Conclave de 1878
Le conclave papal de 1878 fut convoqué à la mort du pape Pie IX au Palais apostolique du Vatican le , afin de lui désigner un successeur. Ce conclave se déroula dans des circonstances particulières, différentes de celles connues jusqu'alors.
Conclave de 1878 | ||||||||
Dates et lieu | ||||||||
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Début du conclave | ||||||||
Fin du conclave | ||||||||
Lieu du vote | Chapelle Sixtine (Vatican) | |||||||
Élection | ||||||||
Nombre de cardinaux | 64 | |||||||
Nombre de votants | 61 | |||||||
Nombre de tours | 3 | |||||||
Personnages clefs | ||||||||
Camerlingue | Vincenzo Gioacchino Pecci | |||||||
Doyen | Luigi Amat di San Filippo e Sorso | |||||||
Cardinal protodiacre | Prospero Caterini | |||||||
Pape élu | ||||||||
Nom du cardinal élu | Vincenzo Gioacchino Pecci | |||||||
Nom de pape | Léon XIII | |||||||
Listes des papes : chronologique · alphabétique | ||||||||
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Des circonstances nouvelles
Ces circonstances uniques étaient :
- le fait que ce conclave était convoqué après la mort du pape au plus long pontificat depuis celui de saint Pierre, ce qui implique que Pie IX avait eu, plus que ses prédécesseurs, l'opportunité de modeler la composition du Sacré collège pour que celle-ci soit en adéquation avec sa vision du monde et de l’Église ;
- le fait qu'il s'agissait du premier conclave qui allait désigner un pape qui ne règnerait plus sur les États pontificaux, ces derniers ayant disparu avec l'unification du Royaume d'Italie en 1870 ;
- un changement de lieu : contrairement aux précédents conclaves ayant eu lieu au XIXe siècle au Palais du Quirinal, celui-ci se déroula dans la chapelle Sixtine. Le Palais du Quirinal, qui faisait jusqu'alors office de résidence pontificale, était devenu la propriété d'Humbert Ier, roi d'Italie.
Les questions auxquelles étaient confrontés les cardinaux
Lorsque les cardinaux se rassemblèrent à la fin , ils étaient face à un dilemme. Devaient-ils choisir un pape qui s'inscrive dans la continuité des idées politiques et religieuses conservatrices de Pie IX, et qui continuerait à refuser la Loi des Garanties italienne (qui garantissait au pape la liberté religieuse dans le Royaume d'Italie) ? Le pape avait laissé entendre que le rédacteur du Syllabus, Luiggi Bilio était ainsi celui qui avait sa préférence. Ou devaient-ils au contraire choisir un pape plus libéral qui œuvrerait à la réconciliation avec le Roi d'Italie ? Est-ce que le choix d'une telle ouverture serait perçu comme une trahison envers le défunt pape, qui s'était proclamé « prisonnier au Vatican » ?
D'autres questions venaient se superposer au débat :
- les relations entre l’Église et l’État en Italie, avec la Troisième République française, en Irlande et aux États-Unis ;
- l'hérésie que le pape Léon XIII appellera plus tard l'Américanisme ;
- les divisions au sein même de l’Église après la proclamation de l'infaillibilité pontificale par le Premier concile de Vatican ;
- le statut du Premier concile de Vatican, interrompu après la libération de Rome par les Italiens, mais n'ayant pas été achevé.
Bien que la question n'ait pas été formellement posée, il existait un autre sujet découlant de la durée du règne de Pie IX. Les cardinaux devaient-il élire un cardinal jeune qui règne plusieurs décennies ou devaient-il opter pour un cardinal plus âgé qui jouerait le rôle de pape de transition ?
Déroulement du conclave
Nombreux étaient ceux qui, parmi les hommes d’Église, considéraient que Rome était devenue "instable" et "athée" depuis que la ville n'appartenait plus au pape. Certains cardinaux, comme le cardinal-archevêque de Westminster Manning, insistèrent pour que le conclave se tint en dehors de Rome, peut-être même en dehors de l'Italie, en Espagne bourbonienne. Cependant le camerlingue, Gioachino Pecci, n'étant pas de cet avis, parvint à convaincre le Collège de tenir le conclave en Italie. Le conclave débuta finalement à la Chapelle Sixtine à l'intérieur de la Cité du Vatican le .
De manière exceptionnelle pour un conclave, les résultats des différents tours de scrutin furent rendus publics.
Premier tour (matin du 19 février)
Le premier tour, invalidé parce qu'un cardinal n'a pas marqué son bulletin permet tout de même, le matin du , de distinguer trois cardinaux :
- Gioachino Pecci : 19 votes ;
- Luigi Bilio : 6 votes ;
- Alessandro Franchi : 4 votes.
Deuxième tour (après-midi du 19 février)
- Pecci 26
- Bilio 7
- Franchi 2
Troisième tour (matin du 20 février)
- Pecci 44 - élu
Résultat, implications et événements ultérieurs
L'élection du cardinal Pecci, qui prit le nom de règne pontifical de Léon XIII, était une victoire du camp des libéraux. Le diocèse de Pecci faisait partie du Royaume d'Italie (et non plus des États pontificaux), et la transition s'y était effectuée sans incidents majeurs. Le cardinal Pecci était un diplomate pragmatique avec le tact et la flexibilité qui faisaient défaut au pape Pie IX. Âgé de 68 ans, Léon XIII disposait encore de la « jeunesse » et de la force physique nécessaires à sa mission, mais il était assez âgé pour que la durée prévisible de son règne n'excède pas dix à quinze ans. Alors que le comportement de Pie IX avait isolé l’Église dans l'opinion publique internationale (la manière dont il avait envisagé le sort des minorités a été condamnée par de nombreux dirigeants, tels que William Ewart Gladstone), Léon XIII était perçu comme un « internationaliste » qui pourrait regagner le respect et la considération de l'opinion publique internationale.
Le pape Léon XIII semblait donc s'inscrire en opposition totale avec son prédécesseur. Cependant, ils avaient quelques points communs. Bien que souffrant tous deux de problèmes de santé, ils eurent parmi les plus longs pontificats. Celui de Léon XIII, qui devait durer 25 ans, est le quatrième plus long pontificat (depuis la mort de Jean-Paul II). Loin d'être un pape de transition, Léon XIII surprit beaucoup d'observateurs en vivant jusqu'à 93 ans. Il meurt le , ce qui fait de lui le pape le plus âgé au moment de sa mort.
Données sur le conclave
- Dates : -
- Lieu : Chapelle Sixtine au Vatican
- Arrivés trop tard : 2 cardinaux
- Paul Cullen, archevêque de Dublin (Primat d’Irlande)
- John McCloskey, archevêque de New York (États-Unis)
- Absent pour raisons de santé :
- Parmi les présents : (les candidats potentiels en gras et italique)
- Luigi Amat di San Filippo e Sorso doyen du Sacré-Collège
- Luigi Bilio, Évêque de Sabina
- Friedrich Johannes Jacob Celestin von Schwarzenberg, Prince-archevêque de Prague (Bohême, alors en Autriche-Hongrie)
- Gioacchino Vincenzo Raffaele Luigi Pecci, Camerlingue de la Sainte Église catholique romaine (Chambellan), Archevêque de Pérouse (Italie)
- Lucien-Louis-Joseph-Napoleon Bonaparte
- Alessandro Franchi
- René-François Régnier, archevêque de Cambrai (France)
- Joseph Hippolyte Guibert, archevêque de Paris (France)
- Mieczysław Halka Ledóchowski, archevêques de Gniezno et de Poznan, (Pologne, faisant alors partie de l'Empire russe).
- Henry Edward Manning, archevêque de Westminster (à la tête de l’Église catholique d'Angleterre et du Pays de Galles).
- Victor-Auguste Dechamps, archevêque de Malines (Belgique).
- Johann Baptist Rudolph Kutschker, archevêque de Vienne, Autriche-Hongrie
Durée | 2 jours |
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Nombre de tours de scrutin | 3 |
Électeurs | 64 |
Absents | 3 |
Présents | 61 |
Afrique | 0 |
Amérique latine | 0 |
Amérique du Nord | 0 |
Asie | 0 |
Europe | 61 |
Océanie | 0 |
Moyen-Orient | 0 |
Italiens | 40 |
Exclusive | non |
PAPE DÉCÉDÉ | PIE IX (1846-1878) |
PAPE ÉLU | LÉON XIII (1878-1903) |
Notes et références
Liens externes
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