Eddy de Pretto
Eddy de Pretto est un auteur-compositeur-interprète et acteur français, né le 2 mai 1993[réf. nécessaire] à Créteil (Val-de-Marne)[3].
Pour les articles homonymes, voir De Pretto.
Naissance |
Créteil, Val-de-Marne |
---|---|
Activité principale | auteur-compositeur-interprète |
Activités annexes | Acteur |
Genre musical | Chanson française, hip-hop, électropop, musique électronique[1] |
Instruments | Voix, piano |
Années actives |
Depuis 2010 (télévision) Depuis 2016 (musique) |
Labels |
Initial Artist Services Universal Music France |
Influences | Frank Ocean, Kanye West, Barbara, Claude Nougaro, Stromae[2] |
Site officiel | eddydepretto.com |
Biographie
Jeunesse et formation
Eddy de Pretto naît le à Créteil dans le Val-de-Marne[4],[1],[5], où il grandit aux côtés de son père, chauffeur de poids-lourd et fan de football, et de sa mère, technicienne de laboratoire « passionnée de culture »[6], et d'ascendance réunionnaise[7].
Sa ville natale à laquelle fait référence sa chanson Beaulieue[8] et à laquelle il doit beaucoup, lui a donné « une certaine rage, une envie de me dépasser. Il y a un peu ce truc de carcan en banlieue, qu'on le veuille ou non : on nous dit qu'on est en marge, qu'on va arriver à rien, qu'on va mal finir. Moi j'avais des rêves plein la tête et une petite voix me disait que j'allais y arriver. L'envie de m'en sortir m'a aidé à y parvenir », raconte-t-il dans une interview[9]. Il passe son bac en 2009 au lycée Léon Blum à Créteil. À l'âge de douze ans, il commence à prendre des cours de théâtre, de chant, de technique vocale et de piano[10] : « Je prenais la télécommande pour faire un micro et je tournais l'halogène pour faire la lumière. Du coup ma mère m'a proposé de prendre des cours de théâtre vu que je n'excellais pas au sport[9] ». Il poursuit sa formation à l'Institut supérieur des arts de la scène (ECM-ISAS), à Paris[1].
Débuts (2010-2017)
Eddy de Pretto fait ses premiers pas d'acteur en commençant par la publicité télévisée, notamment dans le rôle du jeune Jules César pour CanalSat en [11],[12], avant de débuter dans le monde théâtral : Monsieur ! Le Musical Chic d'Olivier Schmidt[13],[14] ou Les acteurs de bonne foi en 2012 ; et celui du cinéma : il joue dans les courts métrages Königsberg de Philipp Mayrhofer en 2012 et Vivre sa vie de Paul D. Meyer en 2013, et fait aussi une apparition dans le long métrage Paulette (2013) de Jérôme Enrico.
Entre 18 et 19 ans, il commence à écrire ses chansons. Il chante pour la première fois I Believe I Can Fly de R. Kelly devant le public de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de son quartier : « J'étais tout frêle, […] tellement stressé parce qu'il y avait beaucoup de rap et je n'étais pas du tout dans ces codes-là », raconte-t-il dans une interview[15].
Il participe au Printemps de Bourges, dont il remporte le prix des Inouïs[16], et à Bars en Trans, et est lauréat des inRocKs Lab 2016[1]. Il se joint également en octobre 2017 au Festival Off Off Off des Nuits de Champagne à Troyes[17].
Cure (depuis 2018)
Début , sur la scène de l'émission de télévision Taratata, il chante Comme un boomerang en duo avec Julien Doré, chanson de Serge Gainsbourg[18]. À la mi-, il lance Random, la première chanson de son futur premier album Cure[19], évoquant ses peines de cœur[19].
Aux côtés de Gaël Faye et Fishbach, il est nommé dans la catégorie « Révélation scène de l'année » à la 33e cérémonie des Victoires de la musique qui se déroule le [20],[19],[21].
Mi-, il présente son titre Ego sur « une instrumentale épurée et mécanique » et à propos duquel l'interprète s'explique : « Je pose l'éventualité de devenir dingue à cause de la vitesse à laquelle va le projet. À force d'entendre des éloges, le « trop de soi » implose et c'est le risque que j'expose ici. La peur simple de tomber dans le fanatisme de soi-même par les réseaux sociaux, les mots d'amour et tout autre signe qui flatte et qui crée ce monstre d'ego[22]. »
Le , paraît son premier album Cure, disponible en CD, vinyle et en version dématérialisée[23] et le clip de Normal, abordant les stéréotypes sur l'identité sexuelle, la peur d'autrui et l'homophobie[24] : « Une colère vis-à-vis de gens qui m'attaquaient parce qu'ils n'aimaient pas la personne que je pouvais représenter », explique-t-il dans le magazine Têtu[25]. Le clip est tourné au centre des YMCA, rue de Trévise à Paris dans la plus vieille salle de basket-ball au monde[26]. En une semaine, le disque se classe numéro un des meilleures ventes d'albums, avec 13 500 exemplaires[27] et « déloge » Grand Corps Malade au Top albums France Fnac[28]. L'album est certifié en France triple disque de platine[29].
Une réédition de ce premier album, intitulée Culte, est publiée le , avec quatre nouveaux titres, Comme ça, Grave, Sensible et Risque de toi[30].
Le chanteur annonce au mois d'octobre de la même année une dizaine de dates à l'Élysée-Montmartre[31].
Thèmes abordés dans ses textes
Il expose dans ses textes de nombreux problèmes de société tels que l'homophobie et les comportements machistes et phallocrates, qu'il surnomme « virilité abusive ». Eddy de Pretto ne cache pas son homosexualité : « Je ne suis pas militant. Je n'ai pas envie d'être un porte-drapeau. J'ai juste envie de raconter ma vie, ma réalité »[15].
Dans l'émission Taratata diffusée le , il explique que la chanson Kid interroge la masculinité et l'hyper-virilité qui ont constitué une part de son éducation. Lorsque Nagui lui demande s'il parle d'homosexualité dans ses chansons, il répond que ce n'était aucunement son but[32]. À ce sujet, le chanteur déclare aux Inrockuptibles : « J'essaie de parler de mon histoire personnelle et de la normaliser le plus possible. Et pas la mettre en avant pour dire que je suis le premier pédé qui lie le rap et la chanson française[1]. »
Environnement musical
La musique d'Eddy de Pretto s'inscrit à la fois dans le hip-hop et la variété française[4] ; il se définit comme un artiste « non-genre »[33]. Pour Libération, son style est au « mitan de la chanson « traditionnelle » (Charles Aznavour, Jean Guidoni, Pierre Lapointe…) et du hip-hop générationnel »[4]. Le journal loue le style « âpre et emphatique » et le compare à « celui d'un Stromae lisant fébrilement Édouard Louis, la nuit, sous les draps, à la lampe torche »[4].
Discographie
Albums
Collaborations
- 2021 : Pause x Kiss, avec Yseult[35]
- 2021 : Larme fatale, avec Julien Doré
Filmographie
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Longs métrages
- 2013 : Paulette, de Jérôme Enrico : le jeune blanc acheteur
- 2014 : Rien pour Pehuajo (vidéo), de Nelly Fantoni : la femme en vert
Distinctions
Récompenses
- Printemps de Bourges 2017 : Prix du Printemps de Bourges[37]
- Out d'or de la création artistique en 2018, remis par l'Association des journalistes LGBT, parce qu'il « déconstruit les modèles de masculinités oppressives »[38].
- Les Globes de Cristal 2019 : meilleur album et meilleur artiste masculin de l'année[39]
Notes et références
- Abigaïl Aïnouz, « Entre rap et chanson française, Eddy de Pretto est bien parti pour cliver la fin d'année », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- « Eddy de Pretto », sur Le Fair, (consulté le ).
- Alison Dechandon, « Les confessions d’Eddy de Pretto entre virilité, prise d’otage et ring de boxe »,
- Gilles Renault, « Eddy de Pretto. Que la fête commence », sur Libération, (consulté le ).
- Pascaline Potdevin, « Eddy de Pretto, sois bon », sur Grazia, (consulté le ).
- Maud Darbois, « Eddy de Pretto : « C'est le travail d'une vie pour un homme d'accepter la féminité et la masculinité en lui » », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- Lise Hourdel, « Sakifo 2018 : l'artiste Eddy de Pretto évoque ses origines réunionnaises », sur Réunion La Première, (consulté le ).
- Clawdia Prolongeau, « Créteil, berceau du rappeur Eddy de Pretto », sur Le Parisien, (consulté le ).
- Anne-Charlotte Dancourt, « Eddy de Pretto: « Je ne rentrais pas dans le moule physiquement » », sur La Parisienne, (consulté le ).
- Juliette Thévenot, « Eddy de Pretto, intrigant rappeur de la génération Dolan », sur L'Obs, (consulté le ).
- Abigaïl Aïnouz, « Découverte du lab #151 : Eddy de Pretto », sur Les Inrockuptibles, (consulté le ).
- « Publicitié Canalsat - Canalsat à la demande - Comédie/Film historique », sur YouTube, (consulté le ).
- « Monsieur! Le Musical Chic (critique) », sur Regard en Coulisse, .
- « Monsieur! Le Musical Chic », sur OverBlog, .
- Mélodie Raymond, « Interview : Eddy de Pretto, Beau Parleur », sur Shoes Up, (consulté le ).
- « Les prix - Les Inouïs », sur Les Inouïs du Printemps de Bourges, (consulté le ).
- « Nuits de Champagne : la programmation », sur Nuits de Champagne, (consulté le ).
- « Julien Doré chante Comme un boomerang avec Eddy de Pretto dans Taratata ! », sur RFM, (consulté le ).
- « Eddy de Pretto raconte ses peines de cœur dans Random, son nouveau titre », sur BFM TV (consulté le ).
- « Les nominations des Victoires de la musique 2018 », sur France Inter, (consulté le ).
- « Louane, Orelsan, Depardieu... Découvrez toutes les nominations des Victoires de la Musique 2018 », sur BFM TV (consulté le ).
- « En écoute : Eddy de Pretto questionne les mécanismes du succès dans Ego », sur Konbini, (consulté le ).
- « Notre Eddy, notre idole », sur Rocknfool, (consulté le ).
- « Clip « Normal » : Eddy de Pretto monte sur le ring pour tordre le cou à l'homophobie », sur Charts in France, (consulté le ).
- Adrien Naselli, « Eddy de Pretto, le « Kid » gay du rap français (interview) », sur Têtu, (consulté le ).
- Éric Michel, « La plus vieille salle de basket au monde est à Paris », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Yohann Ruelle, « "Cure" : Eddy de Pretto entre numéro un des ventes avec son premier album », sur Charts in France, (consulté le ).
- « Top albums France Fnac : Eddy de Pretto déloge Grand Corps Malade », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
- « Les Certifications - SNEP », SNEP, (consulté le ).
- Julien Goncalves, « Grave, Sensible... Eddy de Pretto dévoile les inédits de sa réédition Culte », sur Charts in France, (consulté le ).
- Théau Berthelot, « Eddy de Pretto annonce une résidence de 10 concerts à l'Élysée Montmartre en 2019 », sur Charts in France, (consulté le ).
- « Taratata no 5 », sur mytaratata.com, (consulté le ).
- « Qui est Eddy de Pretto, le chanteur qui fait du « non-genre » un style à part entière ? », sur Huffington Post, (consulté le ).
- « Faut-il (ne pas) écouter le dernier Eddy de Pretto ? - Les Inrocks », sur https://www.lesinrocks.com/ (consulté le ).
- « Clip "Pause x Kiss" : Yseult et Eddy de Pretto s'unissent avec tendresse », sur chartsinfrance.net, (consulté le ).
- Voir fiche Unifrance dans les liens externes
- « Bourges 2017 : le sacre du Printemps », sur Le Figaro, (consulté le )
- « Out d'or : L'acteur de «Plus belle la vie», Jonas Ben Ahmed, élu personnalité LGBT de l'année », sur 20 Minutes, .
- « Palmarès 2019 », sur Les Globes - Les prix de l'Art et La Culture (consulté le )
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Portail du hip-hop
- Portail de la France
- Portail LGBT