Famille Badereau de Saint-Martin

La famille de Badereau de Saint-Martin est une famille de la noblesse française subsistante, originaire du Poitou.

Famille de Badereau de Saint-Martin

Armes

Blasonnement De gueules à deux épées d'argent passées en sautoir, cantonnées en chef et aux flancs de trois étoiles d'or et en pointe d'un croissant d'argent.
Période XVIIIe siècle au XXIe siècle
Pays ou province d’origine Poitou
Allégeance Royaume de France

Royaume de Prusse

 Vendéens

France

Fiefs tenus Seigneurie de Soullans,

Seigneurie du Bois-corbeau, Seigneurie de Saint-Quentin, Seigneurie de la Saminière, Seigneurie de la Caffinière, Seigneurie du Bullet.

Demeures Château de Saint-Quentin,

Château de Vincelles, Château de la Motte-Foquerant, Château de La Minée Château du Bois-Corbeau.

Charges Représentants des États-Généraux de Vendée.

Procureur du Roi au Présidial de Nantes. Membre de la Cour des Comptes de Bretagne. Maires de Soullans, Maires de Vincelles, Maires de Saint-Quentin-au-Bosc, Maires de Touvois

Fonctions militaires Mousquetaire,

Page du Roi de Prusse, Officiers d’Etat-Major.

Récompenses militaires Ordre national de la Légion d'honneur
Preuves de noblesse
Autres ANF-1992

Histoire

La famille de Badereau de Saint-Martin est originellement issue de la ville de Montaigu dans le Bas-Poitou où elle possédait les seigneuries de Soullans, La Saminière, de La Caffinière et du Bullet.

Elle a été anoblie par l'exercice de charges à la chambre des comptes de Nantes 1724-1741 et 1730-1751.

Elle participa aux assemblées de la noblesse en 1789 puis aux guerres de Vendée et aux conflits impliquant l'Emigration française.

En 1807, Louis-Joseph II de Badereau de Saint-Martin acquiert le château de Vincelles où il s'installe avec son épouse Eugénie Berthier de Viviers. Quelques années auparavant, le château était habité par Madame de Staël, lors de son exil sous Napoléon Ier. À partir de 1867, les Badereau subsistants s'installent à Saint-Quentin-au-Bosc (Normandie).

Elle est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française depuis 1992.

Personnalités

  • Gilles Badereau (mort avant 1669) : Notaire à Montaigu, il épouse en 1659 Renée Ollivier.
  • Jude Badereau (1660-1741), Fils de Gilles. Seigneur de La Saminière, au service du seigneur de Montaigu Turpin de Crissé, marquis de Crux. Il entretint des relations étroites avec la famille Turpin de Crissé en plaçant sa progéniture sous leur protection. Cette proximité permit à Jude Badereau de bénéficier de l'influence de Monseigneur Christophe-Louis Turpin de Crissé (1660-1746)[1] évêque de Rennes entre 1712 et 1723 puis évêque de Nantes jusqu'à sa mort. Il épouse le 19 juin 1698 Marguerite de Courcelles, fille de Jean de Courcelles, seigneur du Renty, avec qui il aura sept enfants dont deux fils. Il devient en 1724 conseiller auditeur en la chambre des comptes de Bretagne au grade de procureur fiscal. Durant sa vie, il œuvra notamment à l'établissement de sa famille en Vendée et dans le pays nantais bénéficiant, en plus de celle des Turpin de Crissé, de l'influence de son beau père Jean de Courcelles, qui avait été le maitre d'hôtel[1] entre 1661 et 1671 de l'évêque de Luçon Nicolas Colbert, frère de Jean-Baptiste Colbert puis par la suite du Comte de Vermandois, fils légitimé de Louis XIV et de sa favorite Louise de La Vallière. Il finit par obtenir la charge de Maire perpétuel de Montaigu où il décède le 23 avril 1741 à l'âge de 80 ans. Il est entre autres, par sa fille Marie Agnès Badereau (épouse de Louis Cicoteau) l'arrière grand-père d'Alexis-Louis-Marie de Lespinay (1752-1837).
  • Jean-Jude Badereau (1701-1730): fils aîné de Jude. Seigneur de La Caffinière Il rejoint son père à la cour des comptes de Nantes en 1730 en tant que conseiller-auditeur mais meurt prématurément âgé de 29 ans après avoir terminé de payer sa charge d'auditeur.
  • Armand-Gabriel de Badereau (1706-1756), Fils de Jude et frère cadet de Jean-Jude dont il récupère la charge à la suite de son décès en 1730. Il est Chevalier et procureur du roi au présidial de Nantes sous le règne du roi Louis XV et seigneur du Boiscorbeau et du Bullet. Il épouse Bonne Lucas de La Championnière. On raconte notamment que certains de ses détracteurs auraient payé des acteurs pour chanter devant lui au théâtre de Nantes: "Salut Monsieur Badereau, qui pour armes a trois zéros"[1].
  • Armand II de Badereau (1745-1816): fils aîné d'Armand-Gabriel. Il épouse Julienne Renée Perrine Jeusse du Feu avec qui il aura 8 enfants. Président du Conseil de l'administration du département de Vendée en 1791[2] et se montra dans un premier temps plutôt favorable à la Révolution de 1789. Hostile au procès du roi Louis XVI, il est radié en Loire-inférieure en 1792 puis condamné comme rebelle[3] puis rejoignit les insurgés de Vendée et devint l'un des compagnons de François Athanase Charette de La Contrie. Au mois de décembre 1795, favorable à la paix, il décide aux côtés de Jean-Baptiste de Couëtus, commandant en second de l'armée de Charette, de se soumettre à l'autorité républicaine. Il se retire dans un château près des Clouzeaux avec plusieurs officiers vendéens favorables à la paix : Jean-Baptiste de Couëtus, Pierre Thouzeau, chef de la division de Bouin, Félix Dubois de La Patellière, chef de la division de Machecoul, François Pichard, Charles Alexis de Lespinay, Jean Rousseau et François Morel, ainsi que René Monnier. L'assemblée est cependant surprise et arrêtée le matin du 4 janvier 1796 par un détachement républicain. Ramenés à Challans, les prisonniers sont jugés sommairement par un conseil militaire dirigé par un commissaire du Directoire nommé Jacquelin. Couëtus et Thouzeau sont condamnés à mort, tandis que Dubois, Badereau, Lespinay et Monnier sont condamnés à la réclusion jusqu'à la paix et sont transférés à Nantes, puis Saumur. Armand Badereau est jugé en seconde instance le 29 décembre 1796 où il n'est finalement condamné qu'à trois mois de détention. Il figure dans la liste publiée en 1887 par Alexis de Nouhes dans Généraux et chefs de la Vendée militaire et de la Chouannerie avec la seule mention de "Armand Badereau: capitaine de Charette et de Suzannet"[4]. Le 23 mai 1811, il est nommé par acte de l'Empereur Napoléon Ier, conseiller à la Cour impériale de Poitiers. En 1815, pendant la période des Cent Jours il accueille dans son château à La Motte-Fouquerant (Soullans), Louis de La Rochejaquelein et son frère Auguste, Pierre Constant de Suzannet ainsi que les autres chefs vendéens avant la Bataille des Mathes qui verra Louis de La Rochejaquelein, touché d'une balle en plein cœur, mourir au devant de ses hommes.
  • René-Joseph Badereau de Rocheville (1777-1820): fils d'Armand de Badereau, il épouse en 1806 Adèle Joséphine Mourain de l'Herbaudière à Nantes puis s'installe à Guéméné-Penfao. Il aura trois fils: Joseph (né en 1808), Charles (né en 1813) et Pierre (né en 1817). Branche Badereau de Rocheville éteinte au cours du XIXe siècle mais vraisemblablement restée en Vendée à Soullans.
  • Louis-Joseph I de Badereau de Saint-Martin (1748-1834), dit "le Chevalier". Mousquetaire de la Garde du Roi de la Deuxième Compagnie, il épouse Catherine Rose Joséphine Rocquand de Pontbureau, Dame de Saint-Martin-La-Rivière (aujourd'hui Valdivienne). Domicilié à Nantes, il devient Seigneur de Saint-Martin-La-Rivière du chef de sa femme. Il comparut comme Procureur à l'assemblée de la noblesse du Poitou réunie au mois de mars 1789 pour nommer les députés aux États-Généraux. Il émigra, fit la campagne de 1792 au sein de l'Armée des Princes dans la 2e compagnie noble d'ordonnance puis passa à l'armée de Condé où il servait dans la 10e compagnie du régiment d'Angoulême-Cavalerie, lors du licenciement en 1801 . Rentré à Soullans la même année, il ne récupère que des lambeaux de ses propriétés: son château de la Minée , les Nouhes, le Puy-Perret et les fonds des métairies brûlées par les Colonnes Infernales : la Guilloterie, les Ruleries, le tout dépendant de la succession de son épouse, qui était soullandaise. Nommé Maire de Soullans par le préfet de Vendée en octobre 1815. Il n'accepta cette charge que provisoirement et il fera nommé le 11 novembre 1817 par le Préfet, son homme de confiance: Jacques Massonneau pour prendre sa succession. Son œuvre à Soullans n'en demeure pas moins importante: l'initiative des travaux qui firent le Marais actuel lui appartient. C'est également grâce à lui et aussi à son père Armand Badereau que les Foires de Soullans retrouvèrent leur prospérité. Les archives paroissiales de la ville de Soullans[5] le décrivent comme un homme d'une grande bonté de cœur et d'une intègre justice, on disait de lui "qu'il savait bellement raccorder le monde". Passant la fin de sa vie entre Soullans et Vincelles, il mourut en Bourgogne chez son fils, en 1834 à l'âge de 86 ans.
  • Louis-Joseph II de Badereau de Saint-Martin (1781-1863), il devint page du roi de Prusse Frédéric-Guillaume II à l'époque de l'émigration française et servit dans un de ses régiments jusqu'au retour en France aux côtés de son père en 1801. Il épouse en 1807 Eugénie Berthier de Viviers en 1807 puis devient propriétaire la même année du Château de Vincelles dans l'Yonne. Il fut par la suite nommé Chef d'État Major des Gardes Nationales du département de l'Yonne, avant de devenir Maire de Vincelles. Il meurt à Vincelles le 24 février 1863 à l'âge de 82 ans. Sa fille, Eugénie Louise Joséphine Amicie de Badereau de Saint-Martin, épouse de François-Marie Eugène Le Fournier d'Yauville, maire de Sens entre 1852 et 1855, qui hérite du château par donation-partage de sa mère.
  • Gustave de Badereau de Saint-Martin (1810-1857), chevalier de la légion d'honneur Il étudie d’abord à Saint-Cyr dans la 10e promotion (1827-1829) aux côtés de Jules de Saint-Pol, Frédéric Napoléon Ameil, Charles de Hédouville, Paul de Ladmirault ou encore Elie de Vassoigne. Classé premier de sa promotion dans l'annuaire du 1er octobre 1929. En 1830, il intègre la 13e promotion de l'École de guerre dont il sort en 1832: l'annuaire de sortie de février 1833 le classe second[6]. Il devient en 1836 Capitaine d'État-Major[7] et contribuera notamment à la réalisation des premières cartes militaires de France[8]. Il épouse en 1838 Alexandrine d'Erard. Gustave meurt le 23 octobre 1857 chez ses parents à Vincelles, vraisemblablement de maladie.
  • Charles Louis Joseph de Badereau de Saint-Martin (1840-1920), il épouse Caroline de Crény et devient par la suite Maire de Saint-Quentin-au-Bosc où il s'installera en 1867 après l'acquisition d'un château. Il y décèdera en 1920. Il est l'ancêtre des Badereau de Saint-Martin installés depuis en Normandie.
  • Maurice Joseph de Badereau de Saint-Martin (1842-1914): Il épouse le 11 février 1866 Laure Mourain de Sourdeval à Soullans[9] marquant donc un retour aux sources vendéennes pour les Badereau. Il s'installe par la suite avec son épouse au Château des Jarilles à Touvois[10] dont il devient le maire en 1878 puis réélu en 1884. Fervent légitimiste, il est condamné en 1883 à une suspension de ses fonctions pour deux mois pour "outrages proférés lors d'une audience à l'encontre des magistrats"[11] par le préfet de la Loire-inférieure Catusse. Maurice de Badereau avait en réalité contesté la décision du tribunal concernant la peine infligée à Paul de La Roche Saint-André dans l'affaire des bombes de la Roche-Servière[12].
  • Léon de Badereau de Saint-Martin (1870-1925), il épouse Alice de Milleville en 1898 et décède au Château de Saint-Quentin-au-Bosc en 1925, laissant derrière lui deux fils.
  • Charles de Badereau de Saint-Martin (1899-1981), il hérite du Château de Saint-Quentin-au-Bosc, il épouse en 1925 Cécile Hesse. Il sera le dernier Badereau à habiter Saint Quentin. Nommé sous-lieutenant de réserve en juillet 1939[13].
  • Georges de Badereau de Saint-Martin (1901-1986), frère cadet du précédent, et membre de l'Action française il épousera en 1928 Françoise Desjonquères. Ils auront huit enfants.

Alliances

Les principales alliances de la famille de Badereau de Saint-Martin sont : de Courcelles (1698), Cicoteau (1724), du Chaffault, de La Roche-Saint-André (1736), de La Sauldraye, de Lespinay, d'Erard (1838), Lucas de La Championnière (1742), Jeusse du Feu (1771), Rocquand de Pontbureau (1779), de Bernabé de Saint-Gervais (1794), Ruffo di Calabria (1838), Le Fournier d'Yauville (1843) de Wangen (1858), Mourain de Sourdeval (1806 et 1866), de Crény (1867), de Cacqueray, Berthier de Viviers (1838), de Folleville (1897), Desson de Saint-Aignan (1898), de Milleville (1898), de Buor (1720 et 1746), Le Bachelier de La Rivière (1891), de Wangen de Geroldseck (1859).

Sources et références

    Bibliographie

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    1. Guillaume Porchet, « Les Poitevins à la Chambre des comptes de Bretagne au xviiie siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest. Anjou. Maine. Poitou-Charente. Touraine, nos 116-4, , p. 91–121 (ISSN 0399-0826, lire en ligne, consulté le )
    2. Chassin, Charles-Louis (1831-1901), La préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793. Tome 1, Paris, , 540 p. (lire en ligne)
    3. Pierre-Dominique CHEYNET, LES PROCÈS-VERBAUX DU DIRECTOIRE EXÉCUTIF AN V - AN VIII INVENTAIRE DES REGISTRES DES DÉLIBÉRATIONS ET DES MINUTES DES ARRÊTÉS, LETTRES ET ACTES DU DIRECTOIRE TOME VII, Paris, Archives nationales, , 142 p. (lire en ligne), p. 70
    4. Alexis de Nouhes, Généraux et chefs de la Vendée militaire et de la Chouannerie, Paris: Retaux Bray, Edition du Chôletais, , 120 p. (lire en ligne)
    5. Monsieur l'Abbé Mulot, « Archives paroissiales de Soulans », sur p.martineau.free.fr (consulté le )
    6. | RetroNews - Le site de presse de la BnF (lire en ligne)
    7. Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)
    8. L'Union libérale, (lire en ligne)
    9. « Archives du département de la Vendée », sur Noms de Vendée (consulté le )
    10. « Google » (consulté le )
    11. La Lanterne, (lire en ligne)
    12. La Vérité, (lire en ligne)
    13. Journal officiel de la République française, (lire en ligne)
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