Famille de La Roche-Saint-André
La famille de La Roche Saint-André est une famille noble française qui tient son nom du domaine de la Grande-Roche, situé à Saint-André-Treize-Voies, aujourd’hui commune du département de la Vendée, limitrophe de la Loire-Atlantique, et dont la paroisse relevait au Moyen Âge du diocèse de Nantes, et donc du duché de Bretagne.
La Roche Saint-André | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | De gueules à trois roquets d'or | |
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Récompenses militaires | Ordre du Saint-Esprit | |
Preuves de noblesse | ||
Réformation de la noblesse | 1668 | |
Admis aux honneurs de la Cour | 1787 | |
C'est une famille de noblesse d'extraction chevaleresque sur preuves de 1380.
Elle fut admise[1] aux honneurs de la Cour en 1787.
Origine
Les possibles mentions les plus anciennes[2], car sans preuves de filiation à ce jour, de personnages de ce nom se trouvent dans des actes de fondation ou donation et remontent vers l’an 1070 avec Juhel et Norman de La Roche (de Rupe), puis au XIIe siècle avec une succession de plusieurs Olivier de La Roche, dont un chevalier, qui fut fait prisonnier, en 1173, dans la tour de Dol, avec de nombreux autres seigneurs, par le roi d’Angleterre, Henri II, quand celui-ci s’empara de tout le pays au nom de Geoffroi, son fils, qui avait épousé Constance, fille du Duc de Bretagne.
Dans la première moitié du XIIIe siècle, Alain de La Roche assista en 1203 aux États de Bretagne puis servit en qualité de chevalier, sous le roi de France Philippe-Auguste, en 1205.
En mars 1351, au cours de la guerre de Succession de Bretagne, Geoffroi de La Roche, écuyer, fut l’un des gentilshommes bretons qui combattirent contre les gentilshommes anglais et allemands, lors du fameux Combat des Trente, sur le territoire de l’actuelle commune de Guillac (Morbihan). À l’occasion d’une pause dans le combat, il dit à Jean de Beaumanoir, connétable de Bretagne, gouverneur de Josselin, que, s’il était chevalier, il combattrait plus courageusement. Celui-ci l’arma chevalier sur-le-champ sur le lieu même du combat, lequel fut gagné par les Bretons.
Filiation attestée
Les recherches généalogiques dressent cette filiation suivie attestée[3] : Aimery (Mort av. 1375) > Aimery (v. 1370-av. 1420) > Nicolas (av. 1409-ap. 1453) > Jean (1440-1479) qui eut deux fils dont sont issues deux branches > Jean (branche aînée) (v. 1471-v. 1529) et Julien (branche des Ganuchères) (1479-av. 1565).
Branche aînée
Jean (v. 1471-v. 1529) > Nicolas (v. 1504-1533) > Mathurin (v. 1522-1582), capitaine des gentilshommes de l'évêché de Nantes en 1545 > René (v. 1561-1608) > René (1588-1622) seigneur de La Desnerie (La Chapelle-sur-Erdre) > Louis (v. 1620-1686), conseiller au Parlement de Bretagne > François (1665-av. 1691) > Louis (1689-1759) « marquis » de La Roche Saint-André seigneur de La Salle (Fresnay-en-Retz), qui eut entre autres enfants: > 1. Louis (1719-1773), « marquis » de La Roche Saint-André (baptisé et inhumé à Fresnay-en-Retz), seigneur du Fief-Gourdeau (Les Lucs-sur-Boulogne) et de La Salle. 2. Henry-Alexandre (1724-1785), auteur du rameau de La Grassière, toujours subsistant. 3. René-Claude (1726-1792), prêtre, trésorier[4] de la Sainte-Chapelle de Vincennes, abbé commendataire de Trizay près de Luçon. Leur frère aîné Louis poursuivit la branche aînée et eut quatre fils qui se distinguèrent lors du soulèvement vendéen >
- Louis-Marie de La Roche Saint-André, né au château de La Salle à Fresnay-en-Retz en 1751, ancien page de la Grande Écurie du Roi, puis sous-lieutenant dans le Régiment Royal-Étranger cavalerie en 1772. Il vendit en 1791, sa terre patrimoniale de La Roche, paroisse de Saint-André-Treize-Voies. Au début du soulèvement vendéen, le 23 mars 1793, Pornic fut prise sous sa conduite le matin, et perdue le soir. Rendu responsable par les insurgés, il se réfugia à Bouin. Il reparut dans le comité royaliste de Challans. Plus tard, il se joignit à l’armée royaliste du Centre et devint l’un des chefs d’état-major de Royrand. Il combattit avec Charette lors de l'attaque de Nantes. Lors de la Virée de Galerne, il prit part fin novembre 1793 aux batailles de Dol et d’Antrain (Ille-et-Vilaine), où il fut blessé, et fut tué à Savenay le 23 décembre 1793[5].
- Louis-Henry de La Roche Saint-André, né au château de La Salle à Fresnay-en-Retz le , entré dans la marine en 1770, enseigne en 1777, lieutenant de vaisseau en 1781, chevalier de Saint Louis en 1786, il fut aussi mêlé aux premières prises d’armes vendéennes. Fait prisonnier à La Coudre, près de Laval, il fut condamné à mort et exécuté à Nantes le [6].
- Gabriel-Marie de La Roche Saint-André, né à Fresnay-en-Retz en 1755, chevalier de Malte en 1775, capitaine au régiment de Montmorency-Dragons en 1786, fut admis avec son frère Louis-Marie à monter dans les carrosses du roi en 1787. Il fut nommé consul de France à Raguse en 1816, à Gibraltar en 1822 et à Barcelone en 1824. Il mourut à Nantes le 20 avril 1832.
- Augustin-Joseph dit Augustin de La Roche Saint-André[7] (1756-1793), page à la Petite Écurie du Roi en 1771, ensuite sous-lieutenant au régiment de Bourgogne Cavalerie. Acquis aux idées libérales en 1789, il fut élu premier maire de Montaigu en 1790. Lors de la prise de cette ville par les insurgés vendéens le 13 mars 1793, il réussit à limiter le nombre de victimes des camps insurgé et révolutionnaire. Il fut alors porté à la tête du comité dirigeant la ville. À la suite de la chute de Montaigu aux mains des armées révolutionnaires en octobre 1793, il participa à l’expédition vendéenne au nord de la Loire. Il fut gravement blessé de douze coups de sabre près de Dol le 20 novembre et mourut de ses blessures à Coulans, près du Mans (Sarthe) début décembre 1793[8].
Parmi les enfants de ce dernier, on compte
- Alexandre de La Roche Saint-André, né le 31 octobre 1785 à La Grolle, près de Rocheservière, décédé le 27 avril 1852 à La Roche-sur-Yon, aide de camp de La Rochejaquelein et de Suzannet pendant les Cent-Jours. Il donna asile à la duchesse de Berry lors de son insurrection royaliste de 1832[9]. L'actuelle branche aînée des La Roche Saint-André descend d'Alexandre.
Branche des Ganuchères
En 1505, à la suite d'un partage entre lui et ses deux frères, Jean et Vincent, Julien de La Roche Saint-André (1479-av. 1565) s'établit à Treize-Septiers, au château des Ganuchères, fondant ainsi la branche du même nom. De son union avec Jacquette de La Cour-La Grize fut issu Pierre (mort av. 1586), fils unique. Celui-ci épousa, en 1551, Catherine Régnon. Leur fils, Gabriel (v. 1553-av. 1607), prit part à la Guerre de la Ligue, sous Henri III et Henri IV. En 1590, son château des Ganuchères fut pris et dévasté, et lui-même fut ruiné, puis emprisonné au Château de Nantes. Il est vraisemblable que, dès cette époque, les Ganuchères ne furent plus habitées par la famille de La Roche Saint-André, qui se réfugia à Montaigu, où l'on retrouve ses membres jusqu'au soulèvement vendéen de 1793.
Le 14 mai 1567, Gabriel épousa Marguerite Boisseau. Leurs fils, Julien (né v. 1583), épousa Françoise Giguet, union dont furent issus :
1° Julien, marié à Madeleine Bertrand du Ligneron, seigneur des Ganuchères, sans postérité.
2° Gilles de La Roche Saint-André (Montaigu, - ), chef d'escadre des armées royales. Le célèbre marin ne fut pas seigneur des Ganuchères, mais ses propres enfants héritèrent ce titre de leur oncle, mort sans postérité.
De son mariage le 1er février 1653 avec Gabrielle-Brigitte d'Escoubleau de Sourdis, Gilles de La Roche Saint-André eut entre autres enfants :
1° Marie, qui épousa Claude du Chaffault, seigneur de La Sénardière, veuf de Marie Jousseaume de La Bretesche ;
2° Françoise, mariée à Jean-Marc de Boyer, seigneur de La Mothe-Choisy.
3° Louis-Gilles de La Roche Saint-André, seigneur des Ganuchères, né à Montaigu, le 22 mars 1666, baptisé par l'évêque de Luçon, Nicolas Colbert, le frère du ministre ; capitaine de vaisseau, le 5 octobre 1712 ; marié, en 1699, à Charlotte de Saint-Légier de La Sausais, paroisse de Saint-Xandre, près La Rochelle ; chevalier de St-Louis, mort à Montaigu, le 27 juin 1732.
Louis-Gilles eut quatre enfants :
1° Louis-Joachim de La Roche Saint-André (Montaigu, - Nantes, ), abbé de l'abbaye royale de Villedieu, grand-vicaire de l'évêque de Dax, mort guillotiné ;
2° Charles de La Roche-Saint-André (Treize-Septiers, 1709 - Montaigu, 1780), seigneur des Ganuchères. Il servit d'abord dans la marine, démissionna et s'acquit une certaine distinction comme syndic général des Marches communes de Poitou et de Bretagne.
3° Suzanne-Augustine, religieuse de Fontevrault, prieure du couvent de Montaigu ;
4° Pélagie, qui épousa, en 1732, Louis-Charles du Chaffault, seigneur de Melay (La Guyonnière), mort en prison, à Nantes, lors de la Révolution, en 1793.
Charles se maria quatre fois :
1° avec Gabrielle-Honorée Badereau, veuve de Gabriel Buor, seigneur de La Lande (Saint-Hilaire-de-Loulay), dont est issue une fille, Henriette-Jude-Félicité, qui épousa Joachim Robineau, seigneur de La Chauvinière et de La Barillère ;
2° avec Elisabeth-Henriette Prévost de La Boutetière, dont il n'eut pas d'enfant ;
3° avec Henriette-Marguerite de Goulard du Retail (paroisse des Lucs-sur-Boulogne), dont sont issus deux garçons :
a- Henri-Charles de La Roche Saint-André, né à Montaigu le 11 mars 1765, dernier seigneur des Ganuchères. Il épousa en 1790 Constance-Augustine du Chaffault, petite-fille de l'amiral. Lieutenant de vaisseau en 1786, émigré, il prit part à l'Expédition de Quiberon, échappa à la fusillade et retourna en Angleterre, d'où il revint, en 1796 ; il fut nommé chevalier de Saint-Louis, et se distingua dans les dernières luttes de la Vendée sous les ordres du comte de Suzannet. Il fut blessé, en novembre 1799, dans un combat engagé près de Melay (La Guyonnière), contre la division de Montaigu. Il prit part en 1799 et 1800 aux pourparlers de paix avec Hédouville. Le 17 juin 1815, il fut nommé commissaire du roi près des armées de Bretagne et de Vendée ; il fut élu député de la Vendée en 1822. En 1830, il rentra dans la vie privée et se retira dans sa terre de Chambrette (paroisse des Landes-Genusson), où il vécut en ermite et mourut pieusement, le 20 juin 1836. Leur fille Pauline Michelle (Angers 1797, 1882) épousa Charles Marie de Suyrot (Pissotte, 1787 - 1880). La branche de La Grassière des La Roche Saint-André descend de ce dernier.
b- Victor-Alexandre de La Roche Saint-André, né à Montaigu en 1767, officier de la Marine royale, sous-lieutenant au régiment d’Hector. Il prit part en 1795 à l'Expédition de Quiberon, eut une jambe emportée et fut massacré sur le champ de bataille le 16 juillet 1795.
4° avec Marie-Elisabeth des Corches de Sainte-Croix, dont sont issus deux enfants :
a- Charles-Henri de La Roche Saint-André né à Montaigu le 2 juin 1774. Il émigra, participa à l'état major de Charette en 1795, ainsi qu’à l’insurrection de 1815 avec Suzannet et reçut le dernier soupir de celui-ci, après le combat de Rocheservière ; marié en 1799 à Marguerite-Caroline de Terves ; mort au château du Margat (Maine-et-Loire), le 28 juin 1849[10] ; ses descendants sont représentés par les familles Pépin de Bellisle et de Couëtus.
b- Marie-Louise, qui épousa le comte de La Rochefoucauld-Bayers du Puy-Rousseau, à La Garnache. Ses descendants sont représentés par les familles de La Pommeraye, de Montbrun (en Normandie), de Baudry d'Asson, de Griffon, de Boisdavid.
Cette branche des Ganuchères s'est ainsi éteinte à la fin du XIXe siècle.
Alliances notables
La famille de La Roche-Saint-André s'est alliée notamment aux : Montmorency, Charette, Monti de Rezé, Raoul de La Guibourgère, d'Escoubleau de Sourdis, du Chaffault de Besné, du Chilleau, La Rochefoucauld-Bayers, Pineau, Tinguy, Badereau de Saint-Martin, Binet de Jasson, Savary de Beauregard, Couëtus, Buor, Lestrade, Morisson de La Bassetière, Roquefeuil, du Boisbaudry, du Boberil...
Châteaux et hôtels
- Manoir de la Grande-Roche (Montréverd).
- Château des Ganuchères (Treize-Septiers).
- Château de Pierre-Levée (Olonne-sur-Mer).
- Château de la Desnerie (La Chapelle-sur-Erdre).
- Château de Péré (Marigny).
- Château de la Salle (Villeneuve-en-Retz).
- Logis de Chaligny (Sainte-Pexine).
- Manoir de la Beautraye (Abbaretz).
Armoiries, titre
- Armes : De gueules à trois roquets d'or
- Titre : marquis (titre de courtoisie)
Notes et références
- Cabinet des titres, Chérin, Français 31736.
- Jean Baptiste Pierre JULLIEN de COURCELLES, Dictionnaire universel de la Noblesse de France, Paris, Bureau général de la Noblesse de France, , 490 p., Tome IV, p. 115 et suivantes.
- Jacques-Xavier CARRE de BUSSEROLLE, Notice sur la famille de La Roche Saint-André, Montsoreau, , 52 p.
- Almanach royal, Paris, Le Breton, , 512 p., p. 81
- Geneanet Vendée militaire (consulté le 8 VII 2016).
- Geneanet Vendée militaire (consulté le 8 VII 2016).
- Abbé Charles GRELIER, In Revue du Bas-Poitou, Martyrologe de la famille de La Roche Saint-André, Fontenay-le-Comte, Henri Lussaud, , 403 p. (lire en ligne), p. 127
- Geneanet Vendée militaire (consulté le 8 VII 2016).
- Geneanet Vendée militaire (consulté le 8 VII 2016).
- Gallica : La préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793. Tome 3, page 331 par Charles-Louis Chassin (1831-1901), édité par impr. de P. Dupont, Paris, 1892
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Notice sur la famille de La Roche Saint-André, 1890
- Jacques et François de La Roche Saint-André, Les La Roche Saint-André pendant la Révolution française, 1990 (ouvrage familial)
- Abbé Charles Grelier, Martyrologe de la famille de La Roche Saint- André, 1914
- Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire universel de la noblesse de France, 1820
- Chroniques paroissiales du diocèse de Luçon, débutées par Eugène Aillery (1806-1869), actualisées par Hippolyte Boutin (1851-1901) – article sur la paroisse de Treize-Septiers
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