Eymouthiers
Eymouthiers (Aimostier en limousin, dialecte occitan) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Eymoutiers.
Eymouthiers | |||||
![]() Zone de loisirs du Chambon. | |||||
Administration | |||||
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Pays | ![]() |
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Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Charente | ||||
Arrondissement | Angoulême | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes La Rochefoucauld - Porte du Périgord | ||||
Maire Mandat |
Jean-Pierre Chamoulaud 2020-2026 |
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Code postal | 16220 | ||||
Code commune | 16135 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Moustériens | ||||
Population municipale |
314 hab. (2019 ![]() |
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Densité | 36 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 38′ 38″ nord, 0° 32′ 37″ est | ||||
Altitude | Min. 118 m Max. 254 m |
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Superficie | 8,68 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Val de Tardoire | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Charente
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Ses habitants s'appellent les Moustériens et les Moustériennes[1].
Géographie
Localisation et accès
Eymouthiers est à la bordure orientale du département de la Charente et jouxte le Périgord vert, partie granitique du département de la Dordogne.
La principale voie de communication de la commune est la RD 6, qui va de la limite du département de la Dordogne à Mansle en passant par Montbron et La Rochefoucauld.
Le village d'Eymouthiers, qui a donné son nom à la commune, est un petit hameau situé au pied d'une haute colline, et ne possède ni église, ni mairie.
Le village de la Tricherie, situé sur la route de Montbron à Piégut-Pluviers (RD 6), à 5 km à l'est de Montbron et 35 km d'Angoulême, est le véritable cœur de la commune, possédant la mairie et l'église.
Hameaux et lieux-dits
Le hameau du Chambon s'élève également dans un beau site, dans une boucle de la Tardoire, et près du confluent de cette rivière et de la fontaine d'Eymoutiers.
Les autres hameaux de la commune sont :
Communes limitrophes
Géologie et relief
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La commune d'Eymouthiers appartient dans sa partie nord à la zone granitique du département, la Charente limousine, dont c'est la commune la plus au sud. Elle est limitée au nord par la Tardoire, qui la sépare de la commune d'Écuras, et dont la vallée est très belle. En venant de l'ouest, en limite du Bassin aquitain, ce sont les premières terres du Massif central, et le territoire communal est très accidenté.
La partie nord, le long de la vallée de la Tardoire, est composée de granite et gneiss. Plus au sud vers Marsac, on trouve sur une petite zone les premiers calcaires du Jurassique inférieur (Hettangien à Sinémurien). Mais la plus grande partie de la commune au sud de la vallée de la Tardoire est composée de colluvions, avec localement sur la hauteur (route de Piégut) des dépôts de l'Éocène au Pliocène composés d'argiles, sable et gravier[3],[4],[5].
La commune occupe le versant méridional de la vallée de la Tardoire qui coule au fond d'une gorge assez marquée. De hautes collines occupent le sud et l'est de la commune. Le point culminant du territoire communal est à une altitude de 254 m, situé sur la limite orientale. Le point le plus bas est à 118 m, situé au bord de la Tardoire en limite nord. La Tricherie, le bourg où est situé la mairie, est à 245 m d'altitude. De sa position élevée, on peut voir les campagnes périgourdine et angoumoisine[2].
Réseau hydrographique
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La commune est située dans le bassin versant de la Charente au sein du Bassin Adour-Garonne[6]. Elle est drainée par la Tardoire et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 7 km de longueur totale[7],[Carte 1].
La Tardoire, sous-affluent de la Charente, borde le nord de la commune. D'une longueur totale de 114,1 km, elle prend sa source en Haute-Vienne, dans la commune de Pageas, et se jette dans la Bonnieure à Saint-Ciers-sur-Bonnieure, après avoir traversé 28 communes[8].
Les fontaines Saint-Pierre à Eymouthiers, et de Marsac, fournissent de petits affluents. Ces cours d'eau arrosent de belles prairies naturelles, favorisant l'élevage.
Le Chambon situé au bord de la Tardoire possède deux étangs aménagés pour le tourisme et la pêche[2].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[9]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [10].
Climat
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département dû au relief, quoique ayant les nuances méridionales du Périgord tout proche.
Urbanisme
Typologie
Eymouthiers est une commune rurale[Note 1],[11]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[12],[13]. La commune est en outre hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (52,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (53,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,3 %), prairies (25,6 %), zones agricoles hétérogènes (19,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3 %)[16].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Les formes anciennes sont Monasteriis, Mostiers au XIIIe siècle[17],[Note 2], Monasterio Ferrario, Antimonasterio (non datés)[18].
Ante monasterium signifie devant le monastère[Note 3]. Le nom d'Eymoutier-Ferrier viendrait aussi des mines et d'une forge qui existaient autrefois[19]. D'après Dauzat, il n'est pas sûr que le nom d'Eymouthiers ait la même origine gauloise que celui d'Eymoutiers en Haute-Vienne[20].
Histoire
Des débris gallo-romains appelés localement ville de Conan auraient été trouvés au XIXe siècle[23]. Toutefois, Christian Vernou ne fait mention dans son ouvrage que de sarcophages monolithes[24].
Au Moyen Âge, la paroisse était unie au chapitre Saint-Martial de Limoges.
En 1689, Armand du Lau, écuyer, sieur de Saint-Julien, détenait le fief noble du Chambon, et figurait sur les bans de la noblesse du Périgord[25].
Au village de chez Manot, on pouvait apercevoir autrefois une chapelle, destinée aux lépreux et dédiée à Saint Roch. Cette chapelle avait été en partie rebâtie au XVIe siècle, puis refaite en 1862, aux frais et en la mémoire de Nicolas Guimbelot, ancien maire de la commune et chevalier de la Légion d'honneur, dont le tombeau se trouvait au cœur de l'édifice[26].
Une frairie importante de la région se tenait à Eymouthiers tous les ans, le 16 août, jour de Saint Roch. Un musicien local, Léonard Voisin, composa au début du XXe siècle une ballade en son honneur, intitulée Notro Balêdo[27].
Administration
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Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].
En 2019, la commune comptait 314 habitants[Note 4], en augmentation de 6,44 % par rapport à 2013 (Charente : −0,42 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 23,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 33,7 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 155 hommes pour 153 femmes, soit un taux de 50,32 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Économie
- Bovins, ovins, porcins.
- Un peu de vigne.
- Distillerie.
- Tourisme.
Équipements, services et vie locale
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- Fête communale le 15 août.
- Pêche.
- Camping.
- Gîtes ruraux.
Lieux et monuments
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- L'église et la mairie de la commune, situées à la Tricherie, sont de la fin du XIXe siècle. La cloche de l'église, datant de 1541, est gravée en lettres gothiques « Ihs ma petre ora pro nobis 1581 Te deum landamus. Te Deum Landamus ». Elle est inscrite monument historique au titre objet depuis 2004[34].
- Le site du Chambon, situé sur la route d'Écuras sur la Tardoire, est une zone de loisirs connue au niveau départemental. On y pratique en particulier l'escalade, le canoë-kayak, et héberge des colonies de vacances de l'agglomération d'Angoulême en particulier.
Personnalités liées à la commune
- Nicolas Guimbelot (1784-1862), capitaine d'infanterie dans la Grande Armée et maire de la commune de 1826 à 1831[35].
- Noël Sabord (1882-1949), journaliste, critique littéraire et romancier français.
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La forme ancienne Monasteriis est la même que celle de Mouthiers-sur-Boëme, au sud d'Angoulême.
- Saint Pierre, qui est le saint de la commune, est aussi le premier des apôtres; voir aussi Édon.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
- Cartes
- « Réseau hydrographique d'Eymouthiers » sur Géoportail (consulté le 21 juin 2022).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
- Carte IGN sous Géoportail
- Visualisateur Infoterre, site du BRGM
- Carte du BRGM sous Géoportail
- [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Montbron », sur Infoterre, (consulté le )
- « Cartographie du bassin Adour-Garonne. », sur adour-garonne.eaufrance.fr (consulté le )
- « Fiche communale d'Eymouthiers », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Poitou-Charente-Limousin (consulté le )
- Sandre, « la Tardoire »
- « SAGE Charente », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
- « Caractéristiques du SDAGE Adour-Garonne 2022-2027 », sur www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 142,166,186
- Jean Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. III, Angoulême, imprimerie Despujols, , 582 p., p. 70
- Jean Talbert, Origine des noms de lieux, 1928
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 279.
- Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 55
- (oc) Jean Urroz, « Les noms des communes en Charente occitane », (consulté le )
- Adolphe Laurent Joanne, Géographie de la Charente, Hachette, , 68 p. (lire en ligne), p. 55
- Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN 2-87754-025-1), p. 209
- Aymard de Saint-Saud, Rôle des bans et arrière-bans de la noblesse du Périgord de 1689 à 1692, Féret et Fils, 1930, p. 100
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 177
- [PDF] Études Locales, 20e année, n. 194, octobre 1939, pp. 188-192
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune d'Eymouthiers (16135) », (consulté le ).
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Département de la Charente (16) », (consulté le ).
- « Cloche de l'église », notice no PM16000555, base Palissy, ministère français de la Culture
- Stéphane Calvet, Dictionnaire biographique des officiers charentais de la Grande Armée, Les Indes savantes, 2010, p. 147-148
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Catillus Carol, « Eymouthiers », (consulté le )
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