des bromoformes (950 kg par 24 h) et des oxydants (5,7 tonnes par 24 heures) ou super-oxydants résiduels sont ainsi produits (un peu dans l'air, mais surtout dans l'eau), toxiques pour la faune et la flore marine tant qu'ils ne sont pas largement dilués ou évaporés. L'hypochlorite résiduelle réagit rapidement avec les bromures dissous dans l'eau pour former du brome qui est lui-même un oxydant qui réagit avec la matière organique (morte ou vivante) présente dans l'eau en formant des sous-produits plus stables et moins actifs. Parmi les sous-produits chlorés trouvés dans le rejet[44], les bromoformes sont les plus présents (88,24 %) à une concentration moyenne de 18,8 μg/litre, les autres produits intermédiaires suivis et quantifiés étant du chloroforme (traces), du bromodichlorométhane (1,53 % des chlorés rejetés), du dibromochlorométhane (0,23 %). Des bromophénols et de nombreux autres sous-produits peuvent se former (Le 2-4-6 tri-bromo-phénol a été détecté à des taux de 0,01 à 0,2 μg/litre). Selon l'Institut Pasteur, le taux de chlore (produit le plus toxique) ne dépasse pas 0,1 mg/l en aval du canal de rejet. L'impact écologique du chlore et du devenir de la nécromasse ainsi constituée, essentiellement composée d'organismes planctoniques en suspension dans l'eau sont mal évalués.

Un des risques induits par la conjonction de ces deux derniers phénomènes serait l'apparition possible d'organismes pathogènes (vibrions, bactéries, parasites) résistants au chlore (chlororésistance) avec notamment, potentiellement et localement, des biofilms de microbes devenus chlororésistants (en zone de microturbulence, sur des parois de béton ou de palplanches par exemple). De tels organismes chlororésistants pourraient être source de problèmes nosocomiaux en cas de contamination humaine par ces microbes s'ils sont pathogènes.

Arrêt de réacteurs

En janvier 2020, dans le cadre de la mise œuvre de la loi sur la transition énergétique, l'électricien EDF propose au gouvernement français d'étudier la mise à l'arrêt de deux réacteurs de la centrale de Gravelines[45].

En février 2022, Emmanuel Macron indique une modification importante de cette loi sur la transition énergétique, puisque plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l'avenir, sauf pour des raisons de sûreté[46].

Événements significatifs

2020

La centrale nucléaire de Gravelines fête ses 40 ans de mise en service.

2016

La constitution de la région Hauts-de-France pourrait induire une implication plus forte de ce territoire sur son destin énergétique, comme cela est suggéré dans une thèse de doctorat à Paris-Sorbonne[47].

Après l'accident nucléaire de Fukushima de mars 2011, les centrales européennes et françaises doivent faire l'objet de nouvelles études de vulnérabilité face aux séismes et tsunamis (des « stress tests » ont été annoncés par l'Europe (et par François Fillon) pour quatre aléas : inondation, sismique, risque lié à la perte de refroidissement et mesures limitant les conséquences d'un accident), avec l'expertise disponible, dont celle de la WENRA (Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d'Europe de l'Ouest)[48].

Lors d'un examen de sûreté décennal, des études de conformité des ouvrages de génie civil, structures et matériels vis-à-vis du risque sismique ont été faites au regard d'un « nouveau référentiel de sûreté ». selon la CLI[49], « des contrôles ont permis d'identifier que certaines de ces analyses avaient été omises ou réalisées de manière incomplète[49] » dans le périmètre des stations de pompage. « Les équipes techniques ont aussitôt mené à bien ces analyses »[49], concluant qu'en fonctionnement normal, la sûreté n'est pas réduite, mais qu'« en cas de séisme aussi important que le plus fort séisme enregistré depuis mille ans dans les régions d'implantation de ces unités, des structures métalliques (escaliers, consoles…) ou des panneaux préfabriqués en béton, situés dans les stations de pompage, en dehors de la partie nucléaire des installations, pourraient endommager potentiellement des équipements nécessaires d'un des circuits de refroidissement de la centrale » (circuit présentant des redondances de matériels dont la défaillance enclencherait des procédures préétablies visant à assurer le refroidissement des réacteurs). Cet « écart de conformité » (niveau 1 de l'échelle INES) vis-à-vis du risque sismique, est dit « générique » car commun à sept centrales nucléaires (Gravelines ainsi Blayais, Cruas, Flamanville, Paluel, Penly et Tricastin)[49]. Il a été déclaré à l'ASN le . Des études et travaux de renforcement sont prévus (pour 5 à 6 mois)[49]. Le CNPE de Gravelines a aussi connu plusieurs fois une fermeture intempestive de clapets anti-souffle de systèmes de ventilation, le [50] et en 2010[49].

2013

D'après EDF, le le départ d'incendie qui « a été détecté vers 16 h 50 sous la toiture d'un bâtiment de l'unité de production n° 3, dans la partie non nucléaire de l'installation » et qui aurait été maîtrisé à 18 h 02 « n'a pas eu d'impact sur la sûreté des installations, ni sur l'environnement »[51].

2012

Le 6 juin 2012, un arc électrique sur un pylône transportant du 225 000 volts a provoqué un feu au niveau de l'isolant servant de point d'attache au câble. Cette ligne à haute tension est destinée à assurer l'alimentation de secours de la centrale nucléaire[52].

2010

En 2010, sept rapports d'incidents notables à la centrale de Gravelines ont été publiés par l'Autorité de Sûreté Nucléaire, dont deux concernaient des incidents survenus en 2009.

L'installation nucléaire de Gravelines est la première usine électronucléaire au monde à avoir franchi, le 27 août, la barre symbolique des mille milliards de kWh produits (cela représente deux années de la consommation d'électricité de la France, 60 de celle de la région Nord - Pas-de-Calais, 714 années de la consommation d'une ville de 350 000 habitants et 1 000 de celle d'une ville comme Lille)[53].

2009

Le , un incident se produit à la centrale lors d'une opération de maintenance : une barre d'uranium menace de tomber. L'incident est qualifié de « significatif » et d'« exceptionnel » et classé 1 sur l'échelle INES[54],[55].

2007

Hors les anomalies génériques pouvant affecter des réacteurs de centrales distinctes, la centrale de Gravelines a fait l'objet en 2007 (à fin février) de quatre avis d'incidents de niveau 1 sur l'échelle INES[56],[57],[58],[59].

2006

En 2006, une pullulation de Cténaires faillit provoquer l'arrêt d'un réacteur par colmatage des prises d'eau du système de refroidissement.

Le 30 mars 2006, lors des opérations d'arrêt pour maintenance et rechargement en combustible du réacteur no 3, il a été détecté que ce réacteur avait été privé durant un an de la commande automatique d'un circuit assurant son refroidissement en cas d'accident : un fil électrique du système de protection du réacteur n'avait pas été rebranché en 2005, lors du précédent arrêt. D'autres systèmes de protections étaient néanmoins opérationnels. Cette défaillance a été classée au niveau 1 sur l'échelle INES, qui en compte sept[60],[61].

1999 et 2002

Le 5 février 2002, trois « clandestins » sri-lankais, cherchant apparemment à rejoindre la Grande-Bretagne, se retrouvent par erreur à l'intérieur de la centrale. Ils s'étaient introduits dans un camion contenant du matériel radioactif et n'avaient pas été détectés lors du premier contrôle à l'entrée de la centrale[62].

En 1999, tour à tour, des Kosovars puis des Sri-Lankais se retrouvent par la même voie dans la centrale.

1989

Un type de vis inadéquat est détecté sur le système de commande des soupapes de protection contre les surpressions du circuit primaire du réacteur no 1. En cas de surpression, ces soupapes n'auraient pas fonctionné correctement. L'évènement est classé au niveau 3 de l'échelle INES malgré les justifications présentées par l'exploitant EDF pour un déclassement au niveau 2[63].

EPR 2

Le site de Gravelines est envisagé pour accueillir deux EPR 2[64]. En novembre 2021 le président Macron confirme la construction de nouveaux réacteurs en France, et Gravelines fait toujours partie des sites pressentis[65].

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-1 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  2. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-2 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  3. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-3 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  4. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-4 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  5. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-5 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  6. (en) « Nuclear Power Reactor Details - GRAVELINES-6 », sur pris.iaea.org (consulté le )
  7. L'électricité en France en 1959 et 1960, par C. Prêcheur, dans L'Information Géographique de 1961
  8. Le port de Dunkerque a 50 ans: les souvenirs d'un docker qui l'a vu naître, dans La Voix du Nord du 23/04/2016
  9. À la même époque, l'Iran a aussi pris pour 1 milliard de dollars une participation de 10 % dans le consortium Eurodif pour l'usine d'enrichissement du Tricastin, en France
  10. Jean-Paul Hébert - juin 2008 : Irak, Iran, Afghanistan : les divisions de l'Europe
  11. (en) World Nuclear Association - Nuclear Energy in Iran
  12. [PDF] « Centrale de Gravelines : 1 000 milliards de kWh produits en toute sûreté au service des clients », EDF, (consulté le )
  13. « GRAVELINES - Le chantier de la centrale nucléaire, un jackpot d'un milliard pour l'économie locale », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le )
  14. À Dunkerque, un géant fragile par OLIVIER JAMES, dans L'Usine Nouvelle du 11/09/2014
  15. La centrale nucléaire de Gravelines sur le site de l'EDF, consulté le 11 juin 2008.
  16. Site nucléaire de Gravelines sur le site de l'ASN, consulté le 26 novembre 2009.
  17. Activités portuaires, industrielles, agricoles et autres, DRIRE/DIREN Nord-Pas-de-Calais/polmar59, consulté 2011/02/21
  18. « Les polders du Nord/Pas-de-Calais à la merci de graves inondations », sur https://www.ladepeche.fr/, (consulté le )
  19. "La voix du Nord 2019,Littoral: votre maison va-t-elle être engloutie par les eaux ? Nos cartes pour tout comprendre"
  20. « 40m/1h39: Inondations : menace planétaire - Documentaire 2019 - Nature & Environnement »
  21. "10m15/27, carte: Réchauffement climatique, une catastrophe annoncée"
  22. « Le Monde, Plan B : les côtes françaises sont-elles prêtes à affronter la montée des eaux ? 6/7 min »
  23. « 2min/3, 1953 : Grande tempête en mer du nord »
  24. "La voix du Nord: Dunkerque: réactions et inquiétudes après la tempête Xaver "
  25. "Mediacites:Gravelines : radioscopie d'une centrale vieillissante"
  26. "Asn, 2016:Prévention du risque d'inondation externe"
  27. « Compte-rendu Réunion de la Commission Technique, p11/19 »
  28. CENTRALE NUCLÉAIRE DE GRAVELINES : Prise en compte du risque inondation, CNPE Gravelines, 12 mai 2015
  29. "France Culture, 10/04/2011: Fukushima: La vague qui a frappé la centrale atteignait 15 mètres"
  30. « Le Figaro 2012:Fukushima: la centrale n'aurait jamais dû être inondée »
  31. « la voix du Nord, 14/1/20 »
  32. « Journal Liberation Fevrier 2019: Réchauffement : Grande-Synthe crie eau secours »
  33. Démarrage la protection périphérique, lettre d'info de la centrale de Gravelines, edf.fr, 06 janvier 2020
  34. À la centrale nucléaire de Gravelines, une nouvelle digue pour parer la montée des eaux, l’express et AFP, 5 avril 2022
  35. Site EDF: Gravelines en bref 2011
  36. Information de la CLI du 14/12 2007 Montage PowerPoint de l'Institut Pasteur
  37. Le I de l'article 4.3.9 d'une décision de l'ASN (Décision n° 2013-DC-0360 modifiée du 16 juillet 2013 relative à la maîtrise des nuisances et de l’impact sur la santé et l’environnement des installations nucléaires de base) indiquant que les canalisations ou tuyauteries doivent être « signalées in situ de façon à préciser la nature et les risques des produits véhiculés »
  38. Ces ONG sont le Réseau Sortir du nucléaire, l'ADELFA, les Amis de la Terre-Dunkerque, France Nature Environnement, Nord Nature Environnement et Virage Énergie
  39. Plainte pour infractions au Code de l’environnement et à la réglementation relative aux installations nucléaires de base – Emissaires de rejets illégaux à la centrale nucléaire de Gravelines [lire en ligne]
  40. [lire en ligne]
  41. [lire en ligne]
  42. [lire en ligne]
  43. « Des tuyauteries d'évacuation illégales poussent comme des champignons », sur Réseau Sortir du nucléaire (consulté le )
  44. campagne de mesure 2006-207 de l'institut Pasteur
  45. CARTE. EDF envisage l'arrêt de réacteurs dans huit centrales nucléaires, La Dépêche, 21/01/2020
  46. La nouvelle stratégie énergétique de la France
  47. La Tribune Donner la parole aux territoires, 22 mars 2017
  48. Journal Le Monde (avec AFP et Reuters) Les retombées de Fukushima ne nécessitent pas de mesures particulières en France , 2011/02/23
  49. Gravelines info (lettre d'information de la centrale), 10 décembre 2010.
  50. Source : CLI Gravelines
  51. Un incendie se déclare dans la centrale nucléaire de Gravelines, 20 minutes, 03/12/2013 à 23 h 06, mis à jour le 03/12/2013 à 23 h 06.
  52. La voix du nord - 07/06/2012 : Un feu se déclare sur une ligne EDF de 225 000 volts
  53. « La Voix du Nord », sur La Voix du Nord (consulté le ).
  54. « Incident « significatif » à la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord », AFP, (consulté le )
  55. « La centrale nucléaire de Gravelines embarrassée par une barre d'uranium », La Voix du Nord, (consulté le )
  56. Arrêt d'une pompe de recirculation d'acide borique sur le site de l'ASN
  57. Dépassement d'un critère de la température du fluide primaire sur le site de l'ASN
  58. Rejet gazeux effectué sans analyse préalable de l'activité radiologique sur le site de l'ASN
  59. Réparation trop longue d'un système de ventilation et de filtration sur le site de l'ASN
  60. Compte-rendu de l'événement sur le site internet de son exploitant EDF
  61. Communiqués du Réseau Sortir du nucléaire à propos de l'événement sur le site internet dissident-media.org
  62. http://resosol.org/Gazette/2002/197_198_28.html Communiqués de l'ADELFA
  63. Rapport parlementaire sur le contrôle de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pages 16 et 17 senat.fr, 2 avril 1997
  64. « Réacteurs nucléaires nouvelle génération : Tricastin ou Bugey ? », sur France Bleu,
  65. Nouveaux réacteurs nucléaires : Gravelines est toujours dans les sites pressentis
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