Daucus crinitus

Taxonomie

L'espèce est décrite par le botaniste français René Desfontaines en 1798 dans (la) Flora Atlantica, vol. 1, t. 62 (lire en ligne), p. 242, qui la classe dans le genre Daucus sous le nom binominal et basionyme Daucus crinitus[2]. L'espèce a également été classée dans les genres Meopsis, Staflinus et Torilis mais le nom correct est Daucus crinitus[3],[4].

Daucus crinitus a pour synonymes :

  • Daucus crinitus var. comosus Murb., 1923[3]
  • Daucus meifolius Brot., 1816[3],[4]
  • Daucus verticillatus Schousb. ex Ball, 1878[3],[4]
  • Meopsis crinita (Desf.) Koso-Pol., 1914[3],[4]
  • Staflinus crinitus (Desf.) Raf., 1836[3],[4]
  • Torilis crinita (Desf.) Spreng., 1818[3],[4]

Elle est appelée en portugais cenoura-brava, cenoura-brava-de-crina, cenoura-de-folhas-miúdas[5].

Description

Appareil végétatif

C'est une plante vivace, d'une hauteur de 15 à 80 cm, à souche épaisse fibreuse par les restes des vieilles gaines persistantes à la base. La tige est dressée, peu ramifiée, rude à scabrescente par de fines aculéoles rétrorses. Les feuilles sont 2 à 4 pennatiséquées, à 4–8 paires de segments verticillés, sessiles, courts, à lobes scabres et linéaires-lancéolés, d'une largeur de 0,5 à 0,7 mm, les feuilles caulinaires étant semblables et réduites[6].

Appareil reproducteur

Les ombelles sont pédonculées, d'un diamètre de 3 à 10 cm, à (8)15-25 rayons, scabrescents, inégaux, supérieurs aux 5 à 10 bractées persistantes, entières, trifides ou pennatiséquées, à segments sétacés-scabres ; les ombellules sont à rayons inférieurs ou égaux aux 5 à 10 bractéoles, sétacées, indivises ou bitrifides. Les fleurs, à sépales peu marqués, ont les pétales blancs, bilobés, les externes des marginales un peu plus grands. La floraison a lieu d'avril à juin[6].

Le fruit, de 4 à 7 mm, est oblong, à stylopode annulaire, conique, inférieur aux styles. Les méricarpes ont les côtes primaires peu visibles à deux rangs de poils courts ; les côtes secondaires à entre 8 et 12 aiguillons fins, soyeux, peu rigides, brun-pourpre, élargis à la base, mais peu confluents, de 1,5 à 2 fois supérieurs à leur largeur[6].

Variabilité

Une variété a été décrite par le botaniste suédois Svante Samuel Murbeck en 1923, sous le nom Daucus crinitus var. comosus[3],[6]. Elle se distingue du type par ses méricarpes à côtes secondaires à soies sur 2 ou 3 rangs[6].

Habitat et écologie

Daucus crinitus dans son habitat.

Elle pousse dans les prairies, les terres cultivées, les zones sèches, les arbustes dégradés, les bordures de champs cultivés et au bord des routes, principalement dans les sols acides. Elle est présente entre 50 et 900 m d'altitude[7], voire 1 500 m au Maroc[8]. En Tunisie septentrionale, dans les lieux cultivés et incultes, bords des champs, broussailles et forêts montueuses[9].

Répartition

Daucus crinitus est originaire du sud de l'Espagne et du Portugal, ainsi que du nord de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie[3],[4],[7]. L'espèce est très répandue, elle est cependant connue pour être rare en Espagne[7].

Composants et usages

C'est un parent sauvage tertiaire et un donneur de gènes potentiel pour la carotte[7].

Les feuilles, les tiges et les racines de D. crinitus sont caractérisées par la présence d'acides gras. Toutes les parties de la plante sont riches en acides gras saturés, l'acide laurique (17,9 % pour les feuilles, 17,5 % pour les tiges et 18 % pour les racines) étant le principal composé. Les insaponifiables et les extraits méthanoliques des racines, des feuilles et des tiges sont actifs contre les souches bactériennes Bacillus cereus, Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Candida albicans, qui sont considérées comme très dangereuses et très difficiles à éliminer[10].

Une étude de 2012[11] montre le potentiel antioxydant in vitro des extraits solvants de D. crinitus, avec des résultats comparables à ceux des composés standards tels que l'acide gallique. Ces extraits sont donc nouvelle source potentielle d'additifs naturels pour l'industrie alimentaire et/ou pharmaceutique.

Notes et références

  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 24 février 2021
  2. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 24 février 2021
  3. Catalogue of Life Checklist, consulté le 24 février 2021
  4. POWO. Plants of the World Online. Facilitated by the Royal Botanic Gardens, Kew. Published on the Internet; http://www.plantsoftheworldonline.org/, consulté le 24 février 2021
  5. « Daucus crinitus », sur la Base de données mondiale de l'OEPP (consulté le )
  6. « Flore du Maroc : Daucus crinitus, Ombellifères », sur www.floramaroccana.fr (consulté le )
  7. (en) R. Allen, D. Draper Munt, M.C. Duarte et M. Tavares, « Daucus crinitus », Liste rouge de l'UICN, (lire en ligne, consulté le )
  8. Émile Jahandiez et René Maire, Catalogue des plantes du Maroc, t. 2, Alger, (lire en ligne [PDF]), p. 550
  9. E. Bonnet et J.F.G. Barratte, Exploration Scientifique de la Tunisie. Catalogue Raisonné des Plantes Vasculaires de la Tunisie, Paris, (lire en ligne [PDF]), p. 188
  10. (en) M. A. Dib, M. Bendahou, A. Bendiabdellah et N. Djabou, « Partial chemical composition and antimicrobial activity of Daucus crinitus Desf. extracts », Grasas y Aceites, vol. 61, no 3, , p. 271–278 (ISSN 1988-4214, DOI 10.3989/gya.122609, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Amel Bendiabdellah, Mohammed El Amine Dib, Nawel Meliani, Nassim Djabou, Hocine Allali et Boufeldja Tabti, « Preliminary phytochemical screening andantioxidant activities of solvent extracts from Daucus crinitus Desf., from Algeria », Journal of Applied Pharmaceutical Science, (ISSN 2231-3354, DOI 10.7324/japs.2012.2710, lire en ligne [PDF], consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (es) S. CASTROVIEJO et al., Flora Iberica, vol. X, Madrid, Real Jardin Botanico, C.S.I.C., éds., (lire en ligne [PDF]), « Daucus, A.J. Pujadas Salva », p. 124
  • (es) B. VALDES et al., Flora vascular de Andalucia Occidental, vol. 2, Barcelone, Ketres editora, (lire en ligne [PDF]), « Daucus, F. Garcia Martin », p. 335
  • (en) Mohammed El Amine Dib, Nassim Djabou, Jean-Marie Desjobert et Houcine Allali, « Characterization of volatile compounds of Daucus crinitusDesf. Headspace Solid Phase Microextraction as alternative technique to Hydrodistillation », Chemistry Central Journal, vol. 4, no 1, (ISSN 1752-153X, DOI 10.1186/1752-153x-4-16, lire en ligne [PDF], consulté le )

Liens externes

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