Château de Châteldon
Le château de Châteldon est un château fort situé dans le centre du village de Châteldon dans le nord du département du Puy-de-Dôme.
Château de Châteldon | |||
Château de Chateldon dominant le village. | |||
Début construction | XIIe siècle | ||
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Protection | Inscrit MH (1926) | ||
Coordonnées | 45° 58′ 33″ nord, 3° 31′ 14″ est | ||
Pays | France | ||
Région historique | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Puy-de-Dôme | ||
Localité | Châteldon | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
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Histoire
Sa construction remonte probablement au XIIe siècle[1] mais il a été réédifié à partir de 1489[1] puis partiellement détruit et reconstruit au milieu du XIXe siècle[1]. Sa chapelle, encore existante aujourd'hui, date du début du XIVe siècle[1].
Le château connut plus de 38 propriétaires différents[2]. On peut citer la famille Aycelin de Montaigut ou Rodrigue de Villandrando.
En 1433, à l'époque où Rodrigue de Villandrando en était le seigneur, une bande de pillards anglo-bourguignons fit le siège du château et il en resta une chanson patoise :
Do tandis que Villandrandon
Commedave Chateldon
Don Ingles cheu nous vainguiton
Ma è fitou chi ben battus
Que jamais n’y sont pu vingu
Du temps de Villandrado
Commandait à Châteldon
Les Anglais vinrent chez nous
Mais ils furent si bien battus
Qu’ils n’y sont plus jamais venus
D’après la tradition le chef anglais aurait été tué au lieu-dit la Mort Gate. Sous le château se trouve un champ qui aurait servi de cimetière aux Anglais.
En 1931, il fut racheté pour 200 000 francs[3] par Pierre Laval, originaire du village, qui y fit faire d'importants travaux de rénovation[1]. Il y vécut entre 1942 et 1944, alors qu'il était chef du gouvernement du régime de Vichy, le château se trouvant à une vingtaine de kilomètres de la ville thermale. Il souhaitait s'y faire enterrer et avait fait construire un mausolée dans la cour du château[2] mais les gouvernements successifs d'après-guerre refusèrent toujours les demandes de sa fille dans ce sens[2] (il est enterré au cimetière du Montparnasse).
Le château fut réquisitionné à la Libération en 1944 pour accueillir des rescapés des camps de concentration et d'anciens prisonniers de guerre[2]. Il fut restitué en 1948 à la fille unique de Pierre Laval, Josée de Chambrun qui obtint en 1951 2,8 millions de francs d'indemnités pour « mise en vente illégale »[2]. Il est aujourd'hui la propriété de la fondation qu'elle a créée avec son mari René de Chambrun, la fondation Josée-et-René-de-Chambrun. Il n'est pas ouvert au public[2].
Le château est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1926[1].
Seigneurs de Châteldon et propriétaires du château
- 1108 Archambaud, seigneur de Saint Gérand, son petit-fils vendra à
- 1283 Humbert de Beaujeu.
- 1307 Jean-Aubert Aycelin de Montaigut, abbé de l’église de Clermont, achète pour 3 000 livres à Jeanne de Beaujeu fille d'Humbert, femme de Jean de Dreux, chambrier de France, la seigneurie de Châteldon. Une charte assez curieuse se trouve dans l'histoire de la maison de Dreux par du Chesne (p. 285) d'où il semble résulter que Philippe le Bel, à titre de suzerain, consentit à ratifier cette transaction seulement après une augmentation de prix de 2 000 livres, qu'il dut certainement s'approprier.
- 1308, son frère Gille Aycelin de Montaigu en hérite. En février 1309, Philippe le Bel octroie une charte par laquelle « les chasteaux de Castel-Odon et du Breuil, qu'il tient en fief du sire de Bourbon, « assis ès frontières du royaume vers Lyon », ne pourront être désormais vendus et transportés qu'en mains souveraines ».
- 1318 Gilles I Aycelin de Montaigut.
- 1325 Gilles II Aycelin de Montaigut. En 1344 Philippe de Valois (Philippe VI) autorise l'établissement d'un marché hebdomadaire à Châteldon). On attribue également à Gilles II la construction de l'enceinte de Châteldon devant la menace anglaise de plus en plus pressante après la bataille de Crécy. En 1348, la ville est frappée par la peste, Gilles II ordonne une procession expiatoire : lui-même se mit en tête, pieds nus, la corde au cou, en chemise, un cierge à la main.
- 1391 Bernard Aycelin de Montaigu dit le Griffon de Montaigut.
- 1427 Louis Aycelin de Montaigut-Listenois.
- 1433 Isabeau de Montaigut-Listenois, épouse de Jean de Vienne en 1410, seigneur de Bonencontre, Listenois, conseiller et chambellan du roi, sénéchal et maréchal du Bourbonnais mort en 1425.
- 1433-1436 Rodrigue de Villandrando, capitaine de routiers, époux de Marguerite de Bourbon fille illégitime de Jean Ier de Bourbon.
- 1436 Philippe de Vienne, fils d'Isabeau de Montaigut-Listenois, récupère le château. Il était seigneur de Montaigut, Listennois, baron de la Roche-Nolay, époux de Pernelle de Chazeron.
- 1462, Jean de Vienne, seigneur de Montbis, Marnay, Arc-en-Barrois, sénéchal et maréchal pour sa femme et cousine Anne de Vienne-Listenois, fille du précédent épousée le .
- 1499 François de Vienne, seigneur de Listenois, Arc-en-Barrois, sénéchal et maréchal de Bourgogne, époux en 1513 de Bénigne de Grandson.
- 1537 Louis de la Fayette, sire de Pontgibaud pour sa femme, Anne de Vienne, la jeune, fille du précédent.
- 1585 Jacqueline de la Fayette, mariée à Guy de Daillon du Lude.
- 1616 Philibert de la Guiche pour sa femme, Antoinette de Daillon du Lude.
- 1625 Henriette de la Guiche, femme de Louis-Emmanuel d'Angoulême.
- 1698 sa sœur Anne de la Guiche, femme d’Henri de Schomberg.
- 1706 Jeanne Armande de Schombert, femme de Charles II (1633 † 1699), prince de Guéméné, 4e duc de Montbazon, et pair de France, comte de Rochefort et de Montauban.
- 1712 leur fille Elisabeth de Rohan, « Mademoiselle de Montbazon » (1663 † 1707) mariée en 1690 à Alexandre, dit « le comte de Melun », vicomte de Gand, seigneur de Survié, de la Cressonnière, descendant de Guillaume III de Melun.
- 1720 Louise Armande de Melun, leur fille unique, mariée à son oncle paternel Gabriel de Melun dit le vicomte de Gand, lieutenant-général des armées du roi.
- 20 juillet 1720 Joachim de Fayn de Rochepierre, chevalier non profès de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1689. Il revendit ruiné par le système de Law.
- 30 avril 1723 Jean Girard Le Franc de Brumpé, écuyer, secrétaire du roi, sa femme Marguerite Le Texier.
- 10 décembre 1728 André Hébert, fils de Guillaume-André Hébert, seigneur-baron de Châteldon, vicomte de Ferrières, seigneur de Charnat, de Palières et de Saint Alire, introducteur des ambassadeurs et princes étrangers près sa Majesté. Il épousa le Marie-Anne de Chamborant.
- 1752-1794 Jean-Claude Douet baptisé à Lyon le . Fermier général adjoint de son père (1763-1778), fermier général titulaire (1778-1790). Marié à l’église Saint Roch de Paris le avec Marie Claude Batailhe de Francès née à Strasbourg le . Lors du procès des fermiers généraux convaincu de conspiration contre le peuple français (mettant dans le tabac de l'eau et des ingrédients nuisibles à la santé des citoyens) et intelligence et correspondance avec l'ennemi, sur un point obscur, Douet déclare que sa femme peut donner des éclaircissements. On envoie la chercher à la Force, où elle est détenue ; elle comparaît comme témoin, et tout d'un coup du banc des témoins on la fait passer sur le banc des accusés ; sans instruction, sans interrogatoire, Fouquier-Tinville requiert contre elle ; le tribunal les déclare coupable, et le soir même (25 floréal an II -) elle est guillotinée après son mari place de la Révolution. Ils sont inhumés à la Chapelle expiatoire. Le château est vendu comme bien national.
- An IV Hughes Debrit (19 mars 1754 Châteldon - 5 août 1818 Châteldon) négociant en vins. Il fut maire de Châteldon de 1810 à sa mort.
- Son fils Jean Baptiste Achille Debrit.
- 1837 Adrien François Marie Rullet de la Murette, maire de Châteldon de 1840 à 1848.
- 1857 Eugène Tapon.
- 1884 Marie-Rose Tapon Cholet.
- 1886 Antoine Sauzard–Grelet.
- 1892 Émile Genest Aubert de la Faige (1855 Riom-1904 Barrais-Bussolles), capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, maire de Barrais-Bussolles, érudit auvergnat auteur de nombreux ouvrages comme Le Testament de Gilles Aycelin de Montaigu, archevêque de Narbonne ou Notes sur Châteldon .
- 1894 Alfred Legras et ses héritiers, dont Louis Benoist de Ronat.
- 1925 Louis Léon Senèque, maire de 1926 à 1929.
- 1931 Pierre Laval.
- 8 septembre 1944, réquisition préfectorale pour les besoins de la Nation. Géré par le centre d'accueil de Châteldon il accueille des rescapés des camps, des prisonniers.
- 1948 après mise en vente illégale, et procédure de la famille il est récupéré par l'épouse et la fille de Pierre Laval qui percevront 2 800 328 francs d'indemnité en 1951.
- Josée Laval sa fille puis la Fondation Josée-et-René-de-Chambrun.
Notes et références
- Notice no IA00051201, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jean-Paul Gondeau, « Château de Châteldon : dans le jardin, un tombeau ouvert… », La Montagne, (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Paul Gondeau, « À Châteldon, le château du dernier propriétaire, proscrit et renié, ne se visite pas », La Montagne, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
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