Charles de Bourbon-Soissons

Charles de Bourbon (né le à Nogent-le-Rotrou, mort le au château de Blandy-les-Tours), comte de Soissons (1569) et de Dreux (1594), est un prince de sang français des guerres de Religion.

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Charles de Bourbon
Charles de Bourbon, comte de Soissons.
Portrait dessiné par Benjamin Foulon, 1592, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie.
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
Enfants
Autres informations
Distinctions
Blason

Il est le demi-frère du prince de Condé, chef du parti protestant et le cousin du roi de Navarre devenu Henri IV de France, en 1589. Bien que de religion catholique, il rejoint les troupes de ce dernier et combat l'armée royale à la bataille de Coutras (1587). A l'avènement d'Henri IV, il devient successivement chevalier des ordres du Roi, grand maître de France, gouverneur de Dauphiné et de Normandie et vice-roi de Nouvelle-France.

Biographie

Fils de Louis de Bourbon, prince de Condé, et de Françoise d'Orléans Longueville, Charles est un prince catholique élevé à la cour de France (son demi-frère le prince de Condé est le chef des protestants, mais depuis le massacre de la Saint-Barthélemy sa mère et ses autres frères vivent à la cour). Il est admis par Henri III en 1585 dans l’ordre du Saint-Esprit. Pendant les guerres de Religion, il se joignit à la Ligue catholique. Désenchanté, il fut gagné par Henri de Navarre à la cause anti-Guise et quitta la cour pour combattre à ses côtés. Il participe ainsi en 1587 à la bataille de Coutras qui voit l'échec cuisant des troupes royales. De retour à la cour, il obtient le pardon du roi et assiste aux états généraux de Blois en 1588.

Il contre-attaqua les forces de la Ligue à la bataille de Saint-Symphorien en 1589 et, fait prisonnier, fut détenu à Château-Giron puis au château de Nantes, d'où il s’évada pour rejoindre l’armée du roi à Dieppe. Après la bataille d'Ivry, il prit le commandement de la cavalerie du roi au siège de Paris en 1590, et prouva sa valeur militaire aux sièges de Chartres (1591) et de Rouen (1592). Après un éphémère ralliement à la cause de son demi-frère le Cardinal de Bourbon, lequel fomentait un troisième parti au sein du royaume (en marge de la Ligue et des partisans d’Henri de Navarre), Charles de Bourbon assista au couronnement d’Henri en 1594. Il fut un collaborateur sûr d’Henri IV lors du siège de Laon[1],[2] ()[3]. Une fois la paix conclue avec l’Espagne, il prit le commandement des troupes royales dans les guerres de Savoie en 1600[4].

Charles de Bourbon, comte de Soissons, fut le grand amour de sa cousine Catherine de Navarre, sœur d'Henri IV. Le roi ne voulut finalement pas entendre parler d'un mariage qui n'apportait aucun avantage diplomatique. Pendant plusieurs années, Charles et Catherine tentèrent vainement de fléchir Henri IV, et Catherine de son côté refusa tous les autres prétendants. Finalement, elle dut céder aux ordres de son frère en épousant le fils aîné du duc de Lorraine, Henri, duc de Bar.

Henri IV l’éleva au rang de grand maître de France et gouverneur de la province de Bretagne en 1589. En 1602 il devenait gouverneur du Dauphiné. À la mort d'Henri IV en 1610, la régente Marie de Médicis lui confère le gouvernorat de la Normandie pour l'amadouer[5]. Il était présent au couronnement de Louis XIII[6]. À la mort d’Henri IV, Soissons s'opposa aux menées de sa veuve, la régente Marie de Médicis. En 1612 Samuel de Champlain convainquit Charles de se faire attribuer la charge de vice-roi de Nouvelle-France par le roi Louis XIII.

Titulature

Charles de Bourbon est seigneur de Condé, comte de Soissons, de Dreux, Château-Chinon, de Noyers, de Beaugé et de Blandy.

À l’accession au trône des Bourbons, les princes de Condé, par leur rang de premier princes du sang, portèrent respectivement les titres de Monsieur le prince et Monsieur le duc, et Charles lui-même se fit appeler Monsieur le comte à la cour[7]. Ce titre d’honneur fut transmis à son fils Louis et, par la suite, aux comtes de Soissons de la maison de Savoie-Carignan, héritiers de la fille de Charles, Marie, princesse de Carignan, bien qu'en France ils ne fussent que princes étrangers et non princes du sang[8].

Ascendance

Charles épousa alors de son côté Anne de Montafié dame de Lucé, née en 1577 et morte le (fille de Ludovic, comte de Montafié, et de Jeanne de Coesme, qui elle-même s'était remariée avec François, demi-frère de Charles), dont il eut

  • Charlotte Ire de Bourbon-Soissons (confiée aux sœurs de Fontevraud le 3 juillet 1603) est une fille légitimée de Charles de Bourbon élevée à l'abbaye de Fontevraud jusqu'à son élection comme abbesse de Maubuisson en 1622. Dès son arrivée, elle eut à soutenir un long procès contre Angélique d’Estrées qui voulait reprendre sa place[10]. Elle fut inhumée au milieu du chœur de l'abbatiale sans inscription ni gravure[11].

Références

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne). p. 392.
  2. Le Siège de Laon sous Henri IV 1594, par Mme Suzanne Martinet.
  3. e-chronologie.org.
  4. Père Anselme, Ibid.
  5. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Perrin, 2008, p. 140
  6. Père Anselme, Histoire Généalogique et Chronologique de la Maison Royale de France, Compagnie des Libraires, Paris, 1726, « Ducs de Bourbon : Comtes de Soissons ».
  7. (en)François Velde, « The French Royal Family: Titles and Customs », Heraldica.org (consulté le ).
  8. Ézéchiel Spanheim, Relation de la Cour de France, Paris, Mercure de France, coll. « le Temps retrouvé », , 323, 107–108.
  9. Père Anselme, Histoire des Rois de France.
  10. A. Demarsy, Les abbesses de Maubuisson, Paris, Libr. Hérald. J.-B. Dumoulin, (lire en ligne)
  11. Marie-Christine Pénin, « Abbaye de Maubuisson », sur Tombes et sépultures dans les cimetières et autres lieux (consulté le )

Liens externes

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