Claude-Louis de La Châtre

Claude-Louis-Raoul de La Châtre, né le à Paris, mort le au château de Meudon, comte de Nançay puis duc de La Châtre, est un militaire et homme politique français.

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Claude-Louis de La Châtre
Claude-Louis de La Chastre

Portrait de La Châtre (détail) par Robert Lefèvre. Coll. B.Imhaus.

Naissance
Paris
Décès
Château de Meudon
Origine Royaume de France
Allégeance Royaume de France
 Armée des princes
 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
 Royaume de France
 Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Lieutenant-général
Années de service 1756 – 1802
Commandement Régiment de dragons de Monsieur
Régiment Loyal-Émigrant
Conflits Guerres révolutionnaires
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Commandeur des ordres de Saint-Lazare et du Mont-Carmel
Chevalier du Saint-Esprit
Officier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Membre de la Chambre des pairs
Famille Maison de La Châtre

Biographie

Issu de la branche de Nançay de la maison de La Châtre, Claude-Louis entra au service en 1756, et fut fait lieutenant d'infanterie au régiment du Boulonnois (). Passé avec le même grade dans les carabiniers en , il devint capitaine au même corps en . Il fut nommé successivement colonel dans le régiment des Grenadiers de France[1] le , colonel du régiment de Royal-Vaisseaux, et gentilhomme d'honneur de Monsieur (puis Louis XVIII), en 1771, mestre de camp commandant des dragons de Monsieur le [2], l'un des premiers gentilshommes de la chambre de ce prince, et chevalier de Saint-Louis en 1779[2], il devint, le , brigadier des armées du roi, et, le , maréchal-de-camp.

La même année, en décembre, il fut pourvu par le roi de la charge de bailli, du grand bailliage de Berry, dont s'était démis en sa faveur le prince de Conti, gouverneur de la province.

La Châtre fut chargé de l'inspection des troupes de cavalerie de la division de la province de Guyenne en 1789.

Révolution française

Le comte de Nançay (par courtoisie), fut élu, le , par le bailliage de Berry, député de la noblesse aux États généraux. Il vota constamment avec le côté droit et signa les protestations des et .

Déjà il était sorti de France, et s'était rendu à Mons, où Monsieur, qui « honorait[2] » le comte dit de La Châtre d'une confiance particulière, arriva de son côté, en juin de la même année :

« M. de La Chastre accompagna le prince en émigration, et fut chargé de l'organisation des compagnies composées d'officiers de terre et de mer, et de gentilshommes et volontaires, destinés à former le corps d'armée de S. A. S. le duc de Bourbon[2] au sein de l'armée des Princes. Le comte de La Chastre en commanda l'avant-garde pendant la campagne de 1792 (à la compagnie de grenadiers qu'il avait levée à Ath en janvier de cette année) ».

Après le licenciement de ce corps, il fut envoyé par les princes à Londres, où il obtint, en 1793, la levée, par capitulation, d'un régiment d'abord connu sous son nom, puis sous celui de Loyal-Émigrant, à la solde anglaise. Il commanda cette légion qui se distingua dans les Pays-Bas aux affaires d'Ostende, de Furnes, de Nieuport, et à la belle sortie de Menin. Ce fut à la suite de cette campagne, où M. de La Châtre fut blessé d'une balle et d'un coup de baïonnette, qu'il obtint la concession d'un lion portant l'étendard de sa légion, en cimier de ses armoiries.

Il combattit, et se fit écraser, à Quiberon à la tête de ce même corps, dont les débris, réorganisés et augmentés de nouvelles troupes, furent ensuite employés en Portugal, et enfin licenciés en 1802[2].

Le comte de La Châtre se retira alors à Londres, où il jouit du traitement de colonel de l'armée britannique, et où le comte de Provence l'accrédita, en 1807, près de Georges III[2]. Jusqu'à la Restauration, M. de La Châtre fut en Angleterre un des agents les plus zélés de Louis XVIII.

Restauration

Claude Louis, duc de La Châtre, par François Delpech, d'après Robert Lefèvre, vers 1832.

Maintenu à Londres, en 1814, en qualité d'ambassadeur de France, il fut nommé lieutenant général le suivant, et appelé à la pairie le  ; son nom ne figure pas dans le scrutin du jugement du maréchal Ney.

Il revint à Paris, au mois d'. Le Roi le nomma l'un des premiers gentilshommes de sa chambre, officier de la Légion d'honneur, ministre d'État, et membre du Conseil privé, le suivant.

Le titre de duc fut attaché à sa pairie par ordonnance royale du , et il fut créé chevalier-commandeur de l'ordre du Saint-Esprit le . Il était aussi chevalier des ordres de Saint-Lazare et du Mont-Carmel (1783) et, depuis 1814 jusqu'à sa mort, administrateur général de l'ordre au nom du protecteur (grand maître), Louis XVIII.

Le duc de La Châtre mourut au château royal de Meudon, le  ; sans descendance après la mort de son fils unique en 1802, sa pairie se trouva éteinte. Claude-Louis de La Châtre-Nançay instituera son cousin Raoul-Armand-Joseph-Jean de La Châtre-Leyraud (branche de Paray) légataire de ses biens, fortune et titres.

De son mariage, le à Paris[3], avec Marie-Charlotte Bontemps (1762-1848), fille de Louis Dominique Bontemps (1738-1766), premier valet de chambre du roi (1747-1766), gouverneur du Palais des Tuileries, La Châtre avait eu un fils, Alphonse-Louis-Nicolas (né le ), sous-lieutenant, qui avait, en qualité d'aide de camp, accompagné le général Rochambeau dans l'expédition de Saint-Domingue, où ce jeune officier fut tué par les insurgés, le , dans un débarquement effectué à la baie de Mancenille. Divorcés en , la comtesse de La Châtre convola en secondes noces, le 20 nivôse an VII (), avec le marquis de Jaucourt.

Les papiers personnels de Claude-Louis, duc de La Châtre sont conservés aux Archives nationales sous la cote 197AP[4].

Titres

Ancien Régime
  • Comte de Nançay (de courtoisie);
  • Baron de La Roche-Simon et de Varennes-l’Enfant;
  • Seigneur de: Malicorne, Châtaudeau, Vilaines, Crômières, Tacé, Dureil, Poillé, Epineu-le-Seguin, Plessis de Tacé, Bonnefontaine, La Chesnardière, Bréhermont, La Perrière, La Cour d’Auvers, Chalendos.
À la Restauration

Décorations

Croix du Saint-Esprit

Armoiries

Figure Blasonnement
Armoiries du duc de La Châtre

Écu: De gueules, à la croix ancrée de vair[7],[5],[2].

Supports
Deux lions d'or lampassés de gueules.
Couronne de prince sur l'écu, et couronne ducale sur le manteau.
Cimier
Le lion royal d'Angleterre, qui est d'or, ayant le poitrail ceint d'une couronne de laurier de sinople, et portant l'étendard du régiment Loyal-Émigrant, où sont écrits ces mots : « L.E. Fac et spera. »
Devise
« Atavis Et Armis ».

(De la Maison de La Châtre, devise : "Semper nobilis", cri de guerre ; "A l'attrait des bons chevaliers").

Notes et références

  1. Jean Vial, « France infanterie », Grenadiers de France 1749-1762, Corps des Grenadiers de France 1762-1771, sur vial.jean.free.fr (consulté le )
  2. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 6, Paris, Arthus Bertrand, , 310 p. (lire en ligne), p. 150
  3. Contrat de mariage signé au Châtelet.
  4. Archives nationales
  5. François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  6. « Cote LH/694/38 », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Annexes

Sources

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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