Corridor de Dantzig

Le couloir de Dantzig ou corridor de Dantzig, appelé aussi dans une certaine historiographie anglophone « corridor polonais », est un terme employé pendant l’entre-deux-guerres pour désigner la bande de territoire située à l’ouest du territoire de la ville libre de Dantzig. Ce corridor permettait à la république de Pologne, nouvellement créée à l’issue de la Première Guerre mondiale, de disposer d’un accès à la mer Baltique.

Le corridor de Dantzig.

Création

À la suite du traité de Versailles de 1919, ce territoire en partie germanophone, composé principalement de l’ancienne Prusse royale et d'une partie de la province de Posnanie, séparait la Prusse-Orientale du reste de l’Allemagne.

La proposition de donner à la Pologne un accès à la Baltique était le treizième des quatorze points formulés par le président américain Woodrow Wilson :

« 13. Un État polonais indépendant devrait être créé, qui inclurait les territoires habités par des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un libre accès à la mer, et dont l'indépendance politique et économique ainsi que l'intégrité territoriale devraient être garanties par un accord international[1]. »

Revendiqué et repris par l'Allemagne nazie, il fut définitivement attribué à la Pologne à l'issue de la Seconde Guerre mondiale et ses habitants germanophones définitivement expulsés[2].

Population

La population allemande du "corridor" en 1921[3]
Commune Population Population allemande Pourcentage de population
Działdowo (Soldau) 23 290 8 187 34,5 %
Lubawa (Löbau) 59 765 4 478 7,6 %
Brodnica (Strasburg) 61 180 9,599 15,7 %
Wąbrzeźno (Briesen) 47 100 14 678 31,1 %
Toruń (Thorn) 79 247 16 175 20,4 %
Chełmno (Kulm) 46 823 12 872 27,5 %
Świecie (Schwetz) 83 138 20 178 20,3 %
Grudziądz (Graudenz) 77 031 21 401 27,8 %
Tczew (Dirschau) 62 905 7 854 12,5 %
Wejherowo (Neustadt) 71 692 7 857 11,0 %
Kartuzy (Karthaus) 64 631 5 037 7,8 %
Kościerzyna (Berent) 49 935 9 290 18,6 %
Starogard Gdański (Preußisch Stargard) 62 400 5 946 9,5 %
Chojnice (Konitz) 71 018 13 129 18,5 %
Tuchola (Tuchel) 34,445 5 660 16,4 %
Sępólno Krajeńskie (Zempelburg) 27 876 13 430 48,2 %
Total 922 476 175 771 19,1 %

Plébiscites et diplomatie

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (avril 2017). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références de qualité et vérifiables (comment faire ?) ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Il y eut des plébiscites le dans les parties de la Prusse-Occidentale qui se trouvaient à l'est de la Vistule et dans le sud de la Prusse-Orientale, pour décider de leur appartenance au Reich allemand ou à la Pologne. En Prusse-Occidentale, 92 % et en Prusse-Orientale, 98 % de la population voulurent rester allemands. Le secteur entourant Marienwerder fut en conséquence rattaché à la Prusse-Orientale restée allemande en tant que Regierungsbezirk Westpreußen. L’ensemble formé par la ville libre de Dantzig et la Prusse-Orientale était séparé par le couloir du reste du Reich allemand. Les Allemands restés dans les territoires devenus polonais se plaignaient d’être exposés à des représailles et à des vexations.

De longues négociations autour des droits de transit de l’Allemagne à travers le Corridor n’aboutirent pas. Toutefois le pacte de non-agression germano-polonais de 1934 amena un apaisement sensible et le gouvernement allemand n’insista pas sur les difficultés qui subsistaient. La possibilité de récupérer le couloir de Dantzig par une guerre était cependant toujours envisagée comme le montre le protocole Hossbach.

À la suite des accords de Munich à la fin de 1938, où il avait assuré au dirigeant britannique Chamberlain qu'il ne formulerait plus d'exigences territoriales en Europe, Hitler remit brutalement sur le tapis la question du corridor et de Dantzig. Entre autres, l’Allemagne exigeait à présent que fût revue la délimitation des frontières du traité de Versailles et, en raison de prétendues vexations subies par la minorité allemande dans ces secteurs, qu'un règlement assurât les droits des minorités. Hitler exigeait un plébiscite sur l'appartenance de ces territoires et proposait d'accorder comme compensation une autoroute extraterritoriale à travers le couloir à l'État qui perdrait le plébiscite. Comme la Pologne rejetait les exigences allemandes, notamment parce qu'elles menaçaient la Pologne de satellisation, Hitler en profita pour faire monter la tension entre les deux pays. Cette polémique autour du couloir de Dantzig était en arrière-plan derrière la fausse attaque de l'émetteur de Gleiwitz le 31 août 1939. L'attaque qui suivit sur la Westerplatte près de Dantzig, suivie de la déclaration de guerre à l'Allemagne par la Grande-Bretagne (conformément à la garantie de sécurité donnée à la Pologne le 31 mars 1939) et par la France, le 3 septembre 1939, marqua le commencement de la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

  1. The text of Woodrow's Fourteen Points Speech.
  2. Tomasz Kamusella in Prauser and Reeds (eds), « The Expulsion of the German communities from Eastern Europe », p. 28, EUI HEC 2004/1.
  3. Richard Blanke, Orphans of Versailles: The Germans in Western Poland 1918-1939, University of Kentucky Press, 1993, (ISBN 0-8131-1803-4), p. 244 (Appendix B.Population of Western Poland) University Press of Kentucky 1993.

Liens externes

  • Portail de l’histoire
  • Portail de la Pologne
  • Portail des relations internationales
  • Portail de l’entre-deux-guerres
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail des frontières
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.