Ferdinand d'Autriche-Este

Ferdinand Charles Antoine de Habsbourg-Lorraine, archiduc d'Autriche, prince royal de Hongrie et de Bohême (né le au palais de Schönbrunn, Vienne, Autriche - mort le au même lieu) est archiduc d'Autriche, duc titulaire de Modène (de 1803 à 1806). Nommé par sa mère, l'impératrice, gouverneur du Milanais, il est par son mariage le fondateur de la branche d'Habsbourg-Este.

Ferdinand d'Autriche-Este
L'archiduc Ferdinand.

Titre

« Duc de Modène »


(3 ans, 2 mois et 10 jours)

Prédécesseur Hercule III
Successeur François IV
Biographie
Titulature Archiduc d'Autriche
« Duc de Modène » (1803-1806)
Dynastie Maison de Habsbourg-Lorraine
Maison de Habsbourg-Este
Nom de naissance Ferdinand Charles Antoine de Habsbourg-Lorraine
Naissance
Vienne (Autriche)
Décès
Vienne (Autriche)
Père François Ier du Saint-Empire
Mère Marie-Thérèse d'Autriche
Conjoint Marie-Béatrice d'Este
Enfants Marie-Thérèse d'Autriche-Este
Marie-Léopoldine d'Autriche-Este
François IV de Modène
Ferdinand Charles Joseph d'Autriche-Este
Maximilien Joseph d'Autriche-Este
Charles Ambroise d'Autriche-Este
Marie-Louise d'Autriche-Este

Biographie

La famille impériale en 1764.

Il est le quatorzième enfant et quatrième fils de François Ier du Saint-Empire et de Marie-Thérèse d'Autriche, ainsi que le frère (entre autres) de Marie-Antoinette reine de France et de Marie-Caroline, reine de Naples.

Les premières années de l'archiduc se déroulent pendant la guerre de Sept Ans pendant laquelle l'impératrice essaie en vain de récupérer la Silésie que lui a extorquée le roi Frédéric II de Prusse. Sa politique de réconciliation avec la France l'amènera à marier ses enfants avec des membres de la Maison de Bourbon. Ces unions, à l'instar de la politique de réconciliation, n'apporteront aucun avantage concret pour l'Autriche voire seront pour les filles de cruels échecs. Seuls l'archiduchesse Marie-Christine et l'archiduc Ferdinand échapperont à cette règle politico-diplomatique.

Enfant turbulent, il est souvent puni et il craint énormément sa mère.

Une de ses premières apparitions publiques a lieu à l'occasion du mariage de son frère aîné l'archiduc héritier Joseph en 1760 quand, avec ses deux cadets, l'archiduchesse Marie-Antoinette et l'archiduc Maximilien-François, il danse un ballet.

La Saint-Nicolas 1760 de la famille impériale : l'archiduc Ferdinand reçoit des verges tandis que ses cadets, Marie-Antoinette et Maximilien, reçoivent des cadeaux. La grande sœur Marie-Christine, auteur de l'aquarelle, fait la morale à son jeune frère.

Son frère Charles-Joseph, fiancé à la fille unique du duc héritier de Modène, meurt prématurément l'année suivante et Ferdinand, âgé de sept ans, est fiancé à la jeune princesse de quatre ans son aînée.

En 1765, l'empereur François meurt pendant les festivités du mariage d'un autre frère de Ferdinand, l'archiduc Pierre-Léopold, destiné à recueillir l'héritage toscan. Ferdinand, âgé de onze ans, est nommé gouverneur du Milanais, mais l'administration de ce duché est confiée au duc François III de Modène, grand-père estimé de la petite fiancée de Ferdinand.

La seconde moitié de la décennie est marquée par les mariages de ses sœurs.

Ferdinand épouse Marie-Béatrice d’Este-Modène en 1771 et dès lors la tutelle de son beau-grand-père s'achève. Le duc meurt en 1780 et son fils, père de Marie-Béatrice, lui succède à Modène sous le nom d'Hercule III. Celui-ci avait épousé Marie-Thérèse Cibo de Malaspina, héritière des duchés de Massa et Carrare, ce qui assurerait à terme un accès à la mer pour le duché. L'impératrice disparaît à son tour la même année.

Ferdinand et Marie-Béatrice s'installent au palais royal de Milan où naissent leurs enfants.

Le , l'archiduc marie sa fille Marie-Thérèse à Victor-Emmanuel de Savoie, duc d'Aoste. Ce prince n'est pas a priori destiné à régner mais son frère aîné, héritier du trône de Sardaigne, n'a pas d'enfant de son mariage avec Clotilde, sœur de Louis XVI de France. À défaut d'être reine, la fille de Ferdinand sera sans doute la mère du futur roi.

Un archiduc face à la révolution

Pendant ce temps, les nouvelles venant de France sont de plus en plus alarmantes et, comme tous les membres de leur famille, Ferdinand et Marie-Béatrice vivront comme un crime blasphématoire le procès et l'exécution de leur sœur et belle-sœur Marie-Antoinette, reine de France.

En 1795, alors que gronde la Révolution française dont les armées se répandent sur l'Europe, Ferdinand marie sa fille Marie-Léopoldine à l'électeur Charles-Théodore de Bavière. C'est un mariage brillant pour une princesse issue d'une branche cadette mais qui fait scandale : l'époux a 52 ans de plus que la mariée. Proche de sa fin, il veut absolument engendrer un héritier. Marie-Léopoldine se vengera en refusant tout contact physique avec son mari, en le terrorisant et en prenant des amants. Veuve dès 1799, elle épousera morganatiquement en 1804 le comte Luigi d'Arco.

L'année suivante est plus tragique encore pour l'archiduc et sa famille. Chassé par les troupes de Bonaparte, le couple archiducal doit se réfugier à Venise puis à Trieste avant de trouver refuge en Autriche auprès de leur neveu l'empereur François II du Saint-Empire. Ils doivent sérieusement restreindre leur train de vie princier. L'archiduchesse Marie-Béatrice ne pardonnera pas cette humiliation à « l'ogre corse ».

L'archiduchesse Marie-Louise, benjamine de Ferdinand.

Le beau-père de Ferdinand ayant dû également fuir ses États, il en a été dédommagé par le duché de Brisgau que la France avait pris à l'empereur. Ferdinand succède à son beau-père en 1803 mais ne s'y rendra jamais.

Il meurt en 1806 et le Brisgau est donné par Napoléon au grand-duché de Bade, un allié plus sûr dont l'héritier épouse une fille adoptive de l'empereur des Français Stéphanie de Beauharnais.

Au cours d'une visite de condoléances qu'il rend à sa tante, l'empereur François rencontre sa cousine l'archiduchesse Marie-Louise dont il apprécia le charme et la franchise. Veuf l'année suivante, il demande la main de la jeune fille, ce que l'archiduchesse Marie-Béatrice s'empressa d'accepter.

La plus jeune fille de Ferdinand monte donc sur le trône de ses ancêtres, jolie revanche posthume pour un cadet qui n'avait guère fait parler de lui de son vivant.

Union et postérité

Son frère aîné l'archiduc Charles étant mort prématurément, c'est Ferdinand qui épousa, en 1771, Marie-Béatrice d'Este, princesse de Modène bien que celle-ci eût quatre ans de plus que lui. Cette union fut à l'origine d'une des branches de la maison de Habsbourg-Lorraine, celle d'Habsbourg-Este. Dix enfants sont issus de cette union :

L'archiduc et sa famille vers 1776.
Ferdinand d'Autriche-Este et Béatrice d'Este.

Ferdinand d'Autriche-Este est inhumé dans la crypte des Capucins à Vienne.

Liens externes

Ascendance

Articles connexes

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