Combat de la Croix-Couverte

Le combat de la Croix-Couverte a lieu le lors de la Chouannerie. Il s'achève par une victoire des chouans qui tendent une embuscade à un bataillon républicain.

Bataille de la Croix-Couverte
Vue en 2011 de la plaque commémorative du combat de la Croix-Couverte.
Informations générales
Date
Lieu Le Tremblay
Issue Victoire des chouans
Belligérants
 République française Chouans
Commandants
Louis d'Andigné
Mathurin Ménard
Forces en présence
300 hommes[1]1 000 hommes[2]
Pertes
40 morts[1]2 morts[3]

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 47° 39′ 16″ nord, 1° 02′ 29″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Maine-et-Loire

Prélude et forces en présence

Le , un bataillon de 300 hommes des chasseurs de Cassel[1], composé de Belges armés en bonne partie de carabines à deux coups, tombe dans une embuscade tendue par les chouans[3].

Ces derniers sont commandés par Louis d'Andigné, adjudant-général de l'Armée catholique et royale du Maine, d'Anjou et de la Haute-Bretagne, secondé par le colonel Mathurin Ménard, dit « Sans-Peur », commandant de la division de Segré[3]. La force des chouans n'est pas connue avec précision. Cependant, d'Andigné écrit dans ses mémoires qu'au cours d'une escarmouche survenue peu de jours auparavant aux abords d'Angers, sa colonne était forte de 1 000 hommes[2].

Déroulement

D'après le récit laissé par d'Andigné dans ses mémoires[Note 1], le combat s'engage à huit heures du matin[3]. Les chasseurs belges qui avaient, selon d'Andigné, « une grande réputation de courage » se portent en direction de Candé sans savoir que les chouans se sont embusqués sur la route[3]. Cependant, les républicains dévient de l'itinéraire prévu par d'Andigné, de sorte que leur avant-garde rencontre les chouans non pas au centre, mais sur leur aile droite[3]. Les royalistes, embusqués, ouvrent le feu, tuant ou blessant d'après d'Andigné, 60 républicains avant même que ces derniers n'aient aperçu l'ennemi[3]. Aussitôt après, les chouans chargent en poussant de grands cris[3]. Complètement surpris, les républicains restent un moment immobiles, puis commencent à reculer, et finalement prennent la fuite[3]. Les chouans les poursuivent dans la lande pendant une heure où ils font la plupart des pertes, jusqu'à ce que la crainte de l'arrivée d'autres colonnes en renforts ne les poussent à se regrouper[3].

Pertes

Selon les mémoires du général d'Andigné, les deux tiers des soldats républicains ont été tués lors de la bataille, contre seulement deux tués du côté des chouans, dont un officier nommé Girault[3]. Cependant selon le rapport de l'adjudant-général républicain François-Guillaume d'Halancourt, les pertes des chasseurs belges sont de 40 morts[1].

Une plaque commémorative est posée, le , à l'initiative de l'Association Vendée militaire[4].

Notes et références

Notes

  1. « Les journées se passaient ainsi à chercher ou à éviter les colonnes ennemies, dont quelques-unes étaient toujours en mouvement. Quelquefois elles passaient très près de nous, sans nous découvrir. Dans ce cas, nous ne quittions pas notre poste, si elles ne se présentaient pas d'une manière favorable. Étaient-elles, au contraire, dans une position qui nous promettait du succès, nous fondions dessus et nous les poursuivions aussi longtemps que le voisinage des autres colonnes nous le permettait. Nous menions, du reste, une vie très laborieuse. Un peu avant le jour, nous nous mettions en marche, et nous allions chercher un champ de genêts ou un autre lieu couvert pour y passer la journée. Quelques gens non armés, qui avaient notre secret, surveillaient la marche des ennemis. On boulangeait pour nous dans telle ferme; dans telle autre, on tuait un bœuf et on le faisait cuire. C'était là que nous nous rendions à l'entrée de la nuit pour prendre notre repas. Aussitôt qu'il était terminé, nous repartions pour nous porter vers des fermes ou des villages où nous n'étions pas attendus, et dont nous ne laissions sortir personne une fois que nous y étions entrés. Les soldats passaient la nuit dans les étables, dans les greniers; les officiers couchaient sur de la paille, devant une cheminée, les pieds au feu, la tête sur des chaises renversées. De la sorte, nous étions tous sur pied à la moindre alerte. Lorsque nous avions pu acquérir la connaissance précise de la marche d'une colonne, nous faisions en sorte de nous placer sur son chemin. Plusieurs d'entre elles étaient presque toujours en mouvement; aussi, pour en surprendre une sans être nous-mêmes surpris, il nous fallait faire des courses continuelles. Un jour, nous avions marché jusqu'à trois heures de l'après-midi, courant après une colonne qu'on nous avait annoncée comme devant passer dans les environs de Bouillé-Ménard, lors- que nous apprîmes qu'il devait en arriver une au bourg du Tremblay, dont nous étions à trois fortes lieues, et qu'elle devait y passer la nuit; nous nous dirigeâmes sur-le-champ de ce côté. Le soir, nous nous arrêtâmes dans une grosse ferme, qui en était peu éloignée. Ordinairement, nous avions des bœufs avec nous ceux qui nous suivaient ce jour-là s'étaient égarés par je ne sais quel accident, et il était trop tard pour en chercher d'autres. Nos gens fatigués, harassés, étaient disposés à l'humeur; il était à craindre de leur en voir prendre au moment d'une affaire. C'était, heureusement, un jeudi saint. Personne de nous ne voudrait manger de viande demain, au jour sacré où le Christ est mort pour nous, dis-je à haute voix à celui qui me fit part de ce contretemps. N'est-ce pas, mes amis? ajoutai-je, en m'adressant à tous nos gens réunis. Ils répondirent unanimement qu'ils ne voudraient pas en manger. M. l'abbé Chauveau, aumônier de la division Sans-Peur, bon ecclésiastique, d'une conduite exemplaire, homme sensé et raisonnable, me dit tout bas : – Cette décision est bien sévère, monsieur: – Je n'ai pas de viande, mon cher abbé, lui répondis-je. Chacun fit comme il put; et, le lendemain, tout fut à merveille. La colonne républicaine que nous guettions devait se rendre de bonne heure à Candé. Nous partîmes longtemps avant le jour, et nous allâmes nous embusquer, sur le bord d'une lande connue sous le nom de lande de la Croix-Couverte. Il était huit heures du matin, lorsque cette colonne parut; elle se composait de trois cents hommes, chasseurs belges dont une grande partie étaient armés de carabines à deux coups. Ces chasseurs avaient une grande réputation de courage. Ils ne se dirigèrent pas précisément sur le point où nous les attendions, ce qui en sauva une grande partie car, au lieu de nous aborder par le centre, leur avant-garde se porta sur notre aile droite. Comme ils étaient entière- ment à découvert et que nous étions embusqués, ils avaient une soixantaine d'hommes tués ou blessés avant de nous avoir aperçus. Aussitôt la première décharge faite, nous courûmes dessus en jetant de grands cris. Chacun de nous formait sa colonne ainsi dispersés, nous présentions peu de surface; eux, au contraire, qui étaient en colonne serrée, se trouvaient bien plus exposés à nos coups. La stupeur que leur causa cette brusque attaque les fit rester un instant immobiles; ils se retirèrent ensuite lentement, et bientôtils s'enfuirent aussi vite qu'ils pouvaient aller. Nous les poursuivîmes une heure et en tuâmes les deux tiers; la crainte des autres colonnes nous força d'abandonner le reste. De notre côté, nous perdîmes deux hommes, dont un nommé Girault, très brave officier que j'avais amené d'Angleterre, et que je regrettai beaucoup[3]. »

     Mémoires de Louis d'Andigné.

Références

Bibliographie

  • Louis d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné publiés avec introduction et notes par Ed. Biré, t. I, Paris, Plon, , 467 p. (lire en ligne). .
  • Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, t. XXIX, Laval, Imprimerie-Librairie V. A. Goupil, , 536 p. .
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