Château de Nozeroy

Le château de Nozeroy ou palais de Nozeroy est un ancien luxueux palais en ruine du XVe siècle, surnommé à l'époque la « perle du Jura », construit sur un château fort du XIIIe siècle à Nozeroy (capitale durant 300 ans du fief jurassien de la Maison de Chalon-Arlay, Franche-Comté). Les ruines sont inscrites aux monuments historiques depuis le [1].

Palais de Nozeroy

Gravure de 1840 du palais de Nozeroy, alors surnommé la « perle du Jura ».
Période ou style Renaissance
Type Château fort, puis palais
Début construction 1262 et 1432
Propriétaire initial Jean Ier de Chalon (Maison de Chalon-Arlay)
Destination initiale Résidence principale
Protection  Inscrit MH (1927)
Coordonnées 46° 46′ 23″ nord, 6° 02′ 08″ est
Pays France
Région historique Bourgogne-Franche-Comté
Subdivision administrative Jura
Localité Nozeroy
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : Jura

Historique

En 1262 le puissant et richissime seigneur Jean Ier de Chalon, fondateur de la Maison de Chalon-Arlay, fait construire ce château fort à titre de résidence principale, défendu par de fortes murailles, des fossés et par huit tours, à Nozeroy, la capitale fortifiée qu'il fonde au centre de son nouveau vaste fief jurassien, en même temps qu'une trentaine d'autres forteresses, pour protéger ses seigneuries, dont la seigneurie de Salins, et sa riche industrie du sel comprenant en particulier les salines de Lons-le-Saunier et salines de Salins-les-Bains (histoire du sel du Jura).

En 1432 le prince Louis II de Chalon-Arlay, fils héritier du seigneur Jean III de Chalon-Arlay et de la princesse Marie des Baux-Orange, fait entièrement reconstruire un luxueux palais Renaissance en pierre de taille défendu par quatre tours, sur l'emplacement du château fort de ses prédécesseurs. Ce palais surnommé alors la « perle du Jura » sert de luxueux lieu de villégiature à la famille des seigneurs de Chalon-Arlay et prince d'Orange. L'aile sud-est du palais renferme au rez-de-chaussée une salle de près de 35 mètres sur 14 mètres de surface. Le palais est richement décoré de tapisseries, orfèvreries, vaisselle d'or et d'argent. Le prince et ses descendants y entretiennent une cour de prestige, y organisent de nombreuses fêtes fastueuses et y reçoivent des hôtes illustres de l'époque dont les ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire, les Princes de Savoie et le dauphin de France et futur roi Louis XI en 1456. Le faste des lieux est cité dans de nombreux textes de l'humaniste et théologien Gilbert Cousin comme sa célèbre Description de la Franche-Comté.

En 1530 le prince Philibert de Chalon, le dernier membre de la Maison de Chalon-Arlay, disparaît à l'âge de 28 ans sans descendant, ce qui marque la fin de la prospérité du palais et de sa cour. Les états de Franche-Comté qui y siégeaient depuis le XIVe siècle, sont déplacés à Dole à cette période.

À partir de 1639 le château subit les affres du pillage lors de la guerre de Dix Ans (1634-1644), puis abrite une garnison.

Entre 1780 et 1785, peu avant la Révolution française, alors qu'elle habite le palais, la princesse Élisabeth-Pauline de Gand de Mérode de Montmorency, épouse du duc Louis-Léon de Brancas et héritière des lieux par son oncle le maréchal de France Louis de Gand de Mérode de Montmorency, achète le couvent de l’ordre des Minimes proche de son château fort d’Arlay, abandonné et en ruine, et en fait sa nouvelle résidence principale pour profiter d'un climat moins rude que celui de Nozeroy, avec deux écuries de part et d’autre et le parc romantique actuel de huit hectares. Pour les travaux de rénovation de son nouveau château d'Arlay, elle utilise des matériaux et éléments de décors du palais de Nozeroy dont elle fait raser les restes pour échapper aux impôts. Elle est arrêtée puis guillotinée en février 1794.

Le un important incendie des maisons du village incite les villageois à se servir des pierres des ruines pour reconstruire leurs demeures.

En 1868 les ruines de la seule tour subsistante du palais finissent par s’effondrer.

Notes et références

Voir aussi

Lien externe

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