L'Escarène

L'Escarène (parfois orthographiée Escarène) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Escarénois.

L'Escarène

Vue du village depuis la maison de retraite.

Blason
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Nice
Intercommunalité Communauté de communes du pays des Paillons
Maire
Mandat
Pierre Donadey
2020-2026
Code postal 06440
Code commune 06057
Démographie
Gentilé Escarénois
Population
municipale
2 554 hab. (2019 )
Densité 239 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 50′ 07″ nord, 7° 21′ 26″ est
Altitude Min. 220 m
Max. 1 054 m
Superficie 10,67 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Nice
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Contes
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
L'Escarène
Géolocalisation sur la carte : France
L'Escarène
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
L'Escarène
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
L'Escarène

    Géographie

    L'Escarène et ses environs.

    Localisation

    L’Escarène est une vieille bourgade de l’arrière-pays niçois, à mi-chemin entre la mer et le parc National du Mercantour, et située sur la route de Tende entre le col de Nice et celui de Braus. Elle a été édifiée dans le fond du vallon du Paillon de l'Escarène, à la confluence des ruisseaux du Redebraus et du Paillon.

    Plus de la moitié de son territoire est formée de forêt de pins et de chênes, avec des sentiers balisés pour faciliter promenades et randonnées.

    Voies de communication et transports

    Pour se rendre à l'Escarène à partir du centre de Nice, remonter vers la vallée du Paillon par le tunnel, puis poursuivre par la pénétrante jusqu’à la sortie autoroute Nice Est, continuer par la pénétrante en direction de Drap-Contes-Sospel ; au dernier rond-point, prendre à droite la départementale 2204 vers l'Escarène (à 8 km de Nice Est). Compter 20 minutes de trajet.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    L'Escarène est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de L'Escarène, une unité urbaine monocommunale[5] de 2 520 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7].

    La commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[8],[9].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (66,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (90,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (35,3 %), forêts (28 %), zones agricoles hétérogènes (13,9 %), cultures permanentes (11,3 %), zones urbanisées (8,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,4 %)[10].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].

    Toponyme

    Le nom de la commune vient de l'ancien occitan scarenna, nom de lieux-dits fréquent dans les Alpes et plus largement le Sud-Est (Escarène, Echarenne, Echerenne, Eycherennes, Eysserennes, Echirène, Echarasson, Chérennes, etc). Le mot dérive du latin scala, « échelle », avec rhotacisme classique du l intervocalique en r. En toponymie, il désigne l'arête, la partie la plus raide de la montagne où l'on accède comme par les degrés d'une échelle[12].

    En occitan vivaro-alpin (gavot) escaréasque, le nom de la commune est L'Escarea selon la norme classique et la norme mistralienne. En langue occitane localement, la forme escaréasque est L'Escarea. La forme L'Escarena est celle en provençal comme en niçois. Les habitants sont lis Escareasques (norme classique comme norme mistralienne). Scarena est le nom italien de la commune, officiel entre 1814 et 1860.

    Histoire

    Le village est cité au XIe siècle. En 1037, il existe une église Saint-Pierre à L'Escarène. Le fief de Lescarena ou Scarena appartenait à l'abbaye Saint-Pons de Nice.

    Un château y a été construit dans la première moitié du XIIIe siècle mais il est cité comme détruit en 1252. Les premières maisons ont été construites à la fin du XIIIe siècle[13]. La plus ancienne maison connue est la maïoun dé Pié, à Safranier. Sans porte ni fenêtre, on devait y entrer par le toit au moyen d'une échelle.

    En 1520, le village s'est détaché de la commune de Peille. La seigneurie de la commune a appartenu à une famille de consuls de Nice, les Tonduti qui ont eu le titre de comte de L'Escarène. Jusqu'en 1570, le village s'est développé sur les pentes du mont Pifourchier.

    Le développement de la route du sel entre Nice et le Piémont par L'Escarène, Lucéram, Lantosque et la vallée de la Vésubie va faire du bourg une étape. La construction de la route royale par le col de Tende va accroître l'importance de la ville comme relais routier[14].

    Pendant la Révolution, il y a à L'Escarène un tribunal militaire jugeant les barbets.

    Le séisme du 23 février 1887 a fait des dégâts dans la région[15].

    Le est inaugurée la ligne de chemin de fer de Nice à Coni.

    Politique et administration

    Liste des maires

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1861 1865 Octave Deleuse    
    1865 1870 Louis Arnulf    
    1870 1871 Henri Rostagni    
    1871 1874 Jean-Baptiste Cauvin    
    1874 1876 Augustin Faraut    
    1876 1884 Louis Arnulf    
    1884 1885 Pierre Pasquier    
    1885 1886 Romulus Arnulf    
    1886 1890 Louis Arnulf    
    1890 1894 François Alardi    
    1894 1896 Henri Fulconis    
    1896 1906 Thérésius Blanchi    
    1906 1908 Henri Fulconis    
    1908 1912 Jules Sioly    
    1912 1919 André Blanchi    
    1919 1940 Paul Roux    
    1944 1947 Xavier Faraut    
    1947 1957 Louis Blancart    
    1957 1962 Paul Roux    
    1962 1976 Godéart Pachiaudi    
    1976 1980 José Martel    
    mars 1980 2001 Gilbert Cardon UDF  
    mars 2001[16] En cours Pierre Donadey[17] DVD Médecin

    Jumelages

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].

    En 2019, la commune comptait 2 554 habitants[Note 3], en augmentation de 2,98 % par rapport à 2013 (Alpes-Maritimes : +1,25 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    9981 1771 3651 6851 8562 0485801 8191 762
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    1 6271 5851 4961 4821 4571 3701 2811 1281 108
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    1 2201 4671 0621 0719029531 2231 6191 553
    1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019 -
    1 4241 7512 1282 2392 2592 3842 5112 554-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Manifestations culturelles et festivités

    En 1991 fut fondé le Festival de Musique Ancienne de l'Escarène et du Paillon. Cette manifestation a programmé plus de 200 formations internationales couvrant les répertoires médiévaux, renaissance et baroque. Les organistes Bernard Foccroulle, Jean-Marc Aymes, Olivier Vernet, Dominique Ferran, Jean-Patrice Brosse se sont succédé à la tribune des orgues Grinda. Paul Van Nevel, Brigitte Lesne, Pedro Memelsdorff, René Clemencic, Hélène Schmitt, Jean-Christophe Spinosi, Chiara Banchini, Guillemette Laurens, Dominique Visse, Rinat Shaham, Arianna Savall, Michael Lonsdale, Gabriel Garrido, Christina Pluhar, Vincent Dumestre, Martin Gester, Hervé Niquet, Hugo Reyne ou Jean Tubéry y ont donné des prestations.

    Depuis l'an 2000, les « Rendez-vous de l'Orgue Vivant » sont organisés chaque été pour mettre en valeur l'orgue historique des frères Grinda. Plusieurs récitals d'orgue sont ainsi programmés au cours des mois d'août et septembre avec le concours d'organistes prestigieux comme René Saorgin, Marc Giacone ou Henri Pourteau.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'église Saint-Pierre-ès-Liens et son orgue historique classé, construit par les frères Grinda en 1791
    • La chapelle des Pénitents blancs
    • La chapelle des Pénitents noirs
    • Le moulin à huile et son musée
    • Le Pont-Vieux
    • Le quartier du Serre
    • Le monument aux morts
    • Le mausolée de la 1re DFL
    • Les lavoirs
    • La chapelle Saint-Roch
    • La chapelle Saint-Pancrace
    • Le parcours botanique ScarénaBerra
    • Le parc Aiga que canta
    • Le musée des cougourdons

    Héraldique

    Blason
    D'or denticulé de sable, au chevron d'azur chargé de cinq étoiles du champ (d'argent), accompagné en pointe d'un faucon chaperonné de sable posé sur un mont isolé du même.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Personnalités liées à la commune

    • La famille Tonduti[22] de L'Escarène. Famille d'origine niçoise. Cette famille a été comte de L'Escarène, seigneur de Peglione (Peillon) en 1580, seigneur de Falicon (en 1737), seigneur de Castelnuovo (Châteauneuf) en 1761, comte de Villafranca (Villefranche) en 1738, seigneur de Toetto-Scarena (Touët-de-l'Escarène) :
      • Antoine Tonduti a été premier consul de Nice en 1462 ;
      • la branche principale des Tonduti a été investie du comté de L'Escarène le , avec le comte Horace Tonduti[23] ;
      • Antoine Barthélemy Tonduti (1771-1856), comte de L'Escarène, a été officier dans l'armée sarde. Il est nommé en 1808, par Napoléon Ier, secrétaire général du département de la Méditerranée. Après 1815, il est nommé directeur général des Postes de France, puis ministre des Travaux publics. En 1831, le roi Charles-Albert de Sardaigne le nomme ministre de l'Intérieur. Il quitta le ministère en 1835 en conservant le titre de Ministre d'État.
    • La famille Audiffret : famille d'origine italienne, qui francise son nom en s'établissant dans la vallée de Barcelonnette. La branche niçoise de la famille descend de Pierre d'Audiffret, capitaine, commandant les armées espagnoles, gouverneur de Lérida en 1517. Son fils Marcellin fonde la branche de Nice. Son petit-fils, Jean d'Audiffret, chevalier, s'établit à Nice, et se marie à Villefranche le avec Françoise de Conceil, de la ville de Crémone[24].
    • Le pape Pie VII séjourne à L'Escarène, en 1814, dans la maison de Jean-Baptiste d'Audiffret.
    • François Fulconis dit Lalin, né à L'Escarène en 1760 chef Barbet mort en 1797[25],[26].

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Tour Eiffel sur Structurae, consulté le 03/02/2010..
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Unité urbaine 2020 de L'Escarène », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    6. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    7. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    11. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    12. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 253. et Paul-Louis Rousset, Les Alpes et leurs noms de lieux : 6000 ans d'histoire ? (1988).
    13. CG06 : L'Escarène
    14. Nice Rendez-Vous : L'Escarène
    15. « Effets sur le pays niçois - Azurseisme », sur www.azurseisme.com (consulté le )
    16. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
    17. « L'Escarène », sur http://www.acteurspublics.com/, Acteurs Publics (consulté le )
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    22. Jules de Orestis, La noblesse niçoise. Notices historiques sur les principales familles de l'ancien comté de Nice, p. 105-106, Nice-Historique, 1910, no 236 Lire en ligne
    23. Généalogies historiées et blasonnées : Les Tonduti de L'Escarène
    24. Généalogies historiées et blasonnées : Audiffret - Branche de Nice
    25. « Nice-Matin n°2015-09-23 mercredi - Page 16 - 17 - Nice-Matin n°2015-09-23 mercredi - Nice-Matin - régional / internationale - générale - Actualité - 1001mags - Magazines en PDF à 1 € et GRATUITS ! », sur fr.1001mags.com (consulté le )
    26. « Placette Lalin Fulconis - Escarène Infos - Articles : L'Escarène », sur www.escarene.fr (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Charles-Marius Peirani, Mon village : L'Escarène, Serre éditeur (collection les régionales), Nice, 1989 (ISBN 978-2-86410-115-4) ; p. 208
    • Charles-Alexandre Fighiera, L'Escarène, passé religieux et féodal, p. 70-86, Nice-Historique, année 1980, no 72 Texte
    • Charles-Alexandre Fighiera, L'Escarène, passé religieux et féodal (suite), p. 101-121, Nice Historique, année 1980, no 73 Texte
    • Charles-Alexandre Fighiera, L'Escarène, le rôle de la communauté de l'Escarène au point de vue paroissial (suite et fin, p. 74-84, Nice Historique, année 1982, no 77 Texte
    • Charles-Alexandre Fighiera, L'Escarène, la paroisse depuis 1792, p. 12-29, Nice Historique, année 1981, no 74 Texte
    • Charles-Alexandre Fighiera, L'Escarène, œuvres pies et vocations, p. 115-129, Nice Historique, année 1981, no 75 Texte

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail des communes de France
    • Portail des Alpes-Maritimes
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.